Citations de Annie Lemoine (48)
Les histoires d'amour ont leur propre destinée, ce sont elles qui nous entrainent.
Je bois de plus en plus souvent de la bière au malt des Highlands. Je sauve les fleurs de la terrasse d'un début de canicule.
Je retourne voir l'exposition sans toi. J'ai la gorge nouée à la dernière toile accrochée, intitulé Jeu d'amour.
Ce soir, sur la terrasse, il ne peut s'empêcher de pleurer comme un enfant que personne ne vient consoler, il est tard, elle est couchée, elle n'a pas éteint, elle lit, elle avale des mots morts, allongés depuis longtemps, il est vivant, dehors, il voudrait qu'elle lui parle, il voudrait entendre le son de sa voix.
Comment peut-on faire l'amour à une femme comme il vient de le faire et ne pas oser la rejoindre dans sa chambre? Une certaine forme de pudeur, sans doute.
Ça s’appelle la liberté mais c’est fatiguant un chemin pareil. Crevant. Ereintant. .. Ne compter que sur soi.
"Rien de pire qu’un mur pour bloquer les idées."
j'ai emporté une image extrêmement nette de son visage, son sourire, des yeux pleins de lumière, confiants, si confiants, son regard presque joyeux pour me dire : profite, profite de la vie , ma chérie ! de chaque instant. Sois heureuse ! aime !
Pourquoi faut-il que meurent les histoires d'amour ? Comment accepter que chacune des petites particules qui les composent se perde à jamais dans le grand univers ? Une dislocation honteuse. Effroyable. Injuste.
"L'argent,c'est la liberté!" Le principe inculqué tôt s'était gravé au tréfonds de mon cerveau.L'argent, c'était aussi comme la santé:tant que l'on n'y pensait pas,c'était bon signe.J'avais eu jusqu'ici ce fantastique privilège.
J’avais souvent remarqué que c’était lorsque les choses se déroulaient naturellement, sans les forcer, au moment ou semble-t-il elles pouvaient arriver, que les résultats étaient les meilleurs.
J’aimais surtout intensément la vie et ne supportait pas qu’on me l’abîme.
Respirer. La fuite vers des horizons dégagés restait la seule bonne idée à mettre en œuvre sur le champ.
Malheureusement, à la manière d’une rivière souterraine que l’on croit disparue et qui ressurgit à pleine puissance dans le paysage, l’angoisse redoublait et me paralysait.
Je flirtais avec le dernier stade de l’impuissance. Celui où l’on craint de ne plus jamais y arriver. Où l’espoir dévisse. Où il reste celui des autres.
L’isolation avait été le dernier des soucis d’une jeune architecte promis à un bel avenir dont plus personne n’avait jamais entendu parler. Certainement un type sans enfant.
C'est aussi de cette façon qu'un couple se construit avec un langage qui lui est propre, en faisant référence à un passé commun, souvent anecdotique, qui tient les autres à distance.
Sans élever la voix, elle a dit ces trois mots : « Je te quitte. » Il lui a d’abord demandé de répéter parce qu’il avait cru avoir inventé ses paroles, avoir été victime d’une forme d’hallucination. Puis, il a pensé que c’était une blague tant la formule lui paraissait désuète.
Voyant qu’il n’avait pas l’air de comprendre, elle a cru bon d’ajouter : « C’est fini... » avec un sourire navré, bien élevé.
Je continue de t'aimer en silence. Personne ne m'en soupçonne. Rien de décelable à l'oeil nu mis à part un imperceptible tressaillement lorsqu'un homme m'attrape par surprise par la taille.Quelque chose résiste encore, ne se rend pas tout à fait mais seul un oeil d'expert pourrait s'en apercevoir, celui d'un diplômé d'éthologie, mon comportement s'apparentant dans ces moments-là à celui d'un animal effrayé
De façon presque détachée, alors qu'il se rhabillait elle avait sobrement énoncé une sorte de diagnostic froid, implacable, qui ne trahissait pas son humiliation pourtant bien réelle: " On dirait que tu fais la guerre, pas l'amour. "
L’écriture, c’est de l’artisanat.