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Critiques de Anne Wiazemsky (347)
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Une poignée de gens

Marie Belgorodsky, petite fille de réfugiés russes (blancs) ne s'est jamais réellement intéressé au passé de sa famille. Jusqu'au jour où Vassili Vassiliev lui propose le journal de son grand oncle Wladimir, assassiné le 15 août 1917.

D'abord décidée à éconduire Vassili et sa proposition, Marie se prend au jeu, et nous entraine dans une immersion au sein d'une famille de princes russes au coeur de la révolution de 1917...



Je ne suis pas un grand amateur de romans historiques ; celui-ci m'a beaucoup plu !

Cela tient sans doute beaucoup à l'époque : en histoire, les périodes révolutionnaires m'ont toujours intéressé.

Cela tient également à la structure du roman : une plongée dans les racines intimes de l'héroïne faite de lectures du journal du grand oncle et de descriptions de scènes de la vie familiale et quotidienne juste avant et pendant la révolution russe.

Cela tient ensuite aux personnages. Au-delà des clichés des tout-puissants riches chassés par les révolutionnaires, le roman nous montre des possédants soucieux d'une meilleure répartition des richesses et des pouvoirs, tout en montrant, pour certains, de fortes réticences face à la remise en cause de leurs privilèges.

Cela tient enfin à l'écriture : une belle plume, riche sans ostentation ; du rythme, un peu comme dans un thriller ; un texte court et dense.

Un vrai plaisir de lecture !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Un saint homme

C'est une complicité amicale profonde qui lie Anne Wiazemsky et le Père Deau qu'elle n'appellera jamais par son prénom Marcel. Ce prêtre qui a été son professeur de français et latin à Caracas lui a donné confiance, l'a révélée à elle-même, a essayé de canaliser, modérer son bouillonnement, sa révolte tout en respectant ce qui en elle reflétait un amour passionné de la vie.



Cet homme, c'est son enfance, son adolescence qui revit. Ils renouent après vingt ans d'éloignement alors que vient de paraître son premier livre, d'abord par un coup de téléphone puis en se rejoignant à Malagar le 13 mai 1988 ; Malagar, ce lieu où plane toujours le souvenir, pour Anne, des moments magiques passés dans cette propriété de son grand-père François Mauriac.

Malagar où ils s'émerveillent de retrouver immédiatement leurs rires complices.

Il l'avait encouragée, poussée à écrire, lui avait fait prendre confiance en ses qualités alors qu'il était son professeur. Il a été son premier lecteur, le premier qui a saisi la place en elle de l'écriture.

Il l'a décrit dans un long portrait émouvant, fait à Caracas alors qu'elle était en 5ème : "Maintenant Anne écrit. Assise à sa table, un sujet de rédaction au tableau, rien ne compte plus, me semble-t-il, du monde extérieur. Elle habite pour une heure et demie, peut-être davantage, un monde de rêve et d'aventures où sa copie me fera pénétrer tout à l'heure avec délices."



Au cours de ces années d'éloignement, des rencontres lui auront fait quitter cette voie pour celle du cinéma et du théâtre. Belle et étrange coïncidence qui fait réapparaître le père Deau dans la vie d'Anne au moment où elle a renoué avec l'écriture, quand vient de paraître chez Gallimard "Des filles bien élevées" son premier livre ; comme si leur séparation avait duré le temps que la graine semée donne un fruit, qu'elle avait errer, engranger d'autres expériences avant de se consacrer plus pleinement à l'écriture.



Il sera désormais présent à chaque parution d'un nouveau livre de celle qu'il nomme "sa fille-soeur" lorsqu'elle viendra à la librairie Mollat à Bordeaux. Il n'interviendra qu'une seule fois pour la défendre contre sa famille et ceux de ses lecteurs qui réagissent négativement et violemment à la découverte de "Hymnes à l'amour" paru en 1996 :

«Ce livre est d'une grande pudeur. Il est plein d'amour et de larmes. D'amour pour ses parents décédés qu'elle ne juge jamais. Les larmes dont je parle sont contenues. L'auteur ne s'apitoie ni sur elle, ni sur eux, ce qui le rend particulièrement émouvant pour ses lecteurs.»



