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Citations de Anne Frank (649)


J'en suis arrivée au point où cela m'est à peu près égal de mourir ou de rester en vie. Le monde continuera de tourner sans moi de toute façon, je ne peux rien contre les événements actuels.
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Quand j'écris je me débarrasse de tout, mon chagrin disparaît, mon courage renaît !
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On ne connaît vraiment les gens qu'après avoir eu une bonne dispute avec eux, alors seulement on peut juger de leur caractère !
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Samedi 15 juillet 1944
Voilà la difficulté de notre époque, les idéaux, les rêves, les beaux espoirs n’ont pas plus tôt fait leur apparition qu’ils sont déjà touchés par l’atroce réalité et totalement ravagés. C’est un vrai miracle que je n’aie pas abandonné tous mes espoirs, car ils semblent absurdes et irréalisables. Néanmoins, je les garde car je crois encore à la bonté innée des hommes. Il m’est totalement impossible de tout construire sur une base de mort, de misère et de confusion, je vois comment le monde se transforme lentement en un désert, j’entends plus fort, toujours plus fort, le grondement du tonnerre qui approche et nous tuera, nous aussi, je ressens la souffrance de millions de personnes et pourtant, quand je regarde le ciel, je pense que tout finira par s’arranger, que cette brutalité aura une fin, que le calme et la paix reviendront régner sur me monde. En attendant, je dois garder mes pensées à l’abri, qui sait, peut-être trouveront-elles une application dans les temps à venir ?
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Jeudi 13 juin 1944
A plusieurs reprises déjà, une des nombreuses questions que je me pose est venue tourmenter mes pensées, pourquoi par le passé, et souvent aussi maintenant, la femme a-t-elle occupé une place beaucoup moins importante que l’homme dans la société ? Tout le monde peut dire que c’est injuste, mais cela ne me satisfait pas, j’aimerais tat connaître la cause de cette injustice ! On peut concevoir que l’homme, grâce à sa plus grande force physique, a depuis le départ exercé sa domination sur la femme ; l’homme gagne sa vie, l’homme engendre les enfants, l’homme a le droit de tout faire… Il faut dire que les femmes sont idiotes de s’être tranquillement laissé imposer cette règle jusqu’à récemment car plus celle-ci se perpétue à travers les siècles, plus elle s’enracine. Heureusement, les femmes ont quelque peu ouvert les yeux grâce à l’école, au travail et au développement. Dans beaucoup de pays, les femmes ont obtenu l’égalité des droits ; beaucoup de gens, des femmes surtout mais aussi des hommes, s’aperçoivent maintenant à quel point cette division du monde, en place depuis si longtemps, était injuste, et les femmes modernes exigent des droits pour parvenir à une indépendance totale !
Mais cela ne suffit pas, le respect de la femme, voilà ce qu’on attend encore ! De manière générale, dans toutes les parties du globe, l’homme suscite l’admiration ; pourquoi la femme n’a-telle pas le droit de bénéficier, en priorité, d’une part de cette admiration ? Ls soldats et les héros de la guerre sont honorés et fêtés, les inventeurs jouissent d’une renommée éternelle, les martyrs sont vénérés, mais de l’humanité tout entière, combien sont-ils, ceux qui considèrent la femme aussi comme un soldat ?
Dans le livre Combattants de la vie, un passage m’a beaucoup frappée, qui dit à, peu près que les femmes endurent en général plus de souffrances, de maladies et de misère, ne serait-ce qu’en mettant leurs enfants au monde, que n’importe quel héros de guerre. Et que récolte la femme pour toute la douleur qu’elle a subie ? On la relègue dans un coin si elle sort mutilée de l’accouchement, bientôt ses enfants ne lui appartiennent plus et sa beauté a disparu. Les femmes sont des soldats qui luttent et souffrent pour la survie de l’humanité, beaucoup plus braves, plus courageux, que tous ces héros de la liberté avec leur grande gueule !
