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Citations de Anne-Frédérique Rochat (87)


Ils firent tinter leurs verres. Et finalement la bouteille de rouge se vida au rythme des confidences d’Edwige, qui avait toujours eu l’alcool bavard; elle parla d’Andri, de leur rupture, du déchirement qu’elle avait ressenti, de l’immense tristesse qui souvent la submergeait. Célien écoutait. Il semblait avoir un don pour cela. Écouter et hocher la tête d’une façon qui vous faisait penser que ce que vous disiez était essentiel et très pertinent. Ils allumèrent des bougies, finirent le pain et le fromage, ouvrirent la deuxième bouteille.
– Je prends les choses trop à cœur, c’est ça mon problème. Tout me heurte, tout, je n’arrive pas à mettre le monde à distance. Ou alors il faut que ce soit géographiquement. p. 33
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"Annie", susurra-t-il avec émotion.
Il porta ses doigts aux ongles ronds et nacrés à ses lèvres, les huma longuement, les yeux fermés, avant de les embrasser, les goûter. Ça avait commencé, ils s’étaient retrouvés. Pas besoin d’interminables discours, d’explications compliquées, sa carte à lui et sa venue à elle quelques jours après avaient suffi pour exprimer l’essentiel.
Il l’emmena à l’étage, éteignit la lumière, se rappelant qu’elle préférait sans, la guida jusqu’à son lit dans la pénombre. Une même crainte les envahit au moment du déshabillage: que penserait-il/elle de ce corps vieilli de quinze ans?; celui qu’il/ elle avait connu était-il très différent? Ces craintes ne durèrent qu’un instant, très vite la soif et les caresses de l’autre eurent raison de leurs appréhensions.
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Trifouiller dans une vieille plaie est douloureux et il y a des risques d'infection.
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– Pour le prénom, chuchota la mère, j’ai beaucoup réfléchi, tu sais, mais je n’arrive pas à me décider pour autre chose ; il n’y a qu’Edgar qui me plaise.
– On s’était tellement creusé la tête pour le trouver, murmura le père, pensif.
– Oui, ce serait dommage de ne pas le réutiliser.
– Tu as peut-être raison, ce serait du gâchis de…
Il s’interrompit. Prit la main de sa femme, la serra.
– D’accord. Si c’est ce que tu souhaites, je dis d’accord.
Maria regarda Louis avec reconnaissance. Elle avait les larmes aux yeux et le cœur battant. La vie reprend ses droits, songea-t-elle. Mon enfant est là près de moi, il est de nouveau là.
– Edgar, répéta-t-elle plusieurs fois d’une voix émue au petit être qui dormait entre ses bras.
Il ne broncha pas.
– Tu vois, ça lui convient.
– En tout cas, tu as l’air heureuse, et ça me remplit de joie.
Cela faisait des mois qu’elle ne souriait plus. Depuis la mort du petit. Le grand. L’aîné. Celui qui était né deux ans auparavant et décédé trois cent soixante-cinq jours plus tard. Mort blanche. Une nuit d’hiver. La neige qui tombait. Derrière les fenêtres. Et dedans. Tout ce silence. Dans la chambre. Trop de Blanc.
Leur monde s’était effondré.
Mais commençait déjà à se reconstituer en ce tendre jour de février.
Où un nouvel Edgar était né.
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Elle devait y croire, sinon qui le ferait pour elle? Elle travaillerait dur pour ça, accepterait de courir les castings, de vivre chichement, elle donnerait TOUT, toute sa vie, son temps, son énergie, ses espoirs, oui, elle se consacrerait entièrement à son art. Rien d’autre n'aurait d'importance. Elle voulait devenir quelqu'un. Et si elle n’y arrivait pas? Son reflet ricana.
— Chiara, tout va bien? demanda Raphaëlle de derrière la porte.
