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4.27/5 (sur 190 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1955
Mort(e) à : Angers , le 03/03/2019
Biographie :

Antoine Emaz vit à Angers, où il enseigne en collège.

Il est l'auteur d'une œuvre poétique importante et d'études littéraires sur André du Bouchet, Eugène Guillevic et Pierre Reverdy.

Depuis 1990 il a principalement publié : En deçà (Fourbis, 1990) ; C'est (Deyrolle, 1992); Poème, trois jours, l'été (éd. PAP, 1992), Peu importe (Le Dé bleu, 1993) ; Entre (Deyrolle, 1995) ; Fond d'oeil (Théodore Balmoral, 1995) ; Sable (Tarabuste, 1997) ; Boue (Deyrolle, 1997) ; Soirs (Tarabuste, 1999), Je ne (Éditions en Forêt / Verlag im Wald. 2001), Ras (Tarabuste, 2001), Cambouis (Seuil, collection Déplacement, 2009).

Source : /remue.net
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Antoine Emaz
passent la vie courte et le sable des gens
le peu de poids des jours
s’en va
au fond du vent jusqu’à
plus rien que du son sans oreilles

« Personne », extrait
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Antoine Emaz
Écrire consiste d'abord à rejoindre l'énergie illisible des mots. C'est tout ce que l'on peut demander à un poète.
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Antoine Emaz
Le poète est une espèce de plaque sensible qui travaille avec ce qui l'attaque et l'atteint.
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Je ne sais pas si « Beauté » est un mot qui m'est clair. On peut en avoir tout aussi bien une conception classique (harmonie, équilibre, régularité, forme normée...) qu'une conception baroque ou romantique ou moderne, pour aller vite : liberté, audace, passion, mouvement, originalité... Le mot est toujours chargé positivement, mais ce qu'il recouvre est flou, variant selon celui qui parle. Avec le temps, le mot s'est comme vidé, à force de strates accumulées de critères possibles qui, même contradictoires, ne sont pas pour autant exclusifs les uns des autres. Aujourd'hui, dire qu'un poème est beau revient à dire qu'il nous a touchés, intéressés, transportés, surpris, émus, fait pleurer ou frissonner... Tout cela ne clarifie pas vraiment la donne. Faut-il mettre la question sur le terrain de la langue ?
[...]
Finalement, dans mon travail, je ne mets pas la beauté au centre ; elle n'est qu'un effet secondaire en quelque sorte d'un souci plus profond que, faute de mieux, j'appellerai l'exactitude. Prioritairement, viser une sorte de musique de tête aussi impeccable que possible, et rester au plus près de l'émotion génératrice du poème. La tension est différente pour chaque poème, mais le but reste le même, comme lorsqu'on accorde un instrument. Il s'agit, en tâtonnant, d'arriver à ce que l'ensemble sonne le plus juste possible. Voilà qui n'est sans doute pas très satisfaisant d'un point de vue théorique ; cela laisse trop de place à l'intuition et au savoir-faire ; mais j'ai toujours considéré la poésie comme une pratique que la pensée seconde, et non l'inverse.


.
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Il n'y a pas de bout de la nuit
seulement une maison vide
et silencieuse de tous ses murs

on est dedans

pas en prison

mais dedans

et la nuit comme aveugle
tourne en rond

les mots piochent piquent
des étoiles
on dira ça comme ça

des lumières fermées

tension

ce silence qui vient de biais si l'on n'agit pas c'est lui qui va emporter la mise la main les mots dans l'ardoise et plus rien

pas facile d'aller contre l'aigu du silence dans la maison vide il siffle comme chez lui il sape il pèse ensuite habitué qu'il est du lieu

une lame de nuit

tension sans l'avoir vue venir — vite glisser — tension — nerfs cordes mais quelle musique grommellement de mots pour rien ce bruit de chien grondant comme pour intimider le silence dessous qui passe

continuer à parler — rester dans le blanc de la lampe plutôt que la nuit qui tait la maison tait tout

un bruit d'eau presque rassure dans la gouttière

on tient à peu

[...]
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accorder la langue
sur peu de choses

là ce soir
seul
avec
le jour en vrac

tout est passé


restent l'herbe
quelques feuilles tordues sèches
le froid clair encore le mur

entre l'herbe et le mur
la lumière glace
à chaque fois renvoie
une paroi de froid

à la fin le crépi
craque gris
dans le soleil qui baisse

voilà

peu de choses
dans un temps bref où passent
beaucoup de morts trop
vite

la vie dure

poser le peu comme simple
autant que possible
l'œil ras
dans l'herbe courte

les mots
on ne sait pas trop

ils tracent comme des bouclettes
des mèches de sens sans
tête

même hors vent ils frisent
quand sur la table
une bouteille tient nette
sa forme

pour bien faire il faudrait
des mots cendriers lourds
des pavés de verre clair quand
dehors brûle...
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en avant des choses des mots
un vaste silence remué du dedans
vibre lent

comme mots-choses en suspens dans leur silence
avant le désir et nous reposant quasi dormant dans
le sans bruit des choses-mots posés suspendus là dans
le calme frais de la terre presque
une vibration à peine sensible et un arbre-table ou un
oiseau-main se figent ou se défont très doucement au
point qu'il suffit d'attendre pour passer de l'un vers
l'autre sans heurt sans effort

.
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Antoine Emaz
Jaune puis gris


il y a peu d’espace devant

le ciel bleu calme par-dessus rétrécit
doucement à mesure que le mur boucle
bloque un peu plus de tête
et de réel

lentement attaquer le mortier
devenir lierre forcer faire
passer entre le temps en blocs
un peu de bleu
dans la bouche on peut

extraire l’air du mur
ou s’écraser
le choix est simple

il reste à faire
dans l’asphyxie qui vient
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En deçà


Poème du mur
Extrait 1

Au pied du mur. Une falaise de craie, une paroi droite.
La route est stoppée là, au pied.



Des jours.

La paroi reste. On devient plus léger.



À force, le mur ne surprend plus.
On se dit qu'il fallait bien s'attendre à quelque chose
comme ça.

p.9
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Extrait 2
 
 
Vague non préparée ; elle ne se forme qu’à quelques mètres du bord. Une ondulation, un renflement, une chute, le tout dans un mouvement mou, machinal. Et pendant qu’elle finit de s’étaler avec un faible bruit d’air une autre se prépare, la même. Tournis, longtemps, hypnotique, lessivant.
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