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4.17/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Docteur en sociologie, Antoine Idier est l’auteur d’une thèse, Les vies de Guy Hocquenghem. Sociologie d’une trajectoire à l’intersection des champs politiques, culturels et intellectuels français des années 60 aux années 80 (Université de Picardie-Jules Verne, 2015) qui donnera lieu à la parution le 18 janvier 2017 d’une biographie chez Fayard : Les vies de Guy Hocquenghem. Directeur des études et de la recherche à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, il a publié Les Alinéas au placard. L’abrogation du délit d’homosexualité (1977-1982) (éd. Cartouche, 2013).
Il a écrit la postface du livre de Guy Hocquenghem, Un journal de rêve (Verticales, 2017).

Source : http://www.editions-verticales.com/auteurs_fiche.php?rubrique=4&id=172
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Rencontre animée par Antoine Idier Le sort réservé à Joseph K dans le procès de Kafka a de quoi épouvanter : on y découvre un monde régi par un pouvoir « omniprésent et sans règle, effrayant et illogique, tout-puissant mais insaisissable ». Très loin du nôtre a priori. Et, pourtant, nous y reconnaissons quelque chose. Quel est ce « quelque chose » ? Et n'y a-t-il pas matière à nous méfier de cette identification spontanée ? Ce qui nous semble kafkaïen (injuste, arbitraire et donc opaque et imprévisible) ne retrouve-t-il pas une terrible clarté quand on s'extrait de l'appréhension subjective pour penser avec la sociologie ? Joseph K n'est personne en soi ; mais à lui donner un visage, une classe sociale et le cauchemar kafkaïen devient funestement réel, permettant à Geoffroy de Lagasnerie d'interroger la nature même du système judiciaire dans nos sociétés, y compris la notion de jugement et de culpabilité. « Sans doute est-ce parce que chacun d'entre nous ressent au plus profond de lui-même que notre monde est opaque, que les institutions avec lesquelles nous devons composer pour vivre nos vies sont dotées de fonctions cachées et mystérieuses, (…) que nous cherchons sans cesse, dans la littérature ou la théorie, dans l'art ou la psychanalyse, des interprétations qui pourraient nous dire la vérité de ce qui est – nous révéler ce qui se joue derrière la façade trompeuse des apparences. » Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka À lire – Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka, Flammarion, 2024.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Ma famille […] m’intéresse peu. » La phrase est prononcée par Adam, narrateur du roman Ève publié en 1987, écrivain homosexuel qui partage avec Guy Hocquenghem de nombreux traits. Celui-là également : le militant gay s’est tenu à l’écart de sa famille où, par ailleurs, les liens entre les membres sont plutôt lâches. À tel point que son frère Joani, de trois ans son cadet, peut aujourd’hui s’exclamer : « Comme je connais peu Guy adulte2 ! » Sa famille, cependant, nous intéresse. Le milieu social dans lequel il naît n’est pas pour rien dans la suite de sa trajectoire. Certes, tout ne s’est pas passé comme prévu. Comme le notera cet enfant de la bourgeoisie intellectuelle parisienne, il « aurait normalement dû devenir fonctionnaire ». Toutefois, « mai 68 est intervenu ». Son habitus, ses dispositions sociales incorporées n’en ont pourtant pas moins compté. Ils ne sont pas étrangers au fait que le normalien est devenu « homosexuel gauchiste officiel».
Hocquenghem rejettera ses origines sociales. Il écrira en 1988 : « N’être ni un salaud, ni un bourgeois, cet engagement sartrien […] n’a pas cessé de me hante. » Ses amis peuvent même être surpris de la violence avec laquelle il parle de ses parents. Mais, autant qu’il a voulu y échapper, il restera un enfant de la bourgeoisie. Un des traits que certains retiennent est l’assurance et la morgue dont il peut faire preuve, autant dues aux brimades et aux injures qu’il a dû affronter en raison de son homosexualité qu’à son milieu de naissance. Il lui arrivait d’être « méprisant », selon son ancien amant Rémy Germain, et « un peu péremptoire », selon Alain Jaubert. « Une grande arrogance et un cynisme ricanant », juge Didier Eribon. Bien des positions qu’Hocquenghem défendra sembleront s’expliquer par un goût pour la provocation. Or cette dernière est sociale : le geste de défi est une attitude de celui qui, assuré de sa propre place dans le monde, sait qu’il peut se le permettre. Patrice Finet, un de ses amants aux débuts des années 1970, explique : « On sentait l’éducation bourgeoise qu’il avait reçue et cela l’ennuyait. » Comme le résume son amie Noëlle Châtelet, à propos de sa fascination pour Jean Genet, « il avait sans doute envie d’être un mauvais garçon, mais je ne suis pas sûre qu’il pouvait l’être. Il restait un jeune homme bien élevé ».
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