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Critiques de Anne Lehoërff (15)
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Préhistoires d'Europe





Préhistoires d'Europe est le premier titre d'une nouvelle collection apparue au printemps : monde anciens, qui comprendra dix titres en quinze volumes.

Mon premier sentiment en l'ouvrant est une impression de qualité : beau papier, riche iconographie, des encadrés.

L'ouvrage est divisé en douze chapitres correspondant à la fois à une période et à un thème.

Et complété par un supplément sur le travail de l'archéologue et l'histoire de cette science ainsi que ces difficultés. “ Il est difficile de séparer les connaissances, de l'histoire des recherches, tant celle-ci est complexe et nourrie d'à prioris qui modèlent les esprits.”



De - 40 000 ans à - 52, Anne Lehöerff parle non seulement de la préhistoire au sens strict mais aussi de la protohistoire, puisqu'en Europe l'utilisation de l'écriture est bien postérieure à son apparition en Mésopotamie et en Égypte il y a 6 000 ans.



Sur quarante millénaires, l'histoire des Hommes nous est contée dans ces divers aspects : la recherche de nourriture, qui devient ensuite production. Celle des lieux de vie, maisons dont on retrouve les traces grâce aux poteau de construction, cités lacustres heureusement conservées dans les Alpes, puis fermes et premières cités. Celles des créations techniques la céramique, pour cuire et conserver, puis les objets utilitaires en métal : bronze, fer. Les rituels funéraires, avec des tombes souvent collectives. Les objets que nous considérons comme artistiques tant les peintures rupestres que les parures, colliers, broches, les statues dont nous ignorons le but si nous en admirons la façon, dont l'élégante dame de Brassempouy.



La néolithisation est une étape essentielle de la préhistoire. L'apparition de l'agriculture à changé beaucoup de choses. Mais ce serait une erreur d'imaginer une histoire linéaire forcément synonyme de progrès. Les hommes ont fait des choix, tel celui de l'agriculture mais ont ils mieux vécu ? Au lieu de s'adapter au milieu nos lointains ancêtres ont voulu adapter le milieu à leur besoins en domestiquant plantes et animaux en fonction de l'existant. En Europe ce seront le blé, l'orge et quelques légumineuses, le mouton, la chèvre, le porc puis le boeuf. Ils ne pourront toutefois s'affranchir des aléas climatiques.



Si l'ouvrage apporte des réponses il ne peut expliquer tout. Même si des nombreux artéfacts sont retrouvés, il reste à les interpréter, or la mentalité des Hommes de la préhistoire nous est profondément étrangère. Pourquoi faisaient ils des dépôts ? Quelle était l'utilité des mégalithes ? Quel était le sens des peintures rupestres ? Autant de questions qui ont parfois trouvé des réponses en fonctions de l'idéologie des découvreurs.

On peut cependant déduire un certain nombre de connaissances à partir d'éléments infimes. L'homme est il dès l'origine violent ? N'en déplaise à Rousseau, la réponse est oui. Des ossements de femmes et d'enfants portent la trace de blessures par flèches. Certaines peintures rupestres le confirment, de même que l'existence à l'âge des métaux d'armes offensives et défensives.

Ce qui n'empêche nullement la coopération entre peuples éloignés. La répartition géographique d'objets montrent l'existence d'échanges, et la construction des mégalithes demande des techniques de construction complexes et suppose de grand rassemblement d'individus.

Se déplacer se fait d'abord à pied puis parfois en chariots et demande une certaine connaissance de l'espace. Les voyages par mer existent également, une certaine similitude entre les cultures par exemple de Bretagne et de Grande Bretagne en atteste.

On ne peut malgré la distance temporelle et l'impossibilité de connaître leurs motivations s'empêcher d'être troublée par une ressemblance entre les hommes du néolithique et nous. Outre le sens du sacré, l'existence déjà d'individus soucieux de leur prestige est incontestable à la vue de tombes individuelles très riches.



Le livre conclut sur notre figure nationale Vercingétorix.



Merci à Masse crique et aux éditions Belin pour le plaisir que j'ai pris à lire cet excellent et très bel ouvrage sur un sujet qui me passionne depuis l'enfance.

