Réalisation de la couverture du roman "Zugzang" d'Anthony Boulanger.
Couverture et vidéo réalisée par Jimmy Rogon
Cela fait maintenant sept mois qu'il ne s'est pas arrêté de pleuvoir. Sous mes bottes, la terre est lourde, grasse. La glaise s'accumule sous mes semelles et me ralentit. J'ai froid, je suis gelé jusqu'aux os. Sept mois de pluie, huit mois de désertion. Sept mois de pluie, huit mois de course poursuite.
(Dans "Proie et dresseur")
Rentrer chez soi signifiait accepter ce fait, accepter de passer une nuit supplémentaire et de recommencer un lendemain. Se lever, assister à des prises de tête en tout genre pour commencer. Puis aller en cours, en revenir, traîner dehors, dépérir à petit feu. Se sentir vieux et sale alors qu'on avait même pas dix-huit ans.
(Dans "L'écume des nuits")

Maître Erem de l’Ellipse,
La traîtrise s’abat sur Provins en ce moment même et je requiers votre sagacité de toute urgence. Pardonnez la brusquerie de mes mots, mais je ne peux m’attarder en maints détours stylistiques.
Mon père, le patriarche du Clan de la Rose, a été assassiné dans le donjon de notre ville et l’enquête préliminaire que j’ai effectuée selon votre enseignement me pousse à croire que mon propre frère est le coupable. Lorsque vous recevrez cette lettre, cela fera une journée entière que le corps aura été découvert.
J’ai grand besoin de votre expertise, Maître, pour confirmer mes funestes hypothèses. Votre intervention, en tant que personne extérieure aux deux Clans de Provins, permettrait de plus de calmer les tensions qui agitent les esprits.
Je me permets de vous joindre dans le même pli une autorisation sur laquelle mon sceau est apposé et qui vous permettra de circuler en toute liberté sur les terres du Clan. À l’heure où je vous écris, nous avons en effet décidé de fermer nos frontières aux marchands et colporteurs, et nous avons interdit toute sortie. Nous craignons par trop qu’un Clan ennemi ne profite de notre division actuelle et de l’absence de chef clairement désigné à notre tête pour faire main basse sur notre fief.
En espérant vous revoir très vite,
Votre dévoué élève et à jamais serviteur,
Maldic de la Rose
Le père sème, le fils récolte.
(Proverbe chinois)
Lincoln naviguait depuis qu’elle était adolescente, quand son oncle lui avait fait découvrir l’Atlantique et la Mer du Nord. Ils étaient rares, ceux qui comme elles avaient goûté aux embruns avant de découvrir la poussière d’étoiles, mais cela ne changeait pas grand-chose pour elle : elle n’aimait rien plus que cette sensation de quitter terre, de prendre le large, de perdre tout contact avec la civilisation.
Les mécanismes de l'errance - Alex Barlow
Sur mes joues, je sens des gouttes couler, mais pour la première fois depuis des nuits et des nuits, ce sont des larmes. - Où sont-ils? rugis-je.
L’air était chargé du parfum des fleurs exotiques recueillies à l’abri du bâtiment. Les couleurs se mélangeaient pour créer un tableau sans cesse renouvelé. Le silence n’était brisé que par les craquements légers de la cité qui voguait au gré des courants astraux.
Dans les bras d'Orion - Céline Etcheberry
Contre le feuillage, la pluie frappe et tinte, cristalline. Elle s’accorde parfaitement avec l’odeur de terre mouillée et de végétaux en décomposition empestant le sous-bois. C’est comme un requiem, mais en l’honneur de qui est-il donné? (Proie et dresseur)
Les vrais grands space-operas parlent avant tout de nous, les humains, qui emportons dans les étoiles et jusqu'au bout de nos rêves nos limitations, nos frustrations et nos envies de transcendance.
J-C Dunyach et J-A Debats (Postface)
À perte de vue s’étirait le néant, saupoudré d’étincelles vives et chatoyantes. Les étoiles se rappelaient à lui en constellant le noir de l’univers.