Il sera là au cours des années qui suivront lors de périodes douloureuses, pour l'aider à se réconcilier avec elle-même, apaiser ses doutes et ses révoltes, toujours en respectant son être profond et sa liberté. Elle aussi sera là pour lui...

Un beau récit au cours duquel Anne Wiazemsky évoque simplement des moments de sa vie à travers ce lien privilégié et rend hommage à cet homme plein d'attention et ouvert aux autres.
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Je m'appelle Elisabeth

J'ai toujours eu beaucoup de tendresse et de sympathie pour Anne Wiasemsky, sa mort en 2017 m'avait beaucoup touchée.

Anne Wiasemsky fut de tout temps une femme atypique, sans doute, compliquée de se forger une personnalité quand on est à la fois la petite fille de François Mauriac et ses origines russes hérité de son père : le prince Wiasemsky.

Souvent, ses romans sont intimistes, ce qui me plaît beaucoup comme: L'enfant de Berlin où elle raconte la rencontre de ses parents et sa naissance à Berlin.

Je m'appelle Elisabeth ne diffère pas de la tonalité de ces autres romans.

Dans un presque huit clos, un hôpital psychiatrique que le père de son héroïne dirige,Elisabeth va vivre une aventure qui deviendra son secret durant toute sa vie.

Alors qu'elle n'a que 12 ans, Elisabeth découvre dans sa remise à vélo, un "fou" qui s'est échappé de l'hôpital. Anne Wiasemsky, avec beaucoup de pudeur, de douceur nous raconte les liens qui vont unir quelques jours Elisabeth et Yvon.

De remarquables phrases nous interrogent d'ailleurs sur ce qu'est "la folie", si elle se soigne et dans quelles conditions.

Ce petit roman est très émouvant et me donne encore plus l'envie de poursuivre la lecture de l'œuvre d'Anne Wiasemsky.
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Mon enfant de Berlin

C’est la première fois que je lis cette auteure mais j’ai vu passer des critiques sur Internet et j’ai en envie de tenter l’expérience J’ai donc choisi ce livre à la bibliothèque, complètement au hasard.



Anne Wiazemsky, qui est la petite-fille François Mauriac nous raconte l’histoire de Claire, sa mère, engagée à la Croix-Rouge comme ambulancière car elle veut participer à ce qu’on appelait l’effort de guerre. Elle nous raconte le quotidien, les conditions de travail, les liens qui se tissent avec les autres femmes, leurs échanges, leurs préoccupations. Après Béziers, ses pas vont la conduire à Berlin qui est un champ de ruines.



L’auteure alterne le récit avec les lettres que Claire envoie à ses parents, qui ne semblent pas beaucoup s’intéresser à ce qu’elle fait. Il y a un contraste important entre la façon dont elle vit, transportant les blessés, les souffrances de chacun, faisant preuve de caractère, et le ton des lettres qui révèle une attitude de petite fille vis-à-vis de ses parents.



Il est facile de s’imaginer la complexité de la relation qu’elle peut avoir avec son père, l’imposant François Mauriac, car elle est souvent considérée comme la « fille de ». Cette relation paraît vraiment froide ; on sent un immense respect mais rien ne transparaît vraiment sur le plan affectif et ceci même avec sa mère. Elle n’ose pas aller frapper à la porte de son père pour ne pas déranger : « Elle a envie tout à coup de la présence physique de son père, d’un tête-à-tête. Si elle osait, elle irait frapper à la porte de son bureau. Il doit être e, train de travailler à un article pour « Le Figaro » ou bien il rédige quelques observations concernant la mise en scène de sa pièce. »



Elle signe toujours ses lettres avec « votre petite fille ». Bien sûr il faut transposer à l’époque, avec l’éducation traditionnelle reçue par les filles qui doivent se marier et avoir des enfants comme sa propre sœur pas...



J’ai bien aimé le côté historique car je connaissais fort peu de choses sur Berlin après la guerre, la façon dont on attendait puis gérait les blessés, les prisonniers et comment fonctionnait la Croix-Rouge et la répartition entre Français, Anglais, Russes avec le spectre de la guerre froide qui se dessinait.



