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Citation de Nastasia-B


ALPHONSE : Qu'on m'amène mon fils. Que mon âme est émue !
Quel sera le succès d'une si triste vue ?
Si, toujours inflexible, il brave encor mes lois,
Je vais donc voir mon fils pour la dernière fois.
N'ai-je par tant de vœux obtenu sa naissance,
N'ai-je avec tant de soins élevé son enfance,
Et, formé sur mes pas au mépris du repos,
Ne l'ai-je vu si tôt égaler les héros
Que pour avoir à perdre une tête plus chère !
N'était-il donc, ô ciel, qu'un don de ta colère !
Seul, tu me consolais, mon fils ; et sans chagrin
Je sentais de mes jours le rapide déclin.
Dans un digne héritier je me voyais renaître ;
Je croyais à mon peuple élever un bon maître,
Et de ton règne heureux présageant tout l'honneur,
D'avance je goûtais ta gloire et leur bonheur.
Que devient désormais cette douce espérance ?
Tu n'es plus que l'objet d'une juste vengeance.
Ton père et tes sujets vont te perdre à la fois :
Ta mort est aujourd'hui le bien que je leur dois.
Ta mort ! Et cet arrêt sortirait de ma bouche !
La nature frémit d'un devoir si farouche.
Je dois te condamner ; mais mon cœur combattu
Ressent l'horreur du crime, en suivant la vertu.
Je ne sais quelle voix crie au fond de mon âme,
Te justifie encor par l'excès de ta flamme,
Me dit, pour excuser tes attentats cruels,
Que les plus furieux sont les moins criminels.
J'ai du moins reconnu que, malgré ton ivresse,
Tu n'as point pour ton père étouffé ta tendresse ;
J'ai vu qu'au désespoir de me désobéir,
Tu mourais de douleur, sans pouvoir me haïr.

Acte IV, Scène 1
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