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3.38/5 (sur 76 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Née en 1978, Anne Michel enseigne les lettres à Toulon. "Matin d'écume" est son premier roman. Son deuxième roman "Pour quelques bulles de bonheur" paraît en janvier 2019 en exclusivité France Loisirs.


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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
" Je crois que c'est ce truc bien pourri qui m'a fait mesurer mon bonheur, tu sais, répondit Capucine. Quand tout va bien, tu trouves toujours des raisons de te plaindre. Les enfants te soulent, se lever le matin te semble contraignant, ton conjoint t'irrite, tu as mille raisons de ne pas te satisfaire de ta vie. Et puis on te dit que, peut être, tout ça t'être enlevé. Que tu as un truc en toi qui, si tu ne fais rien, va grandir et te tuer. Alors tout te semble précieux. Les cris de tes enfants ne t'agacent plus parce que tu t'émerveilles de les avoir faits si vivants, l'instant le plus banal prend une densité incroyable à chaque fois que tu te dis que c'est peut-être une des dernières fois que tu le vis. Et ensuite, après t'être battue, après en avoir bavé, plus rien n'a d'importance. Enfin, les soucis n'ont plus d'importance. Tu relatives tout: une emmerde de voiture? C'est rien, je suis vivante! Un problème d'argent? Je m'en fiche, je suis vivante! Et tout devient plus joyeux. Je ne sais pas si ça durera, mais en attendant je me dis qu'avant j'étais heureuse… Et je ne le savais pas. Maintenant je le sais, et j'en profite d'autant plus".
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En amitié, elle ne craignait pas d’être vulnérable, mais en amour, les rares fois où elle avait abattu ses barrières, elle l’avait regretté. Samuel et Capucine lui disaient que c’était parce qu’elle était tombée sur des pauvres types. Peut-être… mais Sabrina ne pouvait s’empêcher de se demander si le problème ne venait pas tout simplement d’elle. Sans doute était-elle trop exigeante ? Sûrement, elle attendait trop d’une relation ? Elle refusait toutefois de revoir ses standards à la baisse : l’homme devant lequel elle accepterait d’enlever son armure intérieure, pas question qu’elle craigne d’être blessée par lui. Il devrait comprendre ses fêlures, accepter ses forces, la voir et l’accueillir telle qu’elle était. Elle devrait pouvoir se sentir en confiance totale, et qu’il accepte de se montrer à elle avec sincérité.
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Quand l'orage s'annonce avec ses gros moutons noirs, les vagues s'assombrissent ; quand il pleut, elle est toute grise et uniforme, comme du mercure. Et quand le vent forcit, comme aujourd'hui, elle est blanche d'écume, et les plages sont ourlées d'une sorte de mousse laiteuse.
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Quelques jours plus tard, alors que la fraîcheur tombe enfin sur l'île après une journée caniculaire, Jan sort de sa forge touffante, se rince au robinet dans la cour et se rend chez sa sœur. De part et d'autre de la porte d'entrée, deux hortensias sèchent sur pied; les minuscules fleurs racornies semblent brûlées de soleil. Edith est une jardinière consciencieuse, mais quand Jan touche le sol il constate qu'il n'a pas reçu d'eau depuis longtemps. Sa sœur n'est pas dans la maison et Jan fait un tour de jardin. Toutes les plantes sont dans le même état : desséchées, assoiffées. Jan saisit l'arrosoir et passe une bonne heure à réparer les dégâts. La terre est craquelée, et il lui faut plusieurs allers-retours. A peine a-t-il terminé qu'il apercoit Edith au loin. Elle s'immobilise en le voyant, puis se met à courir :
- Daniel ! Daniel ! crie-t-elle.
Mais en se rapprochant, elle reconnaît Jan.

