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Critiques de Anne Rabinovitch (185)
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Le Livre d'Hanna

Autour de la reconstitution de l'histoire d'une précieuse haggada (catéchisme hébreu), il s'agit de la reconstruction d'une jeune femme et de l'histoire de la vie de multiples personnages : belle leçon de tolérance où juifs, musulmans et chrétiens s'entendent pour sauvegarder ce livre à travers les âges et les cataclysmes de l'Histoire à Sarajevo, Vienne, Venise et l'Espagne.
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

J'ai lu ce recueil, un peu par hasard, en anglais. Et, si je n'ai pas eu de peine à tout comprendre, je suis certainement restée en surface en ce qui concerne la poésie, la sensibilité et le romantisme que l'auteur a voulu insuffler dans ces 5 nouvelles. Dommage. Je lirai certainement d'autres oeuvres d'Ishiguro, en version française cette fois, pour y saisir toutes les subtilités.
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Sur la place Saint-Marc, un crooner américain vieillissant embauche un musicien de terrasse pour donner une aubade en gondole à son épouse.



A Londres, un couple en crise reçoit à contre cœur un ami de jeunesse.



Dans les collines de Malvern en Angleterre, un ménage de randonneurs suisses s'enthousiasme pour le travail d'un jeune compositeur-interprète en galère venu chercher l'inspiration loin de la ville.



Un saxophoniste sans ambition et une présentatrice glamour, que rien ne destinait à se rencontrer, sont voisins de chambre dans un hôtel de Beverly Hills utilisé pour la convalescence discrète de personnalités qui ont eu recours à la chirurgie esthétique.



Un violoncelliste hongrois en début de carrière accepte pendant tout un été, le coaching musical d'une américaine énigmatique rencontrée par hasard sur la piazza d'une ville du nord de l'Italie.



Le titre du recueil de nouvelles donne le diapason pour les cinq histoires : il fait penser à la fameuse "note bleue" des musiciens de jazz, cette harmonie miraculeuse et fragile entre majeur et mineur, entre sourire et larmes. Ensuite, toujours comme dans une œuvre musicale, les variations de registre d'un récit à l'autre créent le rythme, le relief, la surprise. Le doux-amer pour la sérénade en gondole, le burlesque pour la visite du copain gaffeur, l'empathie grinçante pour les musiciens folkloriques helvètes, l'absurdité pour les déambulations nocturnes dans les couloirs d'un grand hôtel, la cruauté feutrée pour les leçons de violoncelle finales.



Le narrateur est un personnage différent dans chacune de ces histoires peu banales. Mélomane débutant ou plus mûr, musicien en devenir ou boudé par la réussite. Acteur ou simple observateur de l'action, plus souvent l'un et l'autre en proportions variables, il amène au cœur du récit ses propres failles mais il garde ou retrouve chaque fois, sans avoir l'air d'y toucher, un flegme et une dignité typiquement britanniques.



Un imaginaire original au service de textes subtilement émouvants sur l'acceptation résignée mais souriante des désenchantements de l'existence.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Le Petit copain

Quelle déception...



Après l'immense "Maitre des Illusions", voici le morne "petit copain".



Que c'est long et emprunté... Que c'est fade.



On tourne en rond sans jamais avancer pour un dénouement qui n'a de mérite que de terminer le livre...



1/5
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Le Livre d'Hanna

Ce livre suit les péripéties d'une Haggadah (livre de prières juif) à travers les époques. Elle sera fabriquée, revendue, séparée de ses fermoirs, protégée par de nombreuses personnes de classes, religions, âges différents.

Hanna, une restauratrice de talent, la retrouve à Sarajevo en 1996 et cherche à retracer son histoire sans savoir qu'elle découvrira aussi des pans de son passé et qu'elle aura également un rôle à jouer...



J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Passées les premières pages qui m'ont fait craindre que le vocabulaire soit trop technique pour moi, j'ai pu me plonger dans l'histoire de ce livre de prières et surtout dans la vie de toutes les personnes que la Haggadah a croisées.

