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Citation de enkidu_


Ces philosophes [Pythagore, Socrate, Platon] et leurs nombreux disciples ne mettaient point de bornes aux avantages de l'autopsie, ou, de la théophanie, comme ils nommaient quelque fois ce dernier degré de la science télestique. Ils croyaient que la contemplation de Dieu, pouvait être portée si loin pendant cette vie même, que l'âme non seulement s'unissait à cet Être des êtres, mais qu'elle se mêlait et se confondait avec lui. Plotin se vantait d'avoir joui de cette vue béatifique quatre fois, suivant Porphyre, qui lui-même assurait en avoir été honoré à l’âge de soixante-huit ans.

Le grand but des mystères, était d'apprendre aux initiés la possibilité de cette réunion de l'homme avec Dieu, et de leur en indiquer les moyens. Toutes les initiations, toutes les doctrines mythologiques, ne tendaient qu'à alléger l'âme du poids de la matière, à l'épurer, à l'éclairer par l'irradiation de l'intelligence, afin que, désireuse des biens spirituels, et s'élançant hors du cercle des générations, elle put s'élever jusqu'à la source de son existence. Si l'on examine avec soin les cultes différents qui ont dominé ou qui dominent encore sur la terre, on verra qu'ils n'ont pas été animés d'un autre esprit. La connaissance de l'Être des êtres a été offerte partout comme le terme de la sagesse ; sa ressemblance, comme le comble de la perfection ; et sa jouissance, comme l'objet de tous les désirs et le but de touts les efforts. On a varié dans l'énumération de ses facultés infinies ; mais quand on a osé fixer les yeux sur l'unité de son essence, on l'a toujours défini comme Pythagore : le principe et la fin de toutes choses.

« L'Esprit dont procèdent les êtres créés, disent les Brahmanes, par lequel ils vivent après en être émanés, vers lequel ils aspirent, et dans lequel ils finissent par être absorbés, cet Esprit est celui dont tu dois ambitionner la connaissance : c'est le Grand-Être. L'Univers est une de ses formes. Il est l'Être des êtres : sans mode, sans qualité, sans passion, immense, incompréhensible, infini, indivisible, incorporel, irrésistible : nulle intelligence ne petit concevoir ses opérations, et sa volonté suffit pour mouvoir toutes les intelligences. Il est la vérité et la science qui ne périt point. Sa sagesse, sa puissance, et ses projets, sont comme une mer immense et sans bornes que nul être n'est en état ni de traverser ni d'approfondir. Il n'y a point d'autre Dieu que lui. L'Univers est rempli de son immensité. Il est le principe de toutes choses sans avoir de principes. Dieu est un, il est éternel. Il ressemble à une sphère parfaite qui n'a ni commencement ni fin. Il règle et gouverne tout ce qui existe par une providence générale, résultante de principes fixes et déterminés. L'homme ne doit point chercher à pénétrer la nature ni l'essence de cet Être ineffable ; une pareille recherche est vaine et criminelle ». (pp. 356-359)
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