La nouvelle éclata avec la même soudaineté et la même violence que la bombe sur Hiroshima :
" Le Président des États-Unis a été assassiné. "
Tous les écrans de télévision, tous les téléscripteurs, tous les speakers du monde annoncèrent en même temps cette incroyable nouvelle qui stupéfia et bouleversa d'horreur même les adversaires politiques de celui qui venait d'être abattu.
Et tous se posaient cette question :
Comment un gouvernement que l'on croyait le plus fort n'avait-il pas pu déjouer ce complot et permettre une telle tragédie ?
Comment ce grand pays qui possédait le plus efficace des services de sécurité, avait-il été impuissant à protéger celui qui représentait l'emblème de la nation ?
C'était chaque citoyen qui en quelque sorte se sentait concerné par une telle trahison et qui réclamait vengeance.
A pas lents, avec majesté -les Noirs ne sont jamais pressés quand on les demande, car ils croiraient s'abaisser en obéissant trop vite -celle-ci sortit de la cuisine.
Ce traquenard que l’on avait tendu sous ses pas ressemblait trop à un mauvais film policier pour y croire… Mais cependant… Tous les faits paraissaient s’enchaîner… Il songea aux pièces d’un puzzle qui s’emboîtent les unes dans les autres. Depuis la veille tous les événements qui s’étaient déroulés s’ajustaient d’une façon si parfaite qu’il ne pouvait croire à une coïncidence.
Lorsqu’un fils ou une fille d’une famille riche mène la dolce vita et traîne au milieu de hippies et de drogués, il arrive parfois quelque mystérieuse disparition suivie d’une demande de rançon… Le père milliardaire paie la somme astronomique exigée… Parfois, la police finit par mettre la main sur les kidnappeurs, mais souvent, trop souvent, ceux-ci s’évanouissent dans la nature… Or, il est impossible que celui qui a passé plusieurs jours en compagnie de ses geôliers ne puisse donner aux autorités une description des lieux ou de leurs personnes en invoquant invariablement qu’il ne se souvient de rien, ayant été drogué… La police a acquis la conviction qu’il y a un gang qui opère en accord avec les victimes (l’argent de la rançon étant partagé entre le kidnappé et les kidnappeurs).
Janet est mieux pour moi qu’une simple collaboratrice. Très intelligente, belle, c’est une fille compréhensive et sans histoire. Elle occupe à la maison une situation assez particulière qui demande beaucoup de tact, car ma femme est d’un naturel jaloux et d’un caractère fort difficile. Avec mes autres secrétaires, j’avais des scènes conjugales extrêmement déplaisantes, tandis qu’avec Janet tout est simplifié. Voyez comme elle est discrète, jamais devant ma famille ou les étrangers elle ne se permettrait un geste déplacé qui pourrait révéler la nature réelle de nos rapports, de plus, avec les tiers, elle ne se laisse jamais aller à des confidences. Voilà pourquoi je l’emmène avec moi dans tous mes déplacements. A tout point de vue elle m’est indispensable…
Cette réussite spectaculaire lui avait valu un grand nombre d’ennemis, mais, s’il semblait les ignorer, il en éprouvait parfois une certaine amertume et peu à peu son caractère s’était endurci. C’est avec une extrême rigueur qu’il avait élevé son fils, qui possédait lui aussi une grande intelligence, mais peut-être encore plus ambitieux que son père – à moins que ce ne fût pour le défier – Axel II avait visé l’Ecole Polytechnique dont il était sorti major. Sur ce plan, il y avait entre les deux hommes une sorte de rivalité. Le polytechnicien sous les ordres du centralien, cela pouvait sembler illogique. Axel II était convaincu que son père en éprouvait une sorte d’obscure jalousie qui rendait leurs rapports presque glacials.
Je comprends que le silence puisse être un élément de beauté, d’inspiration poétique ou religieuse.
Il songea qu’il était affreusement triste à son âge – elle n’avait sûrement pas plus de vingt-cinq ans – de rayer à tout jamais le mot bonheur de son existence et d’être sentimentalement réduite au passé d’un aussi bref roman d’amour car il percevait qu’elle n’était pas de celles qui peuvent facilement recommencer une existence nouvelle.
C’était peut-être cela qui ajoutait encore à sa séduction. Il y avait dans ses gestes, dans son attitude quelque chose de digne qui forçait le respect. Comme elle était différente des filles de sa génération, si libres, si superficielles qui acceptent en riant la faillite d’un mariage et sont prêtes à recommencer une expérience malheureuse avec le même enthousiasme et la même légèreté !
Elle tenait sa vengeance en réserve. Attendant le moment qu’elle jugerait le plus propice pour me porter sans rémission le coup qu’elle me destinait : elle jouait avec moi comme le chat joue avec la souris qu’il va dévorer.
Elle savait qu’elle avait le pouvoir de me détruire mais, auparavant, elle voulait se repaître de ma souffrance. Le génie du mal habitait en elle. Je devinai que sous un dehors angélique elle devait avoir l’âme d’un démon. Avec une douceur, pleine de perfidie, elle avait su se faire aimer de Servin ; après seulement il avait découvert son véritable caractère. Comme les êtres néfastes, elle devait tout détruire.
Songez que Reginald est le dernier des Seymour !… De plus, tous ceux qui ont vu Reginald à cette époque avec sa femme ont tout de suite été convaincus que ce mariage américain ne saurait durer. Lillian était une de ces chercheuses d’or qui n’avait vu dans Reginald qu’un banquier prêt à satisfaire tous ses caprices. Et, si elle n’avait pas été tuée dans cet accident, actuellement, elle ne serait sûrement plus sa femme ! Elle lui faisait, paraît, des scènes affreuses ! Coquette, inconstante, elle aurait voulu voir Reginald ramper à ses pieds. Reginald rampant aux pieds d’une femme, c’est assez comique, pour qui le connaît !