Que ce soit le rabbin accro aux jeux, l'érudit musulman, Ruti la jeune pas si ingénue, ou encore Zahra, ils ont tous eu un impact sur la conservation de ce livre et leurs histoires étaient vraiment marquantes.



Déjà à cause des périodes historiques concernées: le nazisme, l'inquisition, ... L'Homme n'a pas son pareil pour décider qu'il vaut mieux que ses voisins et du coup se croire permis de faire tout ce qu'il veut à ces personnes jugées "inférieures". La violence, l'injustice, le racisme,... ont une place importante dans ce roman et malheureusement, cela reflète bien le monde dans lequel nous vivons encore actuellement.



Hanna sert de lien entre toutes ces personnes, elle cherche avec de petits indices à recréer le passé de la Haggadah et j'ai trouvé les méthodes utilisées passionnantes.



Le fait que cette Haggadah ait survécu à tout montre que comme le dit si bien l'auteure " le fait d'être un homme compte plus que d'être juif, musulman, catholique ou orthodoxe".

Et que la valeur d'un objet ou d'une personne ne dépend pas de ces facteurs là.



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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Cela faisait longtemps que je voulais lire un livre de cet auteur et ces nouvelles sur la musique me semblaient être une parfaite porte d'entrée. J'aurais dû me poser un peu plus de question sur le titre. Dans mon imaginaire, crépuscule et nocturne sont deux mots plutôt connotés positivement mais apparemment ce n'est pas le cas pour tout le monde. Nous avons 5 nouvelles sur la fin d'un couple, 5 instrumentations de rupture. J'ai trouvé ce livre assez bien écrit même si les histoires sont un peu trop alambiquées à mon goût. Non, le plus gros souci, c'est que ces nouvelles m'ont au mieux mise très mal à l'aise (ce truc dans l'appart londonien) au pire mise le moral à zéro. Et comme mon ressenti a une grande influence sur ma note...
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Le Petit copain

Tout d'abord, je pense qu'il est important de ne pas s'attendre à ce que ce livre soit un roman policier même s' il y a une mort déchirante qui précipite l'histoire et qui sert de motivation à la protagoniste, Harriet, 12 ans, qui cherche le coupable, le meurtrier de son grand frère mort des années auparavant. Savez-vous que j'ai lu des commentaires très injurieux sur le site de l'auteure peu de temps après la sortie du livre parce qu'ils attendaient un "vrai polar" avec un "vrai meurtrier" et une fin "logique"? Ce n'est pas le cas! Non, le sujet du livre est l'introduction dans un monde adulte plus cruel que celui de la petite Harriet ou du moins celui qu'elle imagine en dévorant des livres comme "L'Île au trésor". Car dans le monde de Donna Tartt, les enfants peuvent partir à l'aventure, mais ils peuvent aussi faire des erreurs, créer le désordre et même faire du mal sans s'en rendre compte!

J'avais tant aimé ce personnage, Harriet, tellement elle-même et tellement attachante! En grandissant, l'héroïne, Harriet apprend aussi quelques vérités difficiles à accepter : Ida, sa nounou et gouvernante afro-américaine adorée, ne l'aime pas en retour. Son monde est construit sur un racisme hérité qui se répercute jusqu'à ses propres parents qui ne permettent pas à Ida de boire dans les mêmes verres que la famille. Un sujet très important et surtout ( malheureusement) très réaliste: n'oublions pas que l'action se déroule dans la ville fictive d'Alexandria dans l'état du Mississippi et que Donna Tartt est née le 23 décembre 1963 à Greenwood dans le Mississippi).

