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Critiques de Anne Besson (54)
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Les pouvoirs de l'enchantement

Considérée comme la grande spécialiste des mondes alternatifs , Anne Besson vient de sortir Les Pouvoirs de l’enchantement, son dernier essai en date aux éditions Vendémiaire.



Du maquillage du Joker aux costumes des servantes dans la série The Handmaid’s tale, cet ouvrage montre comment la sicence fiction et la fantasy sont devenus les nouveaux terrains des combats politiques d'aujourd'hui et livre un message qui questionne notre rapport au politique.



Contrairement à l'idée trop rapidement répandue selon laquelle les univers imaginaires seraient avant tout conçus comme relevant de l’évasion, ou comme une forme de fuite face à un quotidien qui deviendrait insupportable, Anne Besson démontre que les fictions peuvent être porteuses d’une vision du monde et des rapports socio-politiques.



Pour cela, elle prend des exemples puisés dans la pop culture et les univers Star Wars ou Marvel, dans les séries de fantasy comme Game of Thrones, des enjeux sociétaux et environnementaux d'aujourd'hui et les place dans une réalité historique et théorique.



Des symboles représentés dans des oeuvres comme Harry Potter ou encore Hunger Games en passant par Games of Thrones peuvent parfaitement se retrouver au sein des différentes manifestations et tribunes contestatrices du monde entier .



Par exemple, au Liban, des centaines de milliers de personnes ont défilé pour protester contre la classe politique qui dirige le pays et, sur les réseaux sociaux, on a vu apparaître des photos de manifestants maquillés comme le célèbre anti-héros, interprété par Joaquin Phoenix dans le film.



Dans le domaine des interactions entre le politique et l’imaginaire, Anne Besson n'oublie pas de démontrer la manière dont les univers de fiction pénètrent les débats politiques contemporains et du pouvoir essentiel détenu par la fiction, en incitant les individus à vouloir transformer le monde et la société.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dictionnaire de la fantasy

Voilà très certainement une publication à côté de laquelle les amateurs des littératures de l’imaginaire n’ont certainement pas pu passer. Paru en septembre dernier sous la direction d’Anne Besson, professeur de littérature générale et comparée, « Le dictionnaire de la fantasy » est une œuvre imposante proposant une compilation autour de ce genre apparu au tournant du XXe siècle et qui connaît depuis plusieurs années une popularité grandissante, aussi bien en librairie qu’au cinéma ou en jeu vidéo. Ambitieux et bien agencé, l’ouvrage permet au grand public d’appréhender les contours de la fantasy en la présentant dans toute sa diversité, revenant pour se faire sur ses figures les plus emblématiques (que ce soit en terme de personnage ou d’auteurs) tout en mettant en lumière ses archétypes mais aussi les nombreuses mutations qu’elle a pu connaître ces dernières décennies. La rédaction d’un tel ouvrage ne s’entreprend évidemment pas seul, aussi Anne Besson s’est-elle entourée d’un grand nombre de contributeurs aux profils variés : universitaires, passionnés (les membres de l’association Elbakin, notamment) ou encore auteurs. Cette collaboration a abouti à la rédaction de pas moins de cent dix-sept notices qui abordent chacune un aspect du genre, tout en proposant une multitude de références. Certaines entrées sont consacrées à un auteur phare du genre (Tolkien, Rowling, Martin, Pratchett…), tandis que d’autres évoquent des figures présentes de manière récurrentes dans les romans de fantasy (elfes, nains, monstres, fées, barbares…), ou encore des décors là encore fréquemment mis en scène (cavernes, châteaux, forêts…). Plusieurs notices permettent également d’aborder la fantasy au-delà du « simple » domaine littéraire et traitent de son influence dans le cinéma, la bande dessinée, les jeux vidéos ou encore les jeux de rôle. Sont aussi abordés à plusieurs reprises les communautés qui gravitent autour du genre : lecteurs, blogueurs, rôlistes, amateurs de GN, et bien évidemment auteurs, traducteurs, ou encore éditeurs.



Les notices sont très bien construites, suffisamment développées pour traiter le sujet en profondeur et suffisamment ludiques pour ne pas perdre le lecteur tout en lui permettant de découvrir les œuvres les plus emblématiques du thème abordé (aussi bien des livres que des films, des séries, des groupes de musique…) La plupart des ouvrages cités sont d’ailleurs référencés à la fin de l’ouvrage grâce à un astucieux classement par thème qui devrait permettre aux amateurs de fantasy de compléter leur collection dans le ou les domaine(s) qui les intéresse(nt). On mesure bien évidemment le travail colossal qu’a du représenter ce travail de compilation qui ne peut évidemment pas être exhaustif. Si je pouvais juste formuler un petit bémol, il concernerait l’omniprésence de certaines œuvres qui sont citées dans quasiment chacune des entrées (le trio « Seigneur des anneaux » ; « Game of thrones » ; « Harry Potter »), ce que l’on peut tout à fait comprendre étant donné l’importance que ces auteurs ont eu pour le genre, mais qui rend d’autant plus flagrante et frustrante l’absence d’autres références moins connues mais peut-être plus parlantes. A noter que certaines notices sont enrichies d’une ou deux pages intitulées « point de vue » dans lesquelles des auteurs de l’imaginaire proposent leur propre vision du thème. Parmi les intervenants les plus fréquents, on peut notamment mentionner Lionel Davoust (« Dragon » ; « Empire » ; « Religion »...) , Estelle Faye (« Armes et armures » ; « Loi et chaos » ; « Politique »...) mais aussi Charlotte Bousquet (« Cheval » ; « Femme » ; « Hybrides »...). D’autres auteurs se sont eux aussi prêtés au jeu, à l’image de Jean-Philippe Jaworski sur la « vitalité celtique » ou les « nains » (avec son érudition habituelle), John Lang sur la figure du « barbare » et du « seigneur des ténèbres » (avec son humour habituel), ou encore Mélanie Fazi sur le fantastique. Le parti pris est intéressant et permet d’approfondir le sujet tout en donnant la parole à certaines des plumes qui contribuent justement à forger l’imaginaire français.