Je ne veux absolument pas dire que les femmes doivent s’opposer à mettre des enfants au monde, au contraire, la nature est ainsi faite et c’est sans doute très bien comme cela. Je condamne simplement les hommes et tout le fonctionnement du monde, qui n’ont jamais voulu prendre conscience du rôle important, difficile mais en fin de compte magnifique, lui aussi, que joue la femme dans la société.
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Jeudi 13 juin 1944
Mais selon un de mes dictons favoris : « Dans tout reproche, il y a toujours du vrai » et j’admets bien volontiers que je suis prétentieuse. Ma nature présente un problème, c’est que personne ne me fait autant de remontrances et me m’adresse autant d’insultes que moi-même ; si en plus, Maman y ajoute sa part de conseils, les sermons s’accumulent en un tas insurmontable si bien que, désespérant de jamais m’en sortir, je deviens insolente et me mets à la contredire, alors la vieille expression bien connue d’Anne refait tout naturellement son apparition : personne ne me comprend !
Cette expression est ancrée en moi et même si elle peut paraître fausse, elle contient une part de vérité, elle aussi. Les reproches que je me fais prennent souvent de telles proportions que j’aspire à entendre une voix réconfortante qui y mettrait bon ordre et se soucierait également de mes préoccupations profondes, mais hélas, je peux toujours chercher, je ne l’ai pas encore trouvée.
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Mardi 6 juin 1944
L’annexe est en émoi. La libération tant attendue arriverait-elle enfin, cette libération dont on a tant parlé mais qui est encore trop belle, trop miraculeuse pour vraiment arriver un jour ? Cette année, l’année 1944, va-t-elle nous offrir la victoire ? Nous n’en savons toujours rien pour l’instant, mais l’espoir nous fait vivre, il nous redonne courage, il nous redonne de la force. Car il nous faudra du courage pour supporter les multiples angoisses, privations et souffrances, maintenant il s’agit de garder son calme et de persévérer, mieux vaut s’enfoncer les ongles dans la chair que crier ! La France, la Russie, l’Italie et aussi l’Allemagne peuvent toutes crier de détresse, mais nous, nous n’en avons pas encore le droit ! Oh, Kitty ! Le plus beau du débarquement, c’est que j’ai l’impression que des amis approchent. […] Peut-être, a dit Margot, qu’en septembre ou en octobre je pourrai malgré tout retourner à l’école.
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Vendredi 26 mai 1944
Notre peur n’a fait qu’augmenter après la nouvelle concernant Van Hoeven, on entend à nouveau « chut » de tous les côtés, tout se fait plus silencieusement. La police a forcé la porte là-bas, si bien que nous n’en sommes pas à l’abri non plus ! Si nous aussi, un jour… non, je n’ai pas le droit de finir cette phrase, je n’arrive pourtant pas à chasser cette question aujourd’hui, au contraire, cette peur que j’ai déjà vécue me revient dans toute son horreur.
[…]
Je me demande sans cesse s’il n’aurait pas mieux valu pour nous que nous ne nous cachions pas, que nous soyons morts aujourd’hui pour ne pas avoir à supporter toute cette misère et surtout pour épargner les autres. Mais cette idée nous fait tous trembler, nous aimons encore la vie, nous n’avons pas encore oublié la voix de la nature, nous gardons encore espoir, espoir pour tout.
Pourvu qu’il se passe vite quelque chose, au besoin même des tirs, cela ne peut pas nous briser davantage que cette inquiétude, pourvu que la fin arrive, même si elle est dure, au moins nous saurons si nous allons enfin gagner ou périr.
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Lundi 22 mai 1944

A notre grand regret et à notre grande consternation, nous avons appris que chez beaucoup de gens, les sentiments à notre égard, à nous les juifs, se sont profondément modifiés. Nous avons entendu dire que l’antisémitisme s’est répandu dans des milieux qui auparavant n’y songeaient pas. Ce fait nous a très profondément choqués, tous les huit. LA cause de cette haine contre les juifs est compréhensible, parfois même humaine, mais elle n’est pas bonne. Les chrétiens reprochent aux juifs d’en dire trop aux Allemands, de trahir leurs protecteurs, d’imposer par leur faute à de nombreux chrétiens le sort et les représailles épouvantables que subissent tant de gens. Tout cela est vrai. Mais, vous comme pour tout, les chrétiens doivent aussi envisager la situation inverse, agiraient-ils différemment à notre place ? Une personne, qu’elle soit juive ou chrétienne, peut-elle se taire face aux moyens employés par les Allemands ? Tout le monde sait que c’est presque impossible, pourquoi alors exiger l’impossible des juifs ?