Par contre, si au début, j'ai trouvé Claire sympathique, , elle a commencé à m’énerver assez vite car sa relation avec ses parents m’a gênée, tant on la sent dominée par l’écrasante figure paternelle, le poids de l’éducation. Arrivera-t-elle a coupé le cordon, c’est la question qu’on se pose. On aimerait qu’elle se libère, mais elle ne le peut qu’à distance, comme si ses deux vies ne s’interpénétraient pas. Elle jongle constamment entre deux attitudes, adulte dans le travail, enfant dès qu’il s’agit d’émotion.



L'auteure nous raconte la rencontre entre Claire, sa mère, et Yvan Wiazemsky, dont la famille a émigré en France du fait de la Révolution en insistant sur le contraste entre les deux familles, les Mauriac étant des bourgeois aisés, ayant pignon sur rue et la famille d’Yvan certes princière, mais pauvre et ayant beaucoup plus souffert de la faim, du dénuement pendant cette guerre, l’une froide, toute en retenue, l’autre plus chaleureuse… Les pages consacrées à Yvan sont touchantes tant ils sont à l'opposé l'un de l'autre.



Donc, deux milieux totalement différents qui doivent s’apprivoiser et l’auteure aurait pu développer cela (peut-être l’a-t-elle fait dans un autre livre). Or, on est resté un peu trop à la surface. J’aurais aimé qu’elle creuse davantage.



On ne sait pas si c’est de la pudeur, de la retenue ou si Claire ne pense même pas à se rebiffer. Il faut tenir compte de l’éducation de l’époque, où les parents ne disaient jamais à leurs enfants qu’ils les aimaient et tout ce que cela provoquer dans l’estime de soi plus tard.



Sa personnalité est très intéressante à étudier sur le plan psychologique, notamment sa relation avec les hommes, elle s’est laissée empêtrée dans une histoire d’amour (un fiancé avant la guerre) pour ne pas décevoir. La petite fille qui veut bien faire pour qu’on l’aime, qu’on la reconnaisse pour ce qu’elle est.



Anne Wiazemsky a très bien su décrire le désarroi de Claire dans Berlin en ruines, divisé après la guerre, et les arrivées des déportés, la découverte des camps et certaines phrases pourraient s’appliquer aux réfugiés d’aujourd’hui, notamment celle-ci : « Vous êtes françaises depuis toujours. Vous ne pouvez imaginer ce que c’est que d’être obligé de tout quitté, sa maison, ses biens, sa patrie, tout. Vous ne pouvez imaginer ce que c’est d’errer d’un pays à l’autre, de changer de langue, de culture. Vous ne pouvez pas concevoir une seconde ce que c’est que d’être apatride ».



Je suis donc restée sur ma faim et j’aimerai bien lire un autre de ses livres pour voir comment elle évolue… peut-être aussi que je me montre exigeante car c’est la petite-fille de François Mauriac dont l'ombre tutélaire plane…



Note : 7,2/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Bonne année !

Très bonne année en compagnie d’Aragon, Beauvoir, Céline, Mallarmé, Zola, Stendhal, Simenon, Oulitskaïa… 10 réveillons littéraires, de Moscou à Paris en passant par les Flandres !

Un petit livre savoureux ( collection folio 3€ ), un vrai régal pour les fêtes sans crainte des lendemains!!!

Alors très bonne année à tous les Babéliotes - et à tous les autres aussi bien sûr !
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Mon enfant de Berlin

Anne Wiazemsky (1947-2017) se substitue à sa mère Claire Mauriac (1917-1992, même prénom que sa grand-mère ) pour raconter les dernières années de guerre et d'après-guerre et son engagement en tant qu'ambulancière dans la Croix Rouge française

Le récit est ponctué d'extraits du journal tenu par Claire et de lettres adressées à ses parents François et Jeanne. Fiancée à Patrice retenu prisonnier, elle met un terme à cette relation, ce jeune homme n'est de toute évidence pas l'amour de sa vie. Elle part alors en mission à Berlin dévastée, occupée par les alliés . Elle réside avec une collègue Mistou sur le Kurfürstendamm, alors que la population berlinoise se terre dans les caves, que les femmes subissent les viols répétés et les exactions de la soldatesque russe. Elle a pour mission de récupérer des prisonniers, notamment des Alsaciens, dans les zones occupées par les Soviétiques, difficile mission d'exfiltration. C'est comme cela qu'elle va rencontrer Ivan Wiazemsky, d'origine russe, Wia. Ils se marient, et Anne va être la première enfant du couple .