« Le dictionnaire de la fantasy » est un ouvrage qui s’adresse aussi bien aux néophytes curieux de se familiariser avec le genre qu’aux fans de la première heure qui seront certainement ravis de découvrir de nouvelles références. Un excellent travail de compilation et de collaboration qui rend un bel hommage à la fantasy dont on nous permet ici d’appréhender et d’apprécier toute la complexité et la diversité. Incontournable !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Fantasy & Histoire(s)

Littérature et Histoire vont souvent de pair, et lorsqu'il s'agit de la Fantasy... On peut estimer qu'ils sont, pour ainsi dire, inséparables!



Ces articles réunis par ActuSF sont le fruit d'un colloque des Imaginales mené par Anne Besson- universitaire à l'origine d'un MOOC fort intéressant sur la question.

En passant du point de vue des auteurs à celui d'universitaires "confirmés", de la littérature de Tolkien (ou de ses prédécesseurs) aux écrivains d'aujourd'hui en passant par les series télé à succès, les auteurs offrent des analyses fines du genre.



Sans rentrer dans le détail des articles (ce qui serait bien trop long pour une critique !..), je dirais simplement qu'on sort enrichi d'une telle lecture. Le seul bémol que j'indiquerai, et peut-être est-il injuste, c'est qu'à l'issue de cette lecture, il est difficile de nier que l'ouvrage a également les défauts de ses qualités. A savoir qu'au lieu d'approfondir certains aspects parfois simplement mentionnés dans les articles, on "zappe". Et certains auteurs tombent dans l'écueil de l'utilisation d'un jargon jargonant qui fait bien pour donner l'impression qu'on est plus intelligent. Et c'est une chose que j'apprécie peu je l'admets, surtout dans un ouvrage qui se veut ou voudrait "grand public"...

Ayant lu d'autres ouvrages sur le sujet avec moins de collaborateurs... Je dirai que celui-ci est fait pour les curieux, soucieux de connaître un peu de tout.



Je remercie donc chaleureusement Babelio et ActuSF pour ce partenariat Masse Critique... avec toutes mes excuses pour cet affligeant retard pour la publication de mon avis...!
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La fantasy

Je ne suis pas une très grande lectrice de fantasy. Il m'arrivait de lire de la fantasy sans vraiment savoir que ça en était. Alors ce livre était parfait pour moi. Anne Besson est une spécialiste de la fantasy. J'ai eu le plaisir de suivre ses cours il y a 2 ans sur le MOOC Fantasy. Un vrai régal. Elle est passionnante, s'exprime bien. Bref, j'ai bu ses paroles et pareil pour ce livre. Tout en étant pertinente et en répondant à pas mal de questions sur la fantasy, Anne besson sait rester claire et captivante. Seul reproche: ce livre est trop court. J'en redemande !!!!
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Les pouvoirs de l'enchantement

J’avais découvert Anne Besson lors du MOOC (Massive Open On-line Course) de l’Université d’Artois sur La Fantasy de l’ère victorienne à Game of Thrones, il y a quelques années et je dois dire que ses cours étaient vraiment passionnants. Puis, j’ai suivi ses interventions aux Imaginales 2018 et à cette occasion, je m’étais procurée son essai Fantasy et Histoire(s) qu’elle avait dirigée. Aussi, lorsque j’ai vu qu’elle sortait un essai sur les usages politiques des Littératures de l’Imaginaire (en particulier, la Fantasy et la Science Fiction), je me suis empressée de le sélectionner lors de la dernière Masse Critique. Et à ce titre, je remercie Babélio ainsi que les éditions Vendémiaire de me l’avoir envoyée.



Une lecture exigeante…



Je me rappelle que les actes du Colloque Fantasy et Histoire(s) n’avait pas toujours été facile à appréhender et j’ai eu le même souci dans ma lecture de cet essai. En effet, elle n’a pas été très fluide pour plusieurs raisons :



- Le style d’écriture : la plupart des phrases sont trop longues et entrecoupées de parenthèse ce qui nuit au rythme de la lecture. J’avais le sentiment de me retrouver en « apnée » à la fin de certaines phrases.

- Un vocabulaire très spécialisé : Anne Besson emploie de très nombreux termes très spécifiques et sincèrement, il m’a fallu relire parfois trois ou quatre fois plusieurs phrases pour pouvoir enfin appréhender le propos.

- Les notes à la fin de l’ouvrage : pour ma part, je préfère que les notes soient placées en bas de la page, il est ainsi plus facile de les lire puis de revenir au texte principal sans trop d’interruption. Le fait qu’elles soient placées à la fin de l’ouvrage a perturbé mon rythme de lecture car je mettais plus de temps à retrouver ma ligne, une fois revenue au texte principal. Aussi, j’ai décidé au bout d’une cinquantaine de pages d’abandonner purement et simplement la lecture des notes. Dommage car certaines étaient intéressantes.



… mais un propos captivant sur le rôle de la Fantasy et de la Science Fiction dans nos sociétés contemporaines.



Si l’on fait abstraction des difficultés de lecture, l’essai d’Anne Besson était en soi passionnant. Pour ma part, je m’intéressais déjà à ces problématiques (si vous voulez aller plus loin, je vous conseille aussi la lecture d’articles du CNRS – Centre National de la Recherche Scientifique). Et Les pouvoirs de l’enchantement m’a permis de pousser plus loin les réflexions autour du rôle des Littératures de l’Imaginaire dans notre société. L’ouvrage est ainsi divisé en deux parties :



Anne Besson s’intéresse tout d’abord aux œuvres de fiction et à leur portée politique.

– Elle déconstruit tout d’abord le préjugé selon lequel la Science Fiction serait davantage portée vers l’avenir donc progressiste et de « gauche » tandis que la Fantasy serait au contraire tourné vers le passé, réactionnaire et de « droite ». Elle oppose à ces préjugés plusieurs arguments notamment le fait que certains ouvrages de Fantasy au contraire sont bien ancrés dans le réel. Ils traitent de problématiques actuelles comme l’écologie, le sexisme, le racisme, l’homophobie ou la transphobie. Et elle prend ainsi plusieurs exemples comme Game of Thrones de GRR Martin dans lequel les marcheurs blancs seraient l’allégorie du changement climatique ou Danse avec les lutins de Catherine Dufour qui traite de la cohabitation des peuples.

