" Ma mère et moi avons trouvé un véritable réconfort parmi les rayonnages de livres . Désormais sans famille [deuil..], nous avons été reconnaissants aux Bennet d'"Orgueil et Préjugés", aux Mortmain du" Château de Cassandra" , aux March des "Quatre filles du docteur March "et aux Pocket des "Grandes Espérances" de nous adopter .

Bon, qu'est ce qui lui plaisait donc tant, dans ces romans ? Etaient-ce ces héroïnes pleines d'entrain qui ne renonçaient pas à l'amour, même si de nombreux hommes leur avaient déjà brisé le coeur ? Etait-ce le héros, avec sa personnalité charismatique et son ironie mordante, qui masquait elle aussi un coeur en miettes ? Le premier baiser brûlant ? Les regards insistants ? L'attirance contre laquelle on ne peut lutter ? Sans doute était-ce le mélange de tous ces éléments qui lui donnait envie d'y revenir, mais elle adorait pardessus tout que l'histoire se finisse bien : le héros et l'héroïne sortaient immanquablement de la page en se tenant par la main, sur fond de soleil couchant. Dans la vie, un happy end n'était pas toujours au rendez-vous ; en revanche, une bonne romance le garantissait à coup sûr, et si ce n'était pas le cas, Posy se sentait trahie. D'ailleurs en de rares occasions, il lui était arrivé de jeter un roman par terre, tant elle était dépitée.
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Si elle ne se bougeait pas, son fantôme viendrait assurément semer la zizanie dans les étagères, Jane Austen chatouillerait Wilbur Smith, et Jackie Collins deviendrait la voisine de George Orwell. La rumeur finirait par naître que la librairie était hantée, et plus personne ne viendrait y acheter un seul roman.
[...] Verity était ainsi faite qu'elle ne montrait jamais ses émotions. Une fois, elle avait croisé Benedict Cumberbatch au Midnight Bell, et n'avait pas cillé. Mais ensuite, elle s'était réfugiée aux toilettes et avait dû respirer dans un sac en plastique parce qu'elle manquait d'air.
Il n’y a rien de mal à lire de la « chick lit », lui annonça-t-elle. Le seul problème de ces romans écrits par des femmes pour des femmes, c’est l’appellation qui laisse entendre que ces livres n’ont aucune valeur.
Elle fit courir sa main sur la tranche des vieux livres reliés de cuir et s’arrêta lorsqu’elle trouva les mots que ses mains, son cœur et son âme connaissaient si bien.
Orgueil et Préjugés.
Elle sourit. Elle était entourée d’amis, après tout.
Personne n’est parfait. Et puis, les gens parfaits sont barbants.
Tu travailles dans une librairie. Tu devrais savoir qu’il ne faut jamais juger un livre sur sa couverture.
Il lui revint en tête que chaque parcelle de Bookends renfermait un souvenir bien précis, pour elle. C’était là où se trouvait son cœur, c’était son havre, son lieu de bonheur.
Parce que toi, tu sais mieux que personne qu'une librairie est un endroit magique et que tout le monde a besoin d'un peu de magie dans sa vie.