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Citations de Annie Colognat-Barès (39)


" La destinée de chacun est à peu près tracée, je suis resté pendant quelques temps à travers les balles et les obus, j'en ai vu tomber de mon dépôt, j'en ai vu de morts arrivés après moi.
C'est la guerre ! dans la signification du mot.
Il ne meurt pas celui qui désirerait la mort et ne vit pas celui qui désirerait la mort et ne vit pas celui qui voudrait vivre. "
Jean-Baptiste Blazy à ses parents, 15 août 1915.
[extrait de lettre choisi pour l'ouverture de la note d'intention d'Annie Collognat-Barès]
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CHANSON DE BARBERINE

Beau chevalier qui partez pour la guerre
Qu'allez vous faire
Si loin d'ici?
Voyez-vous pas que la nuit est profonde,
Et que le monde
N'est que souci?

Vous qui croyez qu'une amour délaissée
De la pensée
S'enfuit ainsi,
Hélas! hélas! chercheurs de renommée,
Votre fumée
S'envole aussi.

Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu'allez-vous faire
Si loin de nous?
J'en vais pleurer, moi qui me laissait dire
Que mon sourire
Etait si doux.
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Vous voyez d'après les journaux les opérations militaires, elles sont assez favorables à notre sujet, seulement considérez, comme on dit vulgairement, " le journal est un bon âne ", il porte ce qu'on y met. Et personne comme ceux qui viennent de sur le front ne pourra vous dire la vérité.
[lettre de Jean-Baptiste à ses parents,15 avril 1915]
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LE RIDEAU DE MA VOISINE

Le rideau de ma voisine
Se soulève lentement
Elle va, je l'imagine,
Prendre l'air un moment.

On entr'ouvre la fenêtre:
Je sens mon coeur palpiter
Elle veut savoir peut-être
Si je suis à guetter.

Mais hélas! ce n'est qu'un rêve
Ma voisine aime un lourdaud.
Et c'est le vent qui soulève
Le coin de son rideau.

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LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRIVAINS
Dire l'indicible : souvent les mots manquent à ceux qui ont connu l'expérience de la tranchée pour exprimer ce qu'ils ont vécu. Parmi les combattants, plusieurs écrivains ont fait entendre leur point de vue : si on compare les témoignages, celui des "simples" poilus est peut-être moins "littéraire", mais il demeure tout aussi émouvant.
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ART POETIQUE

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Prends l'éloquence et tords-lui son cou!
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où?

O qui dira les torts de la Rime?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime?

De la musique encore et toujours!
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
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COMPLAINTE AMOUREUSE

Oui, dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce vous me plûtes;
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur le champ vous vous aperçûtes;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris!
En vain je priai, je gémis:
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j'y mis.
Ah! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez!
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'en vain je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez!

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Hélios, le soleil, n'a pas plus tôt attelé son char qu'il est occupé toute la journée à faire le tour du ciel : habillé de feu, il doit lancer continuellement ses rayons et il n'a même pas le temps, comme on dit, de se gratter l'oreille. En effet, si dans un moment d'oubli, il s'accordait une petite pause et relâchait sa vigilance, ses chevaux s'emballeraient, ils sortiraient de la voie tracée et ils mettraient le feu partout. Séléné, la Lune, ne dort jamais : elle fait aussi son tour de ciel pour éclairer ceux qui font la fête, complètement éméchés, ou qui reviennent de souper à une heure indue.
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L'écureuil

Leste allumeur de l'automne, il passe et repasse sous les feuilles la petite torche de sa queue.
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Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume :
Au loin, brillante encor par sa barre d'écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

---
José Maria De Heredia.
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René-François Sully Prudhomme - Le vase brisé

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre,
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute,
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.
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Tristan Corbière - Petit mort pour rire

Va vite, léger peigneur de comètes !
Les herbes au vent seront tes cheveux ;
De ton œil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...

Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...

Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont des simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Ils te croiront mort - Les bourgeois sont bêtes
Va vite, léger peigneur de comètes !
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Paul Verlaine - Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? - Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
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Charles Baudelaire - Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
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Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.
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Pierre de Marbeuf - Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage...

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
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Tu prétends qu’on me reproche de louer mes amis en toute occasion, et sans mesure. J’avoue mon crime, et j’en fais gloire : rien de plus honorable que de pécher par excès d’indulgence. Quels sont, au reste, ceux qui connaissent mieux mes amis que moi-même ? et, quand ils les connaîtraient mieux, pourquoi m’envier une si douce erreur ? Si mes amis ne sont pas tels que je le dis, je suis toujours heureux de le croire. Que ces critiques portent donc ailleurs leur fâcheuse délicatesse. Ils trouveront bien des personnes pour penser que déchirer ses amis est une preuve d’intelligence. Pour moi, on ne me persuadera jamais que j’aime trop les miens.
Adieu.

Pline le Jeune, Lettres, VII, 28 (texte complet)
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Dans un autre ouvrage publié par un nouveau poète presqu'inconnu j'ai trouvé des pépites poétiques sublimes (recueil Chants d'écume que j'ai mis dans mes livres préférés et dont je ne me lasse pas !)
par exemple le dernier quatrain du poème : Marées (hommage aux marins pêcheurs et à leurs compagnes :) ...

"Le flot s’en va, revient, sans repos et sans trêve
Dans les pleurs déchirants d’une corne de brume
Au rythme des marées et les fleurs de l’écume
Laissent sur le sable ceux qui n’ont plus de rêve."
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Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront :
Il saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.
(Stances à Marquise, Pierre Corneille)
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Le papillon

Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur.
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