– L’autrice constate également une explosion depuis le début des années 2000 d’oeuvres engagées mais sombres comme les dystopies et des cli-fi (climate fiction) qui a pour cible un public adolescent et jeune adulte. Ces dernières permettent ainsi de mettre en garde contre des dérives possibles de notre société (tyrannie, ségrégation, problèmes environnementaux, etc…). On peut ainsi citer Hunger Games de Suzanne Collins ou l’adaptation récente en série télévisée du roman de Margaret Atwood, La servante écarlate.



Dans une seconde partie, Anne Besson s’attache davantage au comportement des fans de ces œuvres appartenant à l’Imaginaire. Grâce à la visibilité de plus en plus grandissante de la culture populaire et de l’avènement d’internet (d’abord les forum puis maintenant les réseaux sociaux), les communautés de fans autour d’une œuvre (Fandom) peuvent se regrouper et échanger plus facilement. Et elle constate une certaine réappropriation du public de ces œuvres dans des buts contestataire et politique.

– Des personnages de fiction sont ainsi récupérés par les fans qui les inscrivent dans le réel : la figure de la servante écarlate (présente sur la couverture de l’ouvrage) pour manifester contre Trump en 2017 ou celle du Joker lors de manifestations au Liban, en Espagne ou au Chili en 2019.

– Des fans n’hésitent pas non plus à intervenir dans le processus de création d’une oeuvre. Par exemple, une pétition avait circulé pour que la fin de l’adaptation en série de Game of Thrones soit réécrite.



En conclusion, l’essai Les Pouvoirs de l’enchantement n’a été une lecture ni facile, ni fluide en raison d’un problème de forme (phrases trop longues, présence d’un vocabulaire très spécifique, notes présentes en fin d’ouvrage, etc…). J’espère d’ailleurs avoir bien saisi les propos de l’autrice et n’avoir pas fait de contresens. Toutefois, Anne Besson offre à son lecteur deux axes de réflexions sur l’Imaginaire très intéressants notamment en remettant en question certains clichés sur la Science Fiction et la Fantasy et en mettant l’accent sur leur pouvoir politique. De plus, elle s’est rendue compte également que le comportement des fans autour des œuvres a fortement évolué depuis le début des années 2000 et ces derniers n’hésitent pas à se les réapproprier dans un but politique et contestataire.
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Les pouvoirs de l'enchantement

Pour commencer, petit point de contexte : Les pouvoirs de l’enchantement, d’Anne Besson, est un essai avant tout à visée universitaire à destination de chercheurs et étudiants. Il ne s’agit pas de vulgarisation à l’usage du grand public, et, à ce titre, c’est un livre exigeant. Avec ma formation scientifique, je ne possède pas les codes du « genre ». J’ai de facto été parfois perturbée par la prose d’Anne Besson, complexe par son vocabulaire, mais surtout par ses constructions de phrases très longues et peu linéaires : avec des phrases de plus de cinq lignes, j’avais parfois l’impression d’idées juxtaposées sans transition et lien logique au sein d’une même phrase. J’imagine que ça vient de moi à qui il manquait les liens logiques implicites que je ne maîtrise pas, mais du coup, le propos m’est apparu confus et manquant de transitions pour mon petit cerveau de lectrice qui n’a pas tous les codes et n’est pas rompue à la lecture d’ouvrages universitaires.



Il n’en reste pas moins que les idées développées dans ce livre sont hyper riches et passionnantes. Si l’on s’intéresse aux genres de l’imaginaire et à leur réception et politisation, c’est un incontournable.



Le livre est construit en deux temps : d’une part le pouvoir, l’impact, de la fiction, et bien sûr en particulier des genres de l’imaginaire, sur son lecteur. Grâce à l’expérience de pensée qui permet de se mettre à la place d’un autre, dans une situation complètement autre, l’imaginaire prend toute sa pertinence. L’autrice analyse également la dimension politique que le genre permet de développer, en revenant sur l’histoire de la SF et de la fantasy, et en rappelant notamment à quel point l’imaginaire s’inscrit dans une vision instantanée (au risque de mal vieillir d’ailleurs).

La seconde partie développe ensuite le pouvoir que donne la fiction à son lecteur quand il se l’approprie : un pouvoir sur le monde (« Imagine better » : au travers notamment d’exemples d’activisme qui prend sa source dans un amour commun de Harry Potter, Anne Besson nous montre comment les lecteurs s’emparent de la fiction dans le réel à des fins politiques) et un pouvoir sur le texte lui-même (on pense alors aux fan-fictions, aux débats de fans pour définir le canon, ou encore aux mouvements face aux fins contestées d’œuvres).



J’ai été particulièrement sensible à la seconde partie : forcément, vu mon expérience de ce qu’est la communauté de fans (je suis administratrice sur le site de la Garde de Nuit, consacré à la saga du trône de Fer, donc la communauté, je suis en plein dedans^^), j’étais passionnée par ce qu’en disait Anne Besson, et elle a mis des mots sur certains points hyper pertinents qui ont résonné en moi. La première partie m’a parue plus absconse (déjà parce que je ne vois qu’assez peu l’intérêt de développer ce qui fait des littératures de l’imaginaire quelque chose de pertinent… perte de temps de cerveau ou expérience qui me rend meilleure en temps que lectrice, j’ai déjà fait mon choix depuis des années : lire m’apporte du bien-être, qu’un littéraire érudit considère ce que je lis comme pertinent ou non…). Mais son développement restait néanmoins très enrichissant, et notamment toute la partie sur le discours politique des fictions m’a passionnée.



Au final, donc, un livre exigeant, mais d’une grande richesse d’idées.



