AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anne Perry (1965)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 9 : ..

💃🔥Neuvième tome de la saga Thomas et Charlotte Pitt.🔥💃





Six mois après l'assassinat de George Ashworth (voir Meurtres à Cardington Crescent), la famille de Pitt s'apprête à fêter Noël malgré tout. Cependant le crime ne fait pas de pause. Ballarat, le supérieur de Pitt lui demande de réétudier un meurtre commis trois ans plus tôt sur la personne de Robert York de manière discrète bien évidemment. Les investigations de l'inspecteur le conduisent sur la piste d'une femme au charme saisissant toujours habillée en rouge cerise... Cette femme pourrait sonner la fin de Thomas...





Cette nouvelle enquête est un peu spéciale. Le crime dont traite cette aventure date de trois ans, donc les indices et témoins sont plus difficiles à trouver. Malgré toute sa volonté, Thomas Pitt ne peut investiguer comme bon lui semble. Heureusement, son épouse Charlotte étant du même milieu se propose de jouer les sous-marins pour lui. Sauf qu'ici, ce n'est pas Charlotte qui prend les risques, mais Emily, sa soeur, lassée par les règles de la bonne société l'obligeant à se cloitrer chez elle pendant sa période de veuvage.





J'avoue que cette enquête m'a quelque peu lassée par moment. L'intrigue et le dénouement sont comme toujours dignes d'Anne Perry avec une révélation incroyable à la fin à laquelle le lecteur n'aurait jamais songé. Cependant, que de longueurs et d'atermoiements dans l'histoire avec des moments où les personnages tournent en rond avant de voir surgir une nouvelle piste. Grosso modo, ce roman se décompose en deux grandes parties : l'enquête de Pitt jusqu'à un événement qui l'empêche de poursuivre et menace sa vie puis, la prise en main des choses par Charlotte et Emily aidée de Jack Radley.





Comme toujours, l'atmosphère victorienne du roman est encore une fois magistralement décrite par Anne Perry. Cette fois-ci l'auteur nous propose de découvrir deux univers opposés : la condition des veuves aisées, contrainte de s'enfermer chez elle pendant une année en portant le deuil et en paraissant affligée tout en se préparant à trouver un nouvel époux. De l'autre, la découverte des coulisses des maisons de ses grandes familles au travers de leur personnel ignoré par les nantis. Dès potron-minet, les bonnes et autres personnes à leur service ne manquent pas de travail entre préparer le thé, réveiller leurs maîtres, les laver, les habiller, vider leur pot de chambre... jusqu'au soir quand enfin ces nantis daignent se coucher. Anne Perry nous décrit les contrats de travail auxquels sont astreintes ses personnes, à savoir une demi-journée de repos tous les 15 jours uniquement avec obligation d'être de retour à 9h du soir.





Côté personnages, cet épisode est agréable avec la mise en avant d'une Emily déguisée en femme de chambre afin de mener une enquête pouvant sauver son beau-frère. Elle est bien entendu aidée par Charlotte, mais aussi par Jack Radley, un homme séduisant, mais sans le sou qui ne la laisse pas indifférente...





Pour conclure, scandale, complot, trahison, jalousie, romance, suspense et révélation vous attendent à Silence à Hanovre Close. Oserez-vous tenter l'aventure ?🤪

Commenter  J’apprécie          1820
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 8 : ..

🌿🧸Huitième tome de la série Thomas et Charlotte Pitt.🧸🌿





Emily Ashworth (soeur de Charlotte) est complètement perturbée. Son mari, George flirte sans discrétion avec Sybilla. Dépitée, Emily décide de tout faire pour reconquérir son époux en le rendant jaloux. Cela tombe fort à propos avec la présence de Jack Radley avec qui elle échange un baiser à la vue de tous. Le soir même son mari lui annonce la fin de sa relation avec Sybilla et le lendemain il est retrouvé empoisonné.



Thomas Pitt est appelé d'urgence pour faire la lumière sur cette affaire. Sa belle-soeur est-elle coupable ? L'inspecteur se serait bien passé de cette histoire puisqu'il a déjà une enquête à mener sur des morceaux de cadavre découvert dans un cimetière...





Thomas et Charlotte se retrouvent contraints de plonger dans les secrets familiaux, les secrets d'alcôve qu'on aimerait tous voir cacher au plus profond des oubliettes. Dans cette nouvelle enquête, Anne Perry nous offre la possibilité de partager le quotidien de la famille Marsh dont la renommée et le milieu social sont tels qu'on ne pourrait douter d'eux. La venue de Charlotte dans cet environnement afin de prêter assistance à sa soeur permet de découvrir que tout n'est que façade dans la société anglaise. Une fois seule, cette bonne société anglaise dévoile de nombreux travers...





Comme toujours, Anne Perry nous relate la condition des femmes pendant la période victorienne comme un carcan social. Ici, c'est encore plus flagrant où la femme n'est qu'une marchandise qu'on vend sous la forme d'un mariage afin d'asseoir une position, acquérir une richesse ou un titre. La seule exigence demandée aux femmes est de concevoir un ou des héritiers mâles afin de perpétuer le nom.

Quant aux liaisons, elles sont perçues et acceptées différemment. Autant un homme est considéré avec bienveillance pour ses écarts de conduite ; autant une femme peut être mise au ban de la société voire apporter la honte dans sa famille. Cette différence est essentiellement due au pseudo enfants qui pourraient découler de ces liaisons et compromettre une lignée.





Pour en revenir au récit, l'enquête policière débute sur la découverte de morceaux de corps dans un cimetière pour être ensuite éclipsée par la mort de George et les soupçons pesant sur Emily. Cette partie est omniprésente et comme d'habitude, Anne Perry aime prendre son temps en faisant traîner les choses, les situations avec par moment de nombreuses répétitions et une stagnation du récit. L'enquête s'accélère ensuite brutalement avec le retour de la première enquête et la découverte du suspect et de ses raisons. Au final, une fin vite expédiée et qui laisse sur sa faim à mon sens avec un dénouement qui permet de sauver les apparences.





Pour conclure, Meurtres à Cardington Crescent n'est pas une enquête transcendante en soi. Elle permet de découvrir un peu plus Emily Ashworth, la soeur de Charlotte. De même, à la différence de l'enquête précédente, le couple Pitt ici est un peu plus dans l'action, un peu plus dans les sentiments avec des éclats de voix, des émotions à fleur de peau.😊

Commenter  J’apprécie          1701
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 7 : ..

🔪🌂Septième tome des enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt.🌂🔪





Thomas est appelé dans le quartier de Devil's Acre où le corps émasculé d'un docteur (Hubert Pinchin) a été retrouvé. Rapidement, l'inspecteur découvre que ce meurtre n'est pas le premier, mais le second d'une série similaire où les hommes sont retrouvés poignardés dans le dos puis atrocement mutilés au niveau du bassin. Lorsque Thomas identifie le premier corps comme étant celui d'un ancien valet de pied, Max Burton croisé trois années plus tôt lors d'une enquête menée à Callander Square (voir Le mystère de Callander Square). Quel est donc le rapport entre cet ancien valet, un docteur et ce quartier mal famé où la misère est à tous les coins de rue ?





😀Comme toujours, c'est avec un grand plaisir que je me plonge dans les aventures de Thomas et Charlotte Pitt. Et pour pousser encore plus loin le plaisir, ce nouvel opus nous propose de retrouver les personnages d'une précédente enquête, nous permettant de découvrir leur devenir. Pour information, la lecture du tome Le Mystère de Callander Square (tome 2 de la saga) n'est pas obligatoire, mais, elle est utile pour bien s'imprégner des sous-entendus et de la situation. On retrouve donc ici la famille Balantyne avec son général amoureux de Charlotte , son épouse Augusta et leur fille Christine, pimbêche notoire.





Bon après ce petit rappel, parlons du livre lui-même. L'intrigue commence sur les chapeaux de roues avec la découverte dans un quartier mal famé d'un corps émasculé. Rapidement, l'enquête conduit l'inspecteur sur un précédent meurtre perpétré dans les mêmes conditions. Après avoir dit cela, j'avoue que la suite de l'histoire piétine avec un Thomas Pitt n'arrivant pas à faire le lien entre les victimes, malgré de nombreux risques pris. Son enquête devient même par moment répétitive avec des investigations dans Devil's Acre à la rencontre de tenanciers de maison close, de visite dans les familles huppées. Bref, il ne se passe pas grand-chose de ce côté.

