AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne B. Ragde (457)


Soudain elle lit dans ses yeux la peur. La peur panique qu'elle installe chez lui. Elle sent qu'elle se décompose, qu'elle meurt sur place. L'espace de plusieurs secondes, elle ne peut que prendre acte de ces sensations-là, sans un mot. Juste être à l'écoute de son corps qui plonge en lui-même et lui décoche des coups sourds en laissant dans son sillage un chagrin irrépressible, un chagrin qui la submerge de la tête aux pieds.
Commenter  J’apprécie          160
Il se sentait tout à coup attiré par la fraîcheur du fjord comme par un aimant, l'odeur presque érotique du varech, les cris des oiseaux, le contact du sable et des galets.
Commenter  J’apprécie          162
Il a toujours été comme ça. Chrétien, tu sais. ET les chrétiens ont le monopole quand il s’agit de définir la réalité.
Commenter  J’apprécie          160
Le souvenir qui lui tendait presque les bras s’est enfoui avant qu’elle ait pu l’attraper.
Commenter  J’apprécie          160
-- Georg, lui ai-je chuchoté dans l’oreille. C’est quoi le sens de la vie?
-- Le sens?
-- Oui, ce qui fait qu’on a envie de rester en vie. Et d’être heureux.
-- C’est de comprendre… de saisir vraiment que…
-- Que quoi?
-- … qu’un jour on sera mort.
Commenter  J’apprécie          150
Le seul sentiment qui soit plus fort que le chagrin, c'est la peur.
Commenter  J’apprécie          151
Ne plus s'enfoncer davantage dans l'obscurité aujourd'hui, pensa-t-elle. Ne pas se laisser déprimer par tout ce qui ne dépendait pas d'elle...
Commenter  J’apprécie          150
C'est un homme invisible, pensa-t-il, un homme invisible qui a passé quatre-vingts ans sur terre. Il a des nouveaux caleçons à quarante-huit couronnes et il essaie de me remercier.
Commenter  J’apprécie          150
" La firme Norsvin lui avait offert une planche à découper avec un cochon pyrogravé dessus. La mère s'en était déjà servie et y avait fait des entailles et des rayures, c'était du mauvais bois tendre, du pin, et ça ne valait rien pour couper avec un couteau, un simple objet de décoration. Mais qui donc s'amusait à décorer son intérieur avec des planches à découper ? "
Commenter  J’apprécie          150
Vu l'âge de l'église, il ne se sentait pas mal à l'aise d'y venir. Il n'entrait pas dans une maison de Dieu, le mensonge au coeur, il entrait dans un site historique, dont les murs reflétaient les joies et les peine d'un nombre incalculable de générations, le cours difficile de la vie de gens ordinaires.
Commenter  J’apprécie          140
Que savent les animaux de la mort? songe-t-elle. Rien. Tout.
Commenter  J’apprécie          140
La longue tige d'une rose rouge était passée entre les mains croisées de l'adolescent décédé, et la mère n'avait pas renouvelé son hystérie de la veille en découvrant son fils vêtu d'une chemise mortuaire. En entrant dans la chapelle, elle s'était dirigée vers le cercueil avec une expression de grande incrédulité, sans détourner le yeux de la tête de son fils reposant sur la soie blanche. Elle toucha les deux paupières de ses doigts gourds, il lui fallait sentir l'inertie de la mort comme pour pouvoir le croire.
Commenter  J’apprécie          141
Elle le connaissait depuis toujours, avait même bavardé avec lui à plusieurs occasions, car il fréquentait toutes les fermes, comme la plupart des voisins. Mais un soir d'été, à Snarli, alors qu'ils se reposaient dans l'enclos après avoir travaillé toute la journée à extraire la tourbe, en sueur, abrutis par la chaleur et l'effort, il était arrivé en se promenant depuis les terres de Neshov. Elle vit aussi que c'était elle qu'il désirait. Elle s'en rendit compte dans sa propre chair, comprit qu'il regardait chaque partie de son corps, son cou, les boucles mouillées de sueur sur son front, ses mains sur lesquelles elle s'appuyait dans l'herbe derrière elle, ses jambes qu'elle savait bronzées et brillantes dans ses sabots, juste en face de lui. Quelqu'un partit chercher un pichet de bière ; la bière la fit rire, il rit aussi, chercha à rire surtout en direction des autres, mais son regard revenait constamment sur elle et l'embellissait, et lorsqu'elle sentit le bord de sa robe glisser à peine au-dessus de ses genoux là où se dessinaient tout juste les cuisses, elle le laissa glisser un peu plus, et encore un peu, puis elle écarta légèrement les genoux, tout en riant davantage, et ressentit la douleur qui lui monta dans les reins, au point, qu'elle faillit gémir.
Commenter  J’apprécie          140
Des vacances. C'était quoi, au fait ? Partir quelque part ou quitter quelque chose ?
Commenter  J’apprécie          140
Autrefois s'était changé en quelques années. Certes, les présentateurs du journal télévisé n'annonçaient toujours pas les noms des décédés avant que les famille n'aient été prévenues, mais pour combien de temps encore?
Où était passée la dignité? La crainte face à la mort? Le respect? Il était surtout frappé de constater que la mort, finalement, désertait la vie des gens. De moins en moins de gens voyaient un défunt au cours de leur vie. Comment pouvaient-ils apprécier la vie à sa juste valeur s'ils ne connaissaient pas la mort?
Commenter  J’apprécie          140
Il renversa la nuque sur la barre en acier et ferma les yeux, il aurait voulu être un petit cochon rassasié, juste un instant. Etre tassé contre ses frères et sœurs et dormir au chaud. Ne pas savoir, ne pas devoir. Avant même de s'en rendre compte, il s'était mis à pleurer. Il n'avait plus de raison de retenir ses larmes, elle pouvaient couler à leur guise, la porte de la porcherie était bien fermée.
Commenter  J’apprécie          140
"La dernière conquête de Jorges, une jeune bimbo allemande qui s'appelait Ute, au jambes si longues qu'elles arrivaient jusqu'entre les omoplates."
Commenter  J’apprécie          141
- J'espère que ma carte Diners Club na va pas prendre feu, à force de la faire chauffer...
- J'emporte l'extincteur, dit Erlend.
Commenter  J’apprécie          140
Les nuages sont en passe de s'écarter dans toutes les directions, comme si le ciel au milieu leur soufflait dessus pour les faire partir. Elle n'arrive pas encore à discerner les étoiles.
Commenter  J’apprécie          130
La vie n’avait pas besoin d’être plus compliquée que ça.
Commenter  J’apprécie          130



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Anne B. Ragde Voir plus


{* *}