AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Annie François (150)


Page 74
Car le lecteur en apnée est imprévisible : un petit baiser dans le cou peut le faire sauter au plafond. C’est un asocial, un solitaire, une sorte d’autiste. Essayer de l’empêcher de finir son paragraphe : l’être le plus amène s’ensauvage. Tant qu’un lecteur n’a pas reposé son livre de plein gré, c’est un individu potentiellement dangereux.

Une des citations de mon profil.
Commenter  J’apprécie          274
Maintenant que je suis grande, je ne recommencerai plus à lire comme on abat les arbres. Car, pas plus que le boulimique ne s'accorde le droit à la digestion, le bilbiomaniaque ne prend le temps de la «ruminatio ». (p.79)
Commenter  J’apprécie          260
Il me faut lire avant de m'endormir. Même à quatre heures du matin, j'ai besoin de ma dose. Mon oeil gauche se fatiguant plus vite que le droit, je ne lis que d'un oeil, jusqu'à épuisement. Incapable de m'arrêter en fin de chapitre, de paragraphe ou de ligne, je stoppe, en pleine phrase, foudroyée.
Commenter  J’apprécie          260
Page 157
Je n’entends jamais sans compassion la plaisanterie sur l’homme qui n’a qu’un livre et n’a pas fini de le colorier. Je sais que ça peut m’arriver, et mon penchant pour l’aquarelle n’y sera pour rien. Je peux tout aussi bien mener grand train de lecture.
A chacun, chaque jour, son rythme. Et que nul ne s’en mêle ni ne juge.
Commenter  J’apprécie          250
Sans prétexte freudien comme pour le "Voyage au bout de la nuit", je repousse certaines lectures de décennie en décennie. Ni par inappétence ni par ignorance, mais par un mélange de respect imbécile, de pétrification, d'attente superstitieuse des conditions idéales.
Commenter  J’apprécie          222

Pour un lecteur, même modeste, le désamour de la lecture constitue un symptôme. "Je n'ai même plus envie de lire" signifie qu'il a atteint le fond de la dépression, de la fatigue, du chagrin.
Commenter  J’apprécie          190
Un écrivain, Le Clézio je crois, notait que le succès d'un livre repose sur ces cent premiers lecteurs et sur la rumeur qu'ils propagent. Il est vrai que parfois quelques convives font mieux qu'un bataillon d'attachés de presse et qu'une campagne publicitaire.
Commenter  J’apprécie          180
... j'ai un jour posé loyalement la question à François. "J'ai trente-deux ans. Si on veut avoir un enfant, il n'est que temps. En veux-tu ?" "Et toi ?" "Moi, depuis que j'ai dix ans, je sais que je n'en veux pas, mais la question n'est pas là." "Moi, je n'en veux pas non plus." "Tu es sûr ?" "Parfaitement sûr." "Tu es sûr d'avoir une bonne raison ? Pour moi, après, ce sera trop tard." "J'ai une très bonne raison: les enfants, ça bousille les livres."
Commenter  J’apprécie          150
A explorer ces rebuts, on arrive à reconstituer l'historique de l'abandon selon le genre, le titre, l'état des exemplaires. Enfin, on invente.
Ces livres de math aux feuilles agglutinées par l'humidité sortent sans doute de la cave de ce vieil immeuble : un père vient de se rendre compte que, méthodes et programmes ayant changé, il était irrémédiablement largué par son moutard. Pour faire bonne mesure d'amertume, il a jeté sa collection "Présence du futur". Un pan de mon adolescence reflue au souvenir des merveilleux Bradbury. Je repense par raccroc à "J'ai épousé une ombre" à "des fleurs pour Algernon " à Ambrose Bierce (je me querelle encore avec mon frère à propos des "histoires impossibles" qu'il ne m'aurait jamais rendues).
Et cette caisse pleine de brûlots féministes : une cinquantenaire se décide à se marier après vingt ans de concubinage .
Cette pile de "Tintin" et de "Jules Verne" : un bricoleur a répudié son enfance pour faire de la place à son établi.
Pierre Benoit, Henri de Monfreid, Mon Tricot : une vieille dame vient de mourir...
(extrait du paragraphe "Chine")
Commenter  J’apprécie          140
Car le lecteur en apnée est imprévisible : un petit baiser dans le cou peut le faire sauter au plafond. C'est un asocial, solitaire, une sorte d'autiste. Essayez de l'empêcher de finir son paragraphe. L'être le plus amène s'ensauvage. Tant qu'un lecteur n'a pas reposé son livre de plein gré, c'est un être potentiellement dangereux.
Commenter  J’apprécie          141
Page 151

