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Critiques de Anthony Giddens (2)
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Les conséquences de la modernité

Giddens définit la modernité comme « des modes de vie, d’organisation sociale apparus en Europe vers le XVIIe siècle, et qui progressivement ont exercé une influence plus ou moins planétaire ». Il s’interroge sur l’émergence d’une postmodernité.



La modernité est caractérisée selon lui par la distanciation spatio-temporelle, la délocalisation et l’appropriation réflexive. La standardisation des calendriers a rendu la datation indépendante du lieu. La délocalisation, c’est-à-dire l’extraction des relations sociales hors des contextes locaux, est permise par la diffusion d’instruments d’échange comme l’argent et celle de savoirs experts, ceux des banquiers, avocats, médecins, ingénieurs, etc., savoirs que nous n’avons pas, mais auxquels nous donnons foi. Une troisième dimension de la modernité, depuis les Lumières jusqu’à Karl Popper, est l’appropriation réflexive : les connaissances ne sont plus données et certaines, mais évoluent dans et par l’autocritique, à l’opposé des savoirs de la tradition.

Dans la diffusion mondiale de la modernité, la confiance et le risque assumé, opposés à la fortune ou au destin, sont les fondements de la distanciation spatio-temporelle. La confiance locale de l’engagement face à face, personnel ou familier, ou encore la confiance dans la tradition ou la religion, laissent place à une confiance anonyme et profane, sans limites de temps et de lieu : confiance dans la monnaie, les institutions, les systèmes experts ; dans la fiabilité et l’intégrité de ses acteurs ; et même dans un professionnalisme devenu distinct d’une compétence spécialisée. Cette confiance de principe peut se fortifier, se renouveler ou se dégrader à des points d’accès : l’agent, le vendeur, l’hôtesse de l’air, le garagiste, l’urgentiste, etc. En parallèle, les dangers naturels, maladies, incendies et catastrophes, l’exposition à la violence directe, la perte de la protection religieuse ou la crainte d’une influence magique sont remplacés, et distanciés, par l’industrialisation de la guerre, par le risque écologique, et par les incertitudes nées de la réflexivité : en rejetant la tradition, cette dernière peut conduire à rejeter la science et à vider le progrès de son contenu.



Giddens est un pédagogue qui aime les listes, les résumés et les figures en points cardinaux. Pour autant on ne sait pas toujours où il va. À l’époque où il écrit Les conséquences de la modernité (1990, le World Wide Web passe officiellement dans le domaine public en 1993), il réfute l’idée d’une postmodernité et lui préfère une modernité intense ou une modernité aiguë (« le camion furieux »). La confiance — qui aurait pu apparaitre dans le titre, car c’est son point central — est parfaitement développée pour une époque antérieure à la « Démocratie des crédules » de l’internet (Gérald Bronner) et aux vérités alternatives. Mais cette confiance est une condition, et non une conséquence, de la modernité. Son tableau comparant p 156 « la notion de postmodernité [selon qui ?] et ma vision personnelle d’une radicalisation de la modernité » n’est guère argumenté dans le texte. Ses figures en points cardinaux sont plus engagées. La figure 4 « Types de mouvements sociaux » est angélique. On y lit aux 4 coins : « libre parole/mouvements démocratiques ; mouvements pacifistes ; mouvements écologistes ; mouvements ouvriers » (on ne voit guère pointer ces derniers). La figure 5 « Aperçu d’un ordre postmoderne » (NB : auquel Giddens ne croit pas) est également optimiste : « participation démocratique à plusieurs niveaux ; démilitarisation ; humanisation de la technologie ; système de post-pénurie ». Ce système est repris dans la figure 6 : « ordre mondial coordonné ; dépassement de la guerre ; système d’entretien de la planète ; organisation économique socialisée ».



Ces utopies positives sont démenties dans la figure 7 « Risques majeurs de la modernité  : développement du totalitarisme ; conflit nucléaire de grande ampleur ; débats ou catastrophe écologie ; effondrement des mécanismes de la croissance économique ». Ici, à la toute fin du livre, Giddens devient Cassandre, peut-être avec raison.

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Lu rapidement pour la réalisation d'un mémoire de psychologie clinique. Etant relativement éloigné de l'objet de ma recherche, je l'ai fort peu utilisé. Il m'a été fort peu utile.

Il m'avait été chaudement recommandé et je pense que les auteurs plus précis et utile à mon travail en font aussi une référence.
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