On capte dans cette lecture les doutes de cette jeune femme migraineuse

( cet enfer, je le connais) , son besoin de reconnaissance pour ce qu'elle est vraiment et pas en tant que fille d'un écrivain célèbre, académicien, écrivain à succès. On perçoit les horreurs de la guerre et de l'après-guerre, toutes les souffrances révélées et les non dits mais le fait d'écrire à la place de sa mère, enlève une certaine empathie, qui se révèle plus forte à la fin du récit.



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Je m'appelle Elisabeth

Betty s'ennuie un brin entre un père psychiatre, directeur de la maison des fous et une mère fan de Mendelssohn. Son père parfois lui consent quelques parties de Mikado. Betty a peur, régulièrement elle retrouve des têtes ou des cadavres d'animaux, parfois sur le rebord de la fenêtre, parfois dans son bureau à l'école. Elle habite la maison qui jouxte l'hôpital psychiatrique et un beau jour en allant chercher son vélo, elle découvre un malade échappé de l'hôpital. Elle le cache, lui apporte nourriture et vêtements et bientôt de curieux rapports vont se nouer entre Betty et Yvon.

Un roman à l'écriture très simple, normal c'est une fillette d'une dizaine d'année l'héroïne. Un roman avec des sentiments purs même si l'écriture ne le rend pas très bien. Je suis toujours resté à distance, je n'ai pas éprouvé beaucoup d'empathie pour les personnages.

Un bouquin qui se lit vite : sympa mais pas indispensable.

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Sept Garçons

"sept garçons" a tout à fait répondu à mes attentes : me divertir en retrouvant le monde de l'enfance.

Pauline décide de passer ses vacances avec ses deux enfants Roséliane et Dimitri chez des amis en France qu'elle a rencontré lors d'une croisière. Cette décision n'est pas du goût de ses enfants qui vivent au Venezuela dans un petit cocon.

Là, ils vont se retrouver avec six enfants, six garçons. Ils vont faire, contre leur gré, la connaissance d'une enfance bruyante, turbulente, oú les chamailleries, les rivalités mais aussi l'amour, l'admiration vont se côtoyer. Roséliane, seule fille, va tout compte fait y prendre plaisir, elle va se retrouver aduler, admirer.

Ce monde de l'enfance est extrêmement bien rendu. Je pense que l'on peut tous y retrouver une partie de soi. Le petit qui veut suivre les grands, l'admiration d'un cousin, une rivalité entre frères mais aussi une grande complicité, la naissance des premiers émois. Tout y est dans ce monde de l'enfance qui n'est pas que malgré tout un monde d'insouciance.

J'ai beaucoup apprécié cette petite parenthèse de fraîcheur qui n'est cependant pas que légèreté.
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L'île : Extrait du recueil Des filles bien élevées

Jean et sa fille Pomme, accompagnés de Jeanne sa femme et  Laure leur amie passent quelques jours de vacances sur une île du sud de la France . Ce qui pourrait être un moment de plaisir, de détente ne l'est pourtant pas pour Laure qui ne cesse d'attendre un appel téléphonique de son amant.  L'attente de cet appel tourne à l'obsession et en devient insensé. Mais toutes celles ou ceux qui se sont retrouvés dans cette attente à un moment de leur vie pourront comprendre les tourments de Laure, même si après coup, cela paraît ridicule, inutile et excessif.
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Mon beau navire

L'auteur est une actrice énigmatique, dont je garde l'image précise. Le livre a été pour moi envoûtant mais un peu frustrant car j'aurais aimé que les personnages soient plus approfondis.C'est le reproche que je formulerai.



Cette histoire se déroule durant une traversée transatlantique. La narratrice, Roséliane, attachante et entière, est une adolescente de 14 ans.Elle observe les uns et les autres,depuis le pont.On suit son évolution, ses découvertes qui la feront mûrir insensiblement.Surtout au cours des dernières nuits à bord, où elle guette les noctambules autour de la piscine.





Elle découvrira alors, souvent avec amertume, les secrets peu avouables de ses proches, que ce soit sa mère ou son amie Dominique.