Je remercie Babelio et les éditions Vendémiaire pour l’envoi de ce livre.
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Fantasy & Histoire(s)

En conclusion, le recueil des actes du Colloque des Imaginales 2018, Fantasy et Histoire(s) est un ouvrage érudit et rigoureux d’un point de vue scientifique. Si je n’ai pas accroché de manière uniforme à tous les articles (notamment dans les première et seconde parties plus théoriques), globalement ma lecture a été très intéressante et instructive car les articles proposent de nouvelles pistes de recherches inter-disciplinaires entre la Littérature de l’Imaginaire et l’Histoire.



Pour en savoir plus, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Fantasy et Moyen Âge

Sous la direction d'Anne Besson, professeure et chercheuse en littérature générale et comparée et de Victor Battaggion, rédacteur en chef adjoint du magazine Historia, cet ouvrage propose une succession d'articles détaillés afin d'illustrer au mieux la réception du Moyen Âge sur la fantasy.



Il faut dire qu'avec Fantasy et Moyen Âge, on table sur un très beau livre. Richement illustré, le livre est relié, dispose d'un signet et d'une superbe couverture rigide, réhaussée par un titre et un liseré fleuri calligraphié en lettres argentées. Le grain des pages est de grande qualité et donne à ce livre, un petit côté grimoire.



Véritable enchantement pour les yeux, la richesse de son contenu en fait clairement un ouvrage de référence pour les amateurs du genre ou les simples curieux.



Il se divise en trois parties avec d'un côté, les inspirations littéraires et artistiques, puis les inspirations historiques et de l'autre côté, les incontournables de la fantasy médiévale.



C'est William Blanc et Justine Breton qui ouvrent le bal avec l'incontournable légende arthurienne, considérée comme l'une des plus anciennes sources de la fantasy médiévale. Ainsi, ils passent en revue toutes les réécritures proposées depuis le XIIe siècle qui ont nourri le mythe en le modifiant partiellement et en l'adaptant aux besoins de l'époque.



D'ailleurs, les sources anciennes ne manquent pas, à commencer par le long poème du Beowulf qui a inspiré de nombreux écrivains, à l'image de J.R.R. Tolkien. En effet, l'épopée d'un homme parti combattre des monstres demeure un motif récurrent pour la fantasy.



Mais plus que de s'intéresser à ces mythologies qui servent de terreau nourricier au genre, cette partie de l'ouvrage s'arrête également sur les peuples et créatures qui évoluent dans ces récits merveilleux. Imaginés dans un passé fantasmé comme dans le cycle d'Avalon de Marion Zimmer Bradley ou propulsés dans un présent très urbanisé comme dans Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel, les êtres féériques demeurent un réservoir inépuisable d'enchantement.



Fantasy & Moyen Âge se révèle être un précieux ouvrage rempli de références artistiques ou littéraires d'antan et d'aujourd'hui établissant ainsi des ponts entre les œuvres à découvrir ou à redécouvrir. Aussi, William Morris fait l'objet d'un bel article dédié, signé par William Blanc, via un focus sur sa production littéraire médiévaliste, écrite dans un réel souci de rejet de la modernité industrielle.



Comme la deuxième partie consacrée aux inspirations historiques le démontre, les auteurs de fantasy ont largement puisé dans le modèle féodal, véhiculé par les chansons de geste où l'on retrouve le roi et ses vassaux dont Le Trône de Fer de G.R.R. Martin en est un parfait exemple à travers ces sept maisons royales dominées par celle qui tient Port-Réal. Au regard de la riche production littéraire, on constate que certaines périodes médiévales sont plus prisées que d'autres. Ainsi, l'ère des Vikings terrorisant l'Europe occidentale entre le VIIIe et le Xe siècle a séduit des écrivains comme Michael Moorcock qui signe entre 1961 et 1989 sa riche saga d'Elric. La Guerre de Cent ans, elle, est totalement revisitée par Fabien Cerutti dans Le Bâtard de Kosigan qui s'est d'ailleurs prêté au jeu des questions de Victor Battaggion, à l'occasion d'une interview que l'on retrouve glissée à la fin de cet ouvrage, siégeant, d'ailleurs, aux côtés de Jean-Philippe Jaworski et Justine Niogret. Quant à la grande figure, Guy Gavriel Kay, il s'inspire de toutes les périodes historiques pour nourrir ses propres récits. Ainsi, il a par exemple redonné vie à l'Espagne de la Reconquista dans son roman, Les Lions d'Al-Rassan.



Enfin, la dernière partie du livre s'articule autour des incontournables de la fantasy médiévale en mettant l'accent sur le support transmédia que représente la fantasy. En effet, celle-ci s'exprime sous de nombreuses formes en commençant par le jeu de rôle qui connait notamment un développement fulgurant avec Dungeons et Dragons en offrant un point d'entrée idéal dans les mondes du merveilleux médiéval. On lui doit d'ailleurs la normalisation des codes, des poncifs et du bestiaire, autrement dit autant d'éléments nécessaires à son bon fonctionnement. Enfin, la bande dessinée n'est pas en reste pour mettre en valeur un imaginaire fantasy teinté de médiévalisme. Les séries fleurissent et gagnent le cœur des lecteurs qui ne s'en lassent pas, à l'image de Thorgal qui continue d'enchanter son public même après quarante albums relatant ses aventures.





Fantasy & Moyen Âge est clairement un ouvrage remarquable, enrichi de précieuses analyses sur les apports du Moyen Âge que la fantasy s'est réappropriée. C'est une œuvre dense que l'on peut lire d'une traite ou au contraire, en la picorant ici ou là dans le but de satisfaire sa curiosité... suite sur Fantasy à la Carte




















Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Fantasy & Histoire(s)

J’ai réalisé mon travail de fin d’études il y a quelques années sur les littératures de l’imaginaire dans l’édition francophone. J’avais eu du mal à l’époque à trouver des sources d’information théoriques sur le sujet. Je suis donc ravie de voir que les éditions ActuSF commencent à publier des actes de colloque sur les tables rondes des Imaginales, conférences qui regroupent des acteurs-clés du milieu autour de thèmes et discussions super intéressants (pour y avoir déjà moi-même assisté 😉 ). C’est ce genre d’ouvrages qui manquent clairement dans les bibliothèques de lettres des universités et hautes écoles ! Je remercie la maison d’édition, ainsi que Babelio, pour l’envoi de ce livre.



