PAYS DE CHAGRIN ET DE CLÉMENCE
EXTRAIT (f)
le corps se dérobe
la gorge bâillonnée
le prix de ce pays de peur
c’est la grandeur de son cœur
le chagrin traîne tout seul
quand les voix des angoissés se noient dans le vent
tu n’abandonnes pas
tu t’avances sur le sentier à pas comptés
tu me coupes les liens
en pleine lumière — plus léger, plus audacieux que le chant
puis-je te serrer ma sœur
dans le pli fragile d’un mot unique et partagé
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