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3.8/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Nazaire , le 09/08/1937
Mort(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 04/11/2012
Biographie :

Anne-Marie Albiach est une poétesse française.
Elle a créé, avec Michel Couturier et Claude Royet-Journoud, la revue au titre rimbaldien de Siècle à mains, qui fut le trait d’union et le point de ralliement d’une approche originale de la poésie, comme travail de remontée aux éléments fondamentaux du langage, de décapage radical du « poétique » de la poésie, l’image, le lyrisme, la musicalité convenue .
Anne-Marie Albiach passe son existence à Neuilly-sur-Seine, puis à Paris. Outre l'écriture, elle traduit et diffuse la poésie objectiviste américaine.
Publié en 1967, Flammigère révèle déjà les éléments fondamentaux de sa poésie. État, qui paraît en 1971, lui vaudra une grande reconnaissance.
Malgré cela, son troisième livre, Mezza Voce, n'est publié que treize ans plus tard.
Depuis, deux autres recueils : Figure Vocative et Figurations de l'image ont enrichi cette œuvre, exigeante et singulière. L'influence de sa poésie sur de nombreux écrivains, l'intérêt qu'elle suscite chez des compositeurs aussi divers que Jean-Pascal Chaigne, Walter Feldmann et Franck Yeznikian, seuls plaident pour la beauté d'une œuvre, malheureusement aussi aboutie que méconnue.
A lire : Cinq le Chœur, Œuvres-1966-2012, Flammarion, 2014

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Source : Wikipedia
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Anne-Marie ALBIACH – Figurations de l’image (France Culture, 2004) Un extrait de l’émission « Poésie sur parole », par André Velter, diffusée le 16 avril 2004 sur France Culture.


Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
LE CHEMIN DE L'ERMITAGE
 
 
  Cela se situe dans une mémoire immédiate.
  Un enjeu traverse les positions, de part et d'autre
d’un reflet, alors qu’elle s’astreint à des mouvements
altérant cette immobilité.
  Ils interrogent leurs regards. Ils ne sauraient dire
que ce qui avait été immobile le demeurerait ; et se
précipitent dans l’univers de l’instant qui porterait ce
masque d’un présent ludique.
  Elles ne sauraient plus qui il est, lui dont le regard
donnait puissance d’entendre ces paroles étrangères
et qu’il ne tenait que d’une passion lacérée ou parfaite
― « mes lèvres sur tes lèvres » ― et une mutité
déjouée, cette irrépréhensible absence. La vélocité du
hasard dans la froideur d’une fièvre, l’éblouissement.

p.11
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CETTE DOUCEUR [Extrait]


dans un temps immédiat
ce même souffle ascendant
élague nos gestes musicaux
une architecture sauvage
immémorielle
en deçà des perspectives d’une raison


Respiration, souffle dans ces univers parallèles
pour lesquels le passage est telle déchirure
d’un arbre qui éclate ses fruits la nuit
jusqu’au redressement de la pierre incessante
Silence de la mutité bleue
une ferveur parcourt les membres endoloris
sous les sarcasmes
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  Délinéation du désir
  Discours, murmure récidivé
la représentation :
étendue insonore du vocabulaire
                         l'espace, une donnée matinale
le froid empreint les contours
le témoin donne le thème
face au discrédit
cette fraîcheur trouble à l'œil
Le simulacre ouvre la plaie
                         pesanteur

reniement, bestiaire
               la paroi
                       où l'alphabet de l'enfance
sous le regard étranger
les parallèles du nombre leurs articulations
il s’avère
                        du verbe
une entaille
une duplicité attentive
la chute d'un corps fait défaut
altération des genres
le déplacement aléatoire
intervalle
                       : les objets
           affluent sur la table à marée basse

p.38
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HAIE INTERNE, 1966 (extrait)


[…]

saveur de la mémoire
haie interne du jardin

un serpent piqua entre les cuisses haut ouvertes
Tel[le] une lame qui retrouve son fourreau
les épines rose dru blessent le regard
sève de la mémoire encore ses mains sur mes hanches
               et son sexe
dans ces fleurs pesantes
pluie sur le jardin
(tristesse)
un autre soleil renaît quelques secondes plus tard
               dans une nouvelle lumière
ventre des marguerites arrondies comme un soleil
pétale du verre posé comme un des précipices
soudain la feuille morte depuis longtemps
       dressée contre les pieds vifs
ceinture
chair de fer à la taille chaude
fraîcheur du persil tiède en un souffle qui rase la terre
               sèche
au cil ras — sur la chute des reins le soleil couchant
avec le fardeau du mâle dans ses hanches
comme si dans un geste cambré elle portait le monde
               vers le soir


