Anne-Gaëlle Féjoz

Pour son deuxième roman Toi là-bas, moi ici, Anne-Gaëlle Féjoz met en scène deux jeunes. Nous faisons donc connaissance d'abord avec Lili-Prune, 11 ans, fascinée par les gymnastes et les chanteurs, notamment Aldebert, qui habite Besançon, puis avec Farek, jeune garçon de 15 ans qui lui vit à Alep, en Syrie avec sa mère, son frère Akram plus âgé et sa petite soeur Aida de 9 ans, son père ayant été tué. Si Lili-Prune a maintenant deux appartements, depuis le divorce de ses parents, Tarek, lui, est enfermé entre quatre murs dans cette ville où la folie meurtrière des hommes ne semble pas vouloir s'arrêter. Tous deux écrivent des chansons, Lili-Prune sa première après ses 8 ans, s'adressant à son père absent, et Tarek, lui, essayant de conjurer cette guerre et la mort, tentant de croire encore à l'amour.

Ces deux destins qui, au départ semblent très éloignés, au sens propre comme au sens figuré, vont se révéler plus proches qu'il n'y paraît. Comme je l'ai déjà mentionné, l'écriture est un point commun qui permet à tous deux de transcrire leur manque et leurs aspirations. Ces chansons, véritables poésies sont magnifiques de pudeur, d'émotion et de vérité.

Si Tarek et sa famille vont devoir, pour survivre, quitter leur chère Alep et tous leurs souvenirs, pour tenter de gagner l'Europe, Lili-Prune, quant à elle, est amenée à réfléchir lorsque sa mère lui présente un projet pour accueillir dans leur appartement, pour une durée provisoire, une famille de réfugiés syriens.

L'originalité de ce roman est d'avoir donné la parole à deux enfants et c'est à travers leurs yeux que nous prenons connaissance de comment peut être vécu un conflit pour un jeune, comment il peut vivre et supporter le déracinement, surmonter la peur et prendre sur lui pour rassurer ceux qu'il aime, comment un enfant, malgré des réticences au départ, dues à la peur de l'inconnu, est prêt à accueillir un étranger et à recevoir l'autre pour peu qu'il comprenne que chacun vient de quelque part.

C'est une très belle leçon de vie, de courage et de prise de conscience des problèmes rencontrés par ces gens obligés de fuir leurs attaches et leur pays. Mais c'est aussi la solidarité qui est mise en avant et qui permet de garder espoir en l'homme.

Ce roman jeunesse, s'il touche à une actualité brûlante, est remarquable par la poésie qu'il véhicule, notamment avec cet oranger qui, sans qu'ils n'en sachent rien, unit et relie ces deux enfants. Un livre d'espoir lumineux que je conseille vivement à tous les jeunes à partir de 10 ans. Un récit enrichissant dont l'intérêt est maintenu jusqu'au bout, avec en conclusion un très beau poème sur lequel il suffira de mettre des notes pour le transformer en chanson !

Merci donc à Masse critique de Babelio et aux éditions Captiot Jeunesse pour ce beau cadeau que je vais m'empresser de faire découvrir à mes petits-enfants !


Lien : http://notre-jardin-des-livr..

Un petit livre émouvant que ce « Toi là-bas, moi ici », écrit par Anne-Gaëlle Féjoz et qui nous raconte l’histoire de Lili-Prune et de Tarek

Encore merci à Babelio et son opération de Masse Critique ainsi qu’aux Editions Captiot pour l’envoi de ce livre.

Un petit livre qui d’ailleurs se lit très vite…. On ne peut qu’être émue et touchée par le destin de ces deux enfants que tout sépare…

Lili-Prune,11 ans, fille d’un couple divorcée vit sa petite vie à Besançon. Ses préoccupations sont celles de toutes les filles de son age …Un peu futiles par moments, il faut le dire …. Le jour où sa mère lui propose de donner un coup de main à une association qui s’occupe de réfugiés syriens, Lili-Prune va grandir, et dans tous les sens du terme…..

Arek, quand à lui, est un jeune syrien qui vit avec sa famille à Alep. Son père est décédé et leur seul avenir réside dans l’espoir d’une vie meilleure, loin, tres loin…pourquoi pas en Allemagne ?

C’est à travers ces deux destins qu’Anne-Gaëlle Féjoz nous fait voyager au pays de la tolérance et l’ouverture d’esprit….

