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Citations de Annabelle Combes (47)


être soi, dans les contorsions, jusqu'à se redresser,
se dépouiller du cocon, éplucher, enlever
l'ancienne peau, couche à couche, pulpe à pulpe,
poser la distance, le recul, construire un nouvel
écrin, une nouvelle carapace, un tricot de mailles,
de la maille douce, faire face aux émotions, sans
trembler, les avaler, les digérer, avant de les
renvoyer, ou choisir de les faire disparaître, ne plus
fuir. C'est cela aimer. Il n'y a pas de point
d'interrogation. Juste une certitude. Et des
points de suspension. Il faut du temps pour ôter les points
de suspension.
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Gagner le silence.
Pénétrer en soi.
Ne se dire qu'à soi.

Comment peut-elle avoir rompu ce pacte
avec un murmure ?
Et un murmure qui dit Vite ?
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Je ne sais pas si on peut appeler cela une librairie C'est plutôt un refuge. Un endroit où elle bâtit un monde poétique. Avec des cahiers. Des phrases d'écrivains qu'elle collecte. C'est un lieu à part. Difficile à décrire. Les gens peuvent partager les huîtres, un verre, ce qu'elle appelle les slouchs, au milieu des livres. Ils peuvent lire, emprunter, acheter, discuter, se disputer, s'enchanter. Elle ne parle pas beaucoup, elle anoblit. C'est elle la diseuse de bonne aventure. Leena et hors normes, et c'est exactement ce que le paysage d'ici réclame : de la démesure, de l'enthousiasme, des vies qui se donnent et surtout se reçoivent.
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Dans chaque livre, il y avait une phrase pour un homme, pour une femme, une phrase pour un unique hommeome, une unique femme. C'est pour cela que la littérature existe, qu'elle déroule des kilomètres de phrases depuis les commencements. Pour que chacun trouve la sienne, s'en empare et combatte avec. On ne pouvait apprivoiser le monde que par elle ; et c'est toujours l'autre qui vous la donnait. Construire sa propre phrase n'avait pas de sens, c'était tourner en rond, ne jamais s'engendrer. Les écrivains donnent les phrases-clés du monde et débloquent la croissance de chaque individu. D'ailleurs, n'indiquaient-ils pas à l'entrée de leur livre la phrase d'un autre : celle qui était censée les avoir eux-mêmes éclairés ?
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La Littérature dérange, engendre.
Elle est créatrice
Elle fascine, elle façonne.

Alexandrine tend,
Leena reçoit
et le dialogue s'engage.
Leena tend à son tour,
Alexandrine reçoit
et le dialogue ne peut mourir.
Il devient universel.
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La mort ne demande rien. Elle frappe, c'est tout. Elle Explose. Et nous passons à autre chose. Nous sommes cela, nous, les êtres, conçus pour la vie d'avant et le vie d'après.
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Leena aime ce mot : merci.
Elle propulse la douceur de ces deux syllabes, la perforation de son "r" en plein centre, en fait rouler la sonorité sur le bitume de la zone commerciale. C'est humble, merci. Cela engage, cela dit qu'on est reconnaissant, et Leena a envie d'être reconnaissante. De quoi ? [...]. A quoi peut-elle donc avoir envie de dire merci ?

Au chant.
Que libère ce mot.
Parce qu'il contient la puissance de la mer,
l'exacte jonction de la mer et du ciel.

Et le "si" infini des potentiels.

