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Citation de Cielvariable


- Le Cribber ! le Cribber !

Les autres surfeurs hurlaient son nom en poussant des hourras. Alex les voyait danser sur la plage, brandissant leur planche en l'air. Soudain, il sut qu'il devait se jeter à l'eau. Il était trop jeune, les vagues étaient trop hautes, mais jamais il ne se pardonnerait d'avoir manqué une telle occasion.

- J'y vais ! cria-t-il en s'élançant, sa planche sous le bras et relié à sa cheville par une solide lanière d'uréthane.

Du coin de l’œil, il vit Sabina lever la main pour lui souhaiter bonne chance. Il atteignit très vite le rivage et entra dans l'eau froide. Il jeta la planche devant lui et bondit à plat ventre dessus. Son élan le propulsa en avant. Les jambes à l'horizontal, il se mit à ramer furieusement des deux mains.[...]

Il distingua un bruit dans les rugissement de la mer et aperçut le jet-ski qui s'éloignait du rivage. Cela l'intrigua. Ce type d'engin nautique était peu fréquent en Cornouaille, et Alex n'avait jamais vu celui-ci depuis trois jours qu'il était là. En général, les engins motorisés servaient à remorquer les surfeurs vers les plus grosses vagues, mais celui-ci avançait seul. Son conducteur, revêtu et encapuchonné d'une combinaison de plongée noire, comptait-il affronter le Cribber sur sa machine ?

Alex oublia le jet-ski. [...] Soudain, tout sembla silencieux. Il jeta un regard en arrière et fut surpris d'avoir nagé si loin. Sabina était assise sur le sable et l'observait, petit point fragile dans le lointain. Le surfeur le plus proche était à une trentaine de mètres. Trop loin pour lui venir en aide en cas de problème. Alex sentit la peur lui nouer l'estomac et se demanda s'il n'avait pas commis une erreur en s'aventurant ici tout seul. Mais c'était trop tard. Il "le" sentit avant de le voir. C'était comme si la fin du monde avait choisi cet instant pour survenir, comme si la nature prenait une ultime respiration. Il tourna la tête et le vit. Le Cribber arrivait. Il fonçait droit sur lui. Impossible de changer d'avis.

[...]Les gestes techniques appris par Alex longtemps auparavant lui revinrent machinalement.[...] Maintenant ! C'était l'instant les plus difficile, la manœuvre le plus ardue à apprendre mais impossible à oublier. Le take-off, quand le surfeur se lève sur sa planche pour prendre la vague. Il posa les mais à plat sur la planche, arqua le dos, et pousa. En même temps, il ramena la jambe droite en avant, genou fléchi. On appelait cela un goofy. C'est la même chose sur la neige. L'essentiel est de se redresser sans perdre l'équilibre. C'est ce que fit Alex, en utilisant les deux forces principales : la vitesse et la gravité, tandis que sa planche fendait la vague en diagonale.

Il se mit debout, bras écartés, parfaitement centré sur la planche. Il avait réussi ! Il surfait sur le Cribber !

[...] C'est alors qu'il discerna un grondement par-dessus celui de la mer. Un vrombissement de moteur à essence arrivant à vive allure. Le bruit d'un engin mécanique ici, à ce moment, était si invraisemblable qu'Alex crut avoir rêvé. Puis il se souvint du jet-ski. Celui-ci avait probablement contourné la barre de vagues pour revenir. Et il arrivait très vite.

Le jet-ski allait lui couper la route.[...] Alex comprit subitement et avec une totale certitude qu'il était en danger. Ce qui se passait n'avait rien à voir avec la Cornouaille et le surf. Son autre vie, sa vie avec le MI 6, l'avait rattrapé. Il avait déjà été poursuivi sur la pente enneigé d'une montagne, à Pointe Blanche, et la même chose se reproduisait. Qui et pourquoi importait peu. Il n'avait que quelques secondes pour agir avant que le jet-ski ne le percute.
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