L'enquête est sauvée par Charlotte Pitt, qui avec l'aide de sa soeur s'insinue dans les familles concernées afin de mener leur enquête. Mais sérieusement, cette enquête est aussi tristounette que celle de Thomas puisqu'il n'est question que de visites, de thés pris entre bonnes gens où une phrase, une allusion permet d'avancer. C'est lent par moment pour se terminer brutalement avec un coup de théâtre et une fin rapidement expédiée !! 😢





Pour couronner l'ensemble, l'élément fort de cette saga est absent de ce tome, à savoir la relation entre nos deux époux. Dans ce tome, Thomas et Charlotte mènent leurs investigations chacun de leur côté. Peu ou pas de scènes en commun à part pour s'échanger des banalités. Dommage. Leur relation amoureuse et leur pique donnaient à l'ensemble un côté sympathique. DOMMAGE !😢





Heureusement, cette série n'est pas seulement axée sur la thématique policière. Anne Perry nous offre à chaque fois une plongée dans la société anglaise peu ragoutante. Le contraste est toujours saisissant avec d'un côté, les quartiers de Devil's Acre où la prostitution, le meurtre, la pédophilie sont légions et, les beaux quartiers où les familles ferment les yeux sur toute cette misère dont ils profitent de multiple façon. Bon, au final ce descriptif est captivant, mais répétitif dans l'oeuvre d'Anne Perry. Cela donne au final une note superficielle à l'ensemble.





Pour résumer, Mort à Devil's Acre est un bon roman policier victorien pour se détendre. Les thématiques abordées par Anne Perry sont assez redondantes, mais permettent au lecteur de se (re)plonger dans son univers si sombre, si feutré et si hypocrite au final. Le gros bémol concerne la relation entre les deux héros qui est passé à quelque chose de trop "raplapla" axé sur des thématiques ménagères comme avoir fait le dîner, avoir passé une bonne journée. Un peu plus de passion que diable !!!🤪

Commenter  J’apprécie          1510
Des âmes noires

Cinquième tome des enquêtes de William Monk.



Hester après avoir travaillé à l'hôpital dans le cadre d'une enquête pour Monk (voir Vocation Fatale) se fait engagé comme infirmière particulière de Mary Farraline, une riche veuve d'Édimbourg qu'elle doit escortée à Londres. Dans le train, les deux femmes se lient d'amitié puis Mary prend son médicament, s'endort pour ne plus jamais se réveiller. Hester Latterly ne peut que constater le décès au matin et en faire part aux autorités qui concluent au départ pour une mort naturelle. Seulement, rien n'est jamais simple...

À peine arrivée chez son amie Callandra Daviot, Hester découvre dans son sac une broche de perle grise appartenant à la défunte... et les autorités après une autopsie, découvre que Mary Farraline a été empoisonnée par une dose massive de digitaline. Hester est donc arrêtée et accusée de meurtre.

Le compte à rebours est lancé pour ses amis. En effet, si William Monk ne découvre rien pour l'innocenter et si Oliver Rathbone ne plaide pas lors du procès, Hester sera condamnée à la pendaison. Seulement, rien n'est facile pour eux puisque l'enquête et le procès sont confiés à la cour de justice d’Édimbourg où nos deux amis n'ont plus de pouvoirs....





Ce cinquième tome est l'un des plus travaillés et des plus complexes de la série. Nous retrouvons cette fois-ci l'un de nos personnages phare, Hester Latterly sur les bancs des accusés et les deux hommes de sa vie se battant bec et ongle pour apporter la preuve de son innocence.

Ajouté à cela, les difficultés inhérentes à une enquête menée en territoire inconnu, les a-priori, les mensonges de famille et la complexité de l'intrigue... et vous serez complètement captivé.





Des âmes noires est sans hésitation le titre approprié pour ce livre où l'histoire au départ très simple de meurtre va conduire le lecteur dans les alcôves d'une famille dont la richesse est issue du travail. Très rapidement, on entre dans cette famille parfaite sous tout rapport pour découvrir une ambiance lourde de jalousie, de secrets, de mensonge, de non-dits.

Anne Perry semble prendre un plaisir manifeste à entraîner son lecteur sur une piste prometteuse qui se révèle une impasse. C'est machiavélique et c'est passionnant.





L'aspect historique est ici indéniablement sous les hospices de la satire. Nous avons le portrait de la famille parfaite idéale, respectée de tous, possédant du pouvoir, des passe-droits, mais qui en leur sein cache des éléments malsains dignes des familles lambdas. le tout est recouvert de soie, d'une locution et d'un port de tête digne des grandes familles alors... Mais je n'en dirais pas plus.😋



Autre élément passionnant : l'aspect juridique. Comme toujours, Anne Perry décompose son récit en deux grandes parties. L'enquête et le procès. Ici, nous découvrons les particularités et les différences de la justice pénale D'Écosse par rapport à celle de Londres. Un régal à lire.





Enfin, ce cinquième roman permet ENFIN à Hester de faire un choix amoureux entre l'avocat ou le détective. Cela promet pour la suite.





Seul bémol cependant : quelques longueurs dans le texte et répétition en lien avec les précédents livres. Les lisant dans l'ordre, je n'ai pas besoin d'avoir une sorte de rétrospective des enquêtes passées, mais je comprends que cela soit utile pour un lecteur occasionnel.



Commenter  J’apprécie          1453
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 6 : ..

🛁🌈Tome 6 de la saga Charlotte et Thomas Pitt.🌈🛁





Thomas Pitt est appelé dans un égout où git le cadavre d'un jeune homme nu. Rapidement, le mort est identifié comme Arthur Waybourne, fils aîné d'une famille aristocrate. L'autopsie révèle également que le jeune homme a été noyé non pas dans le fleuve, mais dans une baignoire et, qu'il présentait des signes évidents de viol et de syphilis.

La famille d'Arthur est atterrée par la nouvelle. Rapidement, les preuves semblent se focaliser sur le précepteur de la famille... alors que de nombreuses incohérences se font jour et des pressions de toutes parts.





Et voilà une énième enquête du duo Pitt. Bon, j'avoue préférer la série des Monk où l'ambiance et le ton sont plus sombres, mais les Pitt sont pas mal dans leur genre.

Cette nouvelle aventure aurait d'ailleurs pu être une intrigue pour William Monk au vu de l'intrigue, de l'organisation du récit et de l'ambiance délétère dans l'aristocratie.





Le cadavre de Bluegate Fields nous propose une plongée dans les quartiers glauques de Londres, où de jeunes enfants sont contraints de s'adonner à la prostitution pour vivre. Opposé à cela, Anne Perry nous offre une vision tout autre avec l'intérieur de la famille Waybourne et de son entourage, environnement plaisant, sain et loin de toute cette horreur. Cette disparité d'atmosphère met en lumière plusieurs aspects noirs de la civilisation britannique et notamment, permet de mettre en lumière les pressions exercées sur les enquêteurs afin de résoudre l'affaire rapidement, sans faire de vague avec un suspect idéal...





La structure de ce roman est assez proche de l'univers des Monk puisque le roman débute par une enquête puis un procès, où Charlotte Pitt (tout comme Hester Monk). La différence se fait au niveau de la troisième partie, post-procès où Charlotte et Thomas décident de mener leur enquête séparément afin de sauver un innocent d'une mort certaine.





Le cadavre de Bluegate Fields ne se démarque en rien de l'univers d'Anne Perry. Comme toujours, nous retrouvons la même organisation avec un crime dans un quartier spécifique de Londres, Pitt qui mène l'enquête et de nombreuses énigmes à résoudre via un jeu d'hypothèses, fausses pistes... Pour au final nous révéler la clef du mystère sous la forme d'une évidence. À chaque fois j'ai l'impression d'entendre Anne Perry me dire : "MAIS C'ÉTAIT POURTANT ÉVIDENT !" 🤪





Cette enquête aborde des sujets tabous et condamnés à l'époque, à savoir les relations homosexuelles et la prostitution des enfants. Anne Perry fait d'ailleurs un travail remarquable concernant la société anglaise de l'époque et prend un malin plaisir à souligner l'hypocrisie de ce milieu au travers de nombreuses allusions. Ainsi, le père d'Arthur est peiné par la mort de son fils, mais indigné qu'on le dise syphilitique au point de mettre en doute les qualités du médecin légiste et de demander l'avis de son médecin de famille. C'est un vrai plaisir à lire.





Côté récit, comme toujours quelques lenteurs dans le récit qui donne par moment un rythme cassé à l'intrigue. Le début du livre est plutôt bon avec la découverte du cadavre, son identification, le procès. Une fois cette partie passée, le récit s'encroûte un peu avec de nombreuses répétitions, des visites inutiles au précepteur en prison pour grosso modo lui dire "Je vous sais innocent et j'essaie de faire quelque chose pour vous". Mais bon, notre patience est récompensée avec un final dans la veine d'Anne Perry : l'INATTENDUE ÉVIDENCE !