Au début des années 1960, le jour de la fête des mères, Robin, neuf ans, s'éclipse de la maison juste avant le dîner et ne revient jamais. On finit par le retrouver pendu à un arbre dans le jardin. Personne n'a rien remarqué, pas une trace du meurtrier. Les seuls témoins silencieux sont les petites sœurs de la victime: Allison, quatre ans et le bébé Harriet, qui étaient assises ensemble dans la véranda. L'action réelle du livre se déroule donc au milieu des années '70, lorsque Harriet a douze ans. Un monde presque intemporel, si ce n'est les références aux programmes télévisés et à la musique pop-rock de l'époque. Entre-temps, la famille s'est désagrégée : le père s'est enfui, la mère 'anesthésie mentalement" en abusant de médicaments et ce sont les grand-tantes, la grand-mère et la gouvernante qui font vivre la famille. Inspirée par de grands exemples de la littérature enfantine tels que L'île au trésor, Huckleberry Finn, Sherlock Holmes, Hou-dini et Peter Pan et par le besoin d'avoir un but dans la vie, Harriet décide de démasquer le meurtrier de son frère. Pour ce faire, elle reçoit l'aide de son ami Hely, son Watson personnel. Plus qu'un thriller, il s'agit d'un roman intriguant dans lequel le personnage principal doit traverser bien des épreuves en quelques semaines. Qu'elle réussisse ou non à percer le secret, Harriet est tenue en haute estime par Hely, qui la considère comme un génie.

Il y a beaucoup de tropes du Sud des états-unis dans ce livre: le racisme, le classisme, la pauvreté, les drogues, la religion - et oui, tous ces serpents !

J'ai trouvé ce roman tout simplement magnifique! Puissant, profond et sombre, fascinant et poétique, tout simplement magnifiquement écrit. Et j'ai adoré l'humour de l'auteure, (beaucoup d'humour noir). Ce livre a suscité tant de sentiments en moi, la tristesse, l'intérêt pour l'aspect historique et le lieu du déroulement du récit, une sympathie profonde pour cette petite fille qui me rappelait sans doute un peu mon enfance et le rire! J'ai ri aux larmes en lisant certains passages.

Je me rends compte, des années plus tard, que je n'avais toujours pas rendu hommage à un des trois livres de cette grande auteure que je trouve formidable comme ce deuxième roman inclassable, sorti en 2002, dix ans après le magnifique "Le maitre des illusions" et dix ans avant "Le chardonneret" (que je trouve, bien entendu, aussi superbe). En y pensant, nous sommes en 2022, une décennie s'est écoulée depuis la publication de "Le chardonneret", alors, à quand le prochain rendez-vous, la découverte d'une quatrième œuvre de Miss Tartt?
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Le Petit copain

Donna Tartt réussit un tour de force : celui de créer, avec le personnage de Harriet Cleve Dufresnes, rien de moins que l'alter ego de Tom Sawyer. "Le petit copain" est en effet le pendant féminin du chef-d'œuvre de Mark Twain, enraciné si profondément dans l'Amérique qu'il en a la saveur impérissable.
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Le Petit copain

Un roman poussif qui traine en longueur. L’histoire aurait pu être intéressante mais trop de description ce qui aurait permis d’alléger ce pavé. J’ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre qui est pour moi une grosse déception et j’ai été souvent tenté de l’abandonner. Une intrigue inexistante et une fin bâclée.
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Le Petit copain

L'histoire commence mal, Harriet Cleve, 12 ans, vit avec le fantôme du drame qui a anéanti sa famille 10 ans plus tôt. Elle habite Alexandria, une ville de poussière et de chaleur en plein été.

La mère d'Harriet erre évanescente dans la maison, Allison sa soeur aînée essaye d'être aussi effacée que possible, Harriet est livrée a elle-même. Le fantôme de son frère Robin, enfant chéri et adoré par toute la famille, encensé et idéalisé, est le fil rouge du drame que l'on va suivre au fil des pages.

Ce sont les vacances d'été, Harriet se met en tête de découvrir qui est l'assassin qui a pendu Robin dans le jardin de la maison familiale le jour de la fête des mères, et de se venger.