Après une préface par Anne Besson, directrice de l’ouvrage, on nous propose une interview de plusieurs auteurs bien connus du milieu. J’ai trouvé cette partie super intéressante par rapport à la vision de ces artistes sur leurs œuvres, ainsi que sur le genre dans lequel ils écrivent. J’aurais même, je pense, aimé avoir davantage d’interviews de ce genre, avec une plus grande diversité d’auteurs !



Ce livre s’attaque à un vaste thème : le lien entre la fantasy et l’Histoire. Les œuvres de fantasy sont en effet très souvent marquées dans une temporalité, souvent inspirées de notre propre Histoire. L’ouvrage regroupe plusieurs essais sur des thèmes reliés à l’idée de départ, ancrés dans un corpus de textes exemplaires de la théorie défendue, textes parfois francophones, parfois non. On retrouve bien sûr des corpus marqués par les plus connus du genre (Tolkien, Martin, Jaworsky… ), mais aussi des moins connus, ce qui est une grande force pour la recherche.



Certains chercheurs ont aussi des noms familiers, que j’ai déjà croisés dans le milieu des littératures de l’imaginaire : je pense surtout à Marie-Lucie Bougon, dont j’ai adoré la nouvelle dans Montres Enchantées et dont j’ai récemment acquis le roman, mais aussi à Silène Edgard. Cela fait plaisir de voir que des auteurs s’investissent aussi dans la recherche ou inversement que des chercheurs se lancent ensuite dans l’écriture.



Dans les essais, on retrouve des vérités évidentes sur lesquelles on ne prend plus la peine de s’arrêter, des choses dont on a inconsciemment conscience, qui sont acquises et ici mises en évidence. Je pense par exemple au fait que la plupart des traces de notre Histoire ancienne passent par des récits de fiction.



Il y a aussi des éléments qui m’ont étonnée, qui sont évidents, mais qui ne m’ont pourtant jamais sauté aux yeux en tant que lectrice. Comme par exemple le fait que la fantasy médiévale est comme figée dans le temps, son histoire a beau s’étendre sur des millénaires, on n’y voit presque aucune évolution technologique.



Et puis, j’ai aussi découvert des théories littéraires super intéressantes sur les genres de l’imaginaire, celle qui m’a le plus passionnée étant la théorie du « chaudron des contes » de Tolkien.



Cet ouvrage n’est pas riche seulement des informations qu’il contient, mais aussi d’une très grande bibliographie de livres traitant de sujets proches ou illustrant les propos des chercheurs. Une véritable mine d’or donc pour qui s’intéresse à la fantasy !



Un ouvrage sur le lien étroit entre la fantasy et l’Histoire. Des contenus variés, intéressants, qui se basent à la fois sur des théories littéraires des genres de l’imaginaire et sur un corpus varié. Le tout est enrichi par une bibliographie pertinente et par une table ronde d’auteurs de fantasy. C’est le genre de livre que j’aurais adoré avoir pour rédiger mon travail de fin d’études !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Fantasy & Histoire(s)

En mai 2018 en marge des Imaginales, s'est tenu le premier colloque universitaire en lien avec la fantasy. Ce sera le cas toutes les années paires. Ce livre est donc une compilation des travaux réalisés durant ce colloque.

Comme souvent avec les ouvrages de compilation (comme avec les anthologies) il y a des différences de qualités, d'intérêts (et là c'est tout à fait personnel) et pour finir de pertinence dans "Fantasy et Histoire(s)".

La première partie qui donne la parole aux écrivains lors d'un table ronde est tout simplement passionnante. Réunir Fabien Cerutti, Jean-Laurent del Socorro, Estelle Faye, Jean Philippe Jaworski et Johan Heliot pour évoquer les rapports entre Histoire et fantasy et plus spécialement comment eux dans leurs oeuvres ils ont travaillé, ça m'a subjugué. Presque au point de souhaiter qu'il existe un podcast régulier de ce type sur différents sujets, mais je m'égare.

Les deuxième, troisième et quatrième parties rentrent dans le vif du sujet est deviennent du coup un peu plus pointues tout en restant abordable, quelques détours vers le dico m'ont été indispensable il faut être honnête. On passe de Tolkien à l'utilisation de la fée Mélusine dans les romans historiques, en passant par les Bardes, Harry Potter ou l'uchronie et le steampunk postcolonial. Il est fait mention dans ces sujets de liens entre l'Histoire et les histoires auxquels je n'aurais jamais pensé. Certains autres sont évident (Harry Potter et le fascisme par exemple) mais bien expliqués et amenant d'autres pistes de réflexion. Car oui, pour moi, ce livre c'est surtout l'ouverture d'une porte vers une dimension supplémentaire et un intérêt accru pour ce type d'ouvrage et de recherche. Les bibliographies à la fin de chaque articles vont permettre, à ceux qui veulent en savoir plus sur un sujet qui leur tient à coeur, de fouiller plus avant (parce que parfois les textes semblent tellement courts).

Dans ces trois parties j'ai seulement eu du mal avec celui sur la littérature polonaise, le sujet sans doute m'intéressait moins mais le style était plus âpres, plus scolaire, peut être un soucis de traduction aussi je ne sais pas.

Pour la dernière partie, j'ai adoré le texte sur Pirates des caraïbes, mais j'ai trouvé les deux autres très peu en rapport avec la fantasy, on est plus dans un rapport entre le jeu et l'Histoire et j'ai un peu décroché.

J'ai, grâce à cet ouvrage, découvert pas mal d'oeuvres que je ne connaissais pas et qui risquent d'augmenter ma PAL dans quelques temps.

Au final pour quelqu'un qui a peu l'habitude des essais universitaires et qui avait peur du coup d'être un peu paumé, je me suis vraiment trouvé happé par la pertinence et l'intérêt des propos tenus dans ce livre et je pense que je replongerai sans doute lors de la sortie des actes de celui de 2020. Merci à Babelio, à Actusf et à tout les participants de ce colloque pour ce bon moment enrichissant que j'ai pu découvrir grâce à l'opération masse critique.
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Dictionnaire de la fantasy

Je n'ai pas pour habitude de lire des dictionnaires, sûrement parce que c'est gros, lourd et souvent indigeste...