Et surtout, elle apprendra à l'ultime petit matin par sa mère que ce sera sa dernière traversée car elle ne retrouvera plus son père, resté à Caracas. C'est aussi la dernière fois que Roséliane pourra côtoyer Mathô, le beau lieutenant qu'elle aime depuis longtemps.



Tout est en nuances subtiles,en sous-entendus, en non-dits.La tension souterraine entre Roséliane et sa mère s'accentue au fil du voyage.Elle a par contre un rapport très complice, des codes, avec son frère de 11 ans, Dimitri.



Et l'adolescence vient troubler les candeur enfantines qui subsistaient en elle, au début de ce parcours marin initiatique.Elles s'évanouissent tout à fait à la fin du roman... Un beau navire, qui chavire les illusions, et qui ne sera plus qu'un souvenir, tanguant et disparaissant à l'horizon ...
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Jeune fille

Jeune Fille, roman autobiographique d'Anne Wiazemsky, publié en 2007, nous plonge dans l'année 1965, où l'auteure, âgée de 18 ans, rencontre Robert Bresson et décroche le rôle principal dans son film "Au hasard Balthazar".



Wiazemsky nous offre un regard introspectif sur cette période charnière de sa vie. Elle y décrit avec finesse son passage de l'adolescence à l'âge adulte, marqué par l'éveil à la fois artistique et amoureux.



Le personnage du célèbre réalisateur plane sur tout le récit. Wiazemsky admire son talent et son exigence, mais se heurte aussi à sa personnalité austère et à ses méthodes de travail parfois tyranniques. Elle relate avec justesse la complexité de leur relation, oscillant entre fascination et frustration.



La plume d'Anne Wiazemsky est à la fois précise et sensible. Elle restitue avec justesse les émotions et les réflexions de son jeune alter ego, nous permettant de vivre à ses côtés cette expérience unique.



Au-delà du récit personnel, Jeune Fille explore des thèmes universels tels que la quête de soi, la découverte de l'amour et le rapport à l'art.



Jeune Fille est un roman poignant et vibrant qui nous touche en plein cœur. Un récit initiatique à la fois intime et universel, porté par une écriture élégante et sensible.
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Jeune fille

Parler de soi, de son passé est un exercice périlleux et difficile, Anne Wiazemsky y réussit pleinement et sait trouver le ton juste pour faire renaître les souvenirs de ses années de jeunesse. Après la lecture "D'une Année Studieuse", lecture appréciée, j'ai poursuivi avec"Jeune Fille" récit antérieur au précédent. Préférable, sans doute de lire ces deux livres dans leur ordre chronologique mais sans gêne pour ma part. Rappelons qu'Anne Wiazemsky est la petite-fille de François Mauriac et fût l'épouse de Jean-Luc Godard, mais ces deux derniers n'étant pas évoqués dans cet ouvrage, est-ce bien utile de le rappeler?

Dans cette autobiographie qui se déroule au cours de l'année 1965, âgée alors de 18 ans, elle évoque les mois partagés avec Robert Bresson sur le tournage de son film "Au hasard Balthazar" dans lequel elle tient le rôle principal, son premier rôle.

Robert Bresson va la cerner de son étouffante ascendance, au delà d'une protection bienveillante et d'une affection qui voudrait aller au delà de la simple direction d'une jeune actrice débutante. Anne Wiazemsky était alors une jeune-fille timide (ce qu'elle pensait) et sans grande expérience mais elle saura imposer la bonne distance avec cet homme âgé de 64 ans. Finalement Bresson grand manipulateur sera mis à la place que souhaite cette jeune-fille, avec beaucoup d'habileté et de franchise, sans rejet, sans renier l'affection et l'admiration qu'elle pourra lui porter. Cette liberté acquise par les circonstances dû au tournage va lui faire franchir un pas vers sa vie d'adulte, sa relation avec un homme plus près de son âge, contribuera à franchir cette étape. Elle se confiera à sa mère avec la franchise et la liberté qui la caractérise mais sans obtenir en retour sa compréhension; a contrario, cette confession instaurera une certaine froideur entre-elles.