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Par les armes

Ce monde dans lequel nous vivons … !

Étrange voyage que soumet à notre réflexion Anne Lehoërff dans cet ouvrage qui non seulement sort des sentiers battus, mais approfondit jusqu'à sa substance « la genèse des armes* à tuer exclusivement son prochain » … !

Citant, dès le début, Jean Guilaine (professeur au Collège de France) : “Je hais les armes et la guerre ...” elle pose d'emblée la perspective de cet essai, faisant la part belle à la discipline de l'archéologie.

La violence (forme d'énergie) est dans l'ordre des choses dans la nature, et l'humain, issu de cette nature ne fait pas exception, cependant ici ce dont il est question est propre à l'homme : l'organisation pensée de tueries avec ses semblables, “normalisée” non seulement, mais envisagée comme fait structurant de « civilisation » portant vers un “progrès” et ses améliorations techniques, un « Âge de la guerre structurante » ! C'est l'aboutissement de la néolithisation humaine, l'âge de la maîtrise des métaux.

Il ne s'agit donc plus de la “lutte” pour assurer le vivre et sa pérennité, mais de bien autre chose, celui d'une altérité envisagée dans un ordre qui est celui de la “domination” !



— de la génération dite « d'après guerre », ayant une dizaine d'années lors de la “décolonisation de l'Algérie Française” (un frère aîné en âge susceptible d'y être “appelé”), lors de mes études quand nous abordâmes les « guerres modernes » (14-18 et 39-45) survinrent les « évènement de 68 », et dès lors, à la fois en tant que jeune personne et appartenant à une “génération”, mon regard sur notre monde et notre civilisation ne fut plus du tout le même. Une révulsion du fait de guerre, ferment de haines inextinguibles, du recours à la violence délibérée pour résoudre des problématiques ou asseoir une “domination”, ne me quitta plus !

Ce livre d'Anne Lehoërff ne pouvait que m'interpeller dans mes réflexions et mes choix de vie. Nous entrons avec elle dans la moelle de ce qui constitue le fond commun de nos manières d'êtres sociétales.

Car comme elle l'exprime page 122 ; « “L'Europe” a fait le choix volontaire et engageant du métal. Dans cette démarche, rien d'inéluctable. C'est une invention optionnelle de l'histoire humaine, motivée et lourde de conséquences ... »

Au nom de quoi ces « choix » ne devraient-il être jamais remis en cause, au nom de quel “tabou” ! Au moins sur le principe afin d'essayer de dégager d'autres perspectives pour notre humanité qui s'oriente vers des impasses « lourdes de conséquences » elles aussi !

Anne Lehoërff explicite clairement également l'imbrication du politique et du “religiosisme”, les caciques des dites institutions instigateurs et souvent sources d'implications dans des guerres (p. 268). En outre elle clarifie le propos : « La société est la clef de compréhension de la guerre. En un mot, l'une ne peut être envisagée sans l'autre. » (p. 276) nous renvoyant à notre propre responsabilité dans nos “démocraties” … car comme cela est souligné : « (l'humain) n'a cessé de mettre son intelligence et certaines de ses capacités cognitives au service de cet objectif, tuer l'autre. »

Car si “la majorité des hommes aspire à vivre en paix”** ce n'est pas pour autant qu'elle est acquise, encore faut-t-il s'en donner les moyens quand on a l'opportunité de vivre en démocratie, même si elles sont à parfaire ! quid “le pacifisme” équivoque aujourd'hui ? Les états actuels sont pour beaucoup loin d'être des « États-nations » vivant en union fédérées comme l'Europe après les abominations de la dernière guerre mondiale. De très grandes puissances militaires sont sous des régimes totalitaires, telle la Chine*** en particulier, et nous ne pouvons faire l'économie d'une « défense militaire » effective et efficace dans cette Europe. Pour autant la “culture de va-t-en-guerre” est à proscrire comme anachronique, reste à constituer une “force” de maintient de paix civile … sans angélisme !

Essai d'un intérêt certain, mes remerciements à Babelio et les éditions Belin.

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* « Quand le métal parle », chapitre historique très technique des artisans “bronziers” sur la fabrication et la structure des épées …

** Qui n'a que peu à voir avec l'établissement de la “paix en soi” qui est le refus de se laisser dominer par les rancœurs et les haines !