Une belle histoire…

RÉSUMÉ: "Toi là-bas, moi ici», c'est l'histoire de Lili-Prune et de Tarek. Elle a 11 ans et vit en France, à Besançon. Lui en a 15 et habite en Syrie, dans la ville meurtrie d'Alep. Tout semble les éloigner. Pourtant, au-delà des guerres et des déracinements, la poésie et la vie les rassemblent plus qu'on ne le pense…"



MON AVIS: 2 points de vue différents à travers les réflexions, souvent poétiques de ces 2 ados sur le changement, la différence, la solidarité.

Tarek garde espoir en rêvant et en restant positif avec sa famille, malgré le dénuement, les ruines, la peur et la mort qui rode. Il rêve d'un endroit sur pour lui et les siens et quand le moment est venu de prendre la route l'appréhension et l'incertitude se disputent à l'euphorie et la curiosité.

Lili-Prune est insouciante, et vit sa vie d'enfant de divorcée plutôt sans gros soucis...Puis la guerre, la Syrie, les gens qui fuient pour survivre viennent frapper sa conscience enfantine encore et cela la perturbe. Elle veut aider car elle comprends que dans ce monde il y a des gens qui souffrent.

Tout cela est gentillement raconté par l'auteure, et est accessible à des jeunes lecteur(trice)s à partir de 9 ans je dirait.



Voici une belle façon pour que les jeunes lecteurs comprennent ce que l'on peut ressentir quand on doit tout quitter, son pays, sa ville, sa famille, ses amis quand on fuit un pays en guerre où tout ce qui faisait nos racines à disparu. Et ils peuvent mesurer la chance d'être dans un pays sans guerre tout en prenant conscience que ces autres, ça pourrait être eux. D'où l'importance d'être ouvert, soldaire et généreux.



Merci à masse critique Babelio et aux éditions Captiot jeunesse

Il faut beaucoup de talent, de doigté et de finesse pour aborder dans un album jeunesse un sujet aussi difficile que l’autisme. Et autant Anne-Gaëlle Féjoz, l’auteure de L’enfant derrière la fenêtre, que Dani Torrent, qui a illustré l’album, ont été plus qu’à la hauteur de cet ambitieux projet. L’album est une réussite totale.



Déroutant, dérangeant, l’album nous présente un enfant qui vit dans sa propre tête, laquelle est ici représentée par une cabane avec des fenêtres bien fermées qu’il a bâtie pour se protéger d’autrui. Mais jusqu’à quel point? Et pour combien de temps? Pourra-t-il à jamais faire fi de tout ce qui déroule hors des murs qu’il a dressés?



Avec douceur, mais en tenant compte de la peur tout autant que de la curiosité qui anime le jeune garçon, l’auteure s’est appliquée à le faire évoluer. À le laisser se faire apprivoiser. À ne pas le bousculer et à suivre son rythme. Jusqu’à ce qu’il soit enfin prêt à franchir la distance qui le sépare de ceux qui l’aiment et qui attendent depuis longtemps le jour de son envol.



Le résultat est un album bouleversant dont les dernières images – remarquables – vous resteront en tête longtemps, très longtemps. Un titre qui devrait se retrouver sur les rayons de toutes les bibliothèques publiques et scolaires.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..

Encore merci à Babelio et son opération Masse Critique ainsi qu'aux Éditions Captiot. Avec ces airs de conte ou de légende, j'ai aimé suivre Nuncala dans la jungle. Un jeune homme qui part à la recherche de ses origines, des secrets du passé qui ressurgissent... Seront - ils salvateurs ou destructeurs ? Une jolie quête initiatique. C'est aussi quelque part une ode à la tolérance. L'écriture est fluide, les chapitres bien découpés, la petite histoire bien ficelée.

Alors que j'ai quitté depuis longtemps les rivages de ma jeunesse, j'ai participé à l'opération Masse Critique de Babelio avec l'envie de lire "Juliette en avril" et j'ai eu la chance de le recevoir.

