AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Moglug


Briser maintenant le coquillage
Qui selon d’antédiluviennes croyances renferme des trésors,
bruit de la mer, perles noires, et apaise les nostalgies.
Pesez-le encore une fois au creux de la main : ce n’est rien.
Muet le bourdonnement, lointain le déferlement des vagues,
– et la fraîcheur montant à l’aube de la vallée
humide et ombragée, la lumière sur les sommets,
le velouté des verts pâturages, – comme je les ai aimés !

Laissez. Et ne posez pas de question, ne demandez pas
ce que vous devez oublier, ce que vous chérirez,
ce qui ne cessera de nous consoler et nourrir,
pour l’amour de Dieu ne demandez pas,
peut-être l’heure est-elle proche, et mortelle, comme la foudre,
et nous aurons supplié en vain,
aimé en vain. L’aube va se lever
sur la rives du Congo, vous savez déjà
combien l’obscurité recule vite, comme si quelqu’un
se débarrassait de son manteau, descendait d’un pas léger
vers le fleuve, ses épaules lisses luisant
d’une sombre lueur, et remplissait sa main,
et la portait à sa bouche,
et se reposait sur ses talons de la chaleur étouffante de la nuit
et souriait.

8 juin 1941

A. Clarac
Commenter  J’apprécie          60





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}