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Citation de art-bsurde


Le 17 octobre 1961, un rassemblement pacifique d'Algériens organisé en pleine conférence d'Evian s'achève en massacre. Les manifestants sont jetés dans la Seine par la police. Le 8 février 1962 a lieu une manifestation contre l'OAS dont la répression par la police fait neuf morts au métro Charonne. Les manifestants ont été écrasés contre les grilles fermées de la station de métro dans laquelle ils voulaient se réfugier pour échapper aux charges de police. Le journal Le Monde, oubliant le 17 octobre, évoque le "plus sanglant affrontement entre policiers et manifestants depuis 1934". Pourtant, ce défilé anti-OAS, qui affirmait protester contre la violence aveugle exercée par l'organisation, n'avait rien de subversif. Il se voulait pacifiste et antifasciste.Violentes, ces années l'ont donc été aussi du fait de la répression : 1 138 condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux militaires du 1er novembre 1954 au 1er janvier 1961, et 15 590 condamnations diverses de juin 1960 à mars 1962 contre les militants du FLN.
C'est donc tout l'édifice de la paix publique et sociale qui a été ébranlé par la guerre d'Algérie, via l'insoumission militaire, l'aide apportée au FLN, le terrorisme de l'OAS, mais aussi la torture pratiquée par les militaires ou encore la violence de la répression d’État en métropole. A quoi il faut ajouter l'abandon des harkis par le gouvernement français, qui a coûté la vie à environ 60 000 d'entre eux. Autant dire que c'est le socle même sur lequel s'édifie le régime républicain qui a été violemment mis à mal. Car, dans cette deuxième moitié du XXe siècle, aucun démocrate ne sent plus d'affinité avec un régime qui ne respecte pas les droits fondamentaux inscrits dans la déclaration de 1889 : la liberté bien sûr, mais aussi la sûreté.
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