Je saisis une sauterelle par une patte en masquant autant que possible mon dégoût. Je sais que c’est une simple question d’habitude, et que, dans le fond, un steak saignant est tout aussi répugnant. Mais une vie passée à écraser ou à exterminer araignées, cafards et autres insectes à coups de savate ou de bombe chimique ne me les rend pas franchement comestibles. Je fourre la bestiole dans ma bouche. Ça craque sous les dents, c’est… c’est dégueulasse ! J’essaie de bloquer tous mes capteurs sensoriels, et surtout mon imagination, pour parvenir à déglutir le truc.