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Nationalité : Suisse
Né(e) à : Fribourg (Suisse) , le 16.06.1924
Mort(e) à : Romont (Suisse) , le 07.01.2006
Biographie :

Né à Fribourg le 16 juin 1924, Antoine Dousse passe son enfance à Praroman et au Mouret. Après un baccalauréat latin-grec au Collège Saint-Michel, il fait ses études de lettres à Fribourg et à Paris. De 1949 à 1952, il est assistant de René Bady, puis de Pierre-Henri Simon à la Chaire de Littérature française de l’Université de Fribourg. En 1953, il reprend la Librairie de l’Université de Fribourg (LUF) qu’il exploite sous le nom de « Librairie Antoine Dousse », jusqu’en 1970. Dès lors et jusqu’à la retraite, il enseigne les lettres anciennes et la littérature française en classe terminale à Lausanne et à Genève. Il publie en 1984 une plaquette sur «Le Musée suisse du Vitrail à Romont». En 1983, il reçoit le Prix littéraire Alexis Peiry pour des extraits de son Journal, qui paraîtront aux Éditions de l’Aire en 1985 sous le titre: «La Nuit La Source, carnets et feuillets sans date: 1940-1950». En 2001, il publie aux Éditions Faim de Siècle un nouveau choix d’extraits de son Journal: «L’Or et le Sable, pages d’un journal: 1939-1974». Antoine Dousse est décédé à Romont, le 7 janvier 2006.
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Source : http://www.sfe-fsv.ch/membres-voir-107.html
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Fribourg, le 25 janvier 1946, minuit
Conférence de François Mauriac à l'Aula de l'Université. En fait, c'est une conférence de notre René Bady, admirable d'ailleurs, sur Mauriac et qui dure plus d'une heure. Mauriac, ainsi préfacé, ne parle que vingt ou trente minutes, pathétiquement, avec sa voix brisée, de ce que la France vient de vivre. Je ne le résume pas, car cela sera sans doute publié… Je veux, bien sûr, approcher Mauriac, mais comment faire ? Je cours à l'Hôtel suisse, où une réception doit suivre la conférence. Comme je n'y suis pas convié (je ne fais pas partie de la société Sarinia, qui a monté Asmodée et invité Mauriac, ni d'ailleurs d'aucune autre confrérie académique, j'en ai horreur), j'essaie d'obtenir la couverture du professeur Serge Barraud que je vois attendre dans le hall, sec et immobile comme un héron, et plus chauve que jamais ; mais il m'écarte, effrayé, en grommelant qu'il n'est pas invité non plus… Je sors au moment où se range, au bord du trottoir, une grande voiture noire d'où descend Bady qui ouvre la portière à Mauriac. Il m'aperçoit, me saisit le bras, me pousse au-devant du grand homme: "Permettez que je vous présente Antoine Dousse, un de mes étudiants qui est un admirateur fervent de votre œuvre." Ensemble ils m'entraînent au premier étage où est servi un souper. Mauriac est charmant et drôle, il me félicite d'abord d'avoir la chance d'étudier à Fribourg et sous la conduite de Bady.
(Antoine Dousse)
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Extrait, 1960
La conscience de ma vocation littéraire date, je pense, de ma quatorzième année, de la découverte quasi simultanée, grâce à notre professeur de troisième et de quatrième à Saint-Michel, l'Abbé Gachet, du Virgile bucolique et de la poésie de Francis Jammes. J'ai compris alors que je n'avais d'autre raison d'être et d'autre tâche sur terre que de reprendre et continuer leur chant. Il n'entrait dans cette certitude aucun orgueil, car je sentais trop combien j'étais démuni et quel travail héroïque et secret je devrais m'imposer, pendant longtemps peut-être, pour me former un langage. Bien sûr, les lectures que nous faisait notre maître, les livres qu'il nous prêtait généreusement, les textes superbes de Colette, de Chateaubriand, de Barrès, de Claudel que véritablement il nous offrait lors de la dictée hebdomadaire, et sa propre ferveur aussi, me fournissaient des modèles et soutenaient mon courage. J'ai conservé le petit carnet où, l'année suivante, après avoir traduit avec l'Abbé Morand, grand latiniste, une dizaine d'odes d'Horace dont la dernière, je méditais avec tremblement sur l'"exegi monumentum aere perennius" et le "non omnis moriar"...
(Antoine Dousse)
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Paris, printemps 1947
Je suis enfin allé rue Chanoinesse. Téméraire comme je suis parfois, mais aussi pressé par tant de travaux à finir, de gens à voir et de préparatifs, je n’avais même pas écrit à Madame Du Bos avant de quitter Fribourg. Il est vrai que j’étais fort d’une recommandation pour elle de la main du Père de Menasce. Or cet après-midi j’avais composé une belle lettre pour l’informer de mon intention de consacrer ma thèse à l’œuvre de son mari et pour lui demander accès au trésor des papiers inédits. Puis je me suis dit qu’elle n’aurait ma lettre, au mieux, que demain, et qu’il me faudrait attendre deux ou trois jours encore sa réponse, et je ne me suis pas senti d’humeur à consentir à ces délais. Il pleuvait. J’ai mis mon imperméable et pris le métro ; une demi-heure plus tard, non sans quelques battements de cœur, je sonnais au cinquième étage du 16 de la rue Chanoinesse. […]
(Antoine Dousse)
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Extrait, 1964
Ciel bleu, d'une douceur unie. Le soleil peint chaleureusement les prés ras où l'herbe repousse. Je vois Praroman dans les arbres, le clocher presque masqué par l'énorme tilleul multicentenaire, les toits et les pans de murs que jaunit la lumière horizontale du soir. Sur l'ocre qui blanchit des champs fauchés la double touffe très sombre de jeunes chênes ; d'autres champs alignent des pyramides de gerbes qui font de longues ombres ; d'autres, non coupés encore, frémissent sous le tiède vent léger. Le front de la forêt est comme une falaise obscure et fraîche. Je voudrais être le Corot ou le Pissarro des lettres, et le poète de cette calme clarté d'un soir d'août.
(Antoine Dousse)
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Paris, mai 1947
J’admire infiniment Renoir d’avoir osé porter sur le corps nu d’une jeune femme ces chatoyants jeux d’ombre et de soleil, de soleil filtré à travers des feuillages, qui sont un des prestiges du Moulin de la Galette, de la Balançoire plus encore, et l’on dirait presque aussi de la Lecture. Il y a un accord intense et tendre de la vie qui partout affleure à la surface de cette chair et qui emplit le beau volume de ses formes et la lumière qui vient la caresser et colorer, éclatante ici, retenue là, selon l’épaisseur des frondaisons qu’elle traverse. […]
(Antoine Dousse)
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Le Mouret, juillet 1947
Etonnement, après Paris, de retrouver ici mes ruisseaux, les prés ourlés de haies vives, la longue masse bleue du Cousimbert, le tilleul rond criant de tous ses oiseaux à quatre heures du matin, la fontaine qui parle la nuit (et, la fenêtre ouverte aux étoiles, on se retient de dormir longuement pour l'écouter comme si on ne connaissait plus d'autre langage que le sien enfin rendu), la grande maison avec son doux inconfort…
(Antoine Dousse)
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