Commenter  J’apprécie          1430
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 10 :..

🎩🔪🏤Tome 10 de la saga Thomas et Charlotte Pitt.🏤🔪🎩





A Westminster, les parlementaires britanniques ont de quoi craindre pour leur vie. Un égorgeur rôde sur le pont et prend un malin plaisir à égorger les éminents représentants du peuple. Le vice est poussé au maximum puisque le député est laissé debout, ne tenant que par son écharpe à la vue de tous.

Lorsque Sir Lockwood Hamilton est découvert par une prostituée, Thomas Pitt ne prend pas encore conscience que ce n'est qu'un début. Persuadé qu'il s'agit de crimes politiques, l'enquête le conduit sur la piste d'opposant avant que Vyvyan Etheridge soit retrouvé égorgé de la même manière. Crime en série ? Erreur de victime au départ ? Cette fois-ci, Thomas Pitt se lance sur la piste d'un suspect inattendu et qu'il aimerait par-dessus tout voir innocenter. Doit-il mettre ses opinions de côté au profit des preuves ?





Cette nouvelle enquête est saisissante non pas en raison des crimes perpétrés, mais des développements sociétaux référencés et décrits dans ce roman. En effet, Anne Perry nous relate la condition des femmes britanniques de l'époque qui est assimilable à celle d'objet. Ainsi, nous apprenons que les femmes sont des êtres secondaires, soumises aux hommes. Elles ne peuvent ni posséder de fortune (qui revient automatiquement au mari), ni décider de l'éducation de leurs enfants, ni même avoir droit de citer en quoi que ce soit. Heureusement, Anne Perry nous relate les évolutions de la société britannique puisque les femmes dans ce roman sont considérées comme des personnes depuis 6 ans seulement. Le droit de vote leur est cependant refusé, les hommes alléguant le fait qu'elles choisiraient des élus sur leur physique, leurs bons mots ou leur manière de se vêtir. Bref, les femmes seraient frivoles.





Cette question sur le droit des femmes transparait dans cette enquête au travers du personnage de Florence Ivory, qui suite à de nombreux abus de son mari, a préféré le quitter et perdre tout ce qu'elle possédait dont ses enfants. La sphère politique est également mise en avant avec cette assemblant sensé représenter et protéger l'ensemble des Britanniques et pourtant, élaborant des lois patriarcales et fâcheuses à l'encontre des femmes, êtres de seconde zone ne servant qu'à procréer et paraître en société.





Malgré cet aspect sociétal très sombre et passionnant, l'auteur adoucit l'ensemble de son oeuvre avec les missives innocemment candides d'Emily, la soeur de Charlotte partie en voyage de noces en Europe. Le contraste entre la situation idyllique d'Emily et l'enquête menée par Emily est frappant.



Le grand bémol concerne les interactions du couple Thomas-Charlotte. À part les soirées passées ensemble, le couple n'enquête pas comme lors de la précédente enquête ensemble. Chacun vit sa vie de son côté, enquête et tente de trouver des pistes.





Au final, L'Égorgeur de Westminster Bridge est une excellente enquête policière où le suspens est présent jusqu'aux dernières pages.🤩

Commenter  J’apprécie          1402
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 2 : ..

🌗Second tome de la série Thomas et Charlotte Pitt.🤰





Deux ans ont passés après les événements de Cater Street. Charlotte et Pitt sont heureux en mariage et attendent leur premier enfant. Malheureusement, ce bonheur est mis de côté après la découverte des corps de deux bébés dans le Callender Square. En plus de devoir résoudre cette affaire, Thomas Pitt est contraint de jouer de finesse et de doigté afin de ne pas se mettre à dos les habitants très distingués de la rue. Rapidement, notre inspecteur découvre que de distingués, ces gens n'en ont que l'apparence puisqu'une fois qu'on gratte le vernis de la "bonne société", se révèle des scandales et des coutumes dignent des êtres les plus abjects.

Aidé par Charlotte, pour qui la mort de deux bébés est insoutenable, et de sa soeur Emily, Thomas Pitt va aller de découverte en découverte ... et mettre aux abois un meurtrier...





Après la série Monk entièrement dévorée et la découverte du premier volet de cette autre série d'Anne Perry, j'avoue avoir eu quelques appréhensions. Au final, je suis conquise par l'intrigue, les personnages et la structure générale de ce roman. Oublions la structure en deux grandes parties avec enquête et procès présent dans sa série Monk. Ici, Anne Perry nous propose une enquête dans les alcôves de la bonne société. Via les témoignages des personnels de maison, l'ambiance de luxe, de beauté et de richesse est vite remplacée par une toute autre de luxure, noirceur et monstruosité. Le roman joue énormément sur le paraître avec des familles nobles, riches, nanties qui pourtant, une fois chez eux, se permettent des privautés avec leur personnel. On détrousse une femme de chambre ? Et alors, ne sont-elles pas là pour cela ! À l'inverse, si l'une des leurs succombe aux charmes d'un valet, c'est la disgrâce voire le branle-bas de combat pour lui trouver un mari point trop regardant.





L'intrigue policière est en dent de scie. Après la découverte des bébés, plus rien de fâcheux ne vient apporter du piquant à l'intrigue jusqu'au chapitre 7 où Charlotte et Emily font une macabre découverte. Le tout est décrit de manière subtile et imagée. J'ai beaucoup aimé cette scène d'ailleurs. La résolution est digne d'Anne Perry avec sa manie de nous asséner la vérité dans les dernières pages et de nous offrir un mobile inimaginable.





Le roman focalise énormément son attention sur les aspects sociétaux et hiérarchiques de la société anglaise de l'époque. Anne Perry nous offre un panel de personnages représentatif de cette société entre les lords, les anciens militaires, les banquiers, les médecins. Cette hiérarchie s'applique également au sein de leur maisonnée où les serviteurs sont placés à des postes selon leur physique par exemple ou leur condition. Cet aspect sociétal apporte de nombreuses lourdeurs au récit, de redondances également qui peuvent lasser le lecteur. Personnellement, j'ai aimé, mais je peux comprendre que cette manière de faire irrite.🙂





Pour conclure, une excellente intrigue policière qui permet en parallèle de suivre l'évolution personnelle des deux héros, sur le point d'être parent. À très vite pour la suite.😉

Commenter  J’apprécie          1320
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 5 : ..

💎❤️Cinquième tome des aventures de Thomas et Charlotte Pitt.❤️💎





La vie semble sourire aux Pitt. Le couple vient d'emménager dans une maison, on une bonne à leur service et attendent dans quelques mois la naissance de leur deuxième enfant. Seulement, un matin la mère de Charlotte - Carole Ellison - sollicite l'aide de sa fille concernant un objet lui ayant été dérobé et compromettant s'il tombait en de mauvaises mains. Charlotte se rend donc à Rutland Place où elle découvre que sa mère n'est pas la seule victime de larcin. Peu de temps après, Wilhelmina Spencer-Brown est retrouvée morte dans ce même quartier. Les affaires seraient-elles liées ?





Comme toujours, c'est un vrai plaisir et délice de suivre les aventures de Charlotte et Thomas Pitt. Ce cinquième tome ne déroge pas à la règle même si je l'ai trouvé quelque peu long à démarrer. En effet, la première partie du livre est consacré au problème rencontré par la mère de Charlotte (le vol d'un médaillon) qui tourne un peu en rond. Vient ensuite la mort de Wilhelmina Spencer-Brown qui permet enfin au lecteur de se plonger dans le vif du sujet et de découvrir les zones d'ombre de ce quartier si chic et si pédant.





Malgré cette lourdeur, ce tome se démarque par la mise en avant du personnage de Charlotte. Son mari, Thomas n'est ici qu'au second plan, voire comme un faire-valoir. La présence également de la famille Ellison rencontrée lors du premier tome (L'Étrangleur de Cater Street) et d'Emily apporte un vrai plus à ce roman. Les liens sous-jacents évoqués comme la relation de Mrs Ellison avec Paul Alaric, l'attirance de Charlotte pour ce dernier (voir Le crime de Paragon Walk) en font une intrigue plus "pétillante".





En ce qui concerne l'intrigue policière, malgré son apparition tardive dans le récit, celle-ci se distingue par sa complexité et ses révélations finales. Comme toujours, Anne Perry nous mène par le bout du nez, nous poussant vers une théorie viable pour ensuite nous asséner les faits ! Par rapport aux enquêtes précédentes, c'est moins mystérieux, moins original, mais si sombre.





