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Citation de enkidu_


Pythagore considérait l'Univers comme un Tout animé dont les Intelligences divines, rangées chacune selon ses perfections dans sa sphère propre, étaient les membres. Ce fut lui qui désigna le premier ce Tout par le mot grec Kosmos, pour exprimer la beauté, l'ordre et la régularité qui y règnent(1) ; les Latins traduisirent ce mot par Mundus, duquel nous avons fait le mot français Monde. C'est de l'Unité considérée comme principe du monde que dérive le nom d'Univers que nous lui donnons. Pythagore posait l'Unité pour principe de toutes choses, et disait que de cette Unité était sortie une Duité infinie. L'essence de cette Unité et la manière dont la Duité qui en émanait y était enfin ramenée, étaient les mystères les plus profonds de sa doctrine, les objets sacrés de la foi de ses disciples, les points fondamentaux qu'il leur était défendu de révéler. Jamais on n'en confiait l'explication à réécriture : on se contentait de les enseigner de bouche à ceux qui paraissaient dignes de les apprendre.

Lorsqu'on était forcé par l'enchaînement des idées, d'en faire mention dans les livres de la secte, on se servait de symboles et de chiffres, on employait la langue des Nombres ; et ces livres, tout obscurs qu'ils étaient, on les cachait encore avec le plus grand soin ; on évitait par toutes sortes de moyens qu'ils ne tombassent dans les mains des profanes.
(...)
Ce philosophe [Pythagore] avait à cet effet divisé sa doctrine en deux parties : la partie purgative et la partie unitive, par la première, l'homme se purifiait de ses souillures, sortait des ténèbres de l'ignorance, et parvenait à la vertu : par la seconde, il employait sa vertu acquise à s'unir à la Divinité, au moyen de laquelle il arrivait à la perfection. Ces deux parties se trouvent bien distinctes dans les Vers dorés. Hiérocles qui les a bien saisies, en parle dans le commencement de ses Commentaires, et les désigne par deux mots qui renferment, dit-il, toute la doctrine de Pythagore, purification et perfection.

Les mages et les Chaldéens, dont Pythagore avait adopté tous les principes, s'accordaient en ce point, et se servaient, pour exprimer leur idée, d'une phrase parabolique fort célèbre parmi eux. « Nous consumons, disaient-ils, le fumier de la matière par le feu de l'amour divin ».

(1) Le mot grec Kosmos exprime une chose mise en ordre, arrangée d'après un principe fixe et régulier. Sa racine primitive est dans le phénicien אזש (aôsh) un Être principe, le feu. Le mot latin mundus rend très-imparfaitement le sens du grec. Il signifie exactement ce qui est rendu net et propre au moyen de l'eau. Sa racine prochaine est unda, et sa racine éloignée se trouve dans le phénicien ; אזר (aôd), une émanation, une vapeur, une source. On voit, d'après cette étymologie, que les Grecs tiraient l'idée de l'ordre et de la beauté, du feu, et les Latins, de l'eau. (pp. 197-199 & 206-207)
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