Le style d'Anne Wiazemsky est construit avec clarté et fluidité (sans que je sache précisément ce que signifie ce terme - usé) dans ce contexte....(autrement dit je me laisse emporter) - un beau phrasé en musique, mais ne réduisons pas comme il a été souvent dit à propos de Françoise Sagan et de sa petite musique-. Ici cette simplicité convient particulièrement car c'est la voix d'une jeune-fille qu'elle nous donne à entendre. L'auteur nous livre le souvenir de l'année de ses 18 ans, sans chercher à analyser son comportement a posteriori et de nombreuses années plus tard, elle réussit à nous restituer avec justesse le climat dans lequel elle a vécu cette année avec beaucoup de fraîcheur et une pudeur mesurée. Une facture classique sans effets, ni vocabulaire prétentieux; adapté au sujet, c'est cette justesse de ton que j'apprécie entre autres chez cet écrivain.



Peut- être moins abouti que son dernier livre " Une Année Studieuse" j'ai lu néanmoins avec autant de plaisir ce récit et pour parachever cette lecture j'aimerais voir ce film de R. Bresson avec un regard plus averti. (4 étoiles)
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Mon enfant de Berlin

Anne Wiazemsky avec « Un enfant de Berlin », raconte la rencontre entre papa et maman (Claire Mauriac et Yvan Wiazemsky), ça se passe dans l’après-guerre berlinoise, et c’est attendrissant comme tout. Les deux thèmes associés me laissait espérer une photographie de la capitale allemande, par le prisme de cette rencontre, intéressante. Hélas rien de cela ou trop peu. Anne Wiazemsky nous raconte cette histoire d’amour qui donnera naissance à l’auteur, avec trop de retenue, de pudeur et de respect pour nous faire partager l’émotion qui l’anime. Car il faut bien avouer le côté fleur bleue à tendance à rendre le tout, au mieux indifférent au pire mièvre. Plus de vie, plus de chair, plus de corps auraient permis de sublimer cette osmose amoureuse dans une période au combien chaotique.

Hélas, le texte de la petite fille de François Mauriac est trop lisse, sans aspérités pour toucher la corde sensible de l’émotion. Une lecture linéaire qui s’oublie très vite. A mon sens , bien évidemment.

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Mon enfant de Berlin

Anne Wiazemsky nous raconte l'histoire d'amour vécue par ses parents et leur rencontre à Berlin dans l'immédiat après-guerre.

Claire Mauriac est la fille du grand écrivain François Mauriac.

Elle veut participer à l'effort d'après-guerre et elle s'engage comme ambulancière pour la Croix-Rouge en septembre 1944; Elle va se retrouver à Berlin, dans une ville détruite et meurtrie par la guerre.

Elle y rencontre Wiazemsky, un Français d'origine princière russe.

Une idylle va naître entre eux; Claire va se séparer de son fiancé et découvrir les joies de la maternité pour donner naissance à la narratrice, Anne, qui va naître dans un Berlin encore exsangue.

Une très belle histoire qui nous fait revivre des moments intenses vécus par les héros.;

Notamment nous partageons le quotidien de ces engagés de l'"humanitaire".

Nous partageons la souffrance des femmes de Berlin qui ont connu les humiliations et les viols. Les détails de la vie quotidienne de cette époque troublée sont très bien rendus: c'est une mine d'informations sur les difficultés de ravitaillement, les tensions entre les différentes poplulations: vainqueurs et vaincus de la guerre, les épidémies comme celle du typhus, les famines..

Un cadre très réaliste qui accompagne une histoire très romantique entre une jeune fille de la meilleure société et un jeune homme russe de grande famille et qui pourtant n'a jamais lu Mauriac!

C'est seulement le rythme un peu lent qui m'a déconcertée..mais l'atmosphère y est.
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Hymnes à l'amour

La célèbre chanson d'Edith Piaf, l'Hymne à l'Amour, vient ponctuer à plusieurs reprises le cours du récit, comme un air à la mode lancé sur les ondes radiophoniques. Il aère la structure, comme une musique le ferait, tout au long d'une journée silencieuse. Il nous rappelle que l'amour c'est toujours le même refrain.



Ce roman autobiographique est constitué de fréquents retours sur le passé, de souvenirs au travers desquels il y a l'idée de se réconcilier avec sa propre histoire par-delà le temps. François Mauriac, le grand-père de l'auteure, fait plusieurs incursions bienvenues, et les passages habités par sa présence, sont des instants de lecture émouvants et généreux, car on participe aussi à ces moments. Cependant, ce ne sont pas ceux les plus importants.