Cette série n'est pas seulement plaisante pour son univers policier. La société anglaise victorienne y est dépeinte de manière saisissante, voire l'égratignée. Dans Rutland Place, il est question de mariage d'amour versus mariage arrangé, de secrets, de jalousie, et d'hypocrisie du moment que tout ce passe avec discrétion. J'ai énormément ri lorsque l'on découvre comment Mina a pu s'enrichir.





Au final, après cinq tomes, les faits semblent se confirmer... Les rues de Londres sont extrêmement dangereuses !😁

Commenter  J’apprécie          1310
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 1 : ..

🙈🙉🙊Premier tome de la saga Thomas Pitt.🙈🙉🙊





Le quartier de Cater Street est aux abois. Un serial killer semble sévir et assassiner des jeunes femmes de diverses conditions. Non loin de cette rue réside la famille Ellison composée de trois filles. La première, Sarah est mariée. La seconde Charlotte est convaincue que la femme est l'égale de l'homme et ne cesse de clamer haut et fort ses opinions. La dernière Émilie ne rêve que de monter dans la hiérarchie sociale en réalisant un beau mariage. Pour ces jeunes filles, ce serial killer n'est rien de plus qu'un fait divers. Mais, lorsque leur bonne est assassinée, la venue de l'inspecteur Thomas Pitt dans leur petit univers douillet bouleverse leur vie... Entre secrets d'alcôves, petits mensonges, la suspicion monte et les membres de la famille se redécouvrent d'une manière moins idyllique.

Les choses deviennent encore plus complexes lorsque Charlotte prend conscience que l'inspecteur ne semble pas réfractaire à son charme...







Après la série William Monk, me voici plonger une cinquantaine d'années plus tard dans un univers plus socialement acceptable. Oublier les rues sombres près des docks, les prostituées de bas étage, les trafiquants en tout genre et les pickpockets. Ici, le crime se perpétue dans les quartiers chics de Londres.

L'ambiance de ce roman est moins sombre que ceux de la série Monk mais les crimes restent les mêmes. Seuls l'art et la manière diffèrent.





Dans ce premier roman, Anne Perry nous invite à suivre l'enquête qui permet à Thomas Pitt et Charlotte Ellison de se rencontrer. Deux mondes qui se télescopent avec d'un côté une jeune fille de bonne famille désirant obtenir plus de droits que ne lui permet sa condition de femme dans une société patriarcale ; de l'autre, un homme de basse extraction, qui à force de travail a pu obtenir une éducation et un métier convenable. Ce duo est aux antipodes du couple William Monk/Hester Latterly avec des personnages plus policés, moins agressifs dans leur manière de penser ou de parler. Cela se ressent totalement dans le roman avec une sensation de lumière, de douceur, de couleur malgré l'horreur relatée.





L'intrigue est tout simplement CAPTIVANTE ! Anne Perry commence son récit avec un premier meurtre, puis un second tout en alternant son récit avec l'évocation du ressenti véhiculé dans la bonne société au travers de la famille Ellison. Pour cette "bonne société", seul des êtres fous, des pauvres bougres peuvent commettre ce genre d'horreur. Pire, les victimes étant des femmes, peut-être qu'elles sont responsables de ce qu'elles ont subit... Bref, une société patriarcale, machiste au possible où la femme n'est pensé que comme être inférieur. Cette société "aisée" est décrite de manière réaliste et saisissante. Le contraste est encore plus flagrant après la lecture de la saga Monk : en effet, ici, les femmes n'ont pour seul objectif dans la vie que de se rendre visite, acheter des robes, assister à des réceptions et faire un bon mariage. A contrario, les femmes décrites dans les romans de la saga Monk étaient souvent de basse extraction et travaillant dure pour ne serais-ce que manger dans la soirée...





Au final, ce premier tome est une très belle entrée en matière dans cette autre série de Monk. En tant que lectrice assidue de cette auteure, je craignais de retrouver des éléments ressemblants, voire de lire une pseudo adaptation. Au final, je suis séduite avec un nouveau duo, une nouvelle ambiance plus feutrée et des intrigues palpitantes.





À très vite pour le second volet !😍

Commenter  J’apprécie          1290
Meurtres sur les docks

Quatorzième tome de la saga William Monk, un tome annonçant du renouveau dans la série. 🎩





William Monk a de plus en plus de mal à vivre de son activité de détective privée. Depuis son mariage, ses dépenses sont plus importantes même s'il refuse de voir Hester travailler comme infirmière au domicile de patient richissime et ainsi contribuer aux frais du ménage. En homme intelligent, il a également compris qu'Hester, son épouse ne se complairait jamais dans un simple rôle de femme au foyer, voilà pourquoi elle s'occupe bénévolement d'une clinique à Portpool Lane recueillant des prostituées et les soignants.

Alors, lorsque Clément Louvain fait appel à lui pour retrouver une cargaison d'ivoire ainsi que le ou les tueurs d'un des membres d'équipage sur le Maude Idris, William Monk y voit un moyen de se remettre financièrement à flot. Tant pis si le monde des marins n'est pas son univers habituel .... et tant pis également s'il empiète sur les attributions de la brigade fluviale, police spécifique à la Tamise. Heureusement, dans ce nouveau milieu, il trouve de l'aide d'un jeune orphelin, Scuff, d'un médecin un peu étrange La Sonde et du chef de la brigade fluviale, Durban.

Malheureusement, William Monk a sous-estimé le pouvoir de Clement Louvain, surtout lorsque la vie d'Hester et de la population de la planète sont mise sur la balance...

Des choix devront être fait, des sacrifices également...😥





Meurtres sur les docks se démarque des tomes précédents dès les premières pages. Terminé le détective en quête de son passé au travers d'intrigues dans le monde civilisé de Londres. Ici, notre héros est transporté dans un tout nouvel univers, plus sombre, plus cru, plus viril où les valeurs sociales n'ont plus cours. le contraste est saisissant. Anne Perry en profite également pour faire disparaitre d'anciens personnages plus en lien avec ce nouveau souffle donné à la série comme Callandra Daviot et Kristian Beck. de nouveaux personnages émergent comme Squeaky Robinson, Scuff, La Sonde, Claudine Burroughs, Sutton... des personnages qui sont moins lisses, moins conventionnels que ceux des précédents tomes. Cela promet pour les prochains tomes.





Cette nouvelle enquête possède également une structure narrative différente des précédents avec une intrigue en deux parties. Une première où Monk, très sûre de lieu enquête sur la cargaison d'ivoire disparue ; la seconde laisse place à un Monk plus émotif et désespéré. le contraste est saisissant et émotionnellement puissant. Il en va de même pour Oliver Rathbone qui décide dans ce tome de son avenir familial.





Comme toujours, Anne Perry offre à ses romans un contexte historique remarquable. Ici, ce n'est pas tant L Histoire qui est mise en avant, mais l'auteur nous propose une intrigue philosophique et humaine de la société anglaise, pour qui aider des Africains est valorisant alors qu'apporter de l'aide à des prostituées habitant la même ville est abjecte. La petite touche historique est apportée par le second fil conducteur de ce livre, à savoir la peste noire. Anne Perry nous apprend ainsi que cette maladie à décimer pas loin de la moitié de la population européenne au XVe siècle. Comme toujours, l'auteur apporte à ses intrigues des sujets contemporains, facilement comparables de nos jours avec les questions d'actualité comme les pandémies de grippes ou l'aide apporter à des tas d'oeuvres sans pour autant aider son prochain au bas de la rue.





Pour conclure, Meurtres sur les docks signe la fin et le commencement d'une nouvelle ère dans la série avec un William Monk moins imbu de sa personne, plus humain. Les nouveaux personnages donnent une atmosphère plus atypique et promettent beaucoup pour la suite. 👍

Commenter  J’apprécie          1280
Mort d'un étranger

Treizième tome de la saga Monk.🎩





Hester tient une clinique dans le quartier de Coldbath Square où elle y soigne des prostituées avec l'aide de Margaret Bassinger. Un soir, un "rupin", Nolan Baltimore est retrouvé assassiné dans une maison close et les indices tendent à mettre le crime sur le dos d'une prostituée. L'homme étant de bonne famille, le quartier est envahi de policiers tentant de trouver la coupable.

Pendant ce temps, William Monk est engagé par Katrina Harcus. Celle-ci craint pour son fiancé qui pourrait être pris dans une affaire de fraude en rapport avec les chemins de fers. Les investigations menées par William Monk le conduisent à devoir affronter son passé. Les choses se compliquent cependant lorsque Katrina est assassinée...