Tout le contraire de ce dictionnaire de la fantasy qui s'est révélé très intéressant par bien des aspects. Tout d'abord par sa forme que j'ai trouvé agréable. le dictionnaire est fait par mots évidemment mais autour de diverses thématiques principalement mais également des auteurs. Cela rend la lecture assez fluide et légère même s'il y avait beaucoup de choses à lire et à découvrir. Etant passionné de ce genre littéraire, je me suis dit que ça serait l'occasion de parfaire ma culture fantasy. Je ne me suis pas trompé puisque j'ai appris des choses, notamment sur des œuvres connues mais méconnues pour moi. Les biographies des auteurs sont claires, simples.

Néanmoins, je trouve que le livre aurait pu être meilleur s'il avait été avec plus de simplicité et si l'auteur n'avait pas cherché seulement à démontrer, à prouver quelque chose. C'est comme cela que je l'ai ressenti en tout cas quand je l'ai lu.

Un autre point négatif est le le manque d'illustrations. Il y a juste des illustrations au milieu du livre mais qui n'étayent pas grand chose. Il aurait été plus judicieux d'en mettre pour chaque rubrique à mon avis, surtout quand on connait le foisonnement d'illustrations qui existent pour ce genre littéraire...



C'est tout ce que j'aurais à lui reprocher, ça reste un livre que tout passionné de fantasy devrait avoir chez soi tant il est intéressant et bien fourni.



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Fantasy & Médias

Le festival des Imaginales n'est pas seulement un festival des littératures de l'imaginaire ayant lieu à Epinal, c'est aussi le lieu d'un colloque depuis plusieurs années, organisé juste avant le festival. Des universitaires et spécialistes viennent y présenter leurs travaux, dans un thème proche de la fantasy. Les actes sont édités par ActuSF, et en 2022 le thème était Fantasy et médias, ou comment l'imaginaire et spécifiquement la fantasy peuvent se décliner dans la vie de tous les jours, influencent notre perception du moyen âge, et se retrouvent finalement presque partout dans les arts.



Le livre est ainsi construit en 12 articles concis, sur des thématiques très diverses, mais avec un sujet souvent très resserré. Chaque texte se lit bien, c'est souvent très académique (parfois scolaire même), mais abondamment illustré d'exemples.



Les sujets sont donc très variés, voire éclectiques : on découvre des éléments sur la musique de la série The Witcher, sur l'illustration autour du thème de Conan, sur la représentation théâtrale des combats du Seigneur des anneaux, les liens de construction de monde entre Tolkien et le monde des jeux vidéos Morrowind and co., ou l'adaptation du jeu Loup Garou de Thierceleux en livre. Plus on avance dans le livre, et plus on découvre de choses que l'on ne soupçonnait pas, montrant le foisonnement créatif autour des œuvres les plus porteuses et populaires de la fantasy. J'ai ainsi découvert le parallèle entre les ligues de sport pro US et le Trône de fer (eh oui !), ou les forum RPG, héritage direct des jeux de rôle par correspondance dont je lisais tout jeune les pubs dans Casus Belli. On voit aussi comment notre univers actuel s'immisce dans les œuvres (très bon article de Justine Breton sur The Witcher).



Dans cet ouvrage, on découvre à quel point les œuvres télévisuelles, les films de Peter Jackson en tout premier lieu, ont une importance particulière dans le paysage actuel de la fantasy, quoique l'on puisse penser de la qualité et de la fidélité des films. La multiplication des séries fantasy en est la conséquence, et offre une porte d'entrée toute trouvée pour les jeunes générations (article de Marie Barraillier).



Fantasy et médias nous propose donc un moyen d'explorer de nombreux sujets autour de la fantasy actuelle, et de voir de nombreux liens qui existent entre ouvrages fondateurs et divers médias actuels. Tous ces médias se nourrissent, s'enrichissent, et fondent une culture pop très variée, travaillée, donnent une cohérence impressionnante à la fantasy. Bien loin des "histoires de petits elfes combattant le mal" souvent décrits dans les médias grands public...
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Les pouvoirs de l'enchantement

Une belle saisie de la manière dont des motifs issus de la culture populaire science-fictive ou fantasy, cinématographique ou littéraire, deviennent des techniques métaphoriques et des cris de ralliement au cœur de luttes sociales et politiques contemporaines.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/10/12/note-de-lecture-les-pouvoirs-de-lenchantement-anne-besson/



Professeur de littérature générale et comparée à l’université, Anne Besson était apparue sur nos écrans radar en 2015 avec « Constellations – Des mondes fictionnels dans l’imaginaire contemporain », puis avec la coordination du « Dictionnaire de la fantasy » en 2018. À la différence du travail de William Blanc (« Winter is coming : une brève histoire politique de la fantasy », 2019) et plus encore de ceux de Yannick Rumpala (« Hors des décombres du monde », 2018) ou d’Ariel Kyrou (« Dans les imaginaires du futur », 2020), elle s’intéresse moins aux contenus politiques des littératures (et des autres vecteurs culturels) d’imaginaire contemporaines – y compris dans la manière dont ils façonnent ou soutiennent potentiellement les pensées – qu’à leur réception immédiate et à leur intégration au sein d’imaginaires personnels et collectifs transmutés in fine en actions politiques de terrain. Ces « Pouvoirs de l’enchantement », publiés chez Vendémiaire en 2021, offrent un point captivant sur l’état d’avancement de ces recherches.



