Citations de Anthony Trollope (279)
Avec les femmes, je pense qu'un peu de douceur est ce qui produit le plus d'effet.
Certains hommes qui n’arrivent à tromper personne finissent parfois par réussir à se tromper eux-mêmes.
Bien entendu, Lady Arabella ne pouvait pas allaiter elle-même le jeune héritier. Les ladies Arabella ne peuvent jamais faire cela. Elles sont aptes à devenir des mères, mais pas des mères nourricières. La Nature leur donne une poitrine décorative, mais non fonctionnelle.
" Carpe diem, se répéta-t-elle en son for intérieur. Oh oui, si seulement c'était possible. Mais comment peut-on carpédiémer quand on a le cœur accablé de tracas ?"
Le monsieur : " Eh bien, Miss..., pour en arriver à l'essentiel : me voilà devant vous, à prendre ou à laisser."
(...) Voyons , Jane, me voilà devant vous..., voyons, vous pouvez au moins répondre."
La demoiselle : " "Oui, je pense que je peux répondre."
Le monsieur : " Alors, quelle est la réponse ? Vous me prenez ou vous me laissez ?"
La demoiselle, très lentement, et d'une voix sans doute à peine audible (...) : "Eh bien, je ne tiens pas précisément à vous laisser."
Et c'est ainsi que l'affaire fut conclue - conclue avec beaucoup de décence et de satisfaction.
(...), une jeune femme devrait avant tout veiller à avoir une maison convenable pour s'y loger, et de quoi manger. A quoi bon tout l'amour du monde, Ruby, si un homme ne peut subvenir à tes besoins ?
Lorsqu'un homme vous dit : "soyons francs l'un envers l'autre", vous avez instinctivement le sentiment qu'il désire vous presser jusqu'au trognon, sans vous donner une goutte d'eau de son côté.
Le plus souvent, une jeune fille aime parce qu'elle est aimée, ce n'est pas elle qui choisit. Elle se rend à la flatterie du désir de l'homme.
On a pu dire que les femmes ont pour le mariage un désir qui confine à la démence. Je crois que ce désir, à supposer qu’il soit aussi général qu’on le dit, n’a rien de dément.
Il arrive en effet que des embryons de maris fortunés tombent amoureux de jolies filles. Mais comment cela serait-il possible, si la jolie fille en question n'était jamais mise sous les yeux de l' embryon ? A Kingsbury - Crescent, on ne voyait jamais un seul homme, d'un bout de l'année à l'autre.
Certaines femmes semblent prendre un réel plaisir à s’installer au chevet d’un malade pour s’y rendre utiles. Elles commencent généralement par se dépouiller de tous leurs charmes féminins adventices et par se vêtir de probité rigide, inhabituelle et sans attraits. Elles restent douces, peut-être plus douces que jamais dans leurs mouvements, mais tout ce qu’elles font a un caractère de décision qui ne ressemble guère à leur façon d’agir ordinaire. Le malade, s’il n’est pas assez malade pour être incapable de réfléchir sur la question, a l’impression d’être un bébé qu’il a vu la nourrice prendre dans son berceau, tapoter sur le dos, nourrir puis remettre dans sa petite couche, le tout sans violence ou tyrannie indue, et pourtant avec un certain sentiment de toute-puissance envers l’enfant. L’homme a perdu sa vitalité et, prostré, alors que son état lui barre l’accès à tout effort spontané, il se sent plus femme que la femme elle-même.
Ce qu'elle voulait, c'était une compagnie, et un peu d'amour si possible ; mais sinon l'amour, du moins l'amitié. Si elle avait su où s'en procurer sans danger, elle y aurait volontiers conscré toute sa fortune.
Qu'y a-t-il au monde de plus luxueux qu'un divan, un livre et une tasse de café ?
Un enfant a une telle emprise sur sa mère. Quand sa raison lui ordonne de le condamner, son cœur ne lui permet pas d'exécuter la sentence."
Henrietta avait appris, en voyant la conduite de son père mais aussi de sa mère, que l'on pouvait pardonner tous les vices chez un homme et chez un fils, alors qu'on s'attendait à toutes les vertus chez une femme et surtout chez une fille.
La vérité, mon enfant, c'est que les gens pauvres ne peuvent pas se permettre de vivre avec les riches et qu'il vaut mieux qu'ils n'essaient pas.
Une dame seule ne peut ni sortir ni faire tout ce qu'elle veut, comme peut le faire un homme, ou une femme mariée.
A mesure qu'elle [Miss Mackenzie] s'habituait à l'endroit et à ses habitants, elle se permettait de philosopher ainsi de tout son soûl et brassait des idées dont ceux qui la jugeaient sur les simples apparences de sa vie ne lui auraient guère fait crédit. Après tout, que gagnait-on à être une dame ? Y gagnait-on quoi que ce soit ? Etait-il possible que l'on ne gagne rien à s'évertuer à être une dame ? N'était-ce pas plutôt l'une de ces choses dont on ne peut décider soi-même, comme la couleur de ses cheveux et la taille de ses os, et qu'il faut prendre ou laisser telles que la Providence les a voulues ? "Nul ne peut ajouter à sa taille la hauteur d'une coudée, ni devenir une vraie dame" ; telle était la nature des raisonnements que miss Mackenzie conduisait en son for intérieur.
Vous connaissez assez le monde pour savoir que chaque Martin a sa Martine. Disons qu'elle est ma Martine et restons-en là.
C'est un véritable crime, quand deux mendiants envisagent de se marier ensemble, deux mendiants qui ne sont pas prêts à vivre comme vivent tous les mendiants.