Mort d'un étranger permet enfin de conclure le cycle "amnésie de William Monk". Le titre "Mort d'un étranger" annonce clairement les choses et se pose en une sorte de clin d'oeil avec le premier tome "Un étranger dans le miroir". Ici, l'intrigue permet enfin à William Monk de découvrir son passé et les événements qu'il aurait souhaité oublier. Nous avions certes quelques indices dans les précédentes enquêtes, mais celui-ci offre une réponse claire et précise. À la fin de cette enquête, le personnage de l'enquêteur sombre, souffrant en silence de son absence de mémoire disparait et annonce un nouveau cycle pour la suite des aventures.



Anne Perry nous donne ici une vision ambivalente de la société anglaise de l'époque avec deux univers sociaux différents et des valeurs puritaines abusives. Ainsi, l'auteur nous décrit au travers des actions d'Hester au sein de sa clinique, la condition des prostituées dans les rues de Londres. Certaines ne sont pas toutes issues des couches les plus basses de la société ; au contraire, des femmes qui suite aux aléas de la vie (disparition du mari, perte d'un emploi, absence de famille) passent d'un statut dit "honnête" comme gouvernante pour se voir enrôler dans des maisons closes afin de rembourser leurs emprunts. Cet état des faits ne provoque aucune réaction de la part des autorités.

De l'autre côté, vous avez une société très puritaine et très codée chez les gens aisés qui sont en quête de toujours plus de richesse, de pouvoir et se moque de comment y arriver. Par contre, attention si un scandale s'ébruite : la famille au complet est mise au ban de la société.





Mort d'un étranger permet également l'apparition d'un nouveau personnage prometteur : Margaret Bassinger. Cette jeune femme de bonne famille peut se résumer comme étant le contraire d'Hester. Elle est discrète, timide, poussée par ses proches à se trouver un mari ... mais face aux dangers, elle surmonte les barrières sociales pour y faire face. Ce personnage incarne un peu ce qu'aurait pu devenir Hester si elle n'avait pas suivi la voie épique de Florence Nithingale en tant qu'infirmière.





Enfin, l'intrigue de cette nouvelle enquête est des plus complexes. Les révélations se font au compte-goutte et de manière spectaculaire avec, à la fin une scène épique où William Monk devra prendre des risques incroyables. La partie la plus singulière est sans hésitation la plaidoirie magistrale d'Oliver Rathbone à la fin et ses révélations concernant le meurtre de Katrina Harcus.





Pour conclure, ce roman permet de répondre à la grande question : Qui était William Monk ? Le nouveau, plus humain, plus sensible et fragile n'en est que plus touchant. 😊

Commenter  J’apprécie          1260
Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 3 : ..

👑Troisième tome de la série Thomas et Charlotte Pitt.👑





Une année est passée après les événements ayant eu lieu dans Callander Square. Thomas Pitt et Charlotte sont les heureux parents d'une petite fille, Jemina. Emily Ashworth, la soeur de Charlotte attend son premier enfant ; et comme chaque été, les Ashworth passent la saison dans leur maison d'été à Paragon Walk.

Malheureusement, le crime ne prend jamais de vacances. Pitt est amené à enquêter dans ce quartier suite au viol et l'assassinat de Fanny Nash, jeune fille de 17 ans. La suspicion et les regards en biais deviennent rapidement très pesants entre les différents résidents de ce quartier.

Charlotte Pitt, inquiète pour la santé d'Emily, décide de lui venir en aide et, par la même occasion de mener son enquête afin d'aider son époux.





Troisième tome et toujours le même plaisir à suivre le récit. Anne Perry nous dresse ici un portrait peu reluisant de la société anglaise avec ses codes et ses secrets. C'est très simple, tout est permis et toléré du moment que cela est fait dans la plus stricte discrétion. Ce mot d'ordre par contre ne concerne pas les femmes. Anne Perry ouvre son récit par le viol et le meurtre d'une jeune fille. Rapidement, le ton est donné avec l'idée qu'ELLE l'aurait cherché, qu'ELLE a dû provoquer son agresseur, qu'ELLE en avait envie... Bref, la victime passe à l'état d'accusé. Pire, les habitants du quartier semblent peu désireux de découvrir qui de leur voisin aurait commis le crime.🤨

Ne parlons pas non plus de la sphère "artificielle" de ce petit monde qui se résume à choisir de belles robes, donner et se rendre à des réceptions, cancanner sur les autres, afficher son argent, et tenter de trouver une alliance maritale financièrement acceptable. L'oisiveté est à l'ordre du jour et donne des êtres imbus de leur personne, et incapables de se donner des limites.

Bref, le côté sociétal dans cette série est vraiment passionnant et lève le voile sur pas mal de fantasmes que les films ou séries véhiculent sur cette société chic anglaise de l'époque victorienne.





Un des autres aspects positifs de cette série concerne la sphère féministe. Comme dit précédemment, il est effarant de voir comment est perçu le viol dans cette société anglaise. Les femmes ne sont que des trophées exhibées par leurs maris et n'ont vocation qu'à se pavaner et enfanter, si possible de fils afin de transmettre le titre. Anne Perry aborde d'ailleurs cela de manière saisissante avec les différents personnages féminins rencontrés dans le récit.





Enfin, l'enquête policière est certes intéressante, mais elle n'est pas mise en avant. En effet, l'inspecteur Pitt ne faisant pas partie de cet univers très select, son enquête est entravée par de nombreux non-dits. L'aide apportée par sa femme et sa belle-soeur lui permet de pousser les investigations sur l'un ou l'autre des personnages. Par contre, Anne Perry nous propose comme toujours une succession de crime et manie le suspens avec brio afin de garder son lecteur captif. La scène de la cheminée est horriblement sinistre.





Au final, un troisième volet tout aussi captivant que les précédents. La société anglaise très select de l'époque victorienne est décortiquée cyniquement par Anne Perry. Un vrai régal à lire.😊

Commenter  J’apprécie          1232
Un Noël en Sicile

Hors série de la saga William Monk. À lire avant Meurtre en Echo puisque certains personnages et certaines allusions y sont faits.



❗️ ❗️ ATTENTION !! GROSSE ERREUR DANS CE ROMAN !❗️❗️



Avant de commencer ma critique, je me pose une question primordiale. Les éditeurs, les traducteurs lisent-ils les romans qu'ils publient ? À lire celui-ci, j'en doute !

Sérieusement, ce livre est composé d'une ÉNORME erreur. Le personnage principal n'est pas le bon puisqu'il a été confondu avec un autre ! Vous allez me dire, de quoi elle parle. Eh bien, le personnage de James Latterly présent dans ce roman a été confondu avec Charles Latterly. Dans la saga des William Monk, Hester à deux frères : James mort lors de la guerre de Crimée et Charles, marié et assez coincé. D'ailleurs, l'auteur nous rappelle ces faits dans Meurtre en Echo comme le montre cet extrait :

" Son chagrin personnel avait peut-être joué un rôle dans cette débâcle. À son retour en Angleterre, elle était allée droit à la maison familiale. Elle savait que son frère aîné, James, avait été tué en Crimée, courageusement et inutilement, comme tant d’autres jeunes gens. Ce qu’elle ignorait, c’était que son père avait placé de l’argent dans une des escroqueries les plus viles qui soient. Quand il avait tout perdu, et pire, quand les amis qu’il avait conseillés avaient eux aussi perdu leur fortune, il avait jugé que la seule issue honorable était de se donner la mort.Charles, son frère, n’avait pu l’en empêcher, pas plus qu’il n’avait pu empêcher sa mère de mourir de tristesse." (Chapitre 4)



Ne tentez pas d'alléguer le fait que l'auteur a peut-être voulu parler d'un moment ayant eu lieu avant la mort de James. Encore une fois, dans Meurtre en Echo, au chapitre 12, nous avons la rencontre d'Hester avec Candace Finbar, l'un des personnages de ce roman qui explique à Hester sa rencontre avec son frère : "Il nous a tous sauvés d’une éruption sur le Stromboli, expliqua-t-elle. Il a aussi éclairci un meurtre, s’est battu avec l’assassin et l’a tué au péril de sa propre vie. Il fait preuve de modestie, ajouta-t-elle, comme si la précision était nécessaire."





🙂Bon, maintenant que l'erreur de personnage a été signalée et argumentée, revenons au livre.

Comme toujours, les romans de la série Histoires de Noël permettent à l'auteur de mettre à l'honneur un personnage secondaire, voire tertiaire de ces deux séries phares. Ici, il est question de Charles Latterly, frère d'Hester. Ce personnage se caractérise dans l'univers Monkien comme l'anglais de base, ne souffrant pas la moindre tâche à l'honneur, la discrétion et l'effacement. Il est souvent décrit comme un être coincé, voire imbu de sa personne.