Comme dans Le maître des illusions, on retrouve dans ce roman une atmosphère très lourde, où le drame couve à chaque page. S'entremêlent, les silences pesants et les relations familiales compliqués. Le malaise social est prégnant à Alexandria : conservatisme, racisme qui ne dit pas son nom, trafic de drogues. On retrouve des personnages cabossés par des évènements tragiques et la vie. Malgré cette atmosphère malsaine, on se laisse une fois de plus prendre par le récit et la plume de l'auteure. Le suspens est distillé savamment au fil des pages, et jusqu'à la fin on redoute l'issue fatale pour Harriet. Le sujet est difficile, reposant sur deux enfants très jeune j'ai crains de ne pas pouvoir le finir, en pensant qu'il serait trop dur pour moi. C'était compté sans le talent de Donna Tartt.
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Le Petit copain

J'ai lu ce roman il y a pas mal de temps, mais je me souviens l'avoir bien aimé. Seul bémol : je suis restée frustrée par la fin du livre.
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Le Petit copain

Depuis quelques semaines j'ai l'impression de mener deux vies grâce à ce livre : il suffit que je lise quelques pages et me voilà propulsée dans l'ambiance chaude et moite du Mississippi.

Je ne savais rien de l'intrigue car je ne lis plus les 4ème de couverture pour éviter tout « spoiler ». Au début de ma lecture, je me suis maintes fois posée la question: mais où l'auteur veut-elle en venir ? de quoi est-il question ?

Nous découvrons petit à petit la famille Cleve Dufresnes : les circonstances qui entourent la mort de Robin, le délitement progressif de la famille et l'isolement dans lequel vivent les deux derniers enfants suite à la dépression de leur mère et le départ de leur père pour Nashville. le décès de Robin, comme un violent cyclone, a tout balayé sur sa route et n'a laissé que des décombres. Avec le peu qui reste, et le soutien indéfectible de ses tantes, de sa grand-mère et d'Ida, Harriet grandit tant bien que mal derrière l'image idéale de Robin, dans une famille dévastée et rongée par le chagrin.

L'auteur ici nous développe plusieurs profils psychologiques complexes, où les personnages ne sont ni blancs ni noirs. Chacun se débat avec son passé et ses propres démons. Harriet est une enfant attachante, mais déterminée, solitaire et garçon manqué : influencée par ses lectures et par un certain désoeuvrement, elle se met en tête de trouver le meurtrier de son frère et de le venger. Mais elle est entraînée dans un engrenage qu'elle ne maîtrise presque plus et découvre le monde complexe des adultes.

L'auteur évoque plusieurs thèmes : la perte de l'innocence, la culpabilité et les gestes qui peuvent devenir irréparables, soient parce qu'ils ont été guidés par une erreur d'appréciation ou par une volonté manifeste de faire du mal ; le temps qui passe et ne revient plus ; les problèmes relatifs à la drogue et à la pauvreté ; la vie et les moeurs dans une bourgade simple des Etats-Unis, la place omniprésente de la religion (et de certaines sectes) dans le quotidien de la plupart des Américains, le clivage entre Blancs et Noirs dans le Mississippi des années 70...

Le style d'écriture est limpide, claire et fluide. S'il y a eu parfois quelques longueurs, j'ai trouvé ce livre envoûtant. J'ai ressenti tellement d'émotions au cours de la lecture : de la tristesse à cause du départ d'Ida ; de l'angoisse face à toutes les bêtises imaginées et réalisées par Harriet et Hely ; de l'affection profonde envers Libby, Edie, Adélaide et Tattycorum ; des fous rires en voyant ce fameux camp baptiste…

Je n'ai pas mis le 5ème coeur car le livre se termine brusquement et m'a laissée sur ma faim : je pense que je me demanderai toujours quelque part au fond de moi-même ce qu'est devenu Harriet.

Un roman que je vous recommande vivement !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

J'aime beaucoup les romans de K.Ishiguro mais ai été un peu déçu par ces 5 nouvelles. L'atmosphère des romans, marquée par les souvenirs flous, les regrets, les possibilités de bifurcations des histoires individuelles et la finesse des relations entre les personnages n'a pas le temps de s'installer dans ces récits courts.



2ème lecture en juin 2019. ... et je fais le même commentaire
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Le Petit copain

C'est un roman assez bizarre mais original.

Je me suis prise au jeu de cette petite fille qui se lance dans cette aventure terrifiante. On est avec elle à chaque page parce que son attitude est tellement insouciante. On a envie de la protéger, de la conseiller et en même temps, on se dit qu'avec une telle insouciance, rien de mal ne peut lui arriver. Mais ce qui au départ n'est qu'une idée de gamin devient une aventure dangereusement mortelle et on tremble pour elle.

