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Citations de Antoine Compagnon (255)


C’est la grande expérience du deuil, qui est celle de ne jamais sentir autant la présence de quelqu’un qui a l’instant où l’on comprend qu’il a disparu pour toujours.
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Elle (Colette) appartient à l'immense génération des classiques modernes de la littérature française : Claudel, Gide, Proust, Valéry, Péguy et Colette sont nés tous les six en cinq ans, entre 1868 et 1873, et ils accapareront la première moitié du XXème siècle. Mais Colette, la seule femme dans ce bouquet, fut à la fois la plus insolente et la plus populaire.
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La Recherche fait le procès de l'intelligence, lui oppose l'intuition. Avec la madeleine, le héros a l'intuition d'une autre réalité, puisque la sensation lui apporte l'extase. Nous aurons l'explication des milliers de pages plus loin, mais nous savons déjà que le bonheur de la réminiscence passe par le corps.
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Antoine Compagnon
Il compare la lecture, toute instruction, à la digestion. Les leçons , comme les aliments, ne doivent pas être goûtées du bout des lèvres seulement , et gobées toutes crues, mais mâchées lentement, ruminées dans l'estomac afin de nourrir de leur substance l'esprit et le corps.

P. 95

NDL : sur Babelio nous nous posons souvent ce genre de questions à propos de nos lecture, trop tôt, trop vite, pas compris ? Ou tout simplement mauvaise digestion.

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Antoine Compagnon
Quand les Gots ravagèrent la Grèce, ce qui sauva toutes les librairies d'être passées au feu, ce fut un d'entre eux, qui sema cette opinion, qu'il fallait laisser ce meuble entier aux ennemis : propre à les détourner de l'exercice militaire, et amuser à des occupations sédentaires et oisives.

P. 74
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Nous lisons parce que, même si lire n’est pas indispensable pour vivre, la vie est plus aisée, plus claire, plus ample pour ceux qui lisent que pour ceux qui ne lisent pas.
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Comme Cicéron, Montaigne pense que l'homme n'est pas vraiment lui-même dans la vie publique, le monde et le métier, mais dans la solitude, la méditation et la lecture. Plaçant la vie contemplative au-dessus de la vie active, il n'est pas encore un de ces modernes qui jugeront que l'homme se réalise dans ses activités, dans le 'negotium', le négoce, soit la négation de 'l'otium', du loisir. Cette éthique moderne du travail a été liée à la montée du protestantisme, et 'l'otium', l'oisiveté, a perdu sa valeur suprême pour devenir un synonyme de la paresse.
(p. 46)
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La fréquentation de l'autre permet d'aller à la rencontre de soi, et la connaissance de soi permet de revenir à l'autre.
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"La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute" (III, 13, 1694) (p.82)
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Au nom de la nature, Montaigne efface la frontière de la maladie et de la santé. Les maladies font partie de la nature; elles ont leur durée, leur cycle de vie, auquel il est plus sage de se soumettre que de prétendre le contrarier.
Le refus de la médecine fait partie de la soumission à la nature. Montaigne modifie donc le moins possible ses habitudes quand il est malade.
Vient alors la flèche du Parthe : les médecins ne vivent pas mieux ni plus longtemps que nous ; ils souffrent les mêmes maux et n'en guérissent pas davantage. (p. 124 )
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Le contact du Vieux Monde accélérera l'évolution du Nouveau vers sa décrépitude, sans nous rajeunir, car l'Histoire va à sens unique et l'âge d'or est derrière nous. Ce n'est pas notre supériorité morale qui a conquis le Nouveau Monde, mais c'est notre force brute qui l'a soumis.
Montaigne vient de lire les premiers récits de la cruauté des colons espagnols au Mexique et de leur destruction sauvage d'une civilisation admirable. Il est l'un des premiers censeurs du colonialisme.
(p. 43-44)
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Même sur l'attitude devant la mort, Montaigne n'a pas vraiment évolué au cours des Essais.Comment vit-on le mieux? En ayant toujours la mort à l'esprit, comme Cicéron et les stoïciens, ou bien en y pensant le moins possible, comme Socrate et les paysans? Partagé entre la mélancolie et la joie de vivre, Montaigne a tergiversé - comme nous tous -, et sa leçon finale a été énoncée dès le début: "Je veux ... que la mort me trouve plantant mes choux".
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Montaigne nous dit que c'est en s'écrivant, en se décrivant, qu'il a compris non seulement qui il était, mais de quel régiment, de quel groupe ou quelle école, il se sentait le plus proche. Bref, Montaigne n'a pas choisi de devenir stoïcien, sceptique ou épicurien - les trois philosophies auxquelles on l'associe souvent -, mais il a reconnu, une fois sa vie passée, que ses comportements avaient été naturellement conformes aux doctrines des uns ou des autres. Par hasard et de façon improvisée, sans projet ni délibération.

P. 98-99
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Evadné

L'été et notre vie étions d'un seul tenant
La campagne mangeait la couleur de ta jupe odorante(...)

C'était au début d'adorables années
La terre nous aimait un peu je me souviens.

( René Char, " oeuvres complètes")
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Si la mort est notre destin, la littérature c'est le lieu où on ne meurt pas.
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Un roman nous change la vie, sans qu'il y ait une raison assignable à cela, sans que l'effet de la lecture puisse être reconduit à un énoncé de vérité.
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Ensuite, Baudelaire est un sujet autrement plus périlleux que Montaigne.

L'auteur des Essais, on l'aime pour sa franchise, sa modération et sa. modestie, sa bienveillance et sa générosité. C'est un ami, un frère, "parce
que c'était lui, parce que c'était moi»., et il est l'auteur d'un seul grand livre que l'on garde volontiers à son chevet, dont on relit chaque soir quelques pages afin de mieux vivre, plus sagement, plus humainement.

Alors que le poète des Fleurs du Mal, et plus encore celui du Spleen de Paris, est un homme blessé et amer, un cruel bretteur, un fou génial, un agitateur
d'insomnies.
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Or, que dit Montaigne ?
Que dans la solitude,
au lieu de trouver son point fixe et la sérénité,
il a rencontré l’angoisse et l’inquiétude.
Cette maladie spirituelle, c’est la mélancolie,
ou l’acédie, la dépression
qui frappait les moines à l’heure de la sieste,
celle de la tentation

.L’âge, pensait Montaigne,
aurait dû lui donner de la gravité,
mais non,
son esprit s’agite au lieu de se concentrer,
fait, suivant une belle image,
le « cheval échappé »,
court en tous sens,
se disperse plus que du temps
où sa charge de magistrat l’accablait.
Les « chimères et monstres fantasques »
qui prennent possession de son imagination,
ce sont des cauchemars, des tourments,
au lieu de la paix espérée,
comme sur un tableau de Jérôme Bosch
représentant La Tentation de saint Antoine.

Alors, dit-il, il s’est mis à écrire.

.....
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Dans les années 1950, on apprenait le français dans Victor Hugo et Colette. Nos dictées, "Où sont les enfants ?" ou "Le curé sur le mur", étaient extraites de "La Maison de Claudine". Mais aujourd'hui ? Sait-on encore écrire "presbytère", beau mot dont la petite Gabri - le prénom de Colette était Gabrielle - ignorait le sens et pensait qu'il désignait un "petit escargot rayé jaune et noir" ?
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Montaigne est un homme de la Renaissance, un familier d'Erasme, lequel, animé par une belle foi humaniste, croyait à la supériorité de la plume sur l'épée et plaidait, dans la Querala pacis, pour que les lettres fassent taire les armes et apportent la paix au monde.

P.73
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