Anne Panasuk, la conseillère spéciale pour le soutien aux familles d'enfants autochtones disparus
L’isolement des missionnaires, le pouvoir qui leur était octroyé, le mépris envers la culture des Premières nations et l’impunité: voilà les ingrédients pour répandre le mal.
Ces journées me laissent pantoise, habitée d'une grande fatigue. Les plaies ont été rouvertes. la tristesse n'en finit plus. Comment faire pour reprendre une vie normale après cela ? Il reste tant de travail à faire !
Ce qui est sûr, c’est qu’un schéma répétitif se dessine dans deux régions distinctes du Québec, dans deux nations. Les mêmes années, les enfants hospitalisés, les disparitions, l’absence de certificats de décès, le rôle des missionnaires oblats. Les choses commencent à bouger, les langues se délient, les familles cherchent la vérité.
Houle, Meilleur, Couture. Ainsi, Manawan aura eu trois curés agresseurs, tous des missionnaires oblats. Trois générations; une communauté entière troublée par les agissements de ceux qui auraient dû se comporter comme des pères pour elle, la protéger du mal.
Tous des Oblats, puissants, craints et protégés par leur congrégation, dont la mission était de christianiser les Autochtones du Canada. Chaque communauté semble avoir eu son missionnaire agresseur.