*** Nous attendons de voir comme en ex-U.R.S.S. dans les années 80, une mouvance “Rock'n Roll” annonciatrice d'amorce de changements, en 89 ce fût Tian'anmen dont on ne connaîtra probablement jamais l'ampleur réelle de l'horreur !


Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Préhistoires d'Europe

Ce travail de synthèse sur une période de plusieurs dizaines de milliers d'années est remarquable. La struturation des chapitres croise déroulement chronologique et thématiques propres à l'archéologie. Anne Lehoërff n'est jamais avare d'explications claires et enrichissantes. On voyage de Lascaux à Alésia, de Stonehenge à La Tène, et l'on suit aussi le cheminement chaotique de l'archéologie depuis ses premiers pas maladroits à la fin du XVIIIe siècle jusqu'à ses développements technologiques d'aujourd'hui.

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Le néolithique

Synthèse réussie sur une période longue de l'histoire de l'humanité, le Néolithique, de - 10 000 à - 3 500 environ. Temps de lentes et progressives mutations qui transformèrent notre rapport au monde, et où naquirent les premiers foyers de sociétés paysannes maîtrisant l'agriculture et l'élevage.
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Par les armes

Pour débuter, merci à Babelio pour ce Masse Critique.



Un livre très intéressant qui m’a ouvert des portes de réflexion en plus d’enrichir ma vision de l’âge du Bronze.



J’avoue qu’au début de la lecture, j’ai été un peu déçue. En effet, j’attendais quelque chose de beaucoup plus archéologique – typologique dirons-nous. Je pense que je m’attendais plus à une sorte de catalogue des objets liés à la guerre à l’âge du Bronze, leur contexte de découverte et de fouilles, puis leurs analyses pour en déduire les éléments qui relève de la guerre.

Mais au fur et à mesure que je mangeais les pages, je me suis rendu compte que le livre est plus intelligent et du coup plus intéressant qu’un simple catalogue, c’est un véritable essai qui porte plus sur ce qui entoure une arme et la guerre.



Que nous apprennent donc ces armes que l’on retrouve dans le contexte de « dépôts » (objet de même type ou groupe hétérogène déposé en pleine terre ou en milieu humide en dehors de tout cadre d’habitat ou funéraire) ou bien dans une tombe, ou bien dans les rivières pour les épées principalement (et Arthur jeta Excalibur dans le lac…) ? Finalement plein de choses.

J’avoue que la partie qui m’a le plus intéressé concerna celle sur la métallurgie du bronze et le savoir-faire des artisanats de l’époque. Il est vrai que pour les périodes anciennes, les gens s’imaginent encore et toujours ces sortes de « sauvages » qui survivent (presque au petit bonheur la chance – moins depuis l’agriculture et l’élevage) et où le travail du métal relève plus de la chance qu’autre chose. Alors que c’est complètement faux. Ces gens maitrisaient très bien leur art, autant que cela soit possible avec les conditions de l’époque, c’est-à-dire avec brio.

On voit aussi ce que ces armes impliquent dans la société. Tout le monde n’en a pas : cela coute cher, surtout pour une bonne lame. Combattre ? Oui, mais pour qui ? Pourquoi ? Comment ? Dans quel cadre « politique » regroupe-t-on une armée ? Quelle organisation sociale cela implique-t-il ?

Et bien sûr, quels témoignages avons-nous de la guerre ? Des champs de bataille ?



J’ai beaucoup apprécié ma lecture même si j’ai eu un peu de mal à m’y mettre au début (comme dit précédemment, je m’attendais à autre chose). Au final, c’est un essai très intéressant qui m’a ouvert de nombreux horizons et duquel j’ai beaucoup appris.

À découvrir pour les amateurs du genre !