Les lecteurs ne connaissant pas la série, ou lisant les livres occasionnellement ne trouveront pas dans ce livre ce qu'ils espèrent - voire de trouver l'ensemble décousu - puisque l'enquête, l'ambiance de Noël sont seulement une excuse pour mettre en avant un personnage. Le récit passe au second plan au profit d'un portait plus intimiste d'un des personnages.

Dans cette petite aventure, Anne Perry nous offre un portait plus humain, plus vivant avec un homme parti loin de sa Grande-Bretagne, de sa sécurité pour se retrouver sur une île où le Stromboli rugit.

L'enquête en elle-même est sans grand intérêt puisque le meurtre n'a lieu que dans la dernière partie et sa résolution est rapidement expédiée comme un coup de tonnerre dans la nuit.





Pour conclure, ce roman ne prend de réelle valeur que si vous connaissez l'ambiance et les personnages de la série William Monk. L'enquête et le récit pris hors de ce contexte donnent un sentiment d'ennui puisque l'auteur ne propose qu'un récit condensé (partant du fait que vous connaissez l'univers de son personnage).

Ce livre n'apporte pas de grand intérêt à la série, mais permet de mettre en lumière le frère d'Hester Latterly.





À noter, malgré l'énorme erreur de protagoniste, un grand bravo aux graphistes pour leur couverture. La couronne de Noël en citrons jaune sur fond bleu est tout simplement superbe. 😉

Commenter  J’apprécie          1223
Marée funèbre

🎩 Vingt-quatrième tome de la saga William Monk.🎩





Deux ans après les événements de Meurtre en Écho, William est appelé à l'aide par Oliver Rathbone. Un de ses clients, Harry Exeter lui demande assistance dans une affaire de rançon et d'enlèvement de son épouse Kate. L'échange devant avoir lieu sur l'île Jacob, un bidonville à la réputation de coupe-gorge. 😱

Le jour dit, William accompagné de Harry Exeter et de six de ses hommes de la Brigade Fluviale, se rend sur place. Rapidement, les choses dégénèrent et Kate Exeter est retrouvée atrocement assassinée. William est effondré. D'une part, les faits plaident pour une trahison de leur plan ; d'autre part, il ne peut que s'identifier au mari, Harry Exeter puisque lui aussi a vécu l'enlèvement de son épouse (voir le couloir des ténèbres). Monk est bien décidé à découvrir le traître parmi ses hommes et les meurtriers...





Cela faisait longtemps que je n'avais pas été captivée par une enquête de Monk avec autant de peps. Marée funèbre permet à Anne Perry de nous replonger dans ce qui fait tout le charme de cette série, et qui ses derniers temps manquaient. 🙂

Certes, ne soyons pas non plus dans les commentaires élogieux, car, comme toujours, ce roman contient quelques maladresses et lourdeurs.🙂





Concernant l'intrigue, j'ai tout simplement aimé. L'histoire débute brutalement par un beau soir avec l'appel à l'aide de Rathbone, la mise en branle de la Brigade fluviale et l'expédition sur l'île de Jacob. Ce qui suit est dans la même lignée avec une enquête mêlant casse-tête intellectuel et psychologique puisque William Monk est contraint de douter de ses hommes. Les meurtres s'enchaînent, les indices se font plus précis ; un procès a lieu et, comme toujours, une révélation à la Anne Perry au final.

Cependant, je connais tellement bien cette auteur pour suivre avec attention cette saga, et j'avais déjà deviné comment le tout allait s'organiser. Et cela n'a pas manqué ! Anne Perry aime jouer avec ses personnages, mais ce jeu a été tellement de fois utilisé, qu'il n'a plus rien de sensationnel. Malgré tout, c'est fait de manière plutôt intelligente même si le lecteur comprend rapidement qui est le meurtrier, qui est la taupe et pourquoi.

L'élément le plus incongru de ce roman concerne la relation Hooper et Celia Darwin. Sérieusement, leur histoire est touchante et sympathique... mais cela sonne tellement faux. L'inspecteur rencontre Celia, une jeune femme handicapée, et en tombe éperdument amoureux. C'est tellement guimauve, tellement kitch que cela dénature la pseudo révélation du procès. Je vous avoue que lorsque Celia et Hooper se retrouvent après le témoignage de cette dernière lors du procès, j'ai trouvé cela grotesque... surtout pour l'époque où les femmes ne sont pas aussi directes.😛





Bon, parlons des personnages. C'est le point fort de cette saga. le lecteur suit ses personnages fétiches et découvre leur évolution en bien comme en mal. le point de mire est mis sur Hester et Monk avec leur fils adoptif, Suff (devenu Will) bien évidemment. N'oublions pas Oliver Rathbone marié avec Beata ; Runcorn qui refait son apparition et voit sa famille s'agrandir.

Seul regret déjà évoqué dans les précédents tomes : l'absence des personnages et d'histoires ayant un rapport avec la clinique d'Hester. Sueaky Robinson, Mrs Burroughs et les prostituées de la clinique apportaient une atmosphère spéciale à la série. Ici, la série semble se rapprocher des codes de la bienséance de son autre saga : les Thomas et Charlotte Pitt.





Concernant les points négatifs (oui il y en a !) 😛 : beaucoup de répétition. Par exemple, l'auteur nous décrit les soirées d'Oliver Rathbone avec son épouse le soir de la même manière sur deux chapitres différents. Je pense que le lecteur a compris qu'ils sont heureux et aiment passer du temps au coin du feu...

Beaucoup de longueurs... Certes, je connais cette série dans les moindres détails. Je sais qui est qui, comment et dans quelles circonstances ils se sont connus. Mais voir à chaque apparition de personnage connu une sorte de récapitulatif de sa vie... cela m'ennuie un peu. Mais bon, pour les lecteurs occasionnels c'est utile.

Lourdeur au niveau de l'intrigue. Par moment, le lecteur rame pour ne pas dire stagne dans sa lecture avec une intrigue qui semble être aux arrêts ; des personnages en plein questionnement ; des situations qui s'enlisent.





Au final, j'ai adoré retrouver l'univers d'Anne Perry avec son William Monk. Marée funèbre revient aux éléments fondateurs de cette saga même si ce n'est pas encore la perfection. L'intrigue est passionnante, les personnages attachants. Par contre, un lecteur un peu attentif trouvera la clef de cette intrigue sans problème et éprouvera surement de la frustration face aux oeillères du commissaire Monk.

Dans tous les cas, je laisse tranquillement William, Hester et leur petit univers continuer à vivre leur vie en attendant la sortie du prochain roman. Je compte me lancer en attendant une cinquantaine d'années plus tard avec un autre policier : Thomas Pitt.😉

Commenter  J’apprécie          1200
Vengeance en eau froide

⚓️Tome 22 de la saga William Monk.🎩





William Monk ne se remet pas de la mort de son second, Orme. Il est persuadé que Mr McNab, le chef de service des douanes à fomenter le sabotage de l'enquête sur le bateau où Orme est mort. Malheureusement, rien ne peut étayer ses soupçons si ce n'est la haine de McNab à son encontre, haine qui pourrait avoir un lien avec son passé. Or, Monk a perdu la mémoire depuis 14 ans et les raisons de cette haine lui sont inconnues.

Alors, quand McNab fait appel au Commissaire Monk pour le meurtre d'un détenu évadé, puis qu'un autre détenu s'évade et que le bras droit de McNab se noie, les autorités arrêtent Monk.

Devant faire face aux accusations sans avoir la possibilité de se défendre en raison de sa mémoire défaillante, William Monk, aidé de ses amis, va devoir creuser dans un passé lointain.





