AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Bien sûr, ce qui frappe avant tout, c’est l’espace réservé, le plus vaste du monde dit-on, trois mille mètres carrés pour les chaussures qui s’y déploient, c’est le mot. Aucun entassement, aucun empilement mais des modèles distingués d’un coup d’œil parce qu’on les hisse, bien séparés les uns des autres, sur des présentoirs circulaires.
Talons hérissés, les brides font des fouets solides.
Après les couloirs, les carreaux de faïence de la station de métro, c’est tout de suite le – 1, sans prendre par le hall. Pas de fenêtre : on entre dans une boule à facettes, se perd dans un labyrinthe dont les murs sont des fauteuils, banquettes, colonnes et miroirs, sentiers qui conduisent d’une marque à l’autre. Il y a là une boutique de cirage et accessoires divers, un comptoir où boire des jus de fruits, des cabines privées où l’on balance son pied nu, dodu, attendant la sandale qui coûte son mois de salaire à la vendeuse.
Pointe et cambrure, orteil rouge sang.
Massage sur rendez-vous.
Fait-on ici dans la demi-mesure ? Parfois. Mais c’est surtout le temple des panthères, des tissus tigrés, œillets ou paillettes on ne sait plus, fausse ou vraie fourrure on oublie, spartiates tressées dorées à boutons de nacre. On y trouve une chaussure de vair (un seul exemplaire à la vente) ; des souliers à rabot pour cou-de-pied trop fort ; à languettes mutantes, à lacets de cuir souple pour chevilles enchâssées.
À genoux.
Plie.
Et des escarpins d’astronautes.
La queue serpente il faut attendre sagement soi et sa carte bleue pour accéder enfin à ces salons privés. Surprise : le lieu, disent ses concepteurs, a été pensé comme une bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}