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Préhistoires d'Europe

Vous ne pouvez pas l'ignorer : il s'agit littéralement d'un ouvrage massif, dans lequel un seul auteur tente de faire l'état des lieux de nos connaissances sur les temps préhistoriques en Europe, d'il y a environ 40.000 ans jusqu'à l'arrivée de les Romains en Gaule, vers 52 avant notre ère. Ce dernier révèle d'emblée que ce livre a un penchant très français, et c'est vrai, même s'il n'est pas si mal comparé à d'autres ouvrages ; disons que l'accent est mis principalement sur l'Europe du Nord-Ouest. Anne Lehoërff s'est efforcée d'en donner un aperçu synthétique, richement illustré - comme il se doit. Il est également frappant de voir combien de fois, dans chaque chapitre, elle discute du développement historique de l'archéologie, car cela aide à expliquer comment certains termes et points de vue ont leurs racines dans le développement le plus ancien de cette science. Plus d'informations sur les forces et les faiblesses de ce livre dans mon compte historique sur Goodreads : https://www.goodreads.com/review/show/3913075294
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Préhistoires d'Europe

Troisième tome de cette série de grande qualité publiée chez Belin que je lis. Forcement, on devient exigeant... L'ouvrage est fidèle au reste de la collection dans sa présentation globale. C'est un très bel ouvrage, bien documenté notamment sur le côté iconographique. Là aussi, dans le droit fil des autres ouvrages, l'auteur s'efforce de rompre avec quelques clichés qui ont la vie dure mais qui sont pourtant plus connus que ce qui est avancé pour d'autres époques : non, les mégalithes n'ont rien à voir avec les druides et la civilisation celtique. L'âge du bronze n'a pas été synonyme de la fin du travail lithique, les deux matériaux ayant été travaillés aux mêmes époques parfois sur les mêmes aires géographiques. Néanderthal et homo sapiens se sont côtoyés et ont peut être diné ensemble....

Pour autant, je dois dire que certains points m'ont déçu. Tout d'abord la première partie du livre qui expose et décrit quelques oeuvres de ces temps lointains. Les oeuvres choisies sont parfois éloignées de plusieurs dizaines de siècle et l'on se demande quel est le fil conducteur choisi. Les comparer ne serte à rien. Second point : le livre est beaucoup plus descriptif qu'analytique. Il est vrai que le matériel archéologique se prête plus à la description, mais j'aurais quand même apprécié un recul analytique plus précis.Je regrette que le préhistoire et la civilisation celtique aient été traitées dans le même tome. Il y avait suffisamment d'éléments concernant cette dernière pour un faire un tome à part entière et du coup pour entrer plus dans les détails. Là, ça m'a paru trop résumé. Le dossier en fin d'ouvrage comporte pas mal de redites et demandent quand même une approche assez scientifique sur les méthodes utilisées pour dater les objets notamment.
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Préhistoires d'Europe



Ce cadeau Babelio-Belin tombe à pic pour enrichir une année qui a porté nos pas vers Canalettes (moustérien), la Caverne du Pont d'Arc (aurignacien) ou encore la grotte du Pas de Joulié (néolithique).



"La plus longue partie de l'évolution de l'homo sapiens s'est déroulée dans des formes de pensée qui nous sont devenues étrangères alors qu'elles restent sous-jacentes à une part importante de nos comportements." (19)



Et de fait, il offre des pistes pour déchiffrer, relier ces indices de cultures anciennes dont le mode d’emploi ne s’est pas transmis jusqu’à nous à notre courant de conscience actuel.



Le secret, pour espérer appréhender l'histoire de l'homme, semble être de se libérer d'une vision linéaire et forcément évolutive. Concevoir que les vies de Néandertal ou d'Homo Sapiens étaient déjà riches de culture et satisfaisantes en elles-mêmes oblige à remodeler nos perceptions.



"Né en 1930, aux Etats-Unis, Marshall Sahlins est l'une des figure emblématiques de l'anthropologie contemporaine. […] il occupe le devant de la scène de l'anthropologie économique et culturelle dès la publication de son ouvrage « Âge de pierre, âge d'abondance » […]. L'auteur s'attaque à une idée reçue, celle du monde impitoyable des chasseurs-cueilleurs, systématiquement envisagés comme des êtres soumis à un approvisionnement aléatoire et laborieux de leurs denrées alimentaires. Par une étude anthropologique sur des sociétés contemporaines […], il met en avant, par différents calculs, que le temps passé par un chasseur-cueilleur à acquérir sa nourriture était bien inférieur à celui que le paysan devait consacrer à la réussite de ses cultures et de son élevage." (118)



