Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Vivre vite - Prix Goncourt 2022 de Brigitte Giraud aux éditions Flammarion
https://www.lagriffenoire.com/vivre-vite-1.html
Les Vertueux de Yasmina Khadra aux éditions Mialet Barrault
https://www.lagriffenoire.com/les-vertueux.html
du fond des âges de René Manzor aux éditions Calmann-Lévy
https://www.lagriffenoire.com/du-fond-des-ages.html
le Monde de Sophie de Jostein Gaarder aux éditions Points
https://www.lagriffenoire.com/le-monde-de-sophie-reedition-50-ans-points.html
le Monde de Sophie (BD) - La Philo de Socrate à Galilée (T1) de Jostein Gaarder, Vincent Zabus aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/le-monde-de-sophie-bd-la-philo-de-socrate-a-galilee-tome-1.html
Louis-Ferdinand Céline, le trésor retrouvé de Jean-Pierre Thibaudat aux éditions Allia
https://www.lagriffenoire.com/louis-ferdinand-celine-le-tresor-retrouve.html
Guerre de Louis-Ferdinand Céline et Pascal Fouché aux éditions Gallimard
https://www.lagriffenoire.com/guerre.html
Les Lions de Sicile : Les Florio (T1) de Stefania Auci aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/les-lions-de-sicile-les-florio-tome-1.html
Les Florio (T3) Les Lions en hiver de Stefania Auci et Renaud Temperini aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/les-florio-tome-3-les-lions-en-hiver.html
Fauves de Eric Mercier aux éditions HarperCollins Poche
https://www.lagriffenoire.com/fauves-1.html
le cadeau d'anniversaire de Soledad Bravi aux éditions Ecole des Loisirs
https://www.lagriffenoire.com/le-cadeau-d-anniversaire.html
Un tourbillon de sable et de cendre de Amy Harmon et Laurent Bury aux éditions Charleston
https://www.lagriffenoire.com/un-tourbillon-de-sable-et-de-cendre.html
Miss Eliza de Annabel Abbs et Anne-Carole Grillot aux éditions Hervé Chopin
https://www.lagriffenoire.com/miss-eliza.html
le brassard. Alexandre Villaplane, capitaine des Bleus et officier nazi de Luc Briand aux éditions Plein
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Introduction
(...) Je savais bien que je n'aurais jamais assez de place, ni dans ma tête ni entre les pages d'un livre de taille moyenne, pour inclure toutes les femmes remarquables que j'avais découvertes.J'ai donc choisi un groupe de femmes pour qui les longues marches dans la campagne ou la nature sauvage avaient entraîné un changement radical: Frieda Lawrence, née von Richthofen; Gwen John; Clara Vyvyan, en compagnie de Daphné du Maurier; Nan Shepherd; Simone de Beauvoir; Georgia O'keeffe; et- plus brièvement- Emma Gatewood.
Ce que j'ai découvert était souvent ahurissant, fréquemment dramatique, pour ne pas dire tragique, et en tout cas toujours profondément révélateur. Ces femmes ne marchaient pas pour " jouir de toute la liberté dont peut jouir un homme" ( comme aurait dit Jean-Jacques Rousseau), ni pour prendre de l'exercice, ni parce qu'elles y étaient obligées par leurs tâches ménagères. Elles marchaient afin de penser par elles- mêmes.De mettre de l'ordre dans leurs émotions. De comprendre les facultés de leur propre corps.D'affirmer leur indépendance. Elles marchaient pour commencer à exister, pour devenir tout court.
( p.28)
Il tendit la main pour prendre sa pipe et ses doigts effleurèrent le manuscrit de son ouvrage précurseur sur l'étymologie, ce qui lui rappela qu'il lui fallait un titre. Quelque chose qui exprime sa passion pour les mots, pour leurs racines linguistiques, leur provenance. Le peu d'intérêt que les gens portaient à l'origine des mots l'attristait. Il espérait que son livre redonnerait de la vie au langage, éveillerait la curiosité des gens pour les mots les plus simples et les plus banals. Même les substantifs les plus courants avaient des racines lourdes de sens, d'une grande richesse historique et humoristique. (p. 146. )
N'est-ce pas cela le mariage ? Une chance de se débarrasser de la solitude ?
- Bien sûr. je suis fille de baron. Nous voici donc, fille de baron et fils de mineur, en train de converser comme s'il n'y avait rien de plus normal. Que pensez-vous de cela, Mr Lawrence ?
-C'est contraire aux règles, répondit-il en retrouvant son sérieux. J'ai perdu mon meilleur ami lorsque ses parents ont découvert que mon père était mineur. Il n'avait plus le droit de me parler. (p. 182)
- Il (prochain roman) parlera de deux personnes de classes sociales très différentes qui se libèrent mutuellement, comme nous l'avons fait. (...)
- Tu pourrais peut-être écrire à propos de quelqu'un d'autre que moi.
Frieda ouvrit les yeux, surprise par ses propres mots. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas être un autre de ses personnages de fiction, mais plutôt qu'elle commençait à se sentir disséquée comme un lapin, à se dire qu'elle lui avait donné tout ce qu'elle avait. (p. 432)
Je sus qu'il y avait quelque chose de ténébreux et monstrueux en moi, qui attendait son heure, tapi. Je ne pouvais ni l'expliquer ni le décrire, mais j'en avais peur. Parfois, cette chose s'immisçait dans ma gorge et prenait le contrôle de moi-même.
- Mon ami, M. Nietzsche, m'aide beaucoup. Elle rouvrit son livre. (...)
- L'idée que le seul ami de sa mère se trouve dans un livre l'inquiétait. (p. 29)
– Est-ce toujours vous qui cuisinez ? demanda-t-elle.
– Oui, mais nous n'en parlons pas. Ma mère préfère que nos pensionnaires croient que la cuisine est tenue par un chef professionnel.
– C'est absurde ! Il n'y a pas de honte à cuisiner ni à manger. Ce sont d'ailleurs les deux plus grands plaisirs de la vie.
Lorsqu'on fait glisser le bout de ses doigts sur des routes, des rivières, des allées cavalières, des contours et des culs-de sac qui nous intriguent, on pressent l'intérêt narratif de l'expédition, prenant conscience du plaisir
du trajet plutôt que de sa destination. Ce n'est pas en faisant glisser ses doigts sur un écran que l'on éprouvera le même frisson. Ni en suivant aveuglément un point rouge mobile qui, avec une rare intelligence, s'oriente, se déplace
et pense à notre place.
La semaine suivante, Frieda se rendit chaque jour au Café Stefanie pour parler avec Otto [Gross ], puis déjeuner avec les artistes et les philosophes qui y passaient tout leur temps. Chaque fois, Otto lui faisait part d'une nouvelle idée, une idée si audacieuse qu'elle mettait plusieurs minutes à l'assimiler. Un monde sans guerre ni armées...Des pays sans gouvernement...Des villes où les femmes portaient des vêtements d'homme et détachaient leurs cheveux, où les hommes portaient des vêtements de femme et se laissaient pousser les cheveux...Des communautés où les enfants étaient élevés sans savoir qui étaient leurs parents...Des sociétés sans lois, sans religion ni institutions, où les êtres s'aimaient sans jamais se marier. (p. 87)