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Blancheur et sédiments


la voix distincte,
la voix mortelle parmi les sédiments – dans
les interstices vocaux une rumeur persiste.
     Blancheur et le roc maintient l’ascendance –
la disponibilité de l’écrit : ce qui se dédit
a lieu. Dans une déperdition du sol, la terre
œuvre sur la page, s’élabore, se démultiplie
en une cécité seconde ou ternaire.
     Telle rectitude dans les éclats : plusieurs
niveaux s’adonnent à une apparente répétition.
     Le minéral cerne une réplique de l’incertain –
du « il » qui s’efface pour apparaître à nouveau.
     Une courbe saisit la parole acquise et
réitère une absence corporelle – l’invocation
se fait matière, se révèle dans une mémoire
immédiate.
     Épiant des formes lointaines, éblouissement
circonscrit ou aléatoire de la récidive et l’air
s’irradie : bouche fermée.

p.49
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LA GRADIVA


Extrait 2

  Remontent aux lèvres les répétitions anciennes du
dénuement. Une forme d’élaboration alternée : tout
ce qui se passe comme sur la scène d’un opéra dédou-
blé s’enfonce dans les coulisses, archives d’un acte
presque oublié, dont une blessure factice palpite sous
les bandages : ils jouent avec l’alternance des secondes
un jeu serré Un corps éclate se renverse sur la couche :
« la voix monte dans une tache qui se plaque sur la toile »
la nuque supporte la tombée des draperies sombres
  Y a-t-il une réponse répètent-ils ?      les bijoux ―
les bijoux qui gardent le corps symbolique le préservent
de la chute à travers la vitre.  le chant  Une cité élaborée
et ses colonnes stratifiées. D’elles sortent les pas d’une
Gradiva parée pour la rencontre seconde.
  Dans les feuilles elles retournaient lentement à leur corps.
Elles pourraient courir sur des terrains glaireux, glisser la voix
s’est dédoublée, les bandages tombent. Ce mal qui le prenait
à la cheville ne l’empêche pas d’aller à sa rencontre
  Une lumière va sourdre dans l’éveil de la mémoire mise à
mort et dans ce pan de couleurs
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LA LIGNE    LA PERTE
 
 
le récit serait aveugle
les spasmes de l’oracle structure
dans le travail des couleurs
la marge astreint le cercle
sur la terre les indices
dans une liquidité parfaite
                 où se dédit
la langue
le cœur au rythme de la dénégation
la lumière renoue avec la faiblesse
                    dans l’énoncé antérieur
le corps du délit s’abstrait à l’horizon
terme pris en défaut
accusation motrice de l’air empli de gestes
dédiés à l’étreinte
            le sujet s’amenuise
le sommeil les porte dans la clairière
  Dans les draperies écarlates
  ils officiaient sur le thème
  d’une absence

p.37
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LA LIGNE    LA PERTE
 
 
la conjoncture   parabole
dans l’application du trait un signe de sécheresse mentale
tel un foyer
Caresse lenteur âcre

Le trièdre en suspens
très loin le sang aux poignets
la prairie    le territoire     à perte de vue
Allongés dans le neutre
sillage minutieux
les pas comptés
La vision s’alentit aux lisières
notion subversive
Une paralysie s’achemine et descend
dans l’égarement
un désordre succinct s’éprend de celui qui veille
  tendu vers le point de rencontre
Un éclat dans la poitrine : elle ne prenait plus le hasard
à l’extrême ou l’usage
dans la versification
  une obole en écart
le temps implose à l’issue du voisinage
à la lisière un doute insistant
l’arithmétique du désastre
acuité d’une expression tendresse immédiate
des allures au dessein ludique
la doublure     nos regards
[...]

p.39
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LA GRADIVA


Extrait 1

  Elle tient ― une lignée vocale « Allongée » dans la charge
sombre des tentures. Une répétition d’eau mine les vitres :
tombe : surplombe la chute noire. Nuit. la voix. Elle extrait
le mythe de celle qui se jette un flambeau à la main dans la
verrière nocturne. Des personnages épient la montée du
thème. la voix se donne alternative et se reprend, tandis
que les larmes des acteurs simulent la disparition. elle subit
la torture des absences répétitives, et la voix redit les notes
de la rencontre et de la disparition.
  l’absence dans la voix se joue plusieurs fois. Comme la
note dans la peinture déjoue la fixation de la couleur, à
plusieurs degrés. le blanc est mis à nu ; le corps pansé de
près de bandelettes odoriférantes « le lied perce un corps
nu que dévore une broderie » la menace perpétuelle os-
cille avec la nuit. Elle se tient dans le passage
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LA NUDITÉ ET LE DÉMEMBREMENT
DE LA LETTRE


Le corps

Extrait 3

  La voix de celui qui fait face à la page est isolée ; à l'intérieur du
corps c'est encore l'interrogation, et ce qui préexiste ou suit l'écri-
ture encore la menace dans un certain leurre : ce décalage de l'écri-
ture à l'écriture à travers le corps.
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