Au paléolithique, il est plutôt question de groupes disparates, vivant chacun selon une dynamique propre, même s’ils s’inscrivent dans une certaine globalité, que d’un modèle unique auquel auraient appartenu tous les êtres du type homo d’une même période. Il est frappant de constater qu’ensuite, dès le début de la sédentarisation, vers – 6 000, les populations européennes se répartissent en une multiplicité de cultures régionales. On devine, à travers l’investissement de l’espace, la naissance des rites, des identités, des croyances. L'auteur nous invite à repenser les mégalithes dans cette perspective comme des réalisations destinées aussi à servir et rassembler différentes communautés d'individus. Repères spatiaux ostentatoires dans un nouveau monde de territoires sans cartes où l'homme de la première Europe n'a jamais cessé d'être en mouvement.



"Durant des millénaires, la pointe occidentale du continent eurasien est une immensité de terres et de glaces sur des milliers de kilomètres carrés. La première histoire humaine de l'Europe est celle de migrations sur ces sols rendus inhospitaliers par la rigueur du climat. […] au rythme de la marche, l'Homme a occupé ces vastes espaces, s'établissant peu à peu, sans que ce soit nécessairement définitif. Se déplacer fait donc partie des fondements de l'histoire européenne." (226)



Mouvance des hommes, mouvance des ères culturelles, qui pendant longtemps n’ont pas correspondu aux frontières actuelles, mouvance des recherches scientifiques, Anne Lehoërff nous invite à cultiver un champs de connaissances et d’ignorances lucides qui permet de décrypter nos paysages actuels, assouplit les crispations identitaires et élargit notre vision de l’activité humaine sur un vaste horizon.



Pour l'heure, l'automne arrivant, temps des cueillettes sauvages et décoctions de sorcière campagnarde, je ne peux m'empêcher de faire un clin d'oeil à Ötzi qui, il y a 5 300 ans, avait dans ses paniers, une prunelle. Je vais quant à moi mettre les miennes à mariner en saumure…



[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]




Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Guide des méthodes de l'archéologie

Très bon ouvrage. Clarté dans l'explication de méthodes parfois assez compliquées. Pour spécialistes, étudiants et les novices.
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Par les armes

Comme le rappelle constamment au fil de ces lignes Anne Lehoërff, la Préhistoire et notamment l'âge de bronze et l'âge de fer sont rarement abordé via le prisme de la guerre. Non de la violence individuelle mais celle collective et organisée. Bref, la guerre. Bien entendu, la définition même de la Préhistoire est quelle ne comporte pas de sources écrites et son étude est ainsi soumise en majeure partie à l'archéologie. C'est sur cette discipline scientifique que se base le travail d'Anne Lehoërff.





L'Histoire me passionne mais mes connaissances sur la protohistoire sont plutôt limités. J'ai toujours eu du mal à m'intéresser à des périodes dont leurs représentations et leurs compréhensions ne s'appuient quasiment que sur des sources archéologiques. Cela génèrent trop de questions, d'hypothèses et il me manque cette réalité, cette vérité que l'on retrouve très partiellement à partir de l'Antiquité (en Europe du moins) même si les zones d'ombres demeurent en immense quantité. Même si de nombreux objets protohistoriques furent dégagés de terre, il me manque cependant cette substance. L'auteur en a conscience et tente de faire revivre cette période à travers la guerre que se livraient les hommes de ce temps. Cela passe essentiellement par l'étude des armes et des armures mais par celle des squelettes, des tombes, des forges,... Mme Lehoërff commence d'ailleurs ces chapitres par mise en situation du quotidien des ces hommes oubliés à travers des paragraphes romancés. « Par les armes, le jour où l'homme inventa la guerre » est un essai accessible et l'auteur s'attache à décrire, dans un style fluide et agréable, à la fois ce qu'est la guerre, l'archéologie, la préhistoire avant de se lancer dans le if du sujet en nous parlant de l'armement et des batailles livrées.





