Le témoignage d'Antoine Bangui laisse, quelque part, une impression d'inachevé. Si sa description de son emprisonnement, pendant presque trois ans, permet de voir le virage de Tombalbaye à la fin de son règne de l'intérieur, il n'en demeure pas moins que le livre commence en 1972 et pose l'auteur comme simple victime d'un régime de plus en plus policier. Or Antoine Bangui a été l'un des plus proches collaborateurs de F. Tombalbaye pendant dix ans, de 1962 à 1972, et les motifs de son arrestation ne sont peut-être pas complètement spécieux, comme il l'affirme ici -Bernard Lanne indiquant clairement, dans un article de référence sur la vie politique tchadienne, qu'A. Bangui a fait pression sur le président pour la création d'un poste de Premier Ministre taillé pour lui, ce que l'auteur n'évoque jamais. A ce jour, Bangui, auteur de plusieurs ouvrages relatant son implication dans la vie politique tchadienne jusqu'à aujourd'hui, n'est jamais revenu sur cette décennie passée aux côtés de Tombalbaye, et ce n'est probablement pas un hasard.
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Tchad-sud, Antoine Bangui-Rombaye a mené une double carrière d'homme politique et d'écrivain. Entré en 1962 dans le gouvernement du Président Tombalbaye, il y a occupé différents fauteuils ministériels, dont celui des Affaires Etrangères, avant de tomber en disgrâce en1972 : il fut alors jeté en prison pendant trois ans. Libéré au lendemain du coup d'état militaire d'avril 1975, il est devenu ambassadeur du Tchad en Roumanie puis en poste à l'Unesco. Marié et père de quatre enfants, il vit dans la région parisienne.
Les Ombres de Koh constituent un « classique » de la littérature tchadienne. Mais, publié en 1983, il n'est plus édité. Le Centre Emmanuel a la chance d'en posséder 30 exemplaires, qui vont permettre aux élèves de Seconde de plonger dans cette œuvre magnifique. Elle réveille les aïeux de l'invisible en évoquant la vie des gens simples, au ras des soucis et des petits bonheurs quotidiens. L'histoire se passe au sud-ouest du Tchad, non loin de la Centrafrique. Mais à quelques détails près, cette histoire pourrait se situer dans les villages Sud-Tchad, ou chez les nomades du Nord-Est, voire chez les peuplades des palmeraies du Tibesti. En ce sens, elle a une valeur universelle, à la dimension de l'Afrique.
« Davantage que mes souvenirs d'enfant, j'aimerais que cette mémoire qui renaît dans le déchirement d'une guerre fratricide devienne le miroir vivant de tous les enfants du Tchad ».
Antoine Bangui-Rombaye est lui aussi porteur d'idéalisme politique et social
http://centpourmille.com
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