Le changement de point de vue augmente le suspense et l'impression de danger.
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Le Petit copain

Excellent, un régal
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Le Petit copain

Un grand merci a Michemuche qui m'a indiqué ce livre et m'a donné envie de le lire , et j'ai pris un grand plaisir avec cette histoire profonde , intelligente , forte , dans le sillon de Faulkner . Le propos est engagé ici , d'une pertinence rare . Ce n'est jamais misérabiliste , toujours d'un haut niveau littéraire , on ne peut plus lacher cette histoire une fois qu'on l'a commencer . Un vrai régal que je conseille à tous ! Merci Michemuche ! :-)
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Le Livre d'Hanna

En ce qui me concerne, j'ai trouvé la quête menée par l'héroïne longue et fastidieuse.

Est ce le contexte qui a fait que je me suis quelque peu ennuyée, et, que par moment, je décrochais complétement avant de reprendre difficilement le fils de l'intrigue, c'est bien possible.

Dommage car le sujet était prometteur, et, ne pouvait que m'interressée vu que le héros est un livre, et, plus particuliérement un manuscrit hébreu (le haggada de Sarajevo) qui, si j'ai bien compris a réellement existé.
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Le Livre d'Hanna

Hanna, jeune australienne spécialisée dans la restauration et l'expertise de livres anciens, se voit proposer un travail sur la Haggadah de Sarajevo, magnifique livre qui présente la particularité d’être illustré alors que les manuscrits religieux juifs ne l’étaient pratiquement jamais. De minuscules indices trouvés dans le livre, un fragment d’aile de papillon, une tache de vin, des cristaux de sel, sont autant de prétextes à imaginer l’histoire de ce livre qui a traversé des siècles et des pays pour arriver à Sarajevo et y survivre à la guerre.

Sous forme de longs chapitres qui alternent le présent avec Hanna et le passé avec différents épisodes où le livre entre en scène à Sarajevo en 1940, à Vienne en 1894, puis à Venise et à Tarragone entre autres, l’auteur retrace cinq siècles de persécutions religieuses et d’intolérance : Inquisition, nazis et nationalistes serbes sont ainsi la preuve que la guerre, en particulier pour des prétextes religieux, peut survenir n’importe où, même si parfois c’est inimaginable. Un personnage fait ainsi remarquer qu’à Sarajevo, où les communautés vivaient en bonne entente, où beaucoup d’habitants ne pratiquaient pas leur religion d’origine, où existaient beaucoup de couples mixtes, la guerre n’était pas pensable et pourtant…

L’histoire de ce livre est passionnante pour qui s’est parfois posé la question de savoir entre les mains de qui tel ou tel livre ancien est passé, et pour qui aime les livres tout simplement.

J’ai un peu du mal à parler du style car je l’ai lu en anglais, mais la construction est tout à fait fascinante, car elle remonte le temps en arrière en donnant la parole à différents protagonistes qui ont possédé et souvent protégé ce livre. J’aurais peut-être préféré que les choses soient un peu moins explicites parfois, et laissent un peu plus de place à l’imagination du lecteur. La partie contemporaine, avec Hanna, m’a un peu moins intéressée, mais elle permet une respiration dans la lecture et réserve des surprises au bout de quelques chapitres. Il est difficile de toute façon dans un tel livre de provoquer un intérêt constant chez le lecteur qui a affaire à de nouveaux personnages presque à chaque chapitre et donc s’attache plus ou moins à l’un ou à l’autre. J’ai eu pour ma part un petit faible pour le personnage du jeune illustrateur de cette merveille bibliophile qui existe d’ailleurs et est réellement conservée au Musée de Sarajevo.


Lien : http://lettres-expres.over-b..
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Le Petit copain

Années 1970. Mississipi. Un jour de fête des mères dans l'endroit le plus sombre de sa cour, le jeune Robin, 9 ans, est retrouvé pendu à un arbre. Ce meurtre ne sera pas élucidé et la famille est à jamais marquée : la mère devient incapable de s'occuper de qui que ce soit, à commencer par elle même, le père part vivre dans un autre état et les deux jeunes soeurs alors âgées de 4 ans (Allison) et 6 mois (Harriet) grandissent dans le souvenir artificiel de ce grand frère méconnu qui faisait l'admiration de tous.



