Citations de Anne-Sophie Molinié (19)
Si les péripéties amoureuses de Lippi et son histoire avec Lucrezia Butti ont alimenté les textes consacrés au peintre, force est de constater que ces faits s'inscrivent plus largement dans un comportement inattendu de la part d'un moine, par ailleurs auteur de tableaux religieux d'une si grande ferveur. Notons que la contradiction entre sa vie licencieuse et son art était peut-etre moins flagrante dans la Florence du Quattrocento, ou regnait une certaine tolérance, que quelques temps plus tard. Par ailleurs, les difficultés de Fra Filippo avec la justice, civile et religieuse, concernent également d'autres faits que ceux de sa vie sentimentale. Les actions en justice ou son nom apparait, comme défenseur ou comme plaignant, sont nombreuses, surtout apres 1450 ; on en compte au moins douze jusqu'en 1463. Elles portent, outre l'affaire des nonnes de Santa Margherita, sur des questions économiques : prix des oeuvres, délais non tenus ou revenus non percus sur des propriétés. Cette abondance de demelés avec la justice reflete la part croissante prise par le moine-peintre dans la vie séculiere, et surtout son gout pour le conflit et la transgression.
"Mantegna peint à présent pour nous avec des personnages qui paraissent vivants et semblent respirer". Francesco Gonzaga, 1492
Véronèse est le maître de la couleur claire et de la lumière. C'est du maniérisme de Courèges, de Giulio Romano ou du Parmesan que son coloris tient ses accents pastels, parfois acidulés, mais il faut attendre son installation à Venise et sa plus grande familiarité avec les peintres de la lagune pour que sa palette explose véritablement. (Extrait de la page 39)
Detrempe ou tempura: l'un des procédés les plus anciens de la peinture, la détrempe désigne l'emploi de couleurs broyées à l'eau, auquel est ajouté une substance, pour que la couleur adhère au support. Jusqu'au XVème, le médium le plus utilisé est le jaune d'œuf, notamment dans la peinture sur bois. Sont également utilisé les colles, comme la gomme arabique
De grande qualité, elles traitent les motifs que l'on rencontre dans ses peintures mais introduisent aussi des inventions que seules permettent ces techniques, par exemple le jeu des ombres et des lumières créant la profondeur.
La pratique picturale de Mantegna ne peut être dissociée de son activité graphique - dessins et gravures-, considérable selon les documents d'archives, même si peu d'œuvres subsistent.
Sa vie durant Mantegna ne cesse de se référer à l'Antiquité, ce qu'illustre une partie de la camera picta, véritable tour de force illusionniste, engagé l'année suivante.
Cet oculus - véritable innovation dans la peinture décorative - constitue très vite une source d'inspiration pour bien d'autres artistes. Ici pour la première fois en peinture Mantegna place le spectateur à l'intérieur de l'œuvre, le faisant participer à la représentation.
Au XVème siècle, le portrait confronté au conflit entre ressemblance à la personne physique et beauté, est un genre souvent déprécié par les théoriciens. L'intérêt croissant pour l'individu et les progrès du naturalisme font de la ressemblance le critère principal d'appréciation de l'œuvre, compensé en Italie par le souci d'idéaliser le modèle.
Profondément attaché à l'antiquité son œuvre participe à l'invention de la perspective. Il s'en dégage un sentiment de gravité, de solennité et une puissance inventive qui nous saisissent encore aujourd'hui et qui placent Mantegna aux côté des plus grands maitres italiens de la renaissance.
ses fresque et retables, gravures et dessins associent humanisme et sentiment religieux dans une écriture très personnelle.
A la représentation intense et dramatique des sentiments propre à Tintoret, peintre des scuoles et de la société qu'elles représentent, Véronèse privilégie une approche mesurée, équilibrée par les effets de couleur et de lumière - éblouissants, incandescents et, plus tard, d'une émouvante simplicité
La splendeur cède la place à une tonalité plus dramatique, expression picturale du nouveau climat spirituel et culturel qui règne désormais à Venise
Véronèse se tourne vers une peinture plus intime, tant par le format des œuvres que par leur thématique.
La mise en scène théâtrale caractérise désormais le style de Véronèse.
Loin de la peinture atmosphérique de Giorgione ou de Titien, et des violents contrastes de Tintoret, son art juxtapose de manière inattendue les couleurs complémentaires, superpose les éléments sombres aux surfaces chatoyantes, joue des ombres colorées quand les maitres vénitiens ajoutent du noir à la couleur.
Ce tableau au chromatisme harmonieux, illustre le grand talent de Véronèse comme portraitiste capable d'associer un traitement précis et raffiné des costumes, des traits du visage, des mains et l'expression d'une présence vivante.
S'affranchissant de toute forme de dépendance à l'égard d'un mécène et proposant son tableau une fois achevé, Rembrandt affirme sa liberté comme peintre et comme individu. Il participe ainsi à l'élaboration du statut de l'artiste moderne
Pureté et puissance expressive de ses œuvres, usage de la lumière et des ombres pour suggérer l'espace, définir l'action, faire jaillir les couleurs, virtuosité et liberté dans le jeu des contrastes: un style à l'écart des courants de son époque, celui d'un très grand maître.