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Citation de Charybde2


Le voyage en train Intercités vers la maison centrale de Clairvaux a été pénible. En ce début de mai il faisait déjà chaud et le soleil donnait en plein contre la vitre jouxtant mon fauteuil. Je transpirais au fond de mon costume. Je m’étais levé tôt, je sommeillais, mais à la gare de Romilly un confrère est monté qui a pris place en face de moi. Nous nous étions reconnus à nos dossiers sortis, et j’ai été contraint de soutenir la conversation quant aux avantages comparés d’être inscrit à Paris ou au barreau de Troyes. À peine étais-je débarrassé du gêneur qu’une compagnie d’élèves gendarmes a envahi la voiture et occupé très bruyamment l’espace. J’ai renoncé à me reposer. De toute façon, il faut le reconnaître, j’étais dans un état de grande nervosité. J’allais entrer pour la première fois en prison et me tenir en présence d’un assassin. L’idée m’impressionnait et dans le même temps me plaisait. « Une maison centrale reçoit les condamnés les plus difficiles. Leur régime de détention est essentiellement basé sur la sécurité », avertissait le site Internet du ministère de la Justice où j’avais été prendre l’adresse de Clairvaux. Y repensant, j’ai été traversé d’un frisson. J’ai ressenti une contraction brusque des muscles de mon visage. L’impression que partout autour on me scrutait. Je me suis enfoncé des boules Quies au creux des oreilles et repenché sur mon dossier.
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