Après quelques dernières enquêtes décevantes et s'éloignant un peu de l'univers des débuts, Anne Perry semble avoir renoué avec les thématiques qui font le charme de cette série. Lors du précédent tome, Le couloir des ténèbres, Hester était kidnappée et devait par la même occasion faire face à des problématiques éthiques quant à son métier ; ici, dans Vengeance en eau profonde, Monk se retrouve à devoir combattre son passé dont il ignore tout. L'auteur nous propose une découverte de son personnage phare sous une autre facette et dans un univers loin de Londres et de la police. 🙂





Après vingt-deux tomes, nous pourrions penser avoir fait le tour de la série. Anne Perry innove grâce aux relations tissées entre chaque personnage. Ici, nous avons une Hester moins froide, plus fragile face au danger qui touche son mari ; un Scuff (leur fils adoptif) qui a bien grandi et apprenant la médecine ; Oliver Rathbone qui a repris les chemins des tribunaux pour son premier procès après sa radiation et la relation tendre qu'il entretient avec Beata.🙂





Comme dans le précédent tome, je suis également quelque peu déçue 😞 : l'univers d'Hester et de sa clinique de Portpool Lane ne soit plus aussi présent dans la série. Le docteur Crow, Squeaky Robinson, Claudine Burroughs sont des personnages évoluant dans un Londres plus sombre, plus sale, plus populaire. Bref, cela apportait la touche qui distinguait cette série de celle mettant en scène Thomas et Charlotte Pitt. Ici, les deux univers semblent fusionner en quelque chose de plus lisse, de plus propre. Dommage.😞





👉Au final, une aventure à lire ! L'auteur prend plaisir à nous dévoiler un pan du passé de son personnage fétiche. C'est passionnant et troublant à la fois.😊

Commenter  J’apprécie          1200
Une mer sans soleil

Dix-huitième tome de la saga William Monk.🎩





La nuit s'est installée sur les berges de la Tamise. Orme et William Monk font une ronde sur le fleuve dans une barque. Soudain, des cris retentissent : une femme sur la berge émerge de la brume et semble terrifiée. Arrivés sur place, les deux hommes comprennent les raisons de ces cris : le corps d'une femme git dans un coin et ses viscères à côté d'elle.😱

Rapidement, William Monk met en branle sa brigade afin de déterminer qui est cette femme. Au fil de leurs investigations, le nom d'une femme émerge: Zenia Gadney. Les renseignements glanés donnent le portrait d'une femme discrète, gentille et qui vivait chichement... sauf les deux derniers mois. William Monk ne cesse de se demander ce que pouvait bien faire dans ce cas, Zenia Gadney près de la berge. En cherchant plus minutieusement, notre inspecteur découvre qu'une seule personne rendait visite à cette femme de manière régulière : le docteur Lambourn... seulement celui-ci est mort deux mois auparavant. Coïncidence ?

William Monk décide de mener l'enquête et comprend rapidement que celle-ci est plus complexe qu'elle n'y parait, surtout lorsque de hautes autorités semblent vouloir lui mettre des bâtons dans les roues...😈





Une mer sans soleil est l'une des meilleures enquêtes de la série. 🤗D'une part, les thèmes abordés comme la dépendance à l'opium faisant des morts en pagaille dans la société anglaise ; d'autre part, une enquête menée tambour battant par William Monk accompagné de son ancien patron Runcorn et de l'avocat Oliver Rathbone permet de faire monter la tension à son paroxysme en nous révélant des faits inattendus. Enfin, le crime est abject et rappelle ceux perpétrés par Jack L'Éventreur. Bref, le lecteur est complètement happé par cette enquête et les dangers encourus physiquement et psychiquement par les personnages.





Le point fort des œuvres d'Anne Perry est de mettre en exergue des problèmes de notre société actuelle via des aspects historiques. Ainsi, l'addiction aux drogues à l'automédication est présentée ici avec celle de l'opium au XIXe siècle. Cette poudre était présente partout sans le moindre contrôle de dosage et de nombreux enfants en sont morts. Pire, de nouvelles méthodes intraveineuses rendent les gens dépendants. Ajouté à cela le récit glaçant que nous relate Anne Perry concernant les fortunes réalisées grâce à cette drogue introduite en Chine, et vous avez de quoi frémir.





L'autre élément qui donne à cette enquête plus de valeur concerne la conscience d'Oliver Rathbone. En effet, celui-ci se retrouve face à une situation inédite. Rapidement, il comprend que les chances de gagner le procès sont pipées. Toutes les tentatives de mettre en avant l'argument de l'opium sont systématiquement refusées et ignorées par le juge. Face à cette injustice, Oliver Rathbone se retrouve devant un dilemme : subir en homme honnête et respectueux des lois... ou bien utiliser le cadeau empoisonné laissé par son beau-père... 😈





Une mer sans soleil est l'une des aventures les plus palpitantes de la série. 👍👍

Commenter  J’apprécie          1180
La fin justifie les moyens

Dix-septième tome de la saga William Monk. 🎩



⚠️Attention, ce tome concerne en grande partie l'enquête débutée dans le précédent : Mémoire coupable.⚠️





Après la mort de Jéricho Philips (tenancier d'un bateau où des garçons de la rue y étaient séquestrés pour servir de proie à des hommes de la bonne société), Monk est persuadé que ce commerce perdure puisque la tête pensante du réseau n'a pas été appréhendée. De plus, suite aux révélations d'un habitué, les soupçons se portent sur le beau-père d'Oliver Rathbone : Lord Ballinger.

Et lorsque trois semaines après la mort de Jéricho Philips, le corps de Mickey Parfitt est retrouvé étranglé et flottant sur la Tamise, l'enquête est de nouveau relancée. En effet, rapidement Monk met au jour que cet homme était lié au même commerce. Après une enquête minutieuse, Monk ne peut que contacter Oliver Ballinger et lui rappeler les suspicions visant son beau-père. Lorsque celui-ci est arrêté, Oliver accepte de le défendre...







Tout d'abord, j'aime beaucoup cette série. Par contre, j'ai trouvé ce dernier quelque peu indigeste. 😥Non pas en raison de l'intrigue, mais de la similarité avec la précédente affaire donc forcément le récit est moins étoffé par des pistes et hypothèses variées permettant au lecteur de se plonger dans le récit. Ici, dès le départ nous avons un suspect et le roman nous permet juste de suivre comment Monk accumule des preuves et comment cette enquête a un impact sur la vie des protagonistes. C'était par moment long, répétitif et étouffant comme atmosphère.





De plus, j'avoue avoir du mal depuis le tome précédent avec le personnage de Margaret Rathbone. Depuis son mariage, j'ai l'impression d'avoir devant moi une autre personnalité. Je veux bien que le mariage change les gens, mais... pas à ce point. C'est à se demander si Anne Perry ne désire pas se débarrasser de l'épouse d'Oliver afin de recréer le trio amoureux de départ.🙄 Lorsque ce personnage apparait dans la série, c'est une femme effacée et timide qui fait preuve d'une grande bonté envers les autres. C'est aussi cela qui attire Rathbone. Seulement, depuis Mémoire coupable (le précédent tome), nous avons un personnage froid, très ancré dans sa classe sociale et méprisante. Certes, son père est accusé des pires choses... mais son attitude est tellement excessive que cela la rend caricaturale.





Heureusement, le roman est sauvé par le développement d'autres personnages et leurs relations. Ainsi, la présence de Scuff dans la vie de William et Hester apporte une touche plus "familiale". Hester s'assagit, devient plus douce, plus calme face à Scuff... ce qui nous la rend encore plus sympathique et émouvante.

Le personnage de Claudine Burroughs semble prendre dans la série le rôle au départ attribué à Margaret et, les échanges qu'elle entretient avec Squeaky Robinson apportent une touche de fraîcheur et d'humour idéale.





Malgré cette petite déception : Vivement la suite ! 🤗

Commenter  J’apprécie          1170
A la mémoire des morts

Cinquième et dernier tome de la saga Reavley.🤝





Les lignes allemandes n'existent plus. Les troupes anglaises ne cessent de reprendre du terrain et de bouter les Allemands hors de Belgique. En Angleterre, des pourparlers sont en cours afin de déterminer les accords de l'armistice afin de mettre un arrêt total à la guerre.

Du côté des tranchées, Joseph n'a pas le temps de souffler. L'avancée des troupes entraîne une masse de blessés à acheminer vers les hôpitaux de fortune ; mais en plus, vois surgir l'arrivée de prisonniers allemands en masse et dans un état pitoyable. Alors, lorsque surgit son frère arrivé tout droit d'Angleterre, lui annonçant qu'un haut gradé allemand passera les lignes pour se constituer prisonnier et démasquer les agissements du Pacificateur, Joseph n'y croit plus. le tout devant être fait dans le plus grand secret.

Mais, comme toujours le destin s'acharne : une femme est sauvagement assassinée au dispensaire médical ce qui a pour conséquence de le fermer le temps de l'enquête, obligeant tout le monde à rester sur place. Joseph et Matthew doivent trouver rapidement le meurtrier avant que l'armistice soit signé s'ils veulent pouvoir démasquer le Pacificateur. Mais l'enquête prend rapidement une tournure sinistre avec Matthew accusé...





Ce dernier opus de la saga est celui qui réserve le plus de surprise à la famille Reavley. Après de nombreuses années à tenter de barrer la route aux agissements du Pacificateur, Anne Perry semble décider à finir la série de manière assez brutale. Entre le crime dans le dispensaire, l'accusation portée sur Matthew, la révélation faite à Joseph par la femme qu'il aime et qui pourrait mettre en péril leur avenir, la relation entre Mason (agent du Pacificateur) et Judith Reavley.... Bref, vous avez de quoi trouver votre bonheur.