Pourquoi me suis-je intéressée à un roman jeunesse? Je suis bénévole dans une médiathèque où un grand espace est consacré à la littérature jeunesse et j'aime pouvoir répondre aux jeunes qui viennent me demander conseil. Ayant dans mon entourage des adolescent(e)s, il m'est souvent arrivé de lire des ouvrages qu'ils avaient à étudier pour leur apporter mon aide et dont j'ai chroniqué certains sur ce site; j'ai pratiquement toujours été séduite par les histoires simples mais pleines d'émotion, par la fraîcheur de l'écriture, par l'originalité du propos.

Une fois encore, je n'ai pas été déçue; j'ai d'abord été attirée par la couverture qui diffuse un sentiment de sérénité et par ce ballon rouge qui s'envole, porteur de tous les possibles.

L'histoire est simple mais belle et pleine d'optimisme; Simon aime Juliette; ils se côtoient depuis l'enfance et il semblerait que Juliette ne considère Simon que comme un grand frère; elle prépare son bac, fait du théâtre, a une amie avec laquelle elle partage tout; et puis un évènement, le retour de son père qui les a abandonnées elle et sa mère, 5 ans plus tôt, va la faire grandir.

Le style est vivant avec de très nombreux dialogues et je pense que des adolescentes, plus que des adolescents, peuvent se reconnaître dans les personnages et les situations.

J'ai passé un très agréable moment qui m'a ramenée, avec émotion et plaisir, des années en arrière. Merci à Babelio et aux éditions Captiot pour ce bon moment.

Tout en délicatesse l' auteure aborde le sujet délicat de l' autisme afin que le petit lecteur est une approche de ce trouble si grave.

En décrivant les peurs on entre dans l' imaginaire du petit garçon qui essaye de se rassurer et de s'ouvrir au monde par une petite fenêtre.

Une réussite que je recommande fortement.

Dans l'ensemble, ce roman pour adolescents est très poétique, touchant. Je n'ai pas eu à me plaindre : c'est une lecture très accessible, et on rentre assez facilement dans l'histoire, presque banale, d'adolescents et de leur mal être, de leur quête d'identité, de leur premier amour, etc. Oui mais voilà, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, n'arrivant pas à les distinguer grâce à leur comportement, ni même à les trouver réellement profonds, intéressants. J'ai eu l'impression de rentrer dans un roman banal, bien que la plume de l'auteure soit très belle, unique. Peut-être en attendais-je un peu trop, peut-être que je lis trop de livres de ce genre. Quoi qu'il en soit, cette lecture n'est pas un coup de cœur : certains dialogues sont un peu monotones, il manque des détails à mon goût, etc. Il n'en reste pas moins que Juliette en avril est un roman qui se laisse lire.

Merci à Babelio de cette Masse Critique !

Les éditions Alice jeunesse veulent privilégier l’émotion dans leurs albums, c’est un pari réussi pour « L’enfant derrière la fenêtre ». Même si le mot n’est pas prononcé, on comprend que Tom est probablement autiste. C’est lui qui raconte son histoire, c’est donc sa compréhension du monde qui nous est offerte. Cela permet d’entrer dans ses pensées et de vivre avec lui cette sensation d’être enfermé dans son monde et de ne pas réussir à communiquer avec les autres.

S’il n’est jamais écrit que les autres personnages sont son frère et ses parents, la complicité des illustrations et des textes nous le font comprendre. Les étapes de la relation qui se crée avec son frère, petit à petit, pas après pas, sont des moments à la fois anodins, tragiques et intenses.

Les illustrations sont expressives, chaleureuses et lumineuses, elles apportent une intensité à l’histoire.

Cet album est un coup de cœur, le fait qu’il ne soit pas fait mention d’autisme, laisse le champ de l’imaginaire ouvert. D’ailleurs, au-delà du vécu de ce petit garçon, c’est notre perception de la différence et des relations les uns avec les autres que cet album interroge.

Un bel album autant par le graphisme que par le contenu. Il aborde une thématique difficile : à savoir l'autisme, mais d'une manière tout à fait juste, que les éducateurs spécialisés pourront très bien s'en emparer.

Nuncala « fils de personne », venant « de nulle part », a des yeux verts, les seuls du village. Il vit dans la jungle profonde, dense, mystérieuse, à l’image du secret qui entoure ses origines.

L’histoire qui va mener Nuncala vers leur découverte est foisonnante, mêlant harmonieusement la nature sauvage et sa vie.