Douze ans plus tard, Harriet, poussée à se trouver un but dans la vie le trouve. Elle doit débusquer le meurtrier de son frère et se met à questionner son entourage : sa mère, Edie sa grand-mère, Ida sa chère nounou. Ses soupçons se portent bientôt sur Danny, un garçon qui jouait avec Robin en ce temps là. Un enfant pauvre qui peut-être, était jaloux de la famille et des jouets de Robin.



Mon avis

Hum, que dire sinon trop. Trop de choses à dire, trop d'images, trop de bonheur. Enfin. Donna Tartt est une sorte de fée, une conscience qui entre en nous et crève tout ce qui est trop fragile, trop mou, trop sensible. C'est bon. John Irvin est de cette trempe. Ils vont bien ensemble. j'ai retrouvé dans cette histoire quelque chose de Owen.



Du haut de leurs douze ans, Harriet et son ami Hely entreprennent une chasse à l'homme. Il y a quelque chose de pathétique dans cette histoire d'enfants plus ou moins livrés à eux-mêmes, faisant face à leur promesse, leurs frayeurs, leurs secrets. Rois libres mais princes déchus, enfermés dans leur corps, dépendants et faibles. Ils doivent combattre le dragon avec des armes toutes émoussées.



De nombreuses références dans le monde de Donna :



Lewis Caroll :

Ce n'était pas un vrai docteur - un médecin, s'entend - mais seulement un genre de chef de fanfare chrétienne auréolé de gloire ; un Américain de la côte Est avec d'épais sourcils broussailleux, et des longues dents de mule. C'était une huile du circuit de la jeunesse baptiste, et Adélaïde avait fait remarquer - à juste titre- que c'était le sosie parfait du célèbre dessin, par Tiennel, du Chapelier fou d'Alice au pays des merveilles. (p.528)



Sir James Matthew Barrie :

Tu peux quitter cet endroit. En pensées. T'en aller, tout simplement. Qu'avait dit exactement Peter Pan à Wendy ? "Ferme les yeux et songe à des choses très agréables." (p.586)



David Lynch :

Danny - trop défoncé et accablé pour parler - acquiesça. Il entendait toutes sortes de petits bruits effrayants : des arbres qui respiraient, des fils électriques qui chantaient, l'herbe qui crépitait en poussant. (p.686, scène ressemblant à Twin Peaks avec le murmure des fils électriques).



Terry Gilliam :

lorsqu'il est question d'enfants abandonnés par des parents trop abrutis, ou trop défoncés pour pouvoir s'occuper d'eux (cf Tideland).

Les effets de la drogue sont par ailleurs très réalistes (cf.p.670).



D'autres passages émouvants et notés "à la volée" :

p 221 : la relation entre Harriet et Ida sa "nounou"

p 268 : quand Harriet regarde la photo de son frère dans l'album de classe

p 294 : où il est question d'Helen Keller

pa 303 : très drôle : "la barbe noire broussailleuse et la combinaison lui donnait l'apparence d'un dictateur fou d'Amérique du Sud"

p 687 : très amusant aussi la scène du berlingot à la main identique antre le réel et le dessin animé.

Si comme moi, vous vous êtes demandé ce qu'était le Sanka (la boisson que boit Adélaïde car elle ne supporte plus le café) ne cherchez plus : il s'agit d'une boisson décaféinée (on s'en doutait un peu, mais quand même). Je n'avais jamais entendu parler de ce produit apparemment encore vendu.



Je disais qu'il y avait trop à dire. C'est vrai mais je n'en dirai pas plus. Sauf que Donna sait vraiment tenir en laisse son lecteur, elle le dresse et nous lui donnons la patte, reconnaissant de tant de miséricorde, des personnages aboutis que l'on sonde dans l'âme, que l'on a du mal à quitter, avec lesquels on vivra jusqu'à la fin de la vie. Je songe à Robin, Ida Rhew, Harriet et Hely, Danny - le petit copain-, Curtis son petit frère, Odean la petite souillon qui ressemble à une pauvre plante sur laquelle est greffée sa fratrie à l'instar d'une colonie de pucerons.