A la mémoire des morts est à mon sens le plus dynamique en terme de narration de la série. Les longueurs inutiles sont peu présentes puisque le récit est abondant en surprises. Cependant, j'avoue être restée un peu sur les rotules avec ce dernier tome qui dévoile l'identité du Pacificateur sans suspens, sans mise en scène grandiloquente après nous l'avoir vendu pendant quatre longs romans.



Certes, le côté historique relatant l'avancée des armées britanniques, la reddition des soldats, les scènes de violences en découlant dans les zones libérées sont captivantes d'horreur. le lecteur qui est déjà plongé dans un récit noir puisqu'il est question de guerre se retrouve encore plus profondément entraîné dans la monstruosité par souci de vengeance. Les faits sont relatés de manière juste, mais parfois vibrante d'émotion.

Malheureusement, c'est l'aspect romancé concernant la famille Reavley qui me laisse perplexe. Nous suivons donc nos Reavley prêts à réceptionner une personnalité allemande passant les lignes sans trop de dégâts, qui se retrouve dans un hôpital où un crime atroce est commis. Par la même occasion, Joseph découvre que Lizzie, la femme dont il est épris y travaille. Puis l'histoire part sur une pseudo enquête qui conduit à l'arrestation de Matthew.... une fuite en ambulance, un retour en Angleterre puis le Pacificateur qui reconnait ses torts. Tout cela, donne l'impression d'avoir un écriteau signalant "Fin, merci d'avoir lu et à une prochaine fois". Bref, trop d'événements, trop de rebondissements par moments incongrus et, par-dessus tout, trop de bons sentiments et un happy-end guimauve. Cela donne un sentiment de sidération puisque le livre centre son propose sur l'horreur de la guerre, les blessures physiques et psychiques des survivants, sur les changements dans la société suite à cela... et vous avez une famille Reavley qui elle, aux antipodes des autres décident de faire l'autruche (je parle notamment de Judith avec Mason).





Globalement, une superbe rétrospective romancée de la Première Guerre mondiale mettant en avant la vie dans les tranchées où l'humidité, l'horreur, les rats y sont les rois. Une saga policière rondement menée permettant au lecteur de s'immerger dans L Histoire au travers d'une famille anglaise sans histoire dont la vie bascule. 🙂

Commenter  J’apprécie          1160
Meurtre en écho

🎩 Vingt-troisième tome de la saga William Monk.🎩





Le commissaire Monk est appelé sur les lieux d'un drame. À son arrivée, il découvre une scène d'horreur innommable où la victime a été torturée et disloquée même après sa mort. Dans la pièce, 17 bougies, dont certaines de couleur. La victime, un Hongrois se révèle être un homme sans histoire, respecté de tous. La communauté hongroise ne parlant pas anglais pour leur majorité, William Monk se fait aider par l'un d'eux. Peu de temps après, un second puis un troisième et, enfin un quatrième meurtre ont lieu. Les soupçons se tournent rapidement sur Herbert Fitzherbert, médecin qu'Hester a connu en Crimée...





J'aime beaucoup cette série. Son ambiance, son atmosphère très britannique, très sombre par moment et les personnages attachants. Malheureusement, cette fois-ci, je me suis quelque peu ennuyée. Le crime est certes sombre, satanique... mais l'enquête est insipide et le procès qui suit est tout simplement bâclé.😮



C'est simple, j'ai eu l'impression pendant toute cette aventure d'avoir un plagiat du premier tome puisque les grandes thématiques sont les mêmes. La perte de mémoire, la peur d'être coupable et de ne pas s'en souvenir, la guerre de Crimée... Ici, le personnage souffrant de perte de mémoire n'est pas William Monk, mais un ami d'Hester, surgi du passé et longtemps cru mort. Celui-ci, tout comme Monk ne sait pas s'il est coupable ou non. Anne Perry modifie le scénario ici en faisant de son personnage un être fataliste et non combattif. 🤨





L'intrigue manque cruellement d'énergie avec des lenteurs, des lourdeurs en pagaille. Ne parlons pas non plus des nombreux apartés se référant aux épisodes précédents. Certes, cela est très utile pour les lecteurs occasionnels ou pour se remettre dans le bain de la série... mais là, c'était indigeste d'apprendre pour la énième fois que Monk a eu un accident, qu'il a perdu la mémoire, qu'Hester a été la seule à lui faire confiance, qu'elle n'est pas jolie, mais n'a pas sa langue dans sa poche , que Monk l'a épousé, qu'ils ont adopté un tafouilleur du nom de Scuff, que celui-ci a été enlevé puis sauvé ..... RAAAAAAA 🤬





Côté personnages, Oliver Rathbone fait son apparition vers les 2/3 du livre. Nous découvrons son nouveau mariage avec Beata. Quant à Scuff, celui-ci a poussé et atteint les 18 ans. D'ailleurs, le livre est en partie sauvé grâce à ce personnage. Au côté de Crow, Scuff apprend la médecine et prend conscience des responsabilités. Le passage concernant le traitement du patient souffrant du tétanos est stupéfiant.





Globalement, cet épisode laisse un gros sentiment de gâchis. Les personnages récurrents passent d'un statut à un autre sans la moindre explication. Ainsi comme signalé plus haut, Rathbone est marié ; Crow a obtenu son diplôme de médecin (il exerçait auparavant de manière illégale) ; Scuff est adulte ; Charles Latterly, le frère d'Hester refait surface. Bref... énormément de changement.



Au final, une enquête qui promettait du mystère, mais qui se termine sur une grosse déception avec cette révélation finale faite par l'auteur, comme si elle désirait en finir au plus vite. Un peu plus de suspens, de scénarisation, de sensationnel auraient été les bienvenues.😴

Commenter  J’apprécie          1150
La disparue de Noël

🎄❄️Hors-série des Aventures de Thomas et Charlotte Pitt.❄️🎄





Omegus Jones invite quelques amis pour un séjour dans sa propriété. Lors d'une soirée, Isobel Alvie fait une remarque acerbe et déplacée à Gwendolen Kilmuir devant tous. Le lendemain, cette dernière est retrouvée noyée dans l'étang de la propriété. Les preuves ne font aucun doute : Gwendolen s'est suicidée et la coupable n'est autre qu'Isobel. Condamnée à la déchéance sociale par son acte, Omegus Jones lui offre le moyen de s'amender sous la forme d'une mission : apporter à la mère de Gwendolen la lettre laissée avant son geste fatidique. Isobel sait que si elle refuse, elle sera ostracisée et déchue de son milieu. Aidé de Vespasia Cumming-Gould, le voyage débute et promet d'être plus compliqué que prévu...





Ce livre est un hors-série des aventures de Thomas et Charlotte Pitt où le personnage de Lady Vespasia n'est autre que la grande tante par alliance d'Emily, soeur de Charlotte. Cette courte aventure peut être lue à n'importe quel moment de la série puisqu'il est question d'une histoire ayant eu lieu pendant la jeunesse de Vespasia.





Les hors-séries d'Anne Perry ont souvent pour but de mettre l'accent sur un personnage particulier de ses séries et de proposer un nouvel éclairage.Vous ne serez donc pas étonné si l'intrigue policière est quasi inexistante, si le mystère est totalement absent. Ici, Anne Perry décrit au vitriol la société "bien pensante" qui se permet par ses règles d'élever un être ou de le déchoir en un rien de temps. Une société où la femme n'est rien d'autre qu'une reproductrice devant s'assurer un bon mariage et faire progresser l'arbre généalogique par la mise au monde d'héritier.

La disparue de Noël relate la mésaventure d'Isobel qui lors d'un dîner a cessé d'être hypocrite et de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Elle se retrouve mise au banc, condamnée en tant que veuve à une déchéance sociale et économique. Cette mésaventure met en lumière la fragilité des femmes dans cette société anglaise, la dépendance envers un mari, un entourage social...





Au final, La disparue de Noël n'a rien d'un roman policier. Pas de crime, pas de suspect, pas d'enquête. Un simple périple à travers les magnifiques paysages écossais et un secret tu depuis des années qui pourraient expliquer la raison réelle du suicide de Gwendolen.



Les fans d'Anne Perry apprécieront de retrouver un des personnages de la série Pitt et de lire une aventure dans l'esprit de noël. Les autres trouveront surement ce roman sans grand intérêt et décousu. À vous de juger. 😉

Commenter  J’apprécie          1130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne Perry Voir plus

Quiz Voir plus

Les Titres de la série des Charlotte et Thomas Pitt

Quelle est la particularité des titres dans cette série ?

ils indiquent toujours le type de crime commis
ils indiquent toujours le lieu du crime
ils indiquent toujours l'heure du crime
ils indiquent le nom de l'assassin

8 questions
102 lecteurs ont répondu
Thème : Anne PerryCréer un quiz sur cet auteur

{* *}