Alors certes, faute de textes, le sujet est limité par les sources archéologiques et les interprétations des scientifiques. Il en découle quelques redondances dans les propos de ce livre. On apprend heureusement de nombreuses choses et abordé la préhistoire par la guerre présente le mérite de l'originalité. Nul doute que cet ouvrage intéressera les amateurs et curieux de cette époque. C'est un bon essai et je remercie Babelio et Belin de m'en avoir envoyé un exemplaire dans le cadre d'une opération Masse critique.
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Préhistoires d'Europe

Superbe et volumineux ouvrage de 600 pages (papier couché glacé) ! de très nombreuses et très belles photos et illustrations, croquis, cartes explicites et bien faites très intéressantes ...

Néanmoins, ce très beau livre représente une lecture soutenue et “de longue haleine”, pour notre part du moins, la seconde partie en particulier où Anne Lehoérff développe ce qui a amené “les tueries humaines organisées” appelées « guerres », manifestations assez récentes chez l'humain, vers le second millénaire av. J.-C.



Les différentes parties traitées du livre :

— Une première partie ; socle de notre histoire humaine européenne, comprenant le « paléolithique » : “Ancien” +/-1.000 000 d'années ; Moyen ou “Moustérien” +/-300 000 ans ; et « Supérieur » (récent) ou “Aurignacien” et “Solutréen/Magdalénien” +/- 45 000 ans.

Il y est décrit des “Ancêtres” beaucoup plus proche de notre humanité contemporaine que nous aurions été amenés à le supposer. le sens de leur propre “humanité” était ni plus ni moins le même que le nôtre aujourd'hui, dans la subtilité du sentiment, quand bien même les conditions de vies étaient très différentes et très rudes dans un environnement à l'état brut.

— Une seconde partie ; « Mésolithique/pré-Néolithique » +/-12 000 ans ; les trois périodes du « Néolithique » +/- 6 500 ans.

« La néolithisation introduit un rapport nouveau entre l'homme et son environnement. » (p. 110)

L'humain, qui jusqu'à ces époques vivait dans un forme d'osmose avec le “monde naturel” qui l'entourait n'interférait pas vraiment sur le déroulement de ses lieux de vie ; il n'opérait qu'un impact négligeable sur son environnement.

L'avènement de “l'agriculture” (sylviculture comprise), ayant au fil des siècles supprimé toute forme d'espace “naturel” en Europe occidentale, transformant en profondeur les paysages, dans le cadre d'une relation complexe, donnant également naissance à des espèces nouvelles, créant artificiellement par sa main, au terme de son travail de domestication sur les plantes et les animaux sauvages, cet “avènement” donc, a formulé un rapport à la nature inédit ! L'Humain devenait par induction et pour partie responsable de son environnement. Ce nouveau rapport allait tout bouleverser, “pour le meilleur et pour le pire”, selon la formule consacrée ! Si bien que cet Homme, “in fine” s'est lui-même “domestiqué” dans le processus de néolithisation... ! (p. 140)

D'où le questionnement de Marshall Sahlins (p. 117-18-19) :

« la naissance du monde agricole était-il un signe de progrès ou d'avilissement de l'homme ? »

Quoi qu'il en soit vers -5000/-2500 l'affirmation identitaire se développe à travers le social, la culture et la territorialité, et ce dans un temps et dans un espace.

— Une troisième partie concernant « l'Âge du Bronze » +/- 3 000 ans (1) ; l'apparition des « tueries organisées » appelées “guerres” et leurs développement dans l'économie des sociétés ...

— Et une quatrième et dernière partie, celle de « l'Âge du Fer » +/- 800 ans jusqu'à la “bataille d'Alésia” - 52. Celle-ci voit se confirmer l'option de “civilisation de guerres” dans la domination et d'appropriation, entrecoupée de périodes plus clémentes … dites de « paix » , les deux ayant leurs « victimes » … !

Anne Lehoérff y rétablit une certaine réalité quand aux « Celtes » (pages 465 – 67) et prétendus “Gaulois” (appellation péjorative de l'envahisseur militaire romain en référence au “gallinacé” [voir p. 498 ]*)

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* (du genre des “Sioux” [“petits serpents”, appellation donnée par leurs rivaux Chippewa] des « Lakotas », repris là aussi par l'envahisseur militaire des colons Américains les “Patriots” ... ou encore ; les « saami », le terme “lapon” de la racine « lapp » signifiant “porteur de haillons” en suédois.

