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Citation de AMR_La_Pirate


Extraits du récit :

Ah ! Si Agrippa avait voulu... le sort du monde en aurait été changé !
Si Agrippa avait voulu... mais Agrippa ne voulait pas ! Nul besoin d’aborder le sujet ; c’était clair : la seule amitié possible entre eux devait être d’ordre fraternel ! N’est-ce pas en définitive la vraie raison qui a poussé Auguste, a refuser l’union de sa sœur et de son ami ? Comment aurait-il supporté, à ses côtés, à sa vue même, Agrippa heureux avec une femme ? Avec Attica, ou Marcella, il ne prenait pas de risque : il s’agissait d’unions de convenance... même si elles risquaient de changer de nature dans le temps... on ne peut pas être pleinement rassuré sur les sentiments d’Agrippa... mais avec Octavie, là, il y avait danger ! Leur passion était trop réelle ! Il fallait les éloigner l’un de l’autre ! Il n’y avait pas d’autre solution !
L’ambition ne vaut pas un tel sacrifice mais Rome en avait besoin. Il a vieilli, l’enfant puis le jeune homme fragile qui voulait être le plus puissant ! Entre les crimes et les trahisons nécessaires pour y arriver, Auguste s’est rendu compte de l’essentiel. Le pouvoir pour le pouvoir entraine dans une spirale mortifère et ce n’est pas son but.
D’ailleurs, ce pouvoir, le voulait-il vraiment pour lui ? N’était-ce pas aussi pour déclencher l’admiration d’Agrippa, pour le lui offrir et le garder à ses côtés ? La plus grande des victoires militaires, c’est d’être en paix avec l’être le plus aimé !
Et encore, et toujours, Auguste le sait, le sent, le souffre : il ne peut pas se passer d’ Agrippa !

[…]

Auguste se met à trembler. Il a toujours su qu’un jour il se trouverait face à ce dilemme : son ami ou le pouvoir. Etre un maitre absolu n’a pas de prix. On pense l’acheter en faisant des cadeaux, en gérant le monde avec plus d’équité, en s’attachant le peuple par plus de confort, de jeux, de sécurité. Mais ce n’est jamais assez : il faut tout lui sacrifier même sa famille et ses amis quand cela devient nécessaire. Auguste peut-il encore reculer ? A quoi sert de détenir tous les pouvoirs si on ne peut pas maitriser celui de ses proches ? C’est beau ce qu’il a bâti : une Rome plus belle que jamais, un empire* prospère, la paix universelle à l’intérieur des frontières ! Mais Agrippa, son ami d’enfance, son plus que frère, celui qui lui a permis d’obtenir toute cette puissance, pourrait-il la mettre en danger ? Mais pourrait-t-il encore rester Auguste sans le soutien d’Agrippa ? 


[…]

Il convient de prévenir Auguste même s’il ne verra pas les premières festivités. Il ordonne que soient donnés des sacrifices dans toutes les villes de l’empire et que l’on offre des réjouissances aux peuples. Sur place, il fait ouvrir ses jardins aux Romains et leur permet d’accéder librement à ses thermes. Sur la terrasse du palais, il peut regarder Rome, sa Ville, qu’il a embellie, sécurisée et apaisée, celle qu’il gouverne désormais en l’absence de son ami d’enfance. De cet endroit, un jour lointain, une louve a recueilli de petits jumeaux abandonnés qui allaient fonder la Cité la plus puissante de l’histoire. Et c’est à ce même endroit qu’Agrippa, quelques heures plus tard, présente urbi et orbi, à Rome et au monde, Caius Julius Caesar Vipsanius, son héritier et celui d’Auguste, celui qui rend l’empire héréditaire, le petit-fils d’un empereur et d’un esclave.
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