Si l’on pourrait certainement discuter à l’envi certains jugements portés parfois un peu rapidement sur les contenus eux-mêmes, justement, ou sur les mouvements politiques qui sous-tendent leur utilisation, ce n’est naturellement pas le propos de ces 200 pages soigneusement documentées : comme le décortique finement l’excellent article de Joseph Confavreux dans Médiapart (à lire ici), et comme le souligne de manière moins fouillée Jason Parham dans Wired (à lire ici), il s’agit bien de recenser et de saisir la manière dont le masque de Guy Fawkes réinventé par Alan Moore, l’armée de Dumbledore chère à Harry Potter, les zombies de Walking Dead, l’hiver perpétuellement menaçant de Game of Thrones, pour n’en citer que quelques-uns parmi plusieurs dizaines, sont devenus des supports, entre meme et symbole, entre badge et métaphore, d’une activité politique de terrain (physique ou virtuel) témoignant de la vivacité d’une appropriation populaire d’une mythographie contemporaine (le plus souvent issue des films et des séries, mais tirant fréquemment ses racines du littéraire) bien particulière en apparence, et assez sauvagement universelle en réalité (à travers les géographies si ce n’est vraiment à travers les classes sociales), illustrant avec éclat les analyses culturelles et les espoirs créatifs portés notamment, au plan théorique conscient, par le Fredric Jameson des « Archéologies du futur » ou par le collectif Wu Ming du « Nouvel épique italien ». Un travail remarquable qui inscrit lui aussi pleinement les études littéraires dans leur terrain culturel et politique naturel.
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Fantasy & Histoire(s)

Les Imaginales réunissent chaque année des passionné.es d'imaginaire, et plus particulièrement de fantasy, de tous les horizons. Cet ouvrage rassemble les actes du colloque organisé durant l'édition de 2018, sur les liens qui unissent l'Histoire et la fantasy. Connue pour ses nombreuses publications et surtout son "Dictionnaire de la fantasy", Anne Besson a dirigé ces rencontres et nous en présente le fruit un an plus tard.

Dans leur majorité professeurs de lettres ou historiens, les auteurs se sont penchés sur des thématiques d'une grande diversité ; il y est question de la relativité temporelle en medieval fantasy, des représentations de la fée Mélusine en littérature historique et fantasyque, de l'anti-fascisme défendu dans la saga Harry Potter... Organisés en quatre catégories, ces articles sont pour l'essentiel assortis de bibliographies très complètes, idéales pour les lecteurs désireux d'approfondir leurs recherches personnelles.

Si certains abordent des concepts abstraits et plus difficiles à appréhender, les articles demeurent lisibles pour les néophytes. Certains vont exiger davantage de concentration pour être intégralement compris ; rien de contraignant car le jeu en vaut largement la chandelle. Il s'agit d'un excellent moyen de populariser ces savoirs au sein des communautés amatrices d'imaginaire, qu'elles soient littéraires ou non.

Ce premier recueil des actes du colloque est une réussite. Les Imaginales 2019 avaient pour thème "Nature(s)" et j'espère bien découvrir, l'année prochaine, semblable ouvrage pour en apprendre davantage sur ce passionnant sujet !
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Fantasy et Moyen Âge

Fantasy et moyen age est un livre transversal de l’éditeur ActuSF, un beau livre découverte avec une superbe édition couleur et couverture en dur. Il est issu d’un financement participatif Ulule de juin 2022 qui avait récolté plus de 50.000 euros et presque 1000 contributions. Le livre avait pour but initial de plonger au cœur des œuvres de fantasy actuelle, et de remonter à leurs sources et inspirations. Le livre est ainsi composé d’une quarantaines de chapitres, écrits par presque autant d’auteurs, et quelques interviews d’auteurs. D’une manière générale, les articles sont plus accessibles que dans les actes des colloques des imaginales aussi édités par Actu SF, plus ardus et pointus dans leur contenu. La maquette est aérée, abondamment illustrée, rehaussée de couleurs et d’enluminures, et se lit très facilement, les articles pouvant être lus dans l’ordre que l’on veut. L’objet livre est vraiment magnifique et travaillé.



La première partie concerne les Inspirations Littéraires et Artistiques des œuvres de fantasy. On y retrouve les classiques que sont les écrits de la table ronde, Beowulf, et la part importante des légendes, en particulier les légendes européennes (nordiques surtout) mais aussi orientales. On redécouvre aussi le bestiaire fantastique élaboré durant de nombreux siècles, ainsi que les notions associées à la magie. En lisant ces textes, on s’aperçoit à quel point les auteurs ont picoré ça et là les thèmes ou situations mises en scènes dans leur romans. On voit aussi l’évolution de certains légendes et leur appropriation par le grand public.



La seconde partie revient plus sur le moyen âge des historiens, et permet de remettre un peu de réalité historique derrière tous les stéréotypes et classiques de la fantasy. Dans tous ces articles on peut voir à quel point les œuvres de fantasy récente, qu’il s’agisse de livres, mais surtout de films, séries ou jeux vidéo, ont façonné notre manière de voir notre moyen âge. Même s’il y a toujours un fond de réalité, les barbares, vikings, samouraïs, ressemblent peu à nos Conan, Laguertha ou autres guerriers surchargés d’armes +10 tueuses de dragons de nos jeux de rôles. La partie sur les armes m’a beaucoup intéressé, avec comme d’habitude un décalage certain entre réalité et fiction.



La troisième partie propose un panorama des classiques de la fantasy passée, et une sélection d’auteurs français récents. Après un historique des précurseurs à partir de fin 19ème siècle, on retrouve les auteurs les plus influents, avec bien sûr un chapitre important sur Tolkien et tout le courant littéraire qu’il a entraîné après lui, se permettant même de s’étendre à d’autres médias, le jeu de rôle en particulier. On remarque que de nombreux auteurs ont profité à fond de l’héritage de Tolkien, et l’émancipation par rapport à ce standard a été long à se faire, surtout côté anglo-saxon. Au niveau francophone, il y a finalement eu peu d’héritiers direct de Tolkien, faisant du Tolkien, mais on est passé directement à la fin des années 90 et début 2000 à des auteurs se démarquant souvent nettement de la fantasy anglo-saxonne traditionnelle. Cette partie est très intéressante, allant bien au delà du catalogue argumenté que l’on pouvait attendre. Cela donne plein d’idées de lectures si on a loupé l’un ou l’autre classique, mais on voit aussi et surtout l’évolution du genre à travers plus de 60 ans. Cette rétrospective donne une place importante aux romans, mais montre aussi l’ampleur prise par ce courant dans les domaines télévisuels, ludiques ou musicaux. Cette diversité montre le dynamisme du genre à l’heure actuelle.



