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Critiques de Anne Pierjean (3)
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Le temps de Julie

Les livres d’Anne Pierjean ont marqué une partie de mon enfance. C’est une chronique de Noël cinq étoiles un peu particulière car ce sont les étoiles d’une passion naissante, une passion pour les livres, les voyages imaginaires qu’ils offrent, les mondes qu’ils font découvrir, l’excitation, la joie, le plaisir qui y sont associés lorsqu’on les trouve au pied du sapin, le matin de Noël.



Le Temps de Julie, c’est celui de la Seconde Guerre mondiale mais c’est aussi celui de la jeunesse de l’auteure née en 1921, comme ma grand-mère. Anne Pierjean aimait raconter des histoires aux enfants après avoir été institutrice pendant plusieurs années. Le Temps de Julie m’a fait découvrir comment vivaient les gens pendant les années quarante à travers l’histoire de Julie et de Raphaël.



Anne Pierjean évoquait avec des mots simples et captivants des sujets complexes. Elle savait les rendre à mes yeux passionnants. « Le temps de Julie est celui de ma propre jeunesse. C’est peut-être pour cela que j’ai chargé Julie d’exprimer un très grand amour et la joie secrète que l’on a, un jour, d’attendre un enfant avec un homme qu’on aime », écrivait-elle dans la présentation du début du livre, que j’ai retrouvé en faisant du rangement. La splendide couverture bleue comme un ciel d’été m’avait beaucoup plu mais c’est le contenu qui m’avait captée.



Julie a dix-sept ans lorsqu’elle rencontre Raphaël un soir de fête et de feu d’artifice. Il a huit ans de plus qu’elle mais elle ne veut pas attendre. Ils s’aiment et se marient, les années de bonheur passent vite, trop vite… Julie a vingt ans, elle découvre avec Raphaël la joie d’attendre un enfant lorsque la guerre éclate. Raphaël doit partir.



Ce livre m’avait fait ressentir des émotions fortes, il avait fait battre mon cœur de petite fille d’une dizaine d’années au fil des mots et des pages, grâce à l’habileté de la conteuse qui réussit à unir la petite et la grande histoire, à rendre proches de son jeune lecteur cette époque si lointaine, ces habitants du Vercors et du Dauphiné dont elle était originaire.



Le Temps de Julie est le récit d’un amour fulgurant avec en toile de fond la montée d’Hitler et du nazisme, les accords de Munich, les discussions à la table de la ferme du Riou, où Julie vit avec Raphaël et ses beaux-parents, à propos de ce contexte politique agité, la mobilisation des hommes en âge de se battre, l’Occupation, la zone libre, Vichy, Pétain, la milice, la Gestapo et surtout la Résistance, le maquis.



Raphaël a rejoint leurs réseaux. Maria, la sœur aînée de Julie, une jeune institutrice enceinte et déjà maman d’un petit garçon, Gilles, les aide au péril de sa vie, elle leur fait passer des messages. « J’ai choisi…, a dit Maria à voix basse. D’ailleurs comment pourrait-on choisir autrement ? [...] Et puis le risque est partout. Ceux qui luttent, ceux qui regardent sont tous dans le même sac, sous les mêmes représailles… »



J’ai admiré le courage de Maria qui crache au visage de l’homme qui l’arrête et veut la fouiller, sa dignité, son refus de se soumettre, de le laisser la toucher. « Elle n’est plus que le regret de cette vie qui palpite, là, sous ses deux mains, et qui n’ira pas jusqu’à la lumière. »



Plus que tout j’ai aimé cette manière d’écrire, capable d’évoquer une situation aussi violente sans s’appesantir, en suggérant et en laissant place à l’imagination, presque à la poésie. J’ai aimé cette plume qui ose évoquer des sentiments complexes d’adulte et les partager avec ses jeunes lecteurs : la guerre, la mort brutale des êtres chers, l’amour profond d’un jeune couple, le bonheur de la maternité, quelle place pour le papa quand il n’a pas pu être présent pendant les premières années de la vie de sa fille Jeanne et comment intégrer à la famille Gilles, le neveu, le cousin, orphelin.



Si j’ai gardé ce livre c’est parce qu’il fut un gros coup de cœur pour moi, il m’a transmis le goût de lire, d’écrire, de m’intéresser à l’Histoire et à la petite histoire, celle de mes grands-parents qui se sont mariés en 1940 lorsque ma grand-mère avait dix-neuf ans et mon grand-père quatre ans de plus. Je me souviens d’avoir demandé à mon grand-père des photos d’eux quand ils étaient jeunes et j’ai, sur ma bibliothèque, leur portrait à vingt ans. Avec le recul, je me dis qu’Anne Pierjean m’a profondément influencée, ce qui est souvent le cas des auteurs de littérature de jeunesse, qui contribuent à faire naître le goût de lire et parfois même d’écrire.



Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël et d’heureuses fêtes de fin d’année, ainsi qu’à l’équipe de Babelio qui, grâce à ce site, rend possibles ces échanges autour des livres que nous aimons.

Une petite pensée pour ClaireG qui nous a quittés en octobre, ainsi que d’autres peut-être que je ne connaissais pas, comme Aline Bellespages…

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Le village qui n'avait pas d'enfants

j'ai lu ce livre lorsque j'étais enfant à l'école, c'est dire que ça date !!! Mais malgré tout, je me souviens avoir été enchantée, j'avais été complétement séduite par cette histoire. Je suis à sa recherche et suis curieuse de le relire pour savoir ce qui à 9 ans pouvait m'interpeller et m'émouvoir de la sorte.
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Marika

Chris est heureux entre sa grand-mère et son père garde forestier. Il aime aussi sa maîtresse, à l’école. Chris est un enfant joueur, obéissant et d’un bon caractère. Jusqu’au jour où une nouvelle élève fait son apparition dans sa classe : Marika. Elle vient « d’ailleurs », n’a pas connu la stabilité d’un bon foyer ; alors Chris va essayer de l’apprivoiser.

Un petit roman pour les plus jeunes qui se lit très vite et un brin désuet. Au vu du comportement de la petite fille et l’âge de l’institutrice, je ne pense pas qu’aujourd’hui il y aurait eu la même fin. Mais c’est un livre pour la jeunesse, alors tout est bien qui finit bien.
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