Derrière le rideau épais de l'Opéra, j'observe, curieuse, les danseuses. C'est comme un prolongement. Un pacte silencieux entre elles et moi. Ce tissu tenu étroitement serré entre mes doigts épouse désormais si parfaitement leur taille. Il devient une seconde peau, une respiration. Ma virtuosité sera la leur, la danse de mes doigts sur le tissu, leurs entrelacs. La précision du mouvement, celle nécessaire au porté. Leurs virevoltes suivront le mouvement de mes aiguilles entre les mailles du tulle.
Mon regard s'élève et se pose sur le plafond peint par Marc Chagall. Plafond qui domine la salle aux couleurs rouge et or.