Cette semaine, la librairie Point Virgule vous propose une nouvelle petite promenade dans les bois avec trois albums jeunesse qui peuvent aussi très bien faire réfléchir les plus grands.
- Royaumes minuscules, Anne Jankéliowitch & Isabelle Simler, La Martinière Jeunesse, 21,90
- Les fabuleuses fables du Bois de Burrow, Thibault Guichon-Laurier & Frédéric Pillot, Little Urban, 19,90
- Les souvenirs du vieux chêne, Maxime Rovère & Frédéric Pillot, Milan, 22
Se mettre sous l'eau, c'est se retrouver avec soi. Il n'est pas nécessaire d'aller profond. Tu arrêtes de respirer, la mer devient une enveloppe protectrice qui t'oblige à te centrer sur toi. Il n'y a plus rien de volatile autour de toi. Te libérer de ta gravité, de tes pensées, de tes sens de terrien, c'est un second souffle que tu t'accordes. Tu vis une forme de renaissance en sortant de là.
Guillaume Néry, champion d'apnée.
LA PLUPART des sociologues et philosophes qui ont réfléchi à la question sont d'accord pour dire qu'une composante importante du bonheur, c'est de donner du sens à sa vie. Et ça, ça ne se réduit pas à l'instant présent, mais c'est une manière de vivre qui implique de choisir dans quelle direction on veut agir, de se fixer des objectifs, et de se donner les moyens de les atteindre.
RIEN QU'EN ENTENDANT LE MOT "contre-cœur", on ressent ce qu'il évoque : des sensations désagréables, une situation inconfortable... En matière de solidarité et de générosité, tout ce qui est contraint et forcé ne sera pas source de bonheur. D'ailleurs les deux mots riment avec liberté : la liberté de donner, la liberté d'agir... ou pas, si on n'a pas envie.

Impossible, selon les partisans de l’alimentation omnivore, de trouver de la vitamine B12 ailleurs que dans la viande,le poisson, les œufs et le lait. Exact, répondent les défenseurs de l’alimentation végétarienne. En effet, il n’existerait aucune source fiable de vitamine B12 d’origine végétale. Une algue d’eau douce, la spiruline, proposée dans le commerce comme complément alimentaire aux nombreuses vertus, a un temps été promue comme source de vitamine B12, mais des recherches ont par la suite démontré qu’il s’agissait d’une imposture et que l’élément identifié comme de la vitamine B12 présentait une structure analogue, mais ne possédait pas les mêmes propriétés. La présence de la vitamine B12 dans les produits animaux est à nuancer. En réalité, cette vitamine, ni végétale ni animale, serait fabriquée par des bactéries. Et pour que les animaux d’élevage, qui finissent sous différentes formes dans les assiettes, puissent nous en restituer, on les supplémente soit en B12, soit en cobalt, pour que les bactéries de leur tube digestif puisse la fabriquer. D’ailleurs, l’alimentation animale comporte également des suppléments en fer, en vitamine D et en iode. Les consommateurs de viande seraient, en somme, supplémentés sans le savoir, tandis que les végétariens prennent eux-mêmes en charge leur supplémentation. Pour contourner le risque de carence en l’absence de viande, la supplémentation en vitamine B12 (gouttes ou comprimés) est en effet la solution préconisée pour le végétalisme et conseillée pour le végétarisme. Car dans ce second cas – qui nous intéresse – les œufs et le fromage frais peuvent tout de même en apporter. Quand à la vitamine D, si elle est beaucoup mieux connue, c’est parce que la carence en vitamine D est courante, aussi bien chez les végétariens que chez les omnivores. (…) Il ressort donc qu’accuser le régime végétarien d’être systématiquement carencé en fer et en vitamine B12 et de présenter des déficits au niveau de la valeur biologique des protéines se révèle infondé. Il n’y aurait donc pas d’obligation de consommer de la chair animale comme unique solution contre d’éventuelles carences en certains nutriments essentiels pour notre santé et qui seraient absents chez les végétaux. En contrepartie, il est également utile de préciser, s’il est en mesure d’éviter ces carences, le régime végétarien exige une certaine disc
Tous les hommes ont un destin commun : l'avenir de la Terre et de l'humanité. Quand on ressent cela, c'est la solidarité qui s'exprime, ce sentiment qu'on est lié à tous les habitants de la Terre par des responsabilités communes, des intérêts communs et une dépendance mutuelle.
LE DESTIN COMMUN de l'humanité est aussi lié à celui de la planète. Nos actions, ici et maintenant, ont des répercussions ailleurs (la pollution de l'eau et de l'air ne s'arrête pas aux frontières, par exemple), et dans le temps (parfois cela concernera des générations qui n'existent pas encore !). Être solidaire avec les gens du pays d'à-côté, et avec des gens pas encore nés, là, c'est le niveau "confirmé" ! Pas facile, mais dans l'intérêt de tous.
EN GRANDISSANT, tu prends conscience que le monde ne s'arrête pas à la porte de ta maison, et que l'humanité ne se limite pas à ta famille et tes copains. Et qu'ailleurs, très près ou très loin de toi, il se passe beaucoup de choses, pas toujours très belles.
PARFOIS, ce sont des choses si tristes ou si désespérantes que cela t'accable totalement. Tu préfères ne pas y penser, de toute façon tu n'y peux rien.
PARFOIS, au contraire, tu réagis, et c'est comme si ton cœur prenait les commandes à la place de ton cerveau. A l'intérieur de toi, il y a une petite voix, pleine d'espoir, pleine d'amour, qui dit, sans trop réfléchir : "Mais enfin, ce n'est pas possible, il faut faire quelque chose !"

