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4.31/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 11/04/1984
Biographie :

Annwn Deith (un pseudonyme) est écrivaine.

Source : bnffr
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La victime, elle, resta dans le bureau du brigadier en attendant que les bourreaux s’éloignent des bâtiments. Lorsqu’elle put enfin rejoindre Grégory dans le hall d’entrée, un policier s’avança vers le brigadier - chef pour annoncer le départ des deux autres et ajouta à voix basse, à l’oreille de son collègue :

« Il dit qu’il a du mal à marcher, mais il a oublié son fauteuil roulant dans l’entrée … »

Un sourire narquois illumina le visage de l’agent. Tout le monde avait vu clair dans son petit jeu ; il voulait les apitoyer sur son état de santé, mais, en oubliant son « indispensable » moyen de locomotion, il n’avait fait que s’enfoncer. Pauvre type ! pensa Annwn.
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Annwn regagna sa chambre, toute penaude, et s’allongea sur son lit. Qu’ai - je fais pour mériter ça ? Est - ce mon karma ? Ai-je été moi - même un tortionnaire dans une autre vie ? J’ai dû faire quelque chose de mal, c’est certain, sinon pourquoi me ferait - on autant souffrir ? Je dois oublier. Oui, c’est ça. Oublier. Je dois apprendre à refouler tout ce mal qui me ronge : les viols, la maltraitance, les pressions psychiques … Toute cette fange doit être réprimée pour pouvoir subsister. C’est soit ça, soit en finir avec la vie. Mais je ne suis pas assez courageuse pour mettre à exécution cette dernière échappatoire. Il me faut donc continuer à m’entraîner à détacher mon esprit de sa prison de chair ; il me faut m’envoler. Je suis seule. Je ne suis rien. La société ne peut pas m’aider, les gens sont si individualistes, si égoïstes. Qui intéresserais - j’si je venais à rompre le sceau d’un si pesant secret ? Je souillerais la famille et me mettrais à dos tout le monde … De toute façon, il est trop tard . Cela fait déjà trois ans que je dois me soumettre aux avilissantes obsessions de ce cancrelat et aux chantages hystériques de la génitrice, alors qui me croirait après tout ce temps ?
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Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle regardait désormais la lame de rasoir avec un intérêt non dissimulé. Elle allongea le bras, atteignit son baladeur puis se rassit dans le fond de la baignoire. C’était le moment ! Lofofora. Son groupe préféré. Elle mit sa chanson favorite : ‘Macho Blues’. Fermant les yeux, elle prit une profonde inspiration, puis coupa d’une traite. Les paroles lui hurlaient dans les oreilles :

« Je te donne la vie, le gîte, le couvert,
Quand j’ai envie, laisse-toi faire ;
Je suis le seul à te comprendre :
Qui d’autre que moi saurait te prendre ?
Je ne veux pas que tu donnes ton corps
Au premier inconnu.
LES HOMMES SONT DES PORCS !… »
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Les hordes de navetteurs préféraient s’agglutiner au chaud, à l’intérieur, au milieu des odeurs d’alcool, de sueur rance, de malbouffe et de chaussettes sales. Seule, loin de ce tourbillon infernal, elle regardait les frimas de l’hiver lui tomber dessus. Ses doigts bleuis par le froid se recroquevillaient sous ses mitaines. Ça piquait, comme si des centaines de fourmis y avaient élu domicile. Le sol vibrait sous ses pieds chaque fois qu’un train approchait des quais, et crissait dans un tintamarre épouvantable. Le jour était morne et gris, d’une tristesse insondable, et l’on avait peine à y voir.
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Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Est-ce mon karma ? Ai-je été moi-même un tortionnaire dans une autre vie ? J’ai dû faire quelque chose de mal, c’est certain, sinon pourquoi me ferait-on autant souffrir ? Je dois oublier. Oui, c’est ça. Oublier. Je dois apprendre à refouler tout ce mal qui me ronge : les viols, la maltraitance, les pressions psychiques… Toute cette fange doit être réprimée pour pouvoir subsister. C’est soit ça, soit en finir avec la vie. Mais je ne suis pas assez courageuse pour mettre à exécution cette dernière échappatoire. Il me faut donc continuer à m’entraîner à détacher mon esprit de sa prison de chair ; il me faut m’envoler. Je suis seule. Je ne suis rien. La société ne peut pas m’aider, les gens sont si individualistes, si égoïstes.
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Pourquoi les adultes étaient si méchants ? Peut-être parce qu’elle le méritait, tout simplement. Si seulement cette souffrance qu’elle endurait pouvait, par bonheur, alléger celle des autres, alors le monde serait parfait. La vie serait parfaite. La nature serait parfaite…
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Le brigadier semblait sympa, il ne la jugeait pas. C’était déjà ça. La situation était suffisamment pénible ; si en plus elle avait dû faire face à une personne méprisante ou pleine de préjugés, elle ne l’aurait certainement pas supporté.
La pause toucha à sa fin, trop rapidement au goût de la jeune femme. La cigarette s’était consumée. Comme son enfance et son adolescence parties en fumée. L’audition reprit dans une atmosphère lourde. Annwn but à petites gorgées ce qui restait de son verre d’eau. La nausée guettait, mais il fallait la combattre. Maintenant qu’elle se trouvait dans ce bureau, elle ne pouvait plus faire marche arrière
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Plus elle geignait, plus il poussait, en lui expliquant qu’elle devait respirer et se détendre. Il se nourrissait de sa douleur. Annwn le maudissait de tout son être. Elle aurait préféré crever mille fois plutôt que de supporter sa laideur, sentir son odeur, la puanteur du vice… Le supplice dura longtemps. Une nouvelle éternité abominable pour la jeune fille. Le sang coula encore, autant que les larmes. Les déchirures creusaient un précipice au fond duquel s’abîmait son âme et où, pilonnées par l’ignominie, ses chairs régurgitaient sans fin leurs souffrances amères.
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C’était un jeune homme altruiste, intelligent et cultivé, qui ne mâchait pas ses mots, certes, mais avait le mérite de rester honnête en toutes circonstances. Il avait toutes les qualités qu’elle recherchait désespérément depuis des années auprès d’autrui, et qu’elle croyait, jusqu’à ce moment, définitivement perdues au sein de la société.
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Désiré était un enfant qui, comme son nom l’indique, avait été fortement voulu. Après plusieurs tentatives infructueuses, le rêve de la mère se concrétisa enfin sous les traits de ce petit garçon blond aux yeux bleus. Souhaitant lui démontrer toute son affection, elle se mit rapidement en tête de lui trouver un pseudonyme exotique. C’est ainsi que, durant ses premières années, il fut surnommé « Miel » (confusion avec le mot anglais « honey » qui, dans ce contexte, signifie « chéri » en français…).
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