Citations de Anne Loyer (205)
La petite enquiquineuse n'a bientôt plus personne à enquiquiner.
Elle a beau chercher dans tous les coins, sous les meubles ou dans le jardin...
Elle a fait le vide tout autour d'elle.
Elle ne va quand même pas s'enquiquiner elle-même ?
Seule sur mon lit d’hôpital. Seule avec cette douleur lancinante aux environs du bas ventre. Seule enfin. Sans l’inconnu qui me squattait les entrailles et dont je ne voulais pas.
− Fonce !
Le mot ronfle, furieux, joyeux, il repeint l’habitacle, me plonge en plein film d’action.
J’appuie sur la pédale, me couche sur le volant.
− Plus vite !
Mylène, les yeux braqués à travers le pare-brise, sourit de toutes ses dents. La vitesse étincelle son regard. Elle est plus belle que jamais. Je la vois ouvrir la fenêtre, passer la tête dehors, ses cheveux se mettent à flotter en drapeau.
− Yeahhhhhhh.
Son cri se perd dans le paysage qui s’enfuit. C’est quoi la vie finalement ? Une voiture, une fille et une route. Droit devant.
Elle a tout de la peste. Une petite peste, d'accord.
Haute comme trois pommes, c'est vrai.
Mais une peste quand même.
Ce qu'elle aime c'est agacer, asticoter, énerver, enquiquiner.
C'est LA petite enquiquineuse.
Le loup a repéré la galette
sur le bord de la fenêtre !
Il va se régaler !
mais que se passe t’il ?
Rien ne va plus...
" Vous n'êtes vraiment qu'un vieil enquiquineur ! "
Le vieux géant se penche enfin sur sa petite enquiquineuse :
- Tout juste ! Et à ce petit jeu c'est moi qui gagne !
Tu as perdu d'avance ! Tu ferais mieux de jouer à autre chose !
- Oui... Mais à quoi ?
La vie, c'est pas le père Noël.
Enfin, pas pour tout le monde. Car Ludivine n'avait jamais eu à se plaindre : elle avait bénéficié d'une vie bien ronde, bien lisse, bien brillante comme une boule de sapin.
C'est un bébé Elfe. Vous allez l'élever comme votre propre fille. Elle aura une enfance tout à fait normale jusqu'à l'adolescence. C'est vers treize-quatorze ans, âge humain, que ses traits caractéristiques vont se révéler. Laissez-lui toujours les cheveux longs. Ils dissimuleront ses oreilles qui vont s'affûter avec les années. Peu à peu, elle dormira de moins en moins et l'appel de la nature sera irrésistible. Il faudra alors la laisser s'en aller.
Lautrecôté m’a entendu et m’a répondu. Je tapais trois coups, lui aussi. Quatre, lui aussi. Cinq, lui aussi ! Il y avait un autre super détective qui cherchait à comprendre, c’était évident
Elle se tait mais elle choisit.
Elle fera face.
Elle assumera.
Parce qu’elle n’a rien à déguiser, rien à mentir, rien à regretter. Et tant pis pour les chiens galeux qui veulent l’accabler, lui faire honte ou l’injurier. Ce n’est pas à elle de courber l’échine. Elle n’a rien à se reprocher et surtout pas d’aimer.
Amina ne lui laissait pas le choix. C'était tout ou rien. Refuser, c'était passer pour un dégonflé. Renoncer, c'était étouffer la curiosité qui l'étreignait. Mais accepter... c'était sans doute se jeter dans la gueule du diable.
Mais j'ai su immédiatement qu'elle était la pièce manquante au puzzle de ma vie .
Elle lui envoie un sourire édenté et c'est un direct au ventre. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti
Cette sensation au creux des souvenirs, qui lui secoue la mémoire avec la violence d'une onde électrique. Il voudrait ne jamais l'avoir rencontrée, cette sale gosse. Mais c'est déjà trop tard. Les images sont remontées trop vite pour les chasser.
« Chatura n’est pas une infirmière. Ce qu’elle est, c’est la femme de mon fils. Ce qu’elle est, c’est ma belle-fille. Ce qu’elle doit être, c’est une bonne épouse. Où elle doit être, c’est à la maison. Le mariage est une institution sacrée. Et ce diplôme n’y changera rien. ce diplôme n’est rien.
Et d’un geste vif, il l’a déchiré, déchiqueté, émietté… jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. »
Là, une étrange créature au chapeau musical les accueillit.
-Oh! Mais vous avez une montre à gousset, comme le lapin d'Alice! s'écria Susan ravie.
-Pfffff... Je suis le Lutin du sapin petite ignorante et je viens de vous sauver la vie en vous ouvrant les portes d'Icedream.
- Tu l'aimais bien ta mère ?
J'ai enfoncé mes mains dans la couette, comme pour y chercher un truc oublié. Une douceur, une tendresse, va savoir.
- J'imagine, oui. On en a qu'une.
M Journal de bord, Quinta Magica. agique ! Cet endroit est magique et n’a de ferme que le nom ! Je crois bien que mon cher Ho a d’ores et déjà perdu son pari ! Mais je suis fair play et j’attendrai la fin de notre séjour pour crier victoire...
J'ai vite compris qu'il allait falloir s'habituer à solitude-là. J'étais sur un îlot au milieu d'un océan d'amitiés qui me coutournerait sans cesse non, c'était encore pire : j'étais l'îlot. Une terre rachitique et déserte où personne, jamais, n'aurait l'idée saugrenue de venir faire un tour.
Sa route, semée d'embûches et de violences de pauvreté et de mépris, elle l'avait tracé au milieu des ronces, alors que j'avais tracé la mienne au milieu des roses. Rien à voir. Pourtant, toutes deux, pour des raisons différentes, nous refusions la voie qu'on nous imposait.
J'ai dégluti, mal à l'aise. Une fois de plus, on me renvoyait à mon statut de fille, de femme. Et, une fois de plus, comme par hasard, tout devenait compliqué. Pourtant, j'ai bombé la poitrine, dans un sursaut d'orgueil, de vanité ou de défi, et je lui ai répondu, du ton le plus affirmé que j'avais en stock: Oui, je le suis !