AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.58/5 (sur 164 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : Vallentuna , 1962
Biographie :

Anneli Furmark (née en 1962 à Vallentuna) est un auteur de bande-dessinée suédoise.

Elle a grandi à Luleå, dans le nord de la Suède et a fait des études d'art à l'école des beaux arts d'Umeå. Elle a reçu deux fois le prix « Urhunden » décerné par la Seriefrämjandet, une association suédoise faisant la promotion de la bande-dessinée : en 2005 pour l'album Amatörernas afton et en 2008 pour Jamen förlåt då.

Site personnel : http://www.annelifurmark.com/

Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Anneli Furmark   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
C’était une soirée comme les autres. Le chat était couché à une distance respectueuse et ronronnait nonchalamment. Ses ronronnements s’arrêtaient puis reprenaient de plus belle. Du rez-de-chaussée lui parvenaient les jurons lancés par Henrik, occupé à décaper de vielles fenêtres qu’il avait dénichées et avec lesquelles il pensait construire une serre l’été prochain. Peut-être une vitre s’était-elle cassée. Elise avait consulté la sélection que Netflix lui avait créée tout spécialement pour elle. Mais pour qui me prennent-ils ? pensait-elle. Que savent-ils de moi, au juste ? Elise s’était mise à regarder quatre séries différentes qui l’avaient toutes rapidement ennuyée. Elle éprouvait une sorte de manque, cherchait à se rappeler la dernière fois qu’elle avait été captivée par quoi que ce soit à la télé. Le petit symbole indiquant l’arrivée d’un message surgit alors sur l’écran de son portable. Pourvu que ce soit elle, pourvue que ce soit elle, se répéta-t-elle. C’était bien elle. Elles s’étaient rencontrées dans une fête et s’étaient frôlées toute la soirée. Sans pouvoir engager la conversation. Il y avait une foule d’importuns autour d’elles. Cela n’empêchait pas Elise d’être intéressée, au contraire. Dagmar également, peut-être. Elise savait maintenant que tel était son nom. Tout rapprochement s’était avéré d’autant plus difficile qu’Elise avait été frappée d’un accès de timidité aussi inattendu qu’intense.
Commenter  J’apprécie          80
L’été était de retour. Elise était seule dans la maison de vacances. D’habitude, cela lui plaisait, mais jamais auparavant elle n’y était allée en célibataire. Alors même qu’Henrik était avec une autre. Le soir, il se mit à faire froid. En sortant faire pipi, elle enfila un pull d’Henrik. Elle le regretta aussitôt et le retira. Des larmes lui montèrent aux yeux, mais elle avait une envie pressante et elle sortit en chemise de nuit. À son retour, elle ramassa le pull d’Henrik , rassembla ses chemises et ses vêtements de travail et les accrocha dans la penderie. Tout sentait son odeur. Une odeur chaude et rassurante. Peut-être était-il avec l’autre en ce moment. Juste à cet instant précis. Le lendemain, Elise prépara un petit sac à dos et sortir. Elle s’était dit qu’une petite randonnée l’empêcherait de penser à Henrik et à sa doctorante. Lorsque les images dans sa tête se faisaient trop insistantes, elle hâtait le pas. Elle marchait de plus en plus vite. Dans un enclos au bord de la route, elle vit trois chevaux islandais. Elle fit halte. Les chevaux la contemplaient d’un air bienveillant et curieux. Vous êtes beaux, leur dit-elle. Pourtant, l’idée même de bienveillance lui était insupportable. Aussi bien de la part des humains que de celle des chevaux. Elle en aurait pleuré. Elle reprit son chemin, mettant un pied devant l’autre sur la petite route de gravier. Il n’y avait guère de circulation. Des graines de saule Marsault tournoyaient comme des flocons de neige. Quatre jeunes taureaux noir et blanc s’éloignèrent de la clôture à son passage. Ils s’arrêtèrent un peu plus loin dans l’enclos et la regardèrent fixement. Elise fit de même. Quelques kilomètres plus loin, elle arriva au point de vue panoramique où Henrik et elle avaient un jour partagé une bouteille de mousseux. Ce devait être un de leurs anniversaires de mariage. Ils avaient gravé leurs initiales dans le bois de la table. Les lettres avaient disparu. Les tables avaient été changées. De nombreuses années avaient passé depuis cette soirée de juillet. Les enfants étaient petits alors. Ils les avaient confiés à une baby-sitter. De grands pins bouchaient maintenant la vue sur la mer. Comment Elise allait-elle vivre désormais ? Où habitait-elle ? Sa maison, c’était où ? Les images d’Henrik et de sa doctorante la submergèrent à nouveau. Elle remit le thermos dans son sac, regagna la route de gravier et retrouva son allure. Elle allait vite, presque au pas de course. C’était le seul remède un peu efficace. À l’heure qu’il était, tout le village devrait être au courant. Le psy avait demandé à Elise : Vous ne croyez pas que les gens ont assez à faire avec leur propre vie ? Vous ne croyez pas qu’ils s’en fichent ? Elise lui avait répondu : Non, ils ne s’en fichent pas.