(1) voir El Argar qui est un site archéologique de la culture dite « d'El Argar » (âge du bronze de 2300/2200 à 1400 environ avant notre ère), situé près de Antas (province d'Almería, Espagne).

À ce jour cette “civilisation” européenne est considérée comme ayant été la première à porter le témoignage d'une structuration d'un état politique ayant développé spécifiquement des armes en bronze et exclusivement pour asseoir son pouvoir et ses privilèges sur la population par un corps d'armée exerçant la violence contre le peuple pour nourrir son développement économique … Cela se termina par une révolte incendiaire générale, et cette expérience du néolithique disparue totalement …

Ceci est à méditer … !
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Préhistoires d'Europe

En premier lieu, je m'excuse car je n'ai pas lu l'intégralité du livre suite à divers problème perso. Il faut aussi dire que c'est un très gros bébé.

Mais cet ouvrage m'avait déjà tapé dans l'oeil (aïe) en librairie et je pense honnetement que c'est un très bon livre.



Pour commencer, c'est vraiment un bel objet. Les pages sont agréables à tourner. Ensuite, l'ouvrage est richement illustrés, aussi bien d'objets, de sites que de divers graphiques qui nous permettent de comprendre les propos de l'autrice.



Pour le contenu, c'est plus compliqué car je ne suis même pas arrviée à la Néolithisation. Cependant, l'autrice ne se limite pas à un simple catalogue du genre : le solutréen date de tant à tant et se caractérise gnagnagna. C'est une approche plus globale, surtout qu'elle touche à l'Europe. Et je trouve cette approche plus ludique pour des néophites.

L'autrice ne prend pas forcément partie et n'hésite à dire si des hypothèses s'affrontent et si certains sujets se discutent en encore.

Cependant, le livre est assez pointu. J'ai peur que les néophytes se retrouver noyer sous une tonnes d'informations.



Voilà ce que je peux en dire pour le moment. L'avis est positif et j'espère avoir le temps de le finir pour vous offrir une chronique plus pointu (et pourquoi pas parler des petites coquilles qui se sont glissé dans le livre, hélas).
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Préhistoires d'Europe

Ce livre est littéralement une œuvre massive, un véritable butoir, dans lequel un seul auteur essaie de donner l'état des choses sur notre connaissance de la préhistoire en Europe, d'il y a environ 40.000 ans jusqu'à l'arrivée des Romains en Gaule, vers 52 avant notre ère. Ce dernier révèle que ce livre a une orientation très française, et c'est vrai, même si ce n'est pas si mal comparé à d'autres ouvrages; disons que l'accent est principalement mis sur l'Europe du Nord-Ouest. Anne Lehoërff a fait une tentative louable de fournir un aperçu synthétique, richement illustré - comme il se doit. Il est également frappant de voir à quelle fréquence, dans chaque chapitre, elle discute du développement historique de l'archéologie, car cela aide à expliquer comment certains termes et points de vue ont leurs racines dans le développement le plus précoce de cette science. Pour en savoir plus sur les forces et les faiblesses de ce livre, je vous réfère à mon profil historique sur Goodreads: https://www.goodreads.com/review/show/3913075294
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Préhistoires d'Europe

Point scientifique sur les connaissances de la Préhistoire en Europe: pour un livre scientifique, est très agréable à lire. De nombreuses images en couleurs nous font plonger dans cet univers en évitant de longues descriptions. Un atout de cette collection: l'atelier de l'historien qui fait un point sur les démarches et techniques de recherche.

Passionnant.
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Par les armes

Je mets la note minimum (2,5) car un livre reste un pari. Raté dans ce cas. Les archéologues ne devraient pas surexploiter le principal gisement dont ils bénéficient, qui n'est pas les fouilles, mais le public curieux. Or, ici, il s'agit manifestement d'une spécialiste de la métallurgie qui se pique d'explications générales d'un académisme dans la ligne de l'archéologie française à la Guilaine sans aucune idée originale ni globale. Je préfère ne rien dire de plus car je pourrais m'emballer. Mais on attend davantage d'une professeure des universités sous peine de disqualifier toute l'université qui manifestement ignore beaucoup de la fonderie, davantage de la violence.
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