L'objet est une quête personnelle de l'auteur. A la mort de sa mère, Anne découvre, en compagnie de son frère, un document oublié, qui fut le testament de leur père, décédé plusieurs années auparavant. Dans ses dernières volontés, il avait demandé que l'on remette divers objets à une dame mystérieuse. Sa maîtresse présumée. Qui dit maîtresse dit double vie.



Leur mère a-t-elle pris ses dispositions pour la contacter ? Rien n'est moins sûr. Anne se souvient de quantité de détails, elle redessine les personnages de sa vie, leur psychologie, leur tempérament. Emue par cette relation amoureuse vécue par son père, et guidée par l'honnêteté du geste, elle décide de se rendre chez cette dame à Genève. La relation amoureuse ayant existé entre ses parents, celle d'un couple libre, s'impose également à son souvenir.



L'écriture est élégante, on plonge vite dans cette histoire qui nous fait entrer avec Anne dans une dimension personnelle et dans l'histoire de ses parents, au travers de cette chanson de Piaf. On est sans cesse guidés par la quête d'une idée émotive à préciser. Un beau livre.

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Mon enfant de Berlin

On peut lire ici ou là qu'il s'agit d'une magnifique histoire d'amour. Il va me falloir consulter de toute urgence un ophtalmo, je n'ai pas dû lire la même chose. Moi, j'ai vu une succession de petites anecdotes sans intérêt, un récit plat et ennuyeux, pas d'émotions, aucune vie entre les lignes.

Le point de départ était pourtant alléchant : fin de la seconde guerre mondiale, Berlin, une jeune ambulancière française de la Croix Rouge rencontre un soldat russe. Il y avait là, a priori, de bons ingrédients pour faire un bon roman. Mais ce livre prouve une fois de plus, comme en cuisine, que de bons ingrédients ne suffisent pas, il faut aussi que le cuisinier soit à la hauteur. Anne Wiazemsky a beau être la petite-fille de François Mauriac, elle n'a manifestement pas hérité de son talent.

Ni l'écriture ni le contenu n'ont d'intérêt, un livre à oublier bien vite.
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Une année studieuse

"Quel chemin tu as parcouru en un an!"

Dans Une année studieuse, roman autobiographique, Anne Wiazemsky (orpheline de père et petite fille de François Mauriac) nous raconte l'année (1966) de l'été du bac, puis d'étudiante en philo et sa rencontre (provoquée par lettre) avec le cinéaste admiré Jean Luc Godard, plus âgé de 17 ans, " homme à femmes", cultivé, étrange et imprévisible,jusqu'en 1967, celle de leur mariage après des rapports passionnels, passionnés,réprouvés par la famille (un grand père phare et une mère teigne surtout!) et remplis de doutes.

Apprentissage du plaisir (traîté pudiquement), rite initiatique, passage de l'adolescente "rougissante", amoureuse, forcée de "trouver un équilibre entre lui et sa famille", ce livre, par son côté psychologique, me fait penser à Grandir de Sophie Fontanel, qui à un âge plus avancé de sa vie, doit couper le cordon ombilical avec sa mère, femme jadis à poigne.

Epoque du choix difficile: entre un soit-disant "sale type" "proche des Cahiers marxistes léninistes",cyclothymique créatif et un étudiant de son âge "roux flamboyant" (comme les tracts anarchistes de Nanterre) qui l'appelle "Machin chose".

Un passage de la femme-enfant vers l'étudiante, l'âge adulte et l'actrice qui devra éviter l'influence des photographes, les critiques de chacun et le "mélange de la fiction à la vie privée" de l'euphorique mais autoritaire cinéaste.

Anne Wiazemsky, "l'animal-fleur" de Godard n'est-elle pas tombée dans un autre état de "dépendance"?

Un lien transitionnel dont elle a su se détacher, un complexe d'Oedipe résolu à sa façon, puisqu'après son parcours d'actrice,écrivain de plusieurs ouvrages, elle a obtenu sa propre reconnaissance littéraire avec Canines (Goncourt des lycéens 1993) puis le Grand prix de l'Académie française pour Une poignée de gens.