PAGE 62
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Sa grand-mère, pilier de son enfance, avait maintenant un regard d’enfant perdu et ne savait plus rien ou presque de sa vie d’avant. Mais elle, Sabrina, savait qui était cette vieille femme aux mains abîmées, au corps affaibli. Elle porterait pour toutes les deux ce lien. Ce n’était pas un devoir, juste une nécessité, une évidence : être là, pour elle, et l’accompagner jusqu’au bout, même s’il ne s’agissait que de lui remettre un châle sur les épaules et d’écouter avec elle un peu de musique. Ce serait toujours des moments partagés en plus, des moments de grâce avant que la mort ne vienne réclamer son dû. Affronter ce chagrin de voir ainsi sa mamie partir par lambeaux, abandonnant des bribes d’elle-même dans son chemin vers l’ultime passage, c’était peut-être ça, être adulte…
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Elle sentait qu’il avait à cœur de prendre soin d’elle, mais que sa tête était souvent accaparée par tout un tas de réflexions. Il les partageait avec elle et elle appréciait de n’être pas le centre de son monde : cela leur laissait à chacun une autonomie dont ils n’auraient pas pu se passer. Pour le reste : le quotidien, les repas, l’organisation de la maison, ils s’ajustaient l’un à l’autre avec souplesse, ayant les mêmes notions assez approximatives du ménage et du rangement, et une même priorité pour la nourriture, ce qui formait une base solide pour une union durable ! Surtout, ils n’étaient ni l’un ni l’autre des gamins, et savaient ce qu’ils recherchaient dans une relation.
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Rien de brutal, un éloignement imperceptible, comme si après des mois à vivre intensément elles avaient besoin de reprendre souffle chacune de son côté. Sans savoir comment, leur amitié venait de se mettre sur pause. Une pause qui allait durer presque vingt ans. C’était sur Facebook qu’elles s’étaient retrouvées, par hasard, cinq ans plus tôt. Elles ne s’étaient pas revues mais avaient passé des heures à s’écrire pour rattraper le temps perdu. Elles avaient au début cherché à savoir pourquoi elles s’étaient éloignées, puis avaient renoncé à comprendre. Leur amitié était une évidence ; elle avait simplement repris là où elle s’était arrêtée.
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Mais tout au fond d’elle elle ne souhaitait qu’une chose : disparaître, ou bien trouver la formule magique qui lui aurait permis de devenir comme ces filles qui paraissaient si parfaites, habillées toujours à la mode, les cheveux impeccablement coiffés. Certaines se mettaient déjà du mascara, et paraissaient bien plus vieilles que leur âge. Elle ne voulait pas leur ressembler, non, mais elle enviait leur capacité à échapper aux mille cruautés quotidiennes des cours de récréation, où les enfants sont à l’affût de la moindre différence, de celle qui vous distingue du troupeau et fait de vous une proie facile.
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Par quels mots leur relation avait-elle débuté ? Comment étaient-elles entrées en contact ? Capucine était bien incapable de s’en souvenir. C’était le lycée, la seconde, les premiers jours de classe. L’adolescente s’était maquillée de façon outrancière, cernant ses yeux de khôl noir, et soulignant sa bouche par un rouge à lèvres agressif. Elle n’avait pas remarqué tout de suite Sabrina, mais elle avait vite fait le tri entre les filles qui la critiquaient pour son apparence excentrique et celles comme Sabrina qui avaient compris que le maquillage camouflait surtout la timidité.
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Elle terminait généralement la soirée devant son ordinateur ou un plateau télé, le chien ronflant à ses pieds. Samuel l’incitait à se trouver des sorties en groupe, pour « rencontrer du monde », comme il disait. Elle savait bien que ça voulait dire, en réalité : rencontrer un homme, « se caser ». Elle avait essayé, quelquefois, en participant à des événements pour célibataires où chacun tentait de paraître ce qu’il n’était pas… mais ces rencontres la déprimaient plus qu’autre chose : les relations à court terme, consommables et jetables, ça ne l’intéressait pas beaucoup.
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