La dernière partie propose un texte en finesse de John Howe, un aperçu biographique de tous les auteurs du livre, et la liste des contributeurs Ulule.



Au final Fantasy & Moyen-Age est un incontournable si on apprécie le genre. Il présente de manière synthétique tous les pans de la fantasy actuelle ou passée, et ce qu’elle puise dans notre connaissance ou notre ressenti du moyen-age historique. On voit bien toutes la richesse des œuvres, leur diversité. Cette très belle édition fera date dans les livres sur le sujet.
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Les littératures de l'imaginaire

Ce petit ouvrage que j’ai reçu dans le cadre de l’opération Masse critique de juin est un court texte écrit par une spécialiste des littératures de l’imaginaire.

Anne Besson donne en quelques pages une définition de ces littératures en les analysant, en présentant leur divergence et convergence et en donnant quelques exemples.

Cet ouvrage de vulgarisation propose une base de réflexion en aidant, les néophytes à mieux y voir et les habitués à mieux structurer ces littératures qui sont en constante évolution depuis leur naissance.

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Fantasy et Moyen Âge

Un livre des plus captivant pour tout amoureux de fantasy. On explore différentes manières le lien entre ce genre de l'imaginaire et le Moyen Âge. En passant par des crétaures mythiques comme les elfes, les nains..., en retraçant leur origine et leur évolution, que ce soit par la littérature, les jeux (vidéo et société) ou la musique... Ce qui est vraiment fascinant, car ça permet de voir que certain tropes ont été influencer par ses médias. Mais, n'oublions par qu'il parle aussi -surtout- des artistes qui on marqué l'image que nous avons du lien entre la fantasy et le moyen-âge. On découvre leurs inspirations, mais aussi l'impacte qu'ils ont eu, par exemple Tolkien avec ses elfes et ses nains. On remonte dans les méandres du lien des grandes figures médivale-fantasy avec le mythe arthurien.

Un magnifique objet-livre, il aura évidemment une place d'honneur dans ma bibliothèque, et je dis bravo pour les tous les petits détails que contient se livre. Et je fus heureuse de découvrir de nouveaux spécialistes du sujet à travers ses pages, chaques chapitres annonce qui la rédigeait en-dessous du titre. Certain on était rédigé à quatres mains, d'autre on fait plusieurs chapitres. Tout est très bien organisé et suit un fils conducteur bien visible ainsi que compréhensible, ce qui est agréable.
Lien : http://lecholitteraire.e-mon..
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Les littératures de l'imaginaire

Une très chouette synthèse sur les littératures de l'imaginaire qui met en lumière l'histoire, les différences et les hybridations de la fantasy, du fantastique et de la science-fiction.



C'est très clair, il y a plein d'exemples pour remplir vos listes de lecture et mieux comprendre, et que des pistes pour aller plus loin. Les exemples mélangent de plus références anciennes et références très récentes, ce qui permet à tout le monde de comprendre clairement de quoi est-ce que l'on parle.



C'est très sympa et très accessible, parfait pour expliquer à des débutants, des personnes confuses ou des étudiants qui cherchent des définitions simples.
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D'Asimov à Tolkien : Cycles et séries dans la l..

Ouvrage assez clair et complet.

Anne besson explique bien la différence entre la série et le cycle mais s'attache surtout à la notion de cycle.

Intéressant en tout cas, j'ai compris plein de choses même si je n'avais pas lu tous les livres du corpus étudié.
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Les pouvoirs de l'enchantement

Hello !



On se retrouve pour une nouvelle chronique, sur un nouveau livre d'Anne Besson, enseignante-chercheuse spécialisée notamment en littératures de l'imaginaire. Il s'agit de Les pouvoirs de l'enchantement : Usages politiques de la fantasy et de la science-fiction.



Le livre explore au travers de deux parties le rôle de l'imaginaire et de la fiction dans nos rapports à la littérature et à la politique, puis la manière dont les lecteurs ont révolutionné ces derniers années ce rôle en s'appropriant les textes, au point d'utiliser des univers fictionnels, qui n'existent pas, dans des combats sociétaux et sociaux qui eux le sont bien, comme par exemple la lutte pour le droit à l'avortement avec le personnage de la Servante Écarlate, ou encore comment des autrices comme J.K Rowling qui avaient tout pouvoir sur leurs textes se retrouvent contestées de par leur choix autistiques, certes, mais aussi leurs opinions politiques, qui se retranscrivent sur leurs oeuvres.



C'est un livre très complexe. Je trouve que la première partie n'est pas très accessible pour des lecteurs qui n'ont pas de cursus littéraire. On y aborde beaucoup de références théoriques et de notions assez complexes d'analyse littéraire. Les nombreux exemples aident néanmoins à comprendre, bien que ça risque de prendre plus de temps pour certaines personnes que pour d'autres.



La deuxième partie en revanche est beaucoup plus claire et touche à des thématiques que n'importe quelle personne un peu investie dans une communauté autour d'un livre, d'un film, d'une série télévisée comprendra sans problèmes. On y aborde les forces des communautés, leur impact politique, en bien ou en mal, et leurs limites, notamment par la formation de mini-communautés dans les communautés qui parfois en viennent à s'opposer. C'est un sujet qui m'intéresse également tout particulièrement, vous le savez pour ceux qui me suivent depuis longtemps, et je l'ai trouvé très actuel, avec beaucoup de références actuelles qui permettent de donner beaucoup de contexte aux propos de l'autrice.



C'est une lecture très intéressante que je recommande si vous êtes curieux et intéressés par le sujet. J'ai trouvé que c'était très pertinent, comme toujours, mais eh, c'est aussi Anne Besson qui m'a formée en licence et ça a sans doute un rapport, je ne suis pas très neutre ahahah. Que vous écriviez des fanfictions ou vous intéressiez aux dramas récents autour de la représentation, vous trouverez quelques pistes de réflexion qui pourraient enrichir votre esprit critique !
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