Et même si la fin nous laisse sur notre faim, nous sommes rassasiés. Car le pouvoir d'un livre est peut-être celui de ne jamais nous quitter, de nous imbiber, de nous hanter.

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Le Petit copain

Le petit copain / Donna Tartt

Dans une petite ville du Mississipi nommée Alexandria, Harriet Cleve Dufresnes grandit dans l’ombre de son frère Robin disparu alors qu’elle n’était qu’un bébé de quelques mois. Dans le prologue de ce curieux roman sont exposées les circonstances dans lesquelles on a retrouvé le garçon mort, pendu à un arbre du jardin. Les conclusions de l’enquête ont abouti à un meurtre dont l’auteur n’a jamais pu être identifié malgré les années et la famille, et surtout Charlotte la mère qui vit depuis comme un zombi sous tranquillisants, ne s’est jamais remise de cette tragédie.

Douze années ont passé et commence alors le récit proprement dit. Harriet, qui a toujours été un élément perturbateur au sein de la famille, a à présent douze ans. Elle a une sœur, Allison, qui a seize ans et qui elle aussi vit comme une ombre. Quant au père, Dixon Cleve Dufresnes, depuis le jour du drame, il est la plupart du temps absent en principe accaparé par son travail à Nashville dans le Tennessee. Un père qui n’a jamais été un père ni un mari en fait. Les tantes de Charlotte qui habitent dans le voisinage ont tout fait pour tenter de faire sortir leur nièce de la dépression, que ce soit Libby ou Tat.

Harriet, enfant intrépide et même parfois impolie, est donc le plus souvent livrée à elle-même. Excellente élève au collège, ses professeurs avouent ne pas savoir comment la prendre. Hautaine avec tous, dénuée de tout humour, tyrannique même elle exaspère son monde. Elle préfère la compagnie des garçons à celle des filles. Seule sa grand-mère Edie veille sur elle dans la mesure où elle le peut, en raison du caractère bien trempé de sa petite-fille qui a tendance à vivre dans un monde imaginaire, son frère Robin représentant le lien avec un glorieux passé qu’elle connaît seulement par des récits et des photographies entrevues dans les albums de famille. Farouchement déterminée et d’une précocité étonnante pour ses douze ans, elle est imprégnée de littérature d’aventure, dévorant Stevenson, Kipling et Conan Doyle. Elle a également une passion pour des personnages comme Jeanne d’Arc et Jésus, ainsi que pour l’archéologie. Elle s’est fixé un objectif bien précis, trouver l’assassin de Robin et exercer sa vengeance. Et son unique allié dans cette entreprise est son copain d’école Hely.

Harriet et Hely au cours de leurs investigations vont de découvertes en découvertes les plus surprenantes : ils découvrent le monde obscur des adultes où des prédicateurs illuminés viennent semer le trouble, et où des criminels et des trafiquants rôdent.

Tout semblait prêt pour passer un bon moment de lecture, mais il faut dire qu’au terme des 846 pages de ce long roman, on ne peut à mon avis qu’être déçu. Tout s’annonçait bien pourtant avec une énigme à résoudre. Mais l’auteure s’est perdue dans une narration de détails de tous ordres et des longueurs à n’en plus finir qui n’ont rien à voir avec le sujet et noient le lecteur dans une torpeur hypnagogique irrésistible. La quatrième de couverture était alléchante et prometteuse, on attendait un dénouement surprenant. Arrivé péniblement au bout de ce pavé indigeste, de cette logorrhée soporifique, je me demande encore qui a bien pu tuer le petit Robin tant les pistes se sont embrouillées pour arriver à une fin insipide et absurde. Même les personnages ne sont pas sympathiques. Ils sont même inconsistants.

J’avais tant aimé « Le Chardonneret » de Donna Tartt ! Puis moins aimé « Le Maitre des illusions » ! Alors là, je n’ai pas aimé du tout ! Une perte de temps !





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