[…]
Comme c’est navrant, vraiment navrant de constater que, pour la énième fois, le vieil adage se vérifie : un chrétien est seul responsable de ses actes, un juif fait retomber sur tous les autres juifs les conséquences de ses actes.
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Mercredi 3 mai 1944

Comme tu peux t’en douter, on se demande souvent ici avec désespoir : « A quoi bon, oh à quoi bon cette guerre, pourquoi les gens ne peuvent-ils vivre en paix, pourquoi faut-il tout anéantir ? » La question est compréhensible, mais personne n’a encore trouvé jusqu’à présent de réponse satisfaisante, oui, pourquoi fabriquent-ils en Angleterre des avions de plus en plus gros, des bombes de plus en plus lourdes et en même temps des pavillons pour la reconstruction ? Pourquoi dépense-t-on chaque jour des millions pour la guerre et pas un sou pour la médecine, pour les artistes, pour les pauvres ? Pourquoi les gens doivent-ils souffrir de la faim tandis que dans d’autres parties du monde une nourriture surabondante pourrit sur place ? Oh, pourquoi les hommes sont-ils si fous ? On ne me fera jamais croire que la guerre n’est provoquée que par les grands hommes, les gouvernants et les capitalistes, oh non, les petites gens aiment la faire au moins autant, sinon les peuples se seraient révoltés contre elle depuis longtemps !
[…]
J’ai souvent été abattue, mais jamais désespérée, je considère notre clandestinité comme une aventure dangereuse, qui est romantique et intéressante. Dans mon journal, je considère chaque privation comme une source d’amusement. C’est que je me suis promis de mener une autre vie que les autres filles et, plus tard, une autre vie que les femmes au foyer ordinaires. Ceci est un bon début pour une vie intéressante et c’est la raison, la seule raison pour laquelle, dans les moments les plus dangereux, je ne peux pas m’empêcher de rire du burlesque de la situation.
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mardi 11 avril 1944

Cette histoire nous a rappelés brutalement à la réalité, au fait que nous sommes des juifs enchaînés, enchaînés en un seul lieu, sans droit et avec des milliers d’obligations. Nous juifs, nous ne devons pas écouter notre cœur, nous devons être courageux et forts, nous devons subir tous les désagréments sans rien dire, nous devons faire notre possible et garder confiance en Dieu. Un jour, cette horrible guerre se terminera enfin, un jour nous pourrons être des êtres humains et pas seulement des juifs !
Qui nous a imposé cela ? Qui a fait de nous, les juifs, une exception parmi tous les peuples ? Qui nous a fait tant souffrir jusqu’à présent ?
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Mercredi 5 avril 1944
Le meilleur et le plus sévère de mes juges ici, c’est bien moi, c’est moi qui sais ce qui est bien ou mal écrit. Quand on n’écrit pas, on ne peut pas savoir à quel point c’est agréable ; avant, je regrettais toujours d’être complètement incapable de dessiner, mais à présent je suis trop contente de savoir au moins écrire. Et si je n’ai pas le talent d’écrire dans les journaux ou d’écrire des livres, alors je pourrai toujours écrire pour moi-même. Mais je veux aller plus loin, je ne peux pas m’imaginer une vie comme celle de Maman, de Mme Van Daan et de toutes ces femmes qui font leur travail puis qu’on oublie, je dois avoir une chose à laquelle je peux me consacrer, en plus de mon mari et de mes enfants ! Oui, je ne veux pas, comme la plupart des gens, avoir vécu pour rien. Je veux être utile ou agréable aux gens qui vivent autour de moi et qui ne me connaissent pourtant pas, je veux continuer à vivre, même après ma mort ! Et c’est pourquoi je suis si reconnaissante à Dieu de m’avoir donné à la naissance une possibilité de me développer t d’écrire, et donc d’exprimer tout ce qu’il y a en moi !