Ils ont mille défauts, mais ils sont apaisants. Ils disent, après chaque pose, « je ne vais pas me sauver, je suis là, je t’attends, je resterai, ne t’inquiète pas ». Ils rassurent l’amante craintive des livres.
Commenter  J’apprécie          130
Il y a l'avant et l'après. Avant, allumettes, caviar, brosse à dents, vin, livres, chaussures étaient des produits distincts, plus ou moins étiquetés. Aujourd'hui, tous sont frappés du code-barres qui rabaisse ces objets, petits et grands, ordinaires ou luxueux, au rang de marchandises.
Commenter  J’apprécie          120

Oui, un livre emprunté est sacré. L'ouvrir semble déjà une profanation.On le ramène, crispé sur son sac comme une pensionnée qui vient de toucher son mandat à la poste.Toute perte, tout vol seraient pires qu'une catastrophe: un déshonneur. Arrivé chez soi, on le place sur une pile à part, la pile reproche, la pile des urgences.
Commenter  J’apprécie          122
« Pour un lecteur, même modeste, le désamour de la lecture constitue un symptôme. « Je n’ai même plus envie de lire » signifie qu’il a atteint le fond de la dépression, de la fatigue, du chagrin. » (p. 101)
Commenter  J’apprécie          120
Tout naturellement, j'aime les jaquettes. Mal ajustées aux livres, n'épousant pas leur corps, glissantes et bâillantes, je les aime, car je les jette. Alors, le livre est rendu à sa vérité, à sa candide simplicité originelle.
Commenter  J’apprécie          120
L'accès est libre, les volumes ne se vendent pas. Ils se prêtent. Le principe est intelligent, démocratique, utile, généreux, commode, économique. Et pourtant j'y renonce.
Commenter  J’apprécie          110
[...] face à la lecture non seulement les citoyens ne sont pas égaux, les hommes et les femmes départagés, mais le même individu ne réagit pas toujours pareillement. Le livre peut être savoureux ou indigeste, le lecteur rassasié ou affamé. Son appétit est fonction de son tempérament, mais aussi des saisons, des circonstances, des lieux, de l'entourage, du calme, du bruit, du manque, de l'abondance, de l'amour, de la haine. Il suit les mouvements de l'humeur et du coeur, les fluctuations du moral et du physique.
Commenter  J’apprécie          90
Il n’y a que sur les livres et les bouteilles de vin que la poussière soit noble et supportable. Et c’est sans trop de honte qu’on souffle sur la tranche avant d’enfouir son nez entre les pages. (p.50)
Commenter  J’apprécie          90
« Jamais sans mon livre. Jamais sans ma clope. La lecture a quelque chose de beaucoup moins convenable et recommandable qu’il n’y paraît. Quand je pense à tous ces parents qui se désolent de l’inappétence de leurs rejetons pour la lecture mais pétochent à la perspective d’une possible toxicomanie. Sornettes : c’est la même chose. » (p. 162)
Commenter  J’apprécie          80
« Mais brûler des livres, c’est aussi déchirant que de brûler des lettres d’amour ou un cahier d’école de sa grand-mère. » (p. 28)
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Annie François (318)Voir plus

Quiz Voir plus

Morales de La Fontaine (1)

Dans quelle fable de J. de La Fontaine trouve-t-on cette morale: « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ?

Le renard et le bouc
Le laboureur et ses enfants
Le lièvre et la tortue
L’ours et l’amateur des jardins

8 questions
218 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}