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Citation de annielavigne


Sur le tertre d’Arberth, un monticule sacré de la forêt aux Mille Voix, se trouvait un cromlech formé de douze menhirs dressés en cercle sous lequel passait un puissant courant tellurique. Pas même les druides les plus érudits ne savaient qui avait érigé ces pierres qui, selon la légende, dataient d’au moins trois mille ans.
À l’aurore du septième matin suivant la naissance de l’enfant, une procession avec, en tête, le Grand Druide se rendit au cromlech qui servait aux cérémonies des Ulates, ainsi qu’aux réunions druidiques secrètes.
C’était le début de la saison froide et une fine couche de givre recouvrait le sol. Tandis que les Ulates formaient un demi-cercle devant Amorgen, les rayons du soleil levant firent briller les hautes herbes de la clairière, conférant à ce lieu un aspect magique.
Le silence se fit dans l’assemblée et l’on n’entendit plus que le chant des oiseaux qui célébraient de leurs trilles. Au moment où le Druide leva la petite Avana vers le ciel pour la présenter aux dieux qui observaient ce baptême, les mortels en présence ressentirent un frisson inexplicable. Ils participaient à un événement dont l’importance dépassait leur entendement.
Sans les voir, ils étaient entourés de représentants des autres mondes. La tribu de Dana offrit sa protection à l’enfant par le biais de Dechtiré qui lui caressa le front du bout de son aile blanche. Les Seigneurs Fomorés, quant à eux, dirigèrent vers elle les puissances des Ténèbres pour la préparer à sa mission future. Les druides, qui avaient développé leur vision du monde parallèle, aperçurent aussi des gnomes et des elfes, intrigués par l’enfant à l’aura lumineuse. Même dans la solitude, au sommet des plus hautes montagnes ou dans les entrailles du monde, Avana ne serait jamais seule. Et ce serait avec beaucoup d’intérêt que tous la regarderaient grandir.

Durant les années qui suivirent, Amorgen ne se déplaça jamais sans Avana. Il l’entourait d’un long morceau de tissu et la portait en écharpe. Ainsi continua-t-il à exercer ses fonctions de Grand Druide, de prêtre, de guérisseur et de juge, traversant la contrée en sentant contre sa poitrine la chaleur du bambin. Il s’occupa d’elle avec autant de soin qu’une nourrice, lui donnant à manger la meilleure nourriture possible, lui confectionnant des vêtements chauds pour la saison morte, se souciant de répondre à tous ses besoins.
Au fil des ans, son amour envers elle se développa et il en vint à la considérer comme sa propre fille. La peau d’Avana perdit l’éclat particulier qu’elle avait à sa naissance et, excepté pour cette petite flamme qui brillait au fond de ses prunelles, elle ressemblait en tout point à une mortelle.
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