Un petit ouvrage qui se laisse lire facilement, et qui nous brosse quelques biais d'interprétation de notre environnement.
Les auteurs nous donnent quelques clés de compréhensions de nos choix et nous forcent à réfléchir sur des cas pratiques bien trouvés.
Bref, un livre agréable pour nous aider à changer quelques unes de nos habiltudes de prise de décisions
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Platon et Aristote partageaient la conviction que le hasard, l’infini et le vide n’existent pas.
Alors pour être franc, ce livre qui est arrivé par hasard sur mes lectures, il a certainement comblé un vide et fait se poser un nombre infini de questions...
Sa lecture est jubilatoire, car en suivant les mots de ces deux auteurs un mathématicien et une philosophe c'est un festival de réflexions, de connaissances, de culture, de questionnement, d'histoire, d'art bref cet ouvrage couvre tant de domaines que l'on est emmené dans un tourbillon sans fin. Le tout reste bien entendu accessible à tous, ce n'est jamais ennuyeux bien au contraire, et brillamment écrit.
L'idée directrice est simple mettre en "opposition" deux des plus grands philosophes, mais au final sont-ils finalement si opposés ?
Platon est fasciné par les abstractions pures, Aristote lui n’a d’yeux que pour le concret.
S’ils étaient seulement scientifiques, le premier serait mathématicien, le second biologiste. Le clivage est flagrant. D’un côté le rêveur, le théoricien, l’utopiste spéculatif, et de l’autre le savant à l’ambition encyclopédique, l’observateur pragmatique du terrain.
Platon veut fuir ce bas monde qu’il estime en déclin pour se réfugier dans un paradis de perfections divines ;
Aristote au contraire investit pour y mettre de l’ordre, voire l’améliorer et en faire un inventaire méthodologique.
Pour Platon, nous sommes au cinéma, mais ignorons l’existence de la cabine de projection. Pour Aristote par contre cela vaut le coup d’essayer de comprendre pourquoi
la qualité des images n’est pas parfaite.
Ce ou ces désaccords fondamentaux restent néanmoins le plus féconds de l’Histoire des Idées.
Après la mort de Platon et Aristote, l’influence de l’un et de l’autre est restée immense et les deux philosophes sont restés des repères incontestables. Leur controverse demeure un cadre commun à tous les penseurs et personne n’a vraiment eu l’idée de vouloir en sortir. L’influence des deux géants a alterné et un mouvement de balancier apparaît jusqu’à la
Renaissance. Les choses deviendront plus confuses par la suite.
Mention spéciale sur le chapitre intitulé "L’indifférence à la vérité" sur les notions de vrai et faux. Et sur la postface qui traite d'internet dans laquelle les auteurs nous expliquent que "chacun de nos clics dit quelque chose de nous, et toutes ces données accumulées depuis longtemps permettent aux géants de l’Internet de savoir facilement ce que nous pensons. Mais cela ne leur suffit pas, désormais ils travaillent avec des spécialistes des biais cognitifs qui leur expliquent comment nous pensons. Là est le secret de leur potion logique. Cette double maîtrise offre en effet aux Facebook et autre Twitter un pouvoir redoutable, celui de manipuler l’utilisateur et de le rendre « accro ». Leur force est d’avoir décodé nos faiblesses. Nous faisons constamment des erreurs de logique, mais ils ont bien compris la logique de ces erreurs."
Au cours de lectures d'ouvrages historiques ou biographiques on peut y lire à foison les termes aristotéliciens, platoniciens, néo-platoniciens, scolastique sans forcément bien cerner ce à quoi ils nous renvoient. Et bien grâce à cet ouvrage tout devient plus limpide, pour reprendre leurs termes il nous livre la carte qui nous guide dans ces territoires dominés par deux montagnes, et quel voyage....
Et pour ceux qui seraient tentés de vouloir aller plus vite, prenez le "métro des philosophes".
Pour faire référence à Hergé, et un clin d'œil aux auteurs, il en aurait fait une bulle qui ressemblerait à ça : !??¿¡!!..
Si, si il existe et mieux encore, vous trouverez même dans ce livre le lien vers ce plan.
En tout cas, même si un voyage en philosophie ne termine jamais, je remercie les auteurs pour ce voyage avec un seul regret c'est que le livre, lui, se termine...
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L’auteur disserte sur le potentiel ludique des mots et sur leur ambiguïté. Il cite Socrate, de Saussure, Chomsky, Wittgenstein et beaucoup d’autres sages. Tantôt léger, tantôt philosophique. Cependant c’est frustrant : comme il n’y a pas de fil rouge autre que le plaisir des mots, aussitôt le livre fermé, j’oublie tout ce que je viens de découvrir.
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On entend dire souvent ou on s'entend se dire « j'ai fait un mauvais calcul en prenant cette décision », l'auteur nous montre ici que ce n'est pas tant un mauvais « calcul » ce qui constitue à ses yeux la troisième étape de la prise de décision qui est erronée, mais plutôt dans la première étape, la manière de percevoir, de regarder et les pièges qu'elle recèle, ce qu'il appelle des biais.
Chacun se reconnaîtra au moins une fois dans les nombreux exemples qu'il utilise pour illustrer son propos. Personnellement je me suis aussi beaucoup amusée autant qu'instruite.
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Présentation originale et sympa des grands philosophes et de leurs idées. Mais cela reste un survol...
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Cartographie de vingt-cinq siècle de philosophie organisée selon un plan de métro, chaque station porte le nom d'un penseur. La couverture nous prépare au voyage...
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