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Citations de Annie Leclerc (33)


cf: Entretien d'Annie Leclerc donné à Mona Chollet sous le titre "Penser sans entraves". Elle y évoque son livre L'enfant le prisonnier que lui ont inspiré quinze ans d'ateliers d'écriture en prison :

"Il n’y a pas de mots plus forts, plus pénétrants, plus aigus que ceux du prisonnier en train d’écarter les barreaux qu’il a dans la tête." "On n’imagine pas, dit-elle, tout ce qu’on pourrait résoudre si on parlait plus, si on mettait les gens en confiance de parole, si on leur témoignait que, oui, ils sont intelligents, ils ont choses à dire. On a toujours du mal à me croire quand je dis ça, et pourtant, j’ai rencontré plus d’intelligence et de profondeur chez les détenus que chez mes élèves. Parce qu’un jeune élève de terminale, il a déjà une certaine idée de ce qu’il est, de ce qui est bien, de ce qui est juste… Les prisonniers, eux, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ont une très mauvaise opinion d’eux-mêmes. Ils se considèrent comme de la sale engeance, ils se méprisent beaucoup. Mais quand on leur laisse la possibilité d’écrire ce qu’ils ont sur le cœur, comment ils voient les choses, en leur disant qu’on se fiche des fautes d’orthographe, qu’on n’est pas là pour ça, qu’on n’a pas de stylo rouge, qu’il n’y a pas de note, pas d’examen au bout… C’est formidable, ce que ça peut donner. J’ai l’impression que c’est ça qu’il faudrait faire, systématiquement"
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Ce qui opprime la femme ce n'est pas tant directement la force de l'homme que sa propre vertu qui est toujours donnée comme sa plus haute valeur : le dévouement.
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L’impuissance de la pensée féminine à éclore dans un espace véritablement neuf n’est que l’effet de sa modestie, ou aliénation fondamentale, c’est pareil, par laquelle elle acquiesce à la trajectoire toute particulière de la pensée virile, comme si cette pensée était en effet ce qu’elle prétend être, universelle, neutre : bref, asexuée
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"En elle, je me sens bien ; large et longue, musclée, efficace, vivante; J'entre en foetale souveraineté d'être par elle aimée. Et mieux qu'aimée : approuvée. Organique louange de celle qui m'accueille. J'y tète l'orgueil simple de vivre. On se comprend."
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..Comme il est long notre chemin, songes-tu, et combien obscur.
Aigle gorgé de mes oies naïves, soupires-tu, je bois en ta cruauté leur beauté saccagée, et ma tristesse et ma joie, je bois l'incompréhensible fureur à ton corps magnifique, inépuisable, je bois à la source obscure de toi toutes tes épreuves, toutes tes quêtes, toutes tes peurs, les vagues des tempêtes, dont chacune soulevée est aussi grande que la mer, les embruns de l'effroi, le sel des naufragés, je bois la sève des femmes étreintes, la sueur brûlante des combats, la sueur glacée des agonisants."
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."Les dieux font désirer l'impossible, être ici et là en même temps, partir pour revenir, revenir pour partir. Les dieux vous ont tant harcelés, pauvres hommes, de la fièvre des lointains...
n'est-ce pas alors qu'il te répond en son étreinte : Je te connais, mon épouse, ma bien aimée, je te reconnais, garde moi aussi ici, retiens moi, enveloppe-moi, enlinceule-moi.
Et moi je te connais au delà de toi, murmures tu au creux de l'oreille. Tu ne veux pas, pas déjà, pas encore mourir
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Nager veut que l'on creuse davantage le lit de la rivière, qu'on favorise le passage, qu'on en élargisse le cours. Nager veut accroître la conscience de la conscience de l'eau. Nager cherche de tous ses membres bien étirés à augmenter la joie menue de nager. Au fond nager cherche à nager. A rejoindre la rivière, étant rivière déjà, cherchant à se joindre elle même, à se connaître, à se fondre en évidence de soi."
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Annie Leclerc
Depuis que j'ai cessé de fumer, je vis étrangement ... Où est-il le temps où je pouvais m'accrocher pas à pas, minute après minute, à ma cigarette?

Au feu du jour
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« Alors, le cahier, c’est la vie qui dure » (p.61)
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Non, les hommes ne cherchent pas à être désirés des femmes au sens où ils les désirent. Ils cherchent déraisonnablement, éperdument leur amour.
Le désir des femmes leur est une étrangeté profonde. Ils sont impuissants à le penser (alors que les femmes savent si bien penser le désir que les hommes ont d’elles…) C’est ainsi que faute de pouvoir penser le désir des femmes, ils le nient, ou, ce qui revient au même, lui attribue une puissance occulte, démesurée, monstrueuse, maléfique.
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Qu’il est long, le chemin pour rejoindre l’élémentaire, et s’y défaire.
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Le noir est plus profond que la lumière, car il se souvient du temps d’avant le temps, du temps d’avant la lumière, du temps d’avant toute perte, du temps où il n’était question d’aucune perte ; où il n’était question de rien. Temps d’avant la naissance, quand être et jouir n’avaient pas encore été arrachés l’un à l’autre, quand être et jouir baignaient enlacés au coeur des ténèbres bénies.
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Celui que la jouissance égare jusqu’en l’abîme du cri, n’a-t-il pas épousé l’autre (que peut-être, bien sûr il reniera demain) livrant sa gorge nue à la face du ciel, à la possible éternité ?
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Tout équilibre n’est qu’un déséquilibre suspendu, différé, n’est pas un équilibre mais vaut pour un équilibre.
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Le blanc en quantité, en vastitude, en expansion, n’est pas une couleur. C’est une disposition de l’âme. Et plus encore, , une transfiguration, une transsubstantiation.
Le blanc n’est pas une couleur, c’est une odeur infinie de sainteté. Ainsi en est-il quand tu entres comme par une haute porte dans une plaine enneigée. Approche d’absolution absolue.
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Éros est notre langue commune, celle qui nous apprend ce qu’il en est du désir, où il va, celle qui nous réclame sexués, c’est-à-dire autres, hommes et femmes, en disposition particulière d’amour, nous embarquant ensemble sans nous confondre, en quête de ce paradis toujours promis, toujours possible (sinon ce ne serait plus vivre) où nous serions, ni l’un ni l’autre, et l’un et l’autre.
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Si la libération des femmes exigeait la dénonciation de toutes les violences exercées à leur encontre, elle engageait au-delà, et à travers elle, l'affirmation d'une autre conception de la vie ancrée au plus profonde de leur expérience, à laquelle tous, hommes compris, étaient convoqués.
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Ainsi nager sert au poème qui sert à nager qui sert au poème qui sert à vivre.
Autrement dit, à aimer, autrement dit encore, à mourir.
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Parce que le pouvoir s'est fait viril, l'homme croit que le pouvoir exprime la virilité, comme on exprime le jus d'un fruit.
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L'Homme est grand, mais attention, les hommes ne sont que des hommes.
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