— Oui, oui, je te rejoins tout de suite. p. 108
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Si j'étais un mystère, je ne voudrais pas être un secret.
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Quand je ne suis pas auprès d'elles, elles me manquent terriblement, je me sens inutile et vide. Mais lorsqu'elles sont là, je suis épuisée, débordée, et j'ai le sentiment de ne jamais être à la hauteur. A la hauteur de qui ? de quoi ? De leur bonheur.
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Elle continuait d’avancer, s’enfonçant dans la pénombre. Elle ne se souvenait pas que le corridor était si profond. Était-elle sur le bon chemin ou s’était-elle perdue en cours de route ? Elle se réjouissait déjà d’être dans son lit, vêtue de son vieux t-shirt mauve, détendue, au bord des rêves.
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La colère, qui était resté très discrète jusqu'ici, commençait à se réveiller, à frémir, gronder, bruire. Comme des braises sur lesquelles on souffle pour que le feu prenne. Il n'y avait pas beaucoup de travail. Le bois était parfait. Ni trop sec, ni trop humide. Il n'attendait que ça, d'être dévoré par les flammes, rongé par l'élément puissant et diabolique. Anatole tenait le rôle du soufflet. Sa respiration, ses mots stupides et maladroits étaient l'oxygène pour l'incendie qui se préparait.
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Leurs regards se croisèrent. Et quelque chose s'entrebâilla. Ils laissèrent entrevoir un morceau de leur âme. Leurs solitudes purent s'admirer l'une l'autre, se saluer. Donner la vie, c'est donner un sens à la sienne, c'est être essentiel pour quelqu'un, cesser de ne penser qu'à soi !
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De plus, j'ai souvent pensé que les non-dits étaient des tumeurs malignes qui faisaient leur travail destructeur en silence.
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Je pense à ma vie d'avant. Et je me dis que parfois il faudrait pouvoir revenir en arrière, recommencer le film à un moment donné. Après avoir repris des forces, ou s'être délesté d'un poids. Revenir en arrière, recommencer. Pour mieux comprendre, mieux profiter.
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Oui, c'est vrai après tout, avec les intimes on peut se permettre d'interminables silences sans pour autant être mal à l'aise, c'est le signe qu'on est bien, qu'on ne triche pas qu'on est là, qu'on est là.
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Il y a pire que de perdre le goût de créer, dit-il, il y a pire. Perdre le goût de vivre.

- Peut-être que les deux sont liés…
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Il y a beaucoup de choses qu'on ne sait, aussi intelligent et cultivé qu'on soit. Mais ce qu'on sait, en tout cas, c'est que la vie de chacun a un début et une fin. Ça commence par un cri et ça se termine par un long silence. Et ce long silence, qui dure ...très, très longtemps, c'est la mort.
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La liberté est une absurdité. Elle n'existe pas. A partir du moment où on vient au monde, on est prisonnier de celui-ci. Prisonnier de la vie. De notre enveloppe corporelle. La seule porte de sortie, c'est la mort. Et encore, ce n'est même pas sûr. Peut-être que mourir, c'est simplement passer d'une prison à une autre.
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Peut-être fallait-il accepter, se disait-elle en papillonnant dans l'eau chlorée, que certaines personnes dans notre existence ne fassent que passer, ou que les liens se transforment. Accepter que certains êtres soient faits pour être seuls, plus seuls encore que la plupart des gens. Sans que cela soit triste. Ou pesant.
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Se perdait-on un peu lorsqu'on devenait deux ? Où était-il possible de rester entier tout en partageant son quotidien avec un autre être humain ?
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On ne réalise pas toujours qu'on nage en plein bonheur quand on se contente de barboter dedans.
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Vous avez sûrement raison, un enfant doit être l'expérience la plus extraordinaire qu'un être humain puisse vivre, c'est juste que j'ai des peurs mais en réalité je suis comme tout le monde, j'ai envie de transmettre quelque chose, de laisser une trace.
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