Ramenée à la surface occupée au sol, on obtient une autre illustration : sur 1 hectare de terre, on arrive à produire, en élevage intensif, environ 50 kg de protéines par an sous forme de viande, 200 kg sous forme de lait, contre environ 1 tonne sous forme de soja, et 600 kg sous forme d’une autre légumineuse ou de céréales. On ne nourrit donc pas le même nombre de personnes à l’hectare selon ce que l’on met dans leur assiette. Si avec sept protéines végétales on ne fabrique qu’une protéine animale, on peut considérer que la Terre peut nourrir sept personnes avec des céréales, et une seule personne quand celle-ci se met à manger de la viande. Le raisonnement a de quoi convaincre. Il est un peu vrai, un peu faux. Il se fonde sur l’hypothèse que l’animal mange des aliments que pourraient consommer des hommes. Or, à l’origine, la vache broute dans son pâturage, transformant de l’herbe en viande et en lait. Peu d’hommes savent le faire. Mais l’hypothèse formulée au départ n’est pourtant pas si éloignée de la réalité, car le système agricole a considérablement évolué en s’industrialisant, et aujourd’hui, la majorité des vaches ne transforment plus de l’herbe, mais mangent du soja, du blé et du maïs, céréales pour lesquelles elles se retrouvent effectivement en concurrence avec l’homme. La conclusion qui se dégage de cette approche est très dérangeante : la quantité de végétaux comestibles consommée par le secteur mondial de l’élevage, si elle était directement donnée aux humains, permettrait de résoudre le problème de la faim. Et la situation ne fait que s’aggraver : le cheptel des animaux d’élevage croît plus vite que la population humaine. (p. 59-60)

Le végétarisme est désormais perçu comme une véritable solution pour une nutrition saine et fiable, et pour retrouver la maîtrise de son alimentation (…) Désignée par le terme de néo-végétarisme (ou végétarisme à temps partiel), elle ne constitue pas un régime végétarien à proprement parler puisqu’elle n’exclut pas la viande, mais dénote un changement dans les habitudes alimentaires. Végétarien chez soi mais pas en société, végétarien qui incorpore un peu de viande pour ne pas risquer de manquer de certains nutriments, végétarien indécis naviguant entre deux régimes alimentaires, végétarien attaché à certaines recettes carnées auxquelles il ne souhaite pas renoncer, il s’agit de personnes ayant limité la viande dans leur alimentation sans pour autant la bannir totalement. Une autre théorie, qui regarde la société et ses pratiques alimentaires à une tout autre échelle, avance que le végétarisme n’est que l’évolution naturelle, et inévitable, des sociétés civilisées, indépendamment de toute mode. Il s’agit de l’analyse de Norbert Elias, écrivain et sociologue allemand, pour qui le végétarisme, dont le développement est lié au déplacement naturel du seuil d’émotivité des hommes, indépendamment de leur pensée rationnelle, est l’une des pratiques les plus abouties du processus de civilisation. (p. 26-27)
Qui dit "autre" dit aussi, parfois, solidarité. Une journée au collège regorge d'occasions de s'aider, s'entraider, partager, coopérer... Et ce n'est pas toujours facile. Un bon truc pour mieux y arriver : développer sa capacité à sa mettre à la place de l'autre. Qu'est-ce qu'il ressent ? Comment il se sent ? De quoi a-t-il besoin ? Pourquoi il réagit comme ça ? Qu'est-ce que j'aurais envie qu'il arrive, si j'étais à sa place ?
Pour la psychologue sociale Mélanie Joy, le carnisme qui s'oppose au végétarisme, est un choix qui considère comme éthique le fait de manger certains animaux. Il s'accompagne, selon elle, de mécanismes sociaux et psychologiques destinés à bloquer la sensibilité et à empêcher les émotions négatives de perturber le sujet lorsqu'il consomme de la viande.
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