Un roman autobiographique sympathique qui nous dévoile des facettes cachées de Jean Luc Godard et le moment clef où la vie tranquille, en attente d'un homme fort, bascule (ou grimpe...) vers la célébrité.
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Sept Garçons

Belle écriture, fluide, pour ce roman dont l'histoire feutrée évolue dans un microcosme composé de personnages assez insouciants, assez protégés appartenant à un milieu que l'on a coutume de qualifier de "privilégié". .



Une femme qui a six garçons a eu un élan d'amitié spontané pour une autre femme ayant elle une fille, Roseliane et un garçon. Elle l'a invitée à passer deux étés sur son lieu de vacances. C'est la présence de Roseliane, seule très jeune fille auprès de son frère et de six inconnus qui constitue la trame de cette histoire.

L'auteur manipule le lecteur et rend l'atmosphère énigmatique. Des suggestions se succèdent, hypothèses hasardeuses et souvent non fondées, mais le lecteur cogite et anticipe.



Tous les sentiments de l'enfance à l'adolescence sont traduits: jalousie, envie de provoquer un intérêt, honte, désarroi, chagrin, joie, bonheur, timidité, inhibition, complexes, séduction......

La colère subite, les rires spontanés, des promesses, des serments, puis l'insouciance tire sa révérence ...........la tragédie arrive comme un coup de massue.

L'irréparable a lieu.



J'ai personnellement ressenti une ambiance très semblable à celle des années soixante parce qu'elle était pleine de promesses, de spontanéité. J'ai lu cet ouvrage habitée par une sensation de sérénité, de calme même quand les enfants provoquaient des scènes assez violentes, les scènes se réglaient presque toutes seules, sans éclats, sans heurts, sans conséquences fortuites.



Le monde de l'enfance nous embaume, celui de cette époque bénie et en même temps décriée, où les précautions imposées dans les échanges entraînaient le pire et le meilleur. Du feutre, parce que les blessures des mots ne creusaient pas l'abîme, des bombes parce que les non-dits ouvraient la voie à tant de malentendus.



Logiquement le monde de l'enfance est pur, il est vrai. Mais le calme est devenu tempête, l'histoire a pris un tournant inattendu et tout a revêtu une allure de cauchemar. Un cauchemar tellement dense, tellement noir que jamais plus la la moindre parcelle de lumière ne pourra le soulager.
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Mon enfant de Berlin

Voici un joli livre tout empreint de nostalgie.

C'est un peu la marque de Anne Wiazemsky, que j'ai déjà rencontrée dans "jeune fille" " une poignée de gens"ou "Je m'appelle Elisabeth" entre autre, des auto-fictions portant un je ne sais quoi de suranné et de captivant à la fois, un ton toujours délicat fleurant les souvenirs, une époque révolue, un léger spleen.

Ici un autre regard sur la guerre 39/45, le livre débute en 1944, à la libération, et Claire l'héroïne engagée à la Croix Rouge nous fait l'état des lieux de Béziers, Cannes, Berlin, Paris au sortir de la guerre. Une poétique de la ruine en somme, dommages des cœurs et des corps, des cités, des nations...

Cadencé de lettres qu'elle écrit à sa mère, l'ouvrage est lentement rythmé et très agréable à lire. Le lecteur assiste à l'éclosion d'une jeune fille en femme, à l'engagement éthique, à un coup de foudre amoureux, à une solidarité sans faille, aux principes familiaux chers aux années quarante, en bref on balaie l'atmosphère de cette drôle de période emplie d'espoir...
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Un saint homme

La petite-fille de François Mauriac continue à nous raconter l'histoire de sa famille, de sa jeunesse et de son enfance. Ici, elle évoque la figure du religieux, professeur de Français-Latin au Venezuela, où elle résidait alors, avant que sa mère n'emmène ses enfants en France, loin de leur père.

Le père Deau, tel était son nom, modeste et profond, a grandement contribué à l'élévation spirituelle de la petite jeune fille promise à un grand destin (actrice, écrivain de renom à son tour, ...) qu'elle était alors.

L'autrice le retrouve des années plus tard, alors qu'elle commence à devenir célèbre, et c'est l'intéressant récit de ces retrouvailles qu'elle nous livre ici. C'est aussi celui d'une amitié hors norme entre l'élève et son professeur spirituel.
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Anne Wiazemsky

"Fille de", non, mais petite-fille de :

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