Mer, souffle d'air, Si.
Mer, souffle de mer, Si.
P 37
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Un livre ne doit jamais être dévoilé, ou alors comme vous le faites, au hasard d'une phrase. Un livre doit être transmis, d'oreille à oreille, de bouche à bouche. Un livre conforte, réconforte mais surtout.... il inconforte.
Et c'est cette dimension de l'inconfort qui va compléter la vision de la littérature encore en gestation chez Leena. C'est ce hors du commun-là qui va toucher le sien et le soutenir : la Littérature fait aborder des zones inconnues, des endroits où l'on n'ose se rendre.
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On pourrait presque écrire qu'Alexandrine ne fait que ça : lire. Qu'elle a tout lu. Tout. Si la littérature pouvait mourir un jour. Mais la littérature est increvable. Même si l'homme pense avoir déjà tout écrit, il cherchera toujours une voix particulière pour lui tendre des mots d'amour, des phrases de meurtres, des paragraphes de complots, des pages de douleur, des chapitres de prudence, de révolte, de corruption, d'envie, de grandiose, de bonheur.
P 235-236
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ça pour sûr, les femmes elles parlent pour se soulager.
Les hommes, y ferment leur gueule pour éviter d'en rajouter.
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Ce n'est qu'à la dernière minute d'une vie à deux que l'ont peut dire " je t'aime". Jamais au commencement ! Au commencement , on ne sait que se laisser pénétrer par la foudre.L'amour c'est autre chose... C'est avoir envie d'apprendre de l'autre chaque matin. Se faire tout petit pour le recevoir.
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Une odeur de poudre. La voilà l'odeur de la mort.
Poudre de riz pour le vieillard. Du gris.
Poudre de comprimé pour le malade. Du blanc.
Poudre de canon pour les autres. Du noir.
Gris, blanc, noir. Comme dit Andrée, tout se tient.
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Nous avons fait naître ce miracle où le silence que la Nature fait éclore en chacun est lien à l'autre, où la descente en sa propre intimité n'a de sens qu'éclairée à la lumière des nécessités d'autrui.
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La mort ne demande rien. Elle frappe, c'est tout. Elle explose. Et nous passons à autre chose. Nous sommes cela, nous, les êtres, conçus pour la vie d'avant et la vie d'après.
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Son sourire, pour le moment,
s'inscrit avec des yeux qui plissent.
C'est un sourire de débutante.
Elle va apprendre.

Il est toujours mort au bord des lèvres. Avant.
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Un souvenir s’infiltre : l’enterrement de mon oncle. Je dois avoir onze ans. J’ai voulu faire le grand à la sortie de la messe dans le défilé des condoléances, répéter un truc entendu qui, paraît-il, soulage : « Paix à son âme. » Bien mal m’en a pris. Elle a balancé à la cantonade devant tous les notables du pays : « T’inquiète, mon petit ! En paix, il l’a toujours été. Le paradis, il l’avait déjà trouvé : ne rien dire, ne rien faire, ne pas voter, ne pas se mettre de coup de pied au cul, ne rien vouloir, ne rien vouloir voir, ne surtout pas progresser. D’un mot : rester bête comme ses pieds. Et il les avait bien costauds et bien longs. Alors si la connerie se mesure à la pointure : en quarante-six, il était champion !
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Le bonheur, c'est si simple. C'est quelque chose qui a besoin d'être déposé pour être empoigné par quelqu'un d'autre.
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Lire les textes à voix haute. Arrêter le temps des habitants de la terre. Qu'ils viennent écouter le temps. Car, il n'y a que les écrivains qui le domptent et le contraignent à s'arrêter. Ils mettent entre parenthèses sa course folle.
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Oui mais voilà,
si l’on décide de s'en remettre au hasard,
le hasard ne vous lâche plus.
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Elle était lucide à présent. Son couple était loin d'être parfait. Jean avait ses zones de manquement, d'inaccessibilité, ainsi qu'elle ; mais ils s'éclairaient en continu parce qu'ils abritaient tous deux une semblable incandescence. Elle avait fini par admettre, à l'aune de cet automne chahuté, que leur perfection de guingois était finalement si harmonieuse dans ses ratés et ses accomplissements inattendus qu'ils étaient au complet. Que leur fécondité, à y regarder de plus près, était celle de deux regards créatifs si proches qu'ils parvenaient à générer un galbe de complémentarité, parfois anguleux, discordant, en défroque de déroute, parfois ingénieux, rond et doux, en habit d'intériorité. Un blanc, un noir. Un noir, un blanc. Et, au centre, un époustouflant nuancier de gris.
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