Quand j’écris, je me débarrasse de tout, mon chagrin disparaît, mon courage renaît !
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Vendredi 3 mars 1944
- Amoureuse ? demanda-t-il.
Pourquoi serais-je amoureuse ? » Ma réponse, ou plutôt (pour mieux dire) ma question, était un peu bébête.
« Pourquoi pas ! » dit-il, et à ce moment on nous a appelés pour dîner.
A-t-il voulu sous-entendre quelque chose par cette question ? Aujourd’hui, j’ai enfin pris sur moi de lui demander si mon bavardage ne l’ennuyait pas, il a dit seulement : « ça ne me dérange pas, tu sais ! » Dans quelle mesure cette réponse est-elle due à la timidité, je ne puis en juger. Kitty, je suis comme une amoureuse, qui ne sait que parler de son chéri. D’ailleurs, Peter est un vrai chéri, c’est bien vrai. Mais quand le lui dire ? Uniquement si lui aussi m’appelle sa chérie, bien sûr, mais je suis un petit chat à prendre avec des gants, je le sais bien. Et il tient à sa tranquillité, donc jusqu’à quel point il me trouve gentille, je n’en ai aucune idée. En tout cas nous apprenions à nous connaître un eu mieux, j’attends avec impatience que nous osions nous dire beaucoup plus de choses. Mais, qui sait, ce temps viendra peut-être plus vite que je ne le pense !
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Jeudi 3 février 1944
Pour le reste, je t’épargne nos conversations, je suis très calme et ne me soucie pas de toute cette agitation. J’en suis arrivée au point où cela m’est à peu près égal de mourir ou de rester en vie. Le monde continuera de tourner sans moi et, de toute façon, je ne peux rien contre les événements actuels. Je laisse les choses se faire et passe mon temps à étudier et à espérer que tout finira bien.
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Vendredi 24 décembre 1943
Quand quelqu’un vient de l’extérieur, les vêtements pleins de vent et le visage encore froid, j’ai envie de me cacher la tête sous les couvertures pour ne pas penser : « Quand aurons-nous le droit de respirer l’air frais ? » Et comme je ne peux pas cacher ma tête sous les couvertures, mais dois au contraire la tenir droite et digne, ces pensées me viennent malgré tout, et pas seulement une fois mais plusieurs, des milliers de fois. Tu peux me croire, quand on est enfermé pendant un an et demi, certains jours, on en a assez. Au mépris de toute justice ou de toute ingratitude, il est impossible de chasser ce sentiment. Faire du vélo, danser, siffler, découvrir le monde, me sentir jeune, savoir que je suis libre, voilà à quoi j’aspire et pourtant je ne dois rien en montrer parce que, imagine un peu, si nous nous mettions tous les huit à nous plaindre ou à prendre des airs malheureux, où en serions-nous ?
Il m’arrive de me demander parfois si quelqu’un pourra jamais comprendre ce que je ressens, si quelqu’un pourra voir, au-delà de mon ingratitude, au-delà du fait d’être juive ou non, la petite gamine qui a tant besoin de s’amuser comme une folle ? Je n’en sais rien et je ne voudrais en parler à personne car je sais que je me mettrais à pleurer.
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Dimanche 17 octobre 1943
La tête me tourne de toutes les insultes qui ont volé à travers cette honorable maison depuis le mois dernier. Papa garde les lèvres pincées, si quelqu’un l’appelle, il lève les yeux d’un air effarouché, comme s’il avait peur de devoir à nouveau intervenir pour consolider une situation précaire. Maman a les joues rouges d’énervement, Margot se plaint de maux de tête, Dussel n’arrive pas à dormir, Madame se lamente à longueur de journée, et quant à moi, je perds la boussole. Pour dire vrai, j’oublie parfois avec qui nous sommes fâchés et avec qui nous nous sommes déjà réconciliés.
Le seul divertissement, c’est d’étudier, et j’y passe beaucoup de temps.