Commenter  J’apprécie          60
Je commence à avoir envie de faire des choses.
Commenter  J’apprécie          102
Elise se tenait dans la salle de bains et s’examinait attentivement. Ses moindres imperfections lui sautaient aux yeux. Ses rondeurs, ses pâleurs. Comme une ado peu sûre d’elle, elle aurait voulu tout changer. Pourrait-elle jamais se montrer nue à qui que ce soit d’autre ? se demandait-elle. À quelqu’un qui ne serait pas Henrik ? Lui qui n’avait jamais prononcé le moindre mot désobligeant sur son physique. Ni rien de gentil non plus. Pas depuis plusieurs années, en tout cas. Non, de toute manière, il ne serait question de nudité avec quelqu’un d’autre ! Son imagination lui jouait des tours, voilà tout. Ces derniers temps, de nouvelles lignes profondes étaient également apparues sur son visage. Henrik, Elise disait que jamais, au grand jamais elle ne le quitterait. Qu’elle avait toujours aimé ses mains si pleines d’affection à son égard, quand il la tenait contre lui. Affectueuses, elles l’étaient aussi envers les semences nouvellement plantées, les chats, la pâte à pain, les vis, les boulons et les bouts de bois. Tout ce qu’il avait retapé et réparé lui revenait en mémoire. Quel chirurgien hors pair il aurait fait, s’il avait voulu. Le cœur d’Elise s’emplit de tendresse. Elle sentait contre sa nuque la respiration d’Henrik. Elle était là sans être là. Henrik s’était endormi vite et bien, comme à son habitude. Elise restait éveillée. Avait-il vraiment suffi de ces trois secondes-là pour que tout soit joué ? Ou bien se racontait-elle des histoires ? S’imaginait-elle que rien n’était plus pareil, que ce qu’elle voulait plus que tout au monde c’était mettre son bras autour de la taille de Dagmar et ne jamais l’en retirer ? Des secondes comme celles-là, il s’en produisait sans doute souvent mais elle les avait oubliées, ainsi que ce qu’elle avait ressenti dans ces moments-là. Cette fois, soit c’était du sérieux, soit pas mal de maîtrise de soi s’imposait. Dagmar habitait à perpète. Plus de 700km les séparaient. Et puis elle était mariée. Avec une femme. Lorsque Ann-Charlotte le lui avait dit, Elise avait marqué un temps d’arrêt. Sans parler du fait qu’Elise elle-même était mariée à Henrik et que cela ne changerait jamais vu qu’ils étaient très heureux l’un avec l’autre, ce qui n’était pas banal. Peut-être même étaient-ils plus heureux que la moyenne.
Commenter  J’apprécie          50
C'est peut-être de la faute du froid. Je suis prisonnière de cet hiver. De cet hiver et du capital.
Commenter  J’apprécie          80
Un jour, Elise s’était confiée à une collègue. C’était juste quelques mois après sa rencontre avec Dagmar. Seul Henrik était au courant à l’époque. Mais Elise s’était sentie si euphorique et si frustrée à la fois qu’elle avait lâché le morceau. Elise s’en était mordu les doigts. Sa collègue, une femme plus âgée, lui avait dit : Tu es consciente du fait que tu pourrais les perdre tous les deux ?
Commenter  J’apprécie          60
Elise avait toujours cru que c’était une affaire de maîtrise de soi.
Commenter  J’apprécie          72
La quatrième fois qu’elles se rencontrèrent, c’était dans une ville où aucune d’elles n’habitaient. Noël approchait. Elles firent le tour de la ville à pied. Par endroit, l’obscurité le disputait aux illuminations de Noël. L’hôtel, leur troisième, était un établissement bas de gamme et assez loin du centre. Dans le couloir, il y avait d’affreux palmiers en plastique. Elles firent l’amour dans une chambre horrible. Elles firent des choses qu’Elise, bien qu’elle eût 56 ans, n’avait jamais faites.
Commenter  J’apprécie          52
Je crois que c’est une idée de Shakespeare. Elle ne date pas d’hier, en tout cas. Le vrai couple amoureux, c’est toujours le jeune couple. L’autre, c’est juste du remplissage pour l’effet comique. Mais après, quand tu vieillis, tu te rends compte que le drame ne perd pas en intensité. C’est la même rengaine : Elle m’aime ou pas ? Elle attend quoi ? Je me manifeste ou pas ?
Commenter  J’apprécie          52
- Nous avons eu trois professeurs hommes jusqu'ici. Pourquoi on n'a jamais de femme ?
- Eh bien...mais si, nous en avons...
- Qui ? Quand ?
- C'est à dire...Je ne raisonne pas dans ces termes...
- Ah, et comment alors ?
- Nous invitons des artistes qui semblent intéressants pour vous, sans prendre garde à leur sexe.
- Donc, il n'y a pas de femme intéressante ?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
- Bon, mais vous devez bien vous poser la question. Nous avons eu 100% d'intervenants mâles, alors que les deux tiers des étudiants sont des filles.
- Qu'en pensent les autres ? Quelqu'un a-t-il un avis ?

Personne ne veut s'impliquer.
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anneli Furmark (205)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
126 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}