Il y a des oiseaux bleus qui dansent, un Grand Tigre aux yeux doux, des serpents noirs, des dholes féroces, des ciels de feu, des grottes, des bambous… Il y a des générations de villageois, des ancêtres, des clans, des guerres, des légendes, des rites...Des destins faits d’amour et de haine.

Au fil de ses pérégrinations et de ses rencontres Nuncala va se repérer dans la jungle comme dans son histoire. Les rivalités vont s’apaiser, le mystère se dissiper et il aura enfin « la promesse d’un avenir ».

Le style de l’auteure est à la fois énergique et poétique. La structure du récit judicieuse permet de se repérer dans la multitude des lieux et des personnages.

C’est un très beau livre que les adultes aussi peuvent prendre plaisir à lire.

"Juliette en avril" est un très joli roman, drôle, poétique et profond. Il met en scène Juliette, sa bande d'amis (dont Simon, son timide amoureux) et sa famille (dont Lulu, petit frère autiste né ailleurs d'une autre mère). L'auteure nous donne envie de les connaître tant ils sont "vrais" dans leur façon d'avancer dans la vie, pleins d'énergie créatrice, de se réaliser. C'est avec beaucoup de délicatesse qu'elle les fait cheminer à la découverte d'eux-mêmes et des autres, tensions et confusion des sentiments faisant place petit à petit à plus de sérénité et de confiance.

Dans des dialogues vifs et naturels, dans la description de petits moments de leur vie comme dans celle du retour inattendu et déstabilisant du père de Juliette (parti des années auparavant et revenant avec Lulu), l'auteure nous fait découvrir "mine de rien", avec douceur et humour, les relations et les émotions qui lient tous ces personnages dont en particulier Juliette qui apprivoise petit à petit Lulu, retrouve l'amour de son père et découvre celui de Simon

Juliette en avril

Anne-Gaelle FEJOZ



Juliette est fille unique et vit avec sa maman depuis que son papa a pris la fuite 5 ans plus tôt.

Simon son meilleur ami est amoureux d’elle mais n’arrive pas à lui dire alors il s’intéresse à tout ce qu’elle fait : théâtre, sortie...

Jusqu’au retour inexpliqué de Marc, son papa.

Qui d’ailleurs n’est pas de retour tout seul...

La famille prend alors un autre sens placé sous le signe de la différence.



Un roman jeunesse pas vraiment exaltant.

Je m’ennuie à trouver toujours les mêmes thèmes dans ce genre littéraire...

Une sympathique quête initiatique au cours de laquelle le lecteur s'attache aux pas de Nuncala, enfant trouvé et élevé dans la jungle.



Après un début que j'ai trouvé un peu poussif, je me suis laissée embarquer sans déplaisir sur les traces de Nuncala et de son passé. La découverte de la jungle et des différentes réponses maintient l'attention du lecteur. La plume de l'autrice est agréable à lire et l'histoire des villages d'Ariesté et d'Ariestendé, même si l'on se doute de certains éléments, devient vite prenante.



Mal-être adolescent, place à trouver, identité, non-dits, passés douloureux, violence latente... les thèmes traités sont intéressants. J'ai cependant trouvé qu'ils manquaient parfois de subtilité dans la manière dont ils étaient amenés, donnant un côté un peu artificiel à certains passages. Quelques ellipses et deus ex-machina font également buter à certains endroits.



Néanmoins, malgré ces petits défauts, la lecture m'a été très agréable.

Merci à "Masse critique" de Babelio et aux édition Captiot jeunesse pour la lecture de Nuncala. Je suis restée mitigée sur cette lecture. L'histoire est bien, des secrets de famille et surtout de villages, des déchirures et l'amour filial dans la jungle. Nuncala va être en recherche de ses racines, Aza va tout tenter pour le retrouver et lui donner quelques réponses mais il aura besoin de bien plus pour trouver un sens à son existence.

Ce qui m'a le plus ennuyé c'est que je me suis retrouvée perdue dans les personnages, les intrigues. Cela m'a semblé un peu trop alambiqué. La structure des phrases m'a aussi un peu dérangée. Deux mot. Deux autres mots. etc. Bref j'ai trouvé que cette manière d'écrire "hachée" était perturbante. le début de l'histoire m'a bien plus pour au final décrocher un peu au milieu et je me retrouvée complètement larguée en fin. Pourquoi ce final ? J'adore par contre le visuel de la couverture qui plante le décor.