Antoine Arjakovsky

Je vous recommande la lecture de ce récit de l'histoire de la conscience européenne. J'ai assisté au colloque des 20 et 22 mai 2016 au collège des Bernardins à Paris et donc d'entendre la trentaine d'historiens de nationalité différente présentant ce récit de la conscience européenne à la fois sur l'histoire de la Grèce, de Rome, puis des chrétientés, en passant par les Lumières et l'Europe post 1945.

Puis vient l'éclairage au travers des religions et enfin la dernière partie fournit un feu d'artifice de regards différents au travers de 55 événements qui ont marqués la conscience européenne, 20 figures historiques, 15 lieux de mémoire au sens littéraire de l'Europe.

C'est passionnant, original, certes copieux mais c'est plus que jamais indispensable car l'exit est tendance ! Totalement régressif et nous ramène brutalement dans les années 20 alors que les promesses de l'avenir ne peuvent se prospérer dans un monde court terministe et surtout sans espoir ou si peu !



L'Europe ce nain politique ne peut grandir sans l'adhésion des peuples trop imprégnés encore des nationalismes étriqués qui sont quand même le drame européen des derniers siècles et sans un investissement massif dans la culture et les échanges concrets une sorte d'erasmus pour tous. C'est cette conviction qui m'anime et m'a amené vers ce colloque des Bernardins, merci pour ce bel ouvrage fruit d'une méthode originale et d'un collectif d'historiens rassemblés sous l' orchestration efficace d'Antoine Arjakovsky.



Bonne lecture et offrez ce livre autour de vous !

Un peu d'effort est parfois nécessaire dans la lecture " savante " mais c'est brûlant d'actualité ! Et ouvre des portes à plein d'approfondissements, de voyages, de réflexion sur nos valeurs et l'intérêt du projet européen et de son génie propre.

Cet essai documenté et écrit à la fois par un témoin direct, un observateur qui prend du recul et in historien solide nous plonge dans le récit de l'histoire actuelle de l'Ukraine et des évolutions de la Russie. Je connaissais mal ces éléments tout ayant la conviction que la sécurité en Europe et la recherche des nouveaux termes de paix durable future se joue là, et maintenant.

Cette motivation pour cette lecture m'a permis d'y voir beaucoup plus clair. L'auteur prends le temps d'y exposer la dynamique des deux blocs qui succèdent à ceux de la guerre froide : d'un côté les États Nations qui maintiennent la relation entre l'âme des peuples et le corps des États, en gros ils se développent sur des valeurs

héritées de la chrétienté, l'esprit, l âme et le corps sont reliés; de l'autre côté des ensembles civilisationnels, les nouveaux empires unificateurs par la force, les idéologies, les mythologies simplificatrices.

La question centrale du livre est l'affrontement de deux récits mythologiques : Poutine voulant retrouver la Sainte Russie mais pour fonder un empire euro asiatique; l'Ukraine et ses trois révolutions ( elles sont racontées dans le détail) qui veut fonder un État de droit démocratique, dans une nation chrétienne, qui sera ensuite intégrée à la famille des nations de l'union européenne.

La thèse centrale de l'auteur consiste à redonner sa place à la théologie du politique pour comprendre et faire coopérer, je cite, les deux sphères de l'esprit humaine et de l'agir, plus savamment dit le logos et le muthos.

Cela lui permettra dans ma conclusion de son essai de proposer les voies de la réconciliation entre l'Ukraine et la Russie.

Ce voyage au cœur des mythologies décrit celle de la sainte Russie et ses limites, ainsi que celle de l'Ukraine qui ne peut faire fi de son biculturalisme. Elle deviendra un Canada aux portes du géant russe ou rien ....

Cet essai montre aussi en détail le poids de la propagande et de l'oligarchie économique. Ce poids est inouï et il est rare, je le crois, qu'on ne nous le montre avec autant de précision et d'honnêteté. Cependant le colosse Poutine a des pieds d'argile et il craint l'euromaïdan qui menace son autocratie bien plus que l'OTAN et les USA.

Le livre contient aussi le récit de l'action d'Arseni Yatseniouk, brillant et premier ministre de la transition entre révolution orange et la révolution courageuse de la dignité.

Les positions des différentes églises sont aussi décrites et forment un aspect essentiel du livre. Pour terminer Antoine Arjakovski, non sans avoir rendu un hommage avec des pointes d'émotion contenues mais que j'ai ressenti comme étant profondes trace les conditions de la réconciliation encore possible et qui passe par une nouvelle politique de sécurité en Europe pour garantir la paix du XXI ème siècle, elle passe encore par les états Nations, ne nous leurrons pas. L'état actuel de l'union européenne pourrait nous faire douter mais alors, les dernières lignes glaçantes de cet essai deviendraient la réalité tragique: selon le roman de politique fiction de Mikhaïl Youriev intitulé le troisième empire, ce serait la guerre dès 2019 par l'envoi de 36 missiles russes à destination des usa, pour les rendre moins arrogants ....

Ce roman est recommandé par V Poutine.

Ami lecteur ainsi s'achève ma critique, mieux comprendre l'histoire pour ne pas se contenter d'un roman, en tout cas pas celui qui raye de la carte notre Europe !

Bonne lecture !

Le christianisme orthodoxe se résume souvent dans l'esprit du public à des voix profondes de moines barbus, aux volutes de l'encens et aux icônes dorées. Au-delà de ce regard un peu touristique, le livre de M. Arjakovsky propose au lecteur une connaissance plus approfondie et rationnelle de cette forme de christianisme dont la vocation historique, l'identité et la pratique diffèrent profondément de ce que nous connaissons. En trois moments, le premier géographique, le second lié aux relations avec Rome et l'Occident, le troisième historique et théologique, l'auteur propose une découverte graduée, distanciée, et scientifique de ce christianisme original et qui porte jusque dans la modernité le message des premiers siècles chrétiens.

Directeur de la revue Le Débat et de la prestigieuse collection "Bibliothèque des Histoires" chez Gallimard, maître d'oeuvre des "Lieux de mémoire", Pierre Nora est l'un des grands noms de la recherche historique contemporaine. Figure marquante de la "Nouvelle Histoire", il témoigne d'un fort intérêt pour la problématique mémorielle. Mais comment en vient-on à cette démarche intellectuelle ? Voici ici, esquissé pour la première fois, son propre essai d'ego-histoire, articulé principalement autour de sa double identité, à la fois juive et française. Antoine Arjakovsky, directeur de recherche aux Bernardins, qui l'accueillit le 3 mai 2012 au Collège des Bernardins, haut lieu symbolique de la rencontre sapientielle entre la foi et la raison, retrace les grandes étapes du parcours intellectuel de Pierre Nora. Il introduit également, en l'interrogeant, le second texte de l'académicien qui porte sur le rapport de l'historien au pouvoir et à la justice.

Une exploration du terme "orthodoxe" dans l'histoire ainsi que du christianisme et de l'orthodoxie. Une réflexion qui va par-delà les frontières de l’Église orthodoxe.