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Jeudi 16 septembre 1943
Tous les jours, je prends de la valériane contre l’angoisse et la dépression, mais cela ne m’empêche pas d’être d’humeur encore plus lugubre le jour suivant. Un bon éclat de rire serait plus efficace que dix de ces comprimés, mais nous avons presque oublié ce que c’est de rire. Parfois, j’ai peur que mon visage se déforme et que ma bouche tombe à force d’être sérieuse. Pour les autres, ce n’est pas mieux, ils voient approcher cette masse rocheuse que l’on appelle l’hiver avec de mauvais pressentiments.
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Jeudi 29 juillet 1943
Cette Mme Van Daan c’est un drôle de numéro ! Il faut prendre exemple sur elle, prendre des exemples… mais seulement les mauvais. Mme Van Daan est connue pour être indiscrète, égoïste, retorse, calculatrice et jamais satisfaite. Ajoutons-y vanité et coquetterie. Elle est, sans conteste, une petite personne absolument désagréable. Avec Mme Van Daan, je pourrais remplir des volumes entiers, et, qui sait, je le ferai peut-être un jour. Un petit vernis extérieur, c’est à la portée de tout le monde. Madame est aimable avec les inconnus et surtout avec les hommes, et c’est pourquoi on se trompe à son sujet quand on ne la connaît pas encore bien.
Maman la trouve trop bête pour perdre une minute à parler d’elle, margot la trouve insignifiante, Piml trop laide ( au propre et au figuré !) et après un long parcours, car je n’ai jamais de jugements préconçus, je suis arrivée à la conclusion qu’elle mérite les trois qualificatifs, et beaucoup, beaucoup plus encore. Elle a tant de défauts, pourquoi en citerais-je un en particulier ?
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effrayée moi-même à la pensée de ceux à qui je me suis toujours sentie si profondément liée et qui sont maintenant livrés aux mains des bourreaux les plus cruels qui aient jamais existé. Et tout cela, pourla seule raison qu’ils sont juifs.
[…]
Dans tout ce que je fais, je ne peux pas m’empêcher de penser aux autres, à ceux qui sont partis et quand quelque chose me fait rire, je m’arrête avec effroi et me dis que c’est une honte d’être aussi gaie. Mais faut-il donc que je pleure toute la journée ? Non, c’est impossible et ce cafard va bien finir par passer.
A cette tristesse vient s’en ajouter une autre, mais d’origine personnelle et qui paraît négligeable auprès de la détresse dont je viens de parler. Pourtant je ne peux m’empêcher de te dire que ces derniers temps, je commence à me sentir très seule, il y a un trop grand vide autour de moi.
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Lundi 28 septembre 1942
Rien, mais alors rien, en moi ne trouve grâce à leurs yeux, chaque trait de mon comportement et de mon caractère, chacune de mes manières, est la cible de leurs cancans et de leurs ragots, et à en croire certaines personnes qualifiées, il faudrait que j’avale avec le sourire des mots durs et des criailleries à mon adresse, chose dont je n’ai pas du tout l’habitude. C’est au-dessus de mes forces ! Je ne songe pas un instant à me laisser insulter sans riposter, je vais leur montrer qu’Anne Frank n’est pas née d’hier et ils n’en croiront pas leurs oreilles et ils ne tarderont pas à fermer leur grande gueule quand je leur aurai fait comprendre que ce n’est pas à mon éducation mais à la leur qu’ils devraient s’attaquer d’abord. En voilà des façons ! Bande de rustres. Jusqu’à présent, je reste sans voix devant tant de grossièreté et surtout… de bêtise (Mme Van Daan !), mais dès que j’y serai habituée, et cela ne saurait tarder, je leur rendrai la monnaie de leur pièce sans me gêner, et ils seront bien obligés de changer de ton ! Suis-je vraiment aussi mal élevée, prétentieuse, têtue, indiscrète, bête, paresseuse, etc., qu’ils veulent bien le dire là-haut ? Mais non, sûrement pas, je sais bien que je n’ai pas toujours raison et que j’ai beaucoup de défauts, mais tout de même, ils y vont un peu fort !
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