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4.01/5 (sur 103 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Bad Ems , le 19/12/1963
Biographie :

Anne Charlotte Voerhoeve est une romancière et scénariste.

Après des études de sciences politiques, d'histoire et de littérature comparée, elle a été journaliste et éditrice. Elle a travaillé pendant un an comme assistante à l' Université du Maryland.

Depuis 2000, elle se consacre à l'écriture de romans.



Source : Wikipédia
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Bibliographie de Anne Charlotte Voorhoeve   (3)Voir plus

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
[RDA, 1988]
- Quand deux personnes qui ont été sur la même longueur d'ondes se retrouvent dans des camps opposés, c'est beaucoup plus pénible que lorsqu'on n'est pas d'accord au départ, a-t-elle expliqué en versant de la poudre de cacao dans nos tasses.
- Pourtant, il est sympa, ai-je remarqué. Maman l'aimait bien.
- Il a choisi son bord, Lilly, a répondu Lena en contenant mal sa colère. C'est déjà assez ennuyeux que nous ayons eu à lui demander de l'aide.
Bernd travaillait pour le ministère qui espionnait les faits et gestes de la population, tandis que Lena faisait partie de ceux qui vivaient sur leurs gardes en permanence. C'était à la fois aussi simple et aussi compliqué que ça.
(p. 299-300)
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Je me suis soudain souvenue que Maman glissait toujours un peu d'argent dans les colis qu'elle envoyait à Lena. Elle dissimulait les billets tantôt dans un paquet de café, tantôt sous le couvercle d'un poudrier ...

Cependant, les années passant, les douaniers qui contrôlaient systématiquement les paquets en provenance de l'Ouest dans les bureaux de poste étaient devenus plus malins. Rien n'échappait à leur vigilance,
si bien qu'à la fin, mon oncle et ma tante n'avaient plus reçu un centime.
C'était du vol organisé !

- Ils nous piquaient même le café ! s'est rappelé Lena. (...)
- Et les photos des footballeurs des tablettes de chocolat aussi ! a grogné Till.

- Mais attention, tout n'est pas négatif, Lilly, a tenu à préciser Lena.
Chez nous, personne ne meurt de faim.
Les produits alimentaires de base ne manquent jamais, ils sont même excessivement peu chers.
Ce qui est compliqué, c'est de trouver un article comme un appareil ménager, des pièces de rechange, ou de jolies boules de Noël ... Là, c'est la loterie !
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[1988, RFA-RDA]
Je sentais confusément qu'elle [ma mère] aurait aimé avoir quelqu'un à qui se confier, avec qui évoquer sa peur de mourir, son angoisse de me laisser seule et ces autres sujets que je ne soupçonnais pas à l'époque. Or, la seule personne qui aurait pu l'aider était aussi loin de chez nous qu'il était possible de l'être. Entre elle et maman, il y avait un mur, des miradors et des barbelés. Il y avait des dispositifs de tir automatique le long d'une zone balayée par des projecteurs, dite "bande de la mort", où patrouillaient des soldats et leurs chiens qui traquaient d'éventuels transfuges. Cette clôture défendait un petit pays [la RDA] furieusement replié dans ses retranchements qui, sous prétexte de protéger ses ressortissants contre les agressions du monde extérieur, les maintenait prisonniers.
(p. 23)
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[RFA, 1988]
- Tu délires ! s'est-elle affolée. Personne ne cherche à ALLER en RDA ! Ceux qui sont contents, ce sont ceux qui réussissent à en PARTIR, justement ! Au cas où tu ne le saurais pas, certains préfèrent courir le risque de se faire descendre plutôt que rester sur place.
- Peut-être, mais...
- Il n'y a rien dans les magasins ! Quand ils ne tombent pas en ruine, les immeubles sont décrépits ; acheter une télé exige des années d'économies, la plupart des gens n'ont pas le téléphone et vivent avec les toilettes dehors ou sur le palier, et tu voudrais aller là-bas ?
Vu la réaction de Meggi, je me suis abstenue de lui raconter qu'en plus l'appareil d'Etat exerçait une surveillance de tous les instants sur les individus.
(p. 145)
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De même que tous ceux de ma génération, j'ai grandi dans une Allemagne divisée en deux pays distincts, appartenant chacun à un bloc différent. Je savais qu'un conflit larvé opposait l'Est et l'Ouest depuis la dernière guerre, que les fusées soviétiques étaient braquées sur nous et que les roquettes américaines les tenaient en respect. Mais je ne me posais pas de questions. Du moment que le pays dans lequel je vivais, la RFA, était du bon bord !
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- Mam, à quoi ça sert d'interdire des livres?
- A empêcher les gens de réfléchir...
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A l'Ouest, au moins, on avait de la chance : on était libre de ses mouvements et on bénéficiait d'un bon niveau de confort.

Tandis qu'à en croire le peu de nouvelles qui nous parvenaient de RDA, de l'autre côté du Mur, tout était gris, froid et austère, et le "socialisme" maintenait la population dans une sorte de pauvreté forcée. C'était un pays où aucune de mes connaissances n'allait jamais en vacances.

(...) Bien sûr, je gardais mes réflexions pour moi. Je sentais bien que Maman était très attachée à son passé, même si elle n'en parlait qu'en de rares occasions et d'une manière différente des autres gens. J'avais remarqué qu'elle ne disait jamais "de l'autre côté" pour désigner la RDA, ce qui, à l'Ouest, était l'expression consacrée. Elle disait toujours "chez nous".
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Le Mur était omniprésent, on n'avait même pas besoin de le voir pour deviner où était la frontière. Il suffisait de lever la tête pour apercevoir, toutes proches, les paillettes de Berlin-Ouest qui scintillaient dans l'obscurité.

Par contraste, l'Est n'en paraissait que plus sombre et plus figé.

C'était fou : de part et d'autre du Mur, les maisons étaient construites dans le même style et dans la même pierre, elles recevaient - stricto sensu - la pluie du même nuage ; et cependant, entre elles, il y avait tout un monde.
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Depuis qu'ils s'étaient rencontrés à Budapest, quelques mois plus tôt, ils avaient rendez-vous chaque premier samedi du mois au même endroit de Berlin-Est.
Mon père vivait à Hambourg, et ma mère, à Iéna.
Le seul endroit où ils pouvaient se rencontrer était Berlin, et encore, pour quelques heures seulement. Juste avant minuit, heure à laquelle les barrières se refermaient sur les visiteurs de l'Ouest, ma mère raccompagnait mon père au poste-frontière.
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[Lena, la grande sœur de Rita, avait des activités clandestines avec des amis, notamment à propos de livres étrangers interdits à l'Est. Rita, elle, est partie pour l'Ouest. Elle raconte cette histoire à sa fille Lilly, bien après.
Pascal est le petit ami français de Rita.]

Ce qui m'étonnait le plus, c'était que Lena et ses amis n'aient pas eu l'idée de s'enfuir à l'Ouest. L'opération était risquée, certes, mais au moins ils auraient pu lire tous les livres qu'ils voulaient !

- Ils n'auraient pas quitté la RDA, même si les frontières avaient été ouvertes, m'a expliqué Maman. C'étaient tous des communistes convaincus.

Il y avait beaucoup de critiques de leur part, c'est vrai ... Cependant, à aucun moment, ils n'ont douté du bien-fondé du socialisme. Ce régime, ils y adhéraient. Ils voulaient vivre dans cette Allemagne-là, la meilleure des deux à leurs yeux. Ce n'est pas plus compliqué que ça.

- Je ne comprends pas ! me suis-je écriée. Ici, c'est cent fois mieux !
On est libre, on trouve de tout, on peut monter dans sa voiture et partir où on veut ...
- Je t'arrête ! Toi et moi, oui, nous faisons ce que nous voulons.
Mais songe à M. Fitz, qui a perdu son emploi : est-ce qu'il peut s'offrir des vacances à l'étranger, lui ? Il ne peut même pas monter dans sa voiture pour la bonne raison qu'il n'a pas les moyens de s'en acheter une !

Notre liberté, tous n'en profitent pas dans la même mesure.
Les communistes, eux, veulent qu'il n'y ait plus de différences.
Ils veulent que les richesses soient réparties de telle sorte qu'elles appartiennent à tout le monde et que chacun en possède une part égale.

- Alors, je suis pour ! Si c'est ça, le communisme, j'achète !

Pascal a éclaté de rire.
- Si seulement c'était aussi simple, Lilly, a murmuré Maman.
Le problème, c'est que les gens ne VEULENT pas avoir la même chose.
Il leur faut toujours plus et mieux que leur voisin.
Les communistes pensent qu'on peut faire évoluer les mentalités en éduquant la population. Alors, ils ont établi des quantités de règlements et d'interdits, et veillent à ce que ceux-ci soient appliqués à la lettre.
Mais, dans le même temps, ils inventent des tas d'exceptions et s'accordent tous les privilèges possibles et imaginables. (...)

- Si tu veux mon avis (...) l'égalité, au sens strict, ca